jeudi 02 janvier 2014
Patrick Karegeya quand il portait encore l'uniforme de l'armée rwandaise.
DR
Des membres de l'opposition rwandaise en exil annoncent cette nuit l'assassinat à Johannesburg, en Afrique du Sud, de Patrick Karegeya, directeur général des renseignements extérieurs du Rwanda jusqu'en 2004, avant sa disgrâce et son départ en exil.
Selon le général Kayumba, ancien chef d'état-major de l'armée rwandaise, qui vit lui aussi en exil en Afrique du Sud, Patrick Karegeya a été retrouvé étranglé dans une chambre de l'hôtel Michelangelo Towers, du quartier de Sandton, à Johannesburg.
Le 31 décembre, dans la journée, Patrick Karegeya annonce à l'un de ceux qui ont pu le joindre qu'il doit rencontrer un peu plus tard un ami de passage. A ses proches, il annonce un rendez-vous dans la soirée à l'hôtel Michelangelo Towers. L'homme qu'il doit y rencontrer s'appelle Apollo.
Les proches de Karegeya ont un dernier contact avec lui vers 19h30, puis l'ancien chef des renseignements extérieurs du Rwanda ne donne plus de nouvelles.
Dans la matinée de ce 1er janvier, son neveu se rend donc à l'hôtel et demande à voir la chambre où les deux hommes devaient se rencontrer. En entrant dans la pièce, il découvre le corps de Patrick Karegeya étranglé.
Le dénommé Apollo, lui, a disparu. L'un des proches de Karegeya affirme que ses téléphones ont été emportés.
Kigali pointé du doigt
D’ores et déjà, ses proches accusent le pouvoir rwandais d’être responsable de sa mort. Le général Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise également en exil en Afrique du Sud et qui a lui-même échappé à une tentative de meurtre en 2010, dénonce ainsi un assassinat politique :
« Il ne fait aucun doute pour moi que le gouvernement du Rwanda est responsable de tout cela. Patrick Karegeya est réfugié, ici, en Afrique du Sud. Il n'a jamais eu aucun problème avec qui que ce soit dans ce pays.
Qui d'autre que le président Paul Kagame, qui l'a pourchassé au cours des dix dernières années, voudrait voir Patrick Karegeya mort ? C'est un assassinat politique, comme le gouvernement du Rwanda en a toujours mené. C'est la politique du gouvernement du Rwanda de tuer ses opposants. »
Ceux qui ont pu rencontrer Patrick Karegeya le décrivent comme un homme très prudent, qui vivait dans l'idée qu'on cherchait à attenter à sa vie. « Il avait renoncé, disent ces sources, à être protégé par les services secrets sud-africains, pour garder sa liberté de mouvement ».
Des déclarations fracassantes
Voilà six ans que Patrick Karegeya vivait en exil en Afrique du Sud. Directeur général des renseignements extérieurs du Rwanda entre 1994 et 2004, il avait été un très proche du président Kagame, avant de tomber en disgrâce. Deux fois emprisonné à Kigali, il avait fini par fuir en 2007.
Mais loin de se faire oublier, il avait fondé un parti d’opposition avec d’autres personnalités rwandaises en exil, dont le général Kayumba Nyamwasa. On se souvient aussi et surtout de ses déclarations fracassantes en juillet dernier sur RFI.
→ A (RE)LIRE : Patrick Karegeya : «Nous savons d’où les missiles sont partis»
Il avait accusé le président Kagame d’avoir organisé l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, considéré comme l’élément déclencheur du génocide de 1994. À l’époque, Patrick Karegeya s’était même dit prêt à coopérer avec la justice française, en charge de l’enquête.
Que ce soit en Afrique du Sud ou à Kigali, aucune source officielle n’était joignable dans la nuit pour une première réaction.
Patrick Karegeya quand il portait encore l'uniforme de l'armée rwandaise.
DR
Des membres de l'opposition rwandaise en exil annoncent cette nuit l'assassinat à Johannesburg, en Afrique du Sud, de Patrick Karegeya, directeur général des renseignements extérieurs du Rwanda jusqu'en 2004, avant sa disgrâce et son départ en exil.
Selon le général Kayumba, ancien chef d'état-major de l'armée rwandaise, qui vit lui aussi en exil en Afrique du Sud, Patrick Karegeya a été retrouvé étranglé dans une chambre de l'hôtel Michelangelo Towers, du quartier de Sandton, à Johannesburg.
Le 31 décembre, dans la journée, Patrick Karegeya annonce à l'un de ceux qui ont pu le joindre qu'il doit rencontrer un peu plus tard un ami de passage. A ses proches, il annonce un rendez-vous dans la soirée à l'hôtel Michelangelo Towers. L'homme qu'il doit y rencontrer s'appelle Apollo.
Les proches de Karegeya ont un dernier contact avec lui vers 19h30, puis l'ancien chef des renseignements extérieurs du Rwanda ne donne plus de nouvelles.
Dans la matinée de ce 1er janvier, son neveu se rend donc à l'hôtel et demande à voir la chambre où les deux hommes devaient se rencontrer. En entrant dans la pièce, il découvre le corps de Patrick Karegeya étranglé.
Le dénommé Apollo, lui, a disparu. L'un des proches de Karegeya affirme que ses téléphones ont été emportés.
Kigali pointé du doigt
D’ores et déjà, ses proches accusent le pouvoir rwandais d’être responsable de sa mort. Le général Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise également en exil en Afrique du Sud et qui a lui-même échappé à une tentative de meurtre en 2010, dénonce ainsi un assassinat politique :
« Il ne fait aucun doute pour moi que le gouvernement du Rwanda est responsable de tout cela. Patrick Karegeya est réfugié, ici, en Afrique du Sud. Il n'a jamais eu aucun problème avec qui que ce soit dans ce pays.
Qui d'autre que le président Paul Kagame, qui l'a pourchassé au cours des dix dernières années, voudrait voir Patrick Karegeya mort ? C'est un assassinat politique, comme le gouvernement du Rwanda en a toujours mené. C'est la politique du gouvernement du Rwanda de tuer ses opposants. »
Ceux qui ont pu rencontrer Patrick Karegeya le décrivent comme un homme très prudent, qui vivait dans l'idée qu'on cherchait à attenter à sa vie. « Il avait renoncé, disent ces sources, à être protégé par les services secrets sud-africains, pour garder sa liberté de mouvement ».
Des déclarations fracassantes
Voilà six ans que Patrick Karegeya vivait en exil en Afrique du Sud. Directeur général des renseignements extérieurs du Rwanda entre 1994 et 2004, il avait été un très proche du président Kagame, avant de tomber en disgrâce. Deux fois emprisonné à Kigali, il avait fini par fuir en 2007.
Mais loin de se faire oublier, il avait fondé un parti d’opposition avec d’autres personnalités rwandaises en exil, dont le général Kayumba Nyamwasa. On se souvient aussi et surtout de ses déclarations fracassantes en juillet dernier sur RFI.
→ A (RE)LIRE : Patrick Karegeya : «Nous savons d’où les missiles sont partis»
Il avait accusé le président Kagame d’avoir organisé l’attentat contre l’avion du président Habyarimana, considéré comme l’élément déclencheur du génocide de 1994. À l’époque, Patrick Karegeya s’était même dit prêt à coopérer avec la justice française, en charge de l’enquête.
Que ce soit en Afrique du Sud ou à Kigali, aucune source officielle n’était joignable dans la nuit pour une première réaction.
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