15 septembre 2013
« Beaucoup pensent qu’être africain c’est savoir s’asseoir par terre et manger avec les doigts. En effet c’est africain. Mais tous les peuples du monde se sont assis par terre et ont mangé avec les doigts » Amilcar Cabral
Les pays africains sont indépendants depuis plus de 50 ans.
Donc le colonialisme c’est terminé. La véritable vermine, c’est le dirigeant africain qui se maintient au pouvoir avec la complicité d’une classe politique saprophyte qui grignote tout le pays comme une colonie de termites qui lui font croire qu’après lui c’est le déluge. C’est contre cette colonisation-là, la colonisation de l’intérieur, qu’il faut combattre.
Le capitalisme n’a ni âme ni ami. Seuls comptent les intérêts.
Mais il n’a pas pu empêcher ni en Amérique du sud, ni en Asie, ni même en Afrique ceux des pays ou des dirigeants qui voulaient réellement s’engager dans la voie de la démocratisation et de l’alternance et du développement.
Faisons une analyse comparative depuis les années 1970 jusqu’à nos jours des niveaux de développement économique entre l’Afrique et les pays d’Asie ou même de l’Amérique du sud.
Ce n’est pas que le système capitaliste a choisi d’épargner ces anciennes colonies-là ou de les faire avancer. C’est avec eux que nous formions il y a quelques décennies le club des sous-développés.
Aujourd’hui c’est sans eux que nous continuons dans la stagnation, la bêtise et toutes sortes d’obscurantismes.
En lieu et place de la réflexion et d’une introspection autocritique positive, les Africains, dirigeants, intellectuels et membres éminents de la société civile, ont préféré rechasser le passé colonial africain et nourrir la polémique sur les interventions des puissances étrangères.
D’autres nous diront que ces pays ont de la chance avec l’Occident.
En fait pendant que l’Asie se construisait et prenait les meilleures dispositions pratiques pour rentrer dans le jeu du monde, pour imposer sa respectabilité, nous dormions tranquillement.
Et quand nous nous étions réveillés, nous étions trop occupés à pourfendre le blanc, « la cause de tous nos malheurs », le bouc émissaire parfait, certains ne voyaient même pas le gouffre dans lequel nous conduisaient les régimes prédateurs de nos propres dirigeants
Même à l’intérieur de l’Afrique, les disparités aussi économiques permettent de se rendre compte du sérieux, de la discipline et de la responsabilité de certaines équipes gouvernementales.
La théorie du complot permanent de l’occident qui veut recoloniser l’Afrique pour piller ces richesses, rend service aux dirigeants voyous qui nous privent de l’argent qui pourrait sauver des vies.
Ce qui est triste chez nous, c’est que même le dirigeant arrivé démocratiquement au pouvoir ne veut plus céder le pouvoir « ce sont les Occidentaux qui lui ont demandé de continuer parce qu’il les aide à lutter contre le terrorisme ».
Peu t-être un jour nous aurons la chance d’entendre un dirigent africain déchu se défendre et avouer à la barre « Je ne voulais pas confisquer le pouvoir, l’Occident m’a imposé de confisquer le pouvoir et je l’ai confisqué. J’avais même voulu démissionner, l’Occident a dit non, et je suis resté…… »
Ces fameuses raisons structurelles n’impactent donc pas le développement économique et démocratique de l’Asie et de l’Amérique du sud ? Ces mêmes raisons ne peuvent justifier le décalage économique et démocratique à l’intérieur de l’Afrique elle- même.
C’est dire que d’autres facteurs tels l’équation personnelle et la volonté des acteurs politiques, etc, échappent à l analyse des anticolonialistes. Les solutions seraient si faciles si tout n’était que de la responsabilité de l’occident.
C’est causer un tort énorme à l’Afrique que de reprendre éternellement ce refrain fallacieux du passé colonial qui essaie de dissimuler ou dissoudre notre part de responsabilité dans celle de l’occident. je ne crois pas, pour ma part, que les nègres sont des automates exécutants, des gens écervelés et télécommandés à distance.
Un exemple : en Afrique, ceux qui veulent s’accrocher au pouvoir s’y accrochent, ceux qui veulent bien partir partent. Je ne pense pas que tout soit organisé et décidé ailleurs même si toutefois nul ne peut raisonnablement exclure l’influence de cet ailleurs et du monde qui nous entoure
Dénoncer nos propres turpitudes et les saloperies de nos dirigeants, n’est pas soutenir l’Occident, sinon c’est tomber vite dans la posture qui plait tellement à nos dirigeants voyous qui ont en plus la chance d’avoir des partisans gratuits tels que nos intello – panafricanistes.
Certes, le monde occidental est critiquable.
Il ne peut pas se dédouaner de certaines situations en Afrique et ne pourra jamais se glorifier de ses richesses car l’Histoire de la colonisation et du Capitalisme n’étant que l’Histoire de l’exploitation de l’homme par l’homme, du Vol, des Pillages et des Massacres.
Mais ce n’est pas pour autant qu’un voisin qui trompe sa femme c’est l’Occident.
Mais, aussi longtemps que l’Afrique sera incapable de poser un regard lucide et franc sur elle-même, au lieu de voir la néo-colonisation partout, son classement ne s’en trouvera que justifié : ce sont les Africains eux-mêmes, à travers leurs turpitudes, qui construisent les conditions et les prétextes favorables aux prédateurs du monde…
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KPELAFIA Koumoyi
Lyon – France
kkoumoyi@yahoo.fr
« Beaucoup pensent qu’être africain c’est savoir s’asseoir par terre et manger avec les doigts. En effet c’est africain. Mais tous les peuples du monde se sont assis par terre et ont mangé avec les doigts » Amilcar Cabral
Les pays africains sont indépendants depuis plus de 50 ans.
