dimanche 12 janvier 2014

Le 17 janvier 1961 mourrait ‘’un brillant premier ministre congolais’’

samedi 11 janvier 2014



« Pour éviter la (mauvaise) répétition de l’histoire, il faut l’étudier. » P .D. Scott

La guerre permanente menée contre le Congo peut créer un certain défaitisme. Dieu merci ! Internet vient au secours. Des documentaires aident de plus en plus les Congolais(es) à approfondir les enjeux face auxquels leur pays est placé. 


Suivre attentivement ‘’Foccart, l’homme qui dirigeait l’Afrique’’ peut être bénéfique pour les patriotes et les résistants congolais voulant mette leurs pas dans ceux de Patrice-Emery Lumumba, notre ‘’héros national’’.

Un documentaire intitulé ‘’Foccart, l’homme qui dirigeait l’Afrique’’[1] essaie d’indiquer le contexte dans lequel l’un de nos ‘’héros nationaux’’, Patrice Emery Lumumba, a été assassiné. Nous espérons que nous serons plusieurs à suivre ce documentaire nécessaire à la réécriture de notre histoire. 


Pour cause. Il y a, depuis tout un temps, une certaine élite africaine et congolaise, décidée à travailler, avec l’appui de certains médias dits ‘’alternatifs’’, à la falsification de notre histoire collective pour culpabiliser ‘’les esprits les plus faibles d’entre nous’’ afin de leur faire porter, à eux seuls, le poids de l’échec de nos indépendances politiques.

Dieu merci ! Un documentaire comme celui que nous venons de mentionner vient remettre sur le devant de la scène les intérêts géostratégiques, les luttes d’influence et le travail en réseau mené par la CIA et le français Jacques Foccart. Ce documentaire a l’avantage de faire parler des témoins de cette histoire de ‘’la décolonisation manquée’’ ou sur mesure. 


Ce film reconduit certains lieux communs. Il nous permet de revisiter notre histoire à nouveaux frais. Il nous réapprend que la décolonisation était ‘’dans l’air du temps’’. 

Chaque puissance du moment jouait sa carte : les USA avec la CIA avaient intérêt à voir un pays comme le Congo se ‘’décoloniser’’, se réunifier afin qu’ils aient la mainmise là-dessus. 

Le KGB tenait à voir le Congo dans son giron. 

La France tenait à se substituer à la Belgique pour que le pays de Lumumba bascule dans son giron. Elle a pu soutenir Tshombe contre les forces de l’ONU avant que celles-ci n’en arrivent à vaincre ‘’les affreux’’ qu’elle soutenait avec la bénédiction de Jacques Foccart et du général De Gaulle.

Tuer Lumumba pour éloigner ‘’le péril rouge’’, éliminer Tshombe pour réunifier le pays ; tout cela participait de la stratégie US : les USA comme les autres pays occidentaux (dont la France ) ont toujours considéré l’enjeu congolais comme étant essentiel à leur règne sur l’échiquier mondial.

Ces vérités essentielles sont souvent couvertes d’un discours historique farfelu, tenu et entretenu par des ‘’mains expertes du capital’’ pour corrompre ‘’les esprits faibles’’ et criminaliser tous les résistants et patriotes qui, après Lumumba, ont compris que l’Afrique appartient aux Africains.

Il est quand même curieux que pendant que ‘’les mains expertes du capital’’ décrivent Lumumba comme étant ‘’un immature politique’’, il y ait, dans un documentaire monté en dehors des frontières africaines, une voix affirmant que Lumumba fut ‘’un brillant premier ministre’’. C’est curieux !

Souvent, quand l’assassinat de Lumumba est appréhendé en marge des enjeux géostratégiques au cœur desquels se trouve le Congo (RDC), il souffre d’une certaine banalisation. Celle-ci participe d’une certaine faiblesse des esprits soucieux de ne plus questionner l’histoire. 


Et comme le Congo de Lumumba est en permanence au cœur des enjeux géostratégiques (mondiaux), la peur de questionner l’histoire et de divulguer les apports des ‘’alliés de la cause congolaise’’ fait partie du travail des ‘’mains expertes du capital’’, soucieuses de voir, le pays de Lumumba, servir, ad vitam aeternam, les intérêts des pays ayant toujours voulu avoir la RDC sous leur joug.

La vérité du Congo est simple. Ce pays regorge de matières premières stratégiques indispensables aux industries transnationales opérant à partir de certains pays occidentaux les plus significatifs comme les USA, la France , la Grande-Bretagne , etc. 


Que faut-il pour avoir accès à ces matières premières stratégiques ? 

La guerre ou des traités internationaux d’interdépendance ? 

Jusqu’à ce jour, ‘’les grandes puissances’’, les multi et les transnationales ont opté pour la guerre et le banditisme en réseau ; c’est-à-dire pour l’élimination de toute résistance, de tout patriotisme et de toute tendance à travailler pour la nationalisation des entreprises minières congolaises. Cette option instrumentalise les ethnies, les partis politiques, les nègres de services et les médias. Elle instrumentalise aussi la politique et la justice internationale[2].

La guerre et le banditisme à mains armées sont les voies privilégiées par ‘’les grandes puissances’’, les multi et les transnationales pour avoir accès aux matières premières stratégiques. Tous les résistants essayant de s’opposer à cette voie sont souvent tués quand ils ne bénéficient pas d’un fort soutien de leurs populations.

Leur assassinat est souvent planifié par ‘’les forces en présence’’. Elles recourent à la manipulation de l’ONU, aux révisions constitutionnelles, à l’achat des ‘’doyens africains’’, à l’instrumentalisation de l’humanitaire, etc.

Malheureusement, la redécouverte de ce mode opératoire n’est pas souvent la chose la plus partage entre les victimes de la guerre des ‘’grandes puissances’’, des multi et des transnationales et de leurs réseaux africains. 


La preuve est que plusieurs d’entre nous n’ont pas encore suivi le petit documentaire intitulé ‘’Le conflit au Congo. La vérité dévoilé’’. Il n’est pas sûr qu’ils suivront ‘’Foccart, l’homme qui dirigeait l’Afrique’’. 

Réapprendre à partir des livres et des documentaires de cet acabit est encore la chose la moins partagée dans les cercles des masses africaines. D’où la difficulté de les voir devenir, demain, ‘’les démiurges’’ de leur propre destinée.

Dieu merci ! La lutte continue ! Internet vient à notre secours ! 


Créer les masses critiques passe aussi par l’apprentissage et le désapprentissage. Les minorités organisées en conscience n’ont pas le choix : elles doivent contribuer à ce travail en passent par les livres et par Internet.
__________________
Mbelu Babanya Kabudi


[1] https://www.youtube.com/watch?v=lfSpCdo7-vY

[2] F.HARTMANN, Paix et châtiment. Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationales, Paris, Flammarion, 2007.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire