Kinshasa, le 01/04/2013
Les exemples des Chefs d’Etats africains qui finissent mal sont légion. Ange-Félix Patassé, le Maréchal Mobutu du Congo, Kadhafi, Bashar.
Alors, pourquoi ceux qui sont encore au pouvoir ne peuvent-ils pas tirer des leçons pour se préparer une sortie honorable ? Voila les questions que nombreux se posent. Indigné par ce qui vient d’arriver une fois de plus en Centrafrique, Pays limitrophe de la RDC , Me Willy Mbenza, acteur politique congolais, a livré ses impressions à La Prospérité, dans une interview à bâtons rompus.
La Pros: Me Mbenza, comment avez-vous accueilli la nouvelle du départ du Président Bozizé ?
Me Mbenza : C’est avec consternation que j’ai appris la nouvelle de la fin du règne du Président Bozizé.
La façon dont il a fini m’a beaucoup dérangé. Je réalise maintenant que les Chefs d’Etats africains n’arrivent pas à s’adapter devant les réalités politiques.
Pour le cas de Bozizé, c’est déplorable. Car, il avait tout le temps pour préparer son départ, en organisant calmement les élections. Mais, dommage ! Il n’a pas su comprendre qu’il fallait s’adapter à la réalité politique.
Je me demande pourquoi il n’a pas pris en compte les revendications de la Séléka, entre autre, procéder à la libération des prisonniers politiques de la Séléka. Maintenant, c’est lui qui perd. Non seulement qu’il a perdu le pouvoir, mais qu’il est séparé de sa famille biologique. Lui même est en exile, au Cameroun, et sa famille a trouvé refuge en RDC.
La Pros : Quels conseils donnez-vous aux Chefs d’Etat Africains ?
Me Mbenza : Le conseil que je peux donner aux Présidents africains, c’est que celui qui veut sortir honorablement doit apprendre s’adapter à la réalité politique. L’Afrique n’a plus besoin des régimes des dictateurs.
Avec la mondialisation, nous, africains, sommes arrivés au niveau où l’on a besoin de vivre aussi la démocratisation comme c’est le cas avec les pays occidentaux. Il n’y a qu’en Afrique où on se réveille un matin et apprendre qu’il y a tel Président qui est chassé par une rébellion.
Jamais, on ne peut assister à ce genre de spectacle en France, alors qu’ici chez nous, ces scènes sont récurrentes.
Il faut la démocratisation des nations africaines. Si Bozizé avait fait une bonne lecture des faits, on n’en serait pas là. Il pouvait bien avoir le temps d’organiser les élections et céder le pouvoir dignement. Les Chefs d’Etats africains doivent apprendre à sortir honorablement.
Prenons l’exemple du Président Mandela, c’est un modèle de la sagesse. Il fait la fierté dans l’opinion mondiale. Comme l’a dit le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, en visite chez nous : « la politique congolaise doit s’adapter au niveau de la musique congolaise ».
Moi je parle des sportifs, des footballeurs africains que l’on trouve dans tous les clubs du monde qui sont considérés comme des meilleurs. Il faut choisir les meilleurs des politiciens africains, pour sauver l’Afrique.
La Pros. Quelle analyse faites-vous de l’incursion des Kata Katanga dans la ville de Lubumbashi ?
M. Mbenza : L’Affaire de Lubumbashi démontre qu’il y a un malaise quelque part. Voilà ici l’importance du dialogue tant attendu. Il faut que toutes ces communautés s’expriment. Sans dialogue, nous allons continuer à assister aux spectacles. Aujourd’hui nous parlons de l’Est, demain ça sera au Nord ou à l’Ouest.
La Pros : Que pensez-vous du transfèrement de Bosco Ntangada à la CPI ?
Me Mbenza : Je suis très content du transfert de Bosco Ntangada à la CPI. Car, les victimes vont se sentir soulagées. Personne n’ignore que la CPI a été créée pour poursuivre ceux qui se considèrent comme des super hommes, comme il est déjà là, c’est une très bonne chose. On laisse le dossier évoluer et tout le monde suit l’évolution. Tout ce que nous voulons ce qu’il soit jugé.
La Pros : Avez-vous un commentaire sur le choix de la langue kinyarwanda par ce dernier ?
Le choix de la langue kinyarwanda à mon sens importe peu. Ce qui nous préoccupe présentement, c’est qu’il soit jugé et s’il est coupable, qu’il puisse indemniser toutes les victimes. Il est libre de choisir la langue qu’il veut pour s’exprimer.
La Pros : Votre mot de la fin ?
Pour permettre à l’Afrique de se développer et d’aller de l‘avant, les Chefs d’Etats africains doivent comprendre que les africains n’ont plus besoin de régimes de dictatures. En Afrique, il y a des générations qui n’ont pas encore goûté tout ce que l’Afrique regorge.
Un enfant né à Paris, Madrid, Rome ne fait pas la même prière que nos enfants qui, lorsqu’il trouve le visa pour aller en Europe, il voit en cet acte la manifestation de la main divine.
Propos recueillis par Philomène Mwaluke
La Pros.
