dimanche 12 janvier 2014

Enfumage autour des «actions terroristes» de Kinshasa : la responsabilité du général Bisengimana !

vendredi 3 janvier 2014 



L’assassinat du colonel Mamouda Ndala hier près de Beni par des hommes présentés par Kinshasa comme des rebelles ougandais des ADF/ Nalu permet à la kabilie de faire diversion et d’enfumer les ex-Zaïrois à propos des « actions terroristes » survenues simultanément le lundi 30 décembre 2013 à Kinshasa, Lubumbashi au Katanga et Kindu au Maniema.

Si Lambert Mende Omalanga, porte-parole du gouvernement, a justifié lesdites attaques terroristes, du moins celles de Kinshasa, par la volonté cynique des assaillants de perturber les festivités de fin d’année, le ministre des médias garde un silence non excusable quant à la chasse à l’homme engagée depuis mercredi dernier au Katanga contre les adeptes de Paul Mukungubila.

En effet, si le gourou Mukungubila est porté disparu, il aurait en réalité pris ses jambes au cou, nombre de ses disciples sont traqués comme des bêtes de somme et torturés, au Katanga singulièrement, selon une source autorisée. Rien d’étonnant quand on sait que, comme toutes les dictatures, la kabilie n’a pas d’état d’âme

Au-delà de leur acte de bravoure ou de folie, c’est selon, consistant à attaquer des sites stratégiques du pouvoir dont le quartier général de l’armée à Kinshasa-Ngaliema avec des machettes et des « armes », on peut tout de même saluer la ténacité des « assaillants » qui ont eu à ébranler les certitudes d’un pouvoir dont la légitimité est au bout du fusil.

Aussi, en attendant d’avoir le cœur net sur ce qui s’est réellement passé tant à Kinshasa, à Lubumbashi qu’à Kindu, s’étonne-t-on à Congoone que sans avoir l’élégance d’attendre les délibérations et conclusions d’une quelconque enquête diligentée à cet effet, la kabilie s’est empressée d’affirmer qu’aucun « policier ou militaire ne figurait parmi la bande de terroristes qui ont mené des attaques dans le pays » !

Si Paul Mukungubila est présenté comme le commanditaire des « actions terroristes » exécutées par ses adeptes, il importe de souligner que les bonzes de la kabilie ont tout entrepris pour tordre le coup à la « rumeur » persistante selon laquelle les actions terroristes attribuées à Mukungubila seraient l’expression de la lutte pour la gestion des ambitions au sein de l’élite Balubakat au-delà de l’horizon 2016. 


John Numbi, fidèle parmi les fidèles, écarté de son poste de patron de la police nationale en raison de son implication présumée dans l’assassinat de Floribert Chebeya, est sorti de sa réserve et a donné de la voix pour dire qu’il n’est impliqué ni de près ni de loin dans les actions terroristes attribuées à Mukungubila. 

C’était mardi 31 décembre 2013 au cours d’une conférence de presse tenue dans sa ferme à une quarantaine de Km de Lubumbashi. Dont acte !

Cependant, on notera que Kinshasa prend de liberté avec la vérité quant à l’identité réelle des « terroristes » pour enfumer l’opinion nationale au sujet de la responsabilité de Paul Mukungubila dont une lettre datée du 27 décembre 2013 dénonce la kabilie comme un pouvoir d’essence étrangère et au service de l’étranger, faisant ainsi de lui le coupable idéal.

Et pourtant, le jour même des attaques dites terroristes, qui n’ont pu qu’être planifiées, un reportage réalisé au camp colonel Tshatshi par Congomikili a semé le doute quant aux faits tels que présentés et leur interprétation par le gouvernement. 


A travers ce reportage, on voit des soldats de la garde présidentielle excités présenter une dizaine de corps sans vie comme des hauts faits d’arme. Un soldat et un officier enthousiastes s’en vont aux confidences face à la camera et ne résistent pas à la tentation d’en dire plus sur la véritable identité des « assaillants » 

Si l’un et l’autre rapportent que parmi les 17 tués il y avait des adeptes de Paul Mukungubila, ils ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Le soldat affirme que des gardes du corps du général Bisengimana et son officier de sécurité sont parmi les tués. 

L’officier confirme ! Et le reporter de Congomikili de poser la question de savoir s’il s’agit du général Bisengimana qui venait d’être nommé patron de la police nationale. Réponse affirmative ! Voilà qui ne peut que mettre une puce à l’oreille de tout analyste !

Dès lors, plusieurs questions se posent. Si les « actions terroristes » de Kinshasa ne sont pas un remake des « mutins de la Voix du Zaïre », version revue et corrigée à la sauce de la kabilie, y aurait-il eu une connexion fortuite entre les adeptes de Mukungubila et les policiers de la garde rapprochée du général Biusengimana ? 


La kabilie n’est-elle pas au courant de ce reportage « coupe-gorge » réalisé au cœur même de l’état-major général de l’armée ? Le soldat et l’officier de la garde présidentielle qui ont reconnu les « hommes » du général Bisengimana parmi les 17 tués du camp Tshatshi ont-ils halluciné ?

De ce qui précède, pourquoi la kabilie s’est-elle empressée alors d’annoncer qu’aucun policier ni militaire n’était impliqué dans les actions terroristes de Kinshasa, de Lubumbashi et de Kindu ? 


Autre curiosité, la lettre assassine de Mukungubila date du 27 décembre 2013, et trois jours après, comme par une sorte de baguette magique, ses adeptes qui sont des civils attaquent simultanément Kinshasa, Lubumbashi et Kindu ! 

Les zélés barbouzes de l’ANR et autres services des renseignements militaires n’ont rien vu venir. Même la Mission de l’Onu au Congo qui joue le rôle de belle-mère du fermier de Kingakati. Tout ça comme dans un film de fiction ! 
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Raymond LUAULA 

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