Donc le colonialisme c’est terminé. La véritable vermine, c’est le dirigeant africain qui se maintient au pouvoir avec la complicité d’une classe politique saprophyte qui grignote tout le pays comme une colonie de termites qui lui font croire qu’après lui c’est le déluge. C’est contre cette colonisation-là, la colonisation de l’intérieur, qu’il faut combattre.
Le capitalisme n’a ni âme ni ami. Seuls comptent les intérêts.
Mais il n’a pas pu empêcher ni en Amérique du sud, ni en Asie, ni même en Afrique ceux des pays ou des dirigeants qui voulaient réellement s’engager dans la voie de la démocratisation et de l’alternance et du développement.
Faisons une analyse comparative depuis les années 1970 jusqu’à nos jours des niveaux de développement économique entre l’Afrique et les pays d’Asie ou même de l’Amérique du sud.
Ce n’est pas que le système capitaliste a choisi d’épargner ces anciennes colonies-là ou de les faire avancer. C’est avec eux que nous formions il y a quelques décennies le club des sous-développés.
Aujourd’hui c’est sans eux que nous continuons dans la stagnation, la bêtise et toutes sortes d’obscurantismes.
En lieu et place de la réflexion et d’une introspection autocritique positive, les Africains, dirigeants, intellectuels et membres éminents de la société civile, ont préféré rechasser le passé colonial africain et nourrir la polémique sur les interventions des puissances étrangères.
D’autres nous diront que ces pays ont de la chance avec l’Occident.
En fait pendant que l’Asie se construisait et prenait les meilleures dispositions pratiques pour rentrer dans le jeu du monde, pour imposer sa respectabilité, nous dormions tranquillement.
Et quand nous nous étions réveillés, nous étions trop occupés à pourfendre le blanc, « la cause de tous nos malheurs », le bouc émissaire parfait, certains ne voyaient même pas le gouffre dans lequel nous conduisaient les régimes prédateurs de nos propres dirigeants
Même à l’intérieur de l’Afrique, les disparités aussi économiques permettent de se rendre compte du sérieux, de la discipline et de la responsabilité de certaines équipes gouvernementales.
La théorie du complot permanent de l’occident qui veut recoloniser l’Afrique pour piller ces richesses, rend service aux dirigeants voyous qui nous privent de l’argent qui pourrait sauver des vies.
Ce qui est triste chez nous, c’est que même le dirigeant arrivé démocratiquement au pouvoir ne veut plus céder le pouvoir « ce sont les Occidentaux qui lui ont demandé de continuer parce qu’il les aide à lutter contre le terrorisme ».
Peu t-être un jour nous aurons la chance d’entendre un dirigent africain déchu se défendre et avouer à la barre « Je ne voulais pas confisquer le pouvoir, l’Occident m’a imposé de confisquer le pouvoir et je l’ai confisqué. J’avais même voulu démissionner, l’Occident a dit non, et je suis resté…… »
Ces fameuses raisons structurelles n’impactent donc pas le développement économique et démocratique de l’Asie et de l’Amérique du sud ? Ces mêmes raisons ne peuvent justifier le décalage économique et démocratique à l’intérieur de l’Afrique elle- même.
C’est dire que d’autres facteurs tels l’équation personnelle et la volonté des acteurs politiques, etc, échappent à l analyse des anticolonialistes. Les solutions seraient si faciles si tout n’était que de la responsabilité de l’occident.
C’est causer un tort énorme à l’Afrique que de reprendre éternellement ce refrain fallacieux du passé colonial qui essaie de dissimuler ou dissoudre notre part de responsabilité dans celle de l’occident. je ne crois pas, pour ma part, que les nègres sont des automates exécutants, des gens écervelés et télécommandés à distance.
Un exemple : en Afrique, ceux qui veulent s’accrocher au pouvoir s’y accrochent, ceux qui veulent bien partir partent. Je ne pense pas que tout soit organisé et décidé ailleurs même si toutefois nul ne peut raisonnablement exclure l’influence de cet ailleurs et du monde qui nous entoure
Dénoncer nos propres turpitudes et les saloperies de nos dirigeants, n’est pas soutenir l’Occident, sinon c’est tomber vite dans la posture qui plait tellement à nos dirigeants voyous qui ont en plus la chance d’avoir des partisans gratuits tels que nos intello – panafricanistes.
Certes, le monde occidental est critiquable.
Il ne peut pas se dédouaner de certaines situations en Afrique et ne pourra jamais se glorifier de ses richesses car l’Histoire de la colonisation et du Capitalisme n’étant que l’Histoire de l’exploitation de l’homme par l’homme, du Vol, des Pillages et des Massacres.
Mais ce n’est pas pour autant qu’un voisin qui trompe sa femme c’est l’Occident.
Mais, aussi longtemps que l’Afrique sera incapable de poser un regard lucide et franc sur elle-même, au lieu de voir la néo-colonisation partout, son classement ne s’en trouvera que justifié : ce sont les Africains eux-mêmes, à travers leurs turpitudes, qui construisent les conditions et les prétextes favorables aux prédateurs du monde…
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KPELAFIA Koumoyi
Lyon – France
kkoumoyi@yahoo.fr
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