Les exemples des Chefs d’Etats africains qui finissent mal sont légion. Ange-Félix Patassé, le Maréchal Mobutu du Congo, Kadhafi, Bashar.
Alors, pourquoi ceux qui sont encore au pouvoir ne peuvent-ils pas tirer des leçons pour se préparer une sortie honorable ? Voila les questions que nombreux se posent. Indigné par ce qui vient d’arriver une fois de plus en Centrafrique, Pays limitrophe de la RDC , Me Willy Mbenza, acteur politique congolais, a livré ses impressions à La Prospérité, dans une interview à bâtons rompus.
La Pros: Me Mbenza, comment avez-vous accueilli la nouvelle du départ du Président Bozizé ?
Me Mbenza : C’est avec consternation que j’ai appris la nouvelle de la fin du règne du Président Bozizé.
La façon dont il a fini m’a beaucoup dérangé. Je réalise maintenant que les Chefs d’Etats africains n’arrivent pas à s’adapter devant les réalités politiques.
Pour le cas de Bozizé, c’est déplorable. Car, il avait tout le temps pour préparer son départ, en organisant calmement les élections. Mais, dommage ! Il n’a pas su comprendre qu’il fallait s’adapter à la réalité politique.
Je me demande pourquoi il n’a pas pris en compte les revendications de la Séléka, entre autre, procéder à la libération des prisonniers politiques de la Séléka. Maintenant, c’est lui qui perd. Non seulement qu’il a perdu le pouvoir, mais qu’il est séparé de sa famille biologique. Lui même est en exile, au Cameroun, et sa famille a trouvé refuge en RDC.
La Pros : Quels conseils donnez-vous aux Chefs d’Etat Africains ?
Me Mbenza : Le conseil que je peux donner aux Présidents africains, c’est que celui qui veut sortir honorablement doit apprendre s’adapter à la réalité politique. L’Afrique n’a plus besoin des régimes des dictateurs.
Avec la mondialisation, nous, africains, sommes arrivés au niveau où l’on a besoin de vivre aussi la démocratisation comme c’est le cas avec les pays occidentaux. Il n’y a qu’en Afrique où on se réveille un matin et apprendre qu’il y a tel Président qui est chassé par une rébellion.
Jamais, on ne peut assister à ce genre de spectacle en France, alors qu’ici chez nous, ces scènes sont récurrentes.
Il faut la démocratisation des nations africaines. Si Bozizé avait fait une bonne lecture des faits, on n’en serait pas là. Il pouvait bien avoir le temps d’organiser les élections et céder le pouvoir dignement. Les Chefs d’Etats africains doivent apprendre à sortir honorablement.
Prenons l’exemple du Président Mandela, c’est un modèle de la sagesse. Il fait la fierté dans l’opinion mondiale. Comme l’a dit le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, en visite chez nous : « la politique congolaise doit s’adapter au niveau de la musique congolaise ».
Moi je parle des sportifs, des footballeurs africains que l’on trouve dans tous les clubs du monde qui sont considérés comme des meilleurs. Il faut choisir les meilleurs des politiciens africains, pour sauver l’Afrique.
La Pros. Quelle analyse faites-vous de l’incursion des Kata Katanga dans la ville de Lubumbashi ?
M. Mbenza : L’Affaire de Lubumbashi démontre qu’il y a un malaise quelque part. Voilà ici l’importance du dialogue tant attendu. Il faut que toutes ces communautés s’expriment. Sans dialogue, nous allons continuer à assister aux spectacles. Aujourd’hui nous parlons de l’Est, demain ça sera au Nord ou à l’Ouest.
La Pros : Que pensez-vous du transfèrement de Bosco Ntangada à la CPI ?
Me Mbenza : Je suis très content du transfert de Bosco Ntangada à la CPI. Car, les victimes vont se sentir soulagées. Personne n’ignore que la CPI a été créée pour poursuivre ceux qui se considèrent comme des super hommes, comme il est déjà là, c’est une très bonne chose. On laisse le dossier évoluer et tout le monde suit l’évolution. Tout ce que nous voulons ce qu’il soit jugé.
La Pros : Avez-vous un commentaire sur le choix de la langue kinyarwanda par ce dernier ?
Le choix de la langue kinyarwanda à mon sens importe peu. Ce qui nous préoccupe présentement, c’est qu’il soit jugé et s’il est coupable, qu’il puisse indemniser toutes les victimes. Il est libre de choisir la langue qu’il veut pour s’exprimer.
La Pros : Votre mot de la fin ?
Pour permettre à l’Afrique de se développer et d’aller de l‘avant, les Chefs d’Etats africains doivent comprendre que les africains n’ont plus besoin de régimes de dictatures. En Afrique, il y a des générations qui n’ont pas encore goûté tout ce que l’Afrique regorge.
Un enfant né à Paris, Madrid, Rome ne fait pas la même prière que nos enfants qui, lorsqu’il trouve le visa pour aller en Europe, il voit en cet acte la manifestation de la main divine.
Propos recueillis par Philomène Mwaluke
La Pros.

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