lundi 17 février 2014

Comment devient-on opposant au Congo-Brazzaville?



Je veux froisser personne. Je veux être objectif. J’aime mon pays. Si vous l’aimez autant que moi, voici une réflexion qui peut aussi vous interpeler.

Hier les opposants historiques ont bien existé. Parmi les plus imminents on peut compter: Pascal Lissouba; Bernard Kokelas et Nguila Moungounga-Nkombo dont l’action visait toujours au déterminisme et à l’efficacité dans le processus de l’alternance politique. 

Les pseudos leaders politiques actuels n’incarnent aucun rêve de changement à plus forte raison celui d’un peuple dont les attentes sont de plus en plus nombreuses.

A Brazzaville, opposant on le devient pas par idéologie ou par programme alternatif tendant à un changement profond. 

Opposant on le devient le jour où on vous retire un marché public, le jour que vous êtes limogés des fonctions étatiques: C’est le cas de Mathias Ndzon; Christophe Moukoueke; Victor Tamba-Tamba; Okombi Salissa, Marcel Ntsourou; Ngolo Ndele et j’en passe. 

Les opposants qui ont accepté la reddition parce que ne pouvant plus supporter la longue traversée du désert sont là devant vous: Ange Edouard Poungui; Yhombi Opango; PascalTsaty Mabiala; Gregoire Lefouoba, Ellot Mampouya, Guy Parfait Kolelas…

Tous irréalistes et opportunistes, prédateurs qui se sont entourés de communicants et de conseillés financiers. Ils se balancent d’un camp à l’autre selon les circonstances. Opposant quand il n’y a pas d’élections en vue, pour faire monter les enchères. 

Nous avons vu Ngouelodele; Mambou Aimée Gnali louer des salles de conférence à Paris et multipliant des va et vient entre Brazzaville et Paris. Ils se comportent comme une femme qui se fait désirer. Et subitement prête à se renier quand les indicateurs de la bourse de l’opportunisme montent en flèche.

Le tort de la diaspora est de ne pas comprendre cette donne essentielle. Elle est trop naïve parce que la grande majorité attend l’ouverture de la brèche pour rejoindre la mangeoire. 

Dans ces conditions difficile de croire qu’au Congo-Brazzaville qu’ il y a encore des défendeurs des causes justes. 

Où est passé le tonitruant Christian Mounzeo?

Il a obtenu certainement un poste auprès du pouvoir qu’il fustigeait hier. Qu’il nous dise ce qui a changé dans l’essence du pouvoir de Sassou-Nguesso.

Okombi Salissa seigneur de guerre; aujourd’hui riche et influent dans son village c’est grâce à ses accointances avec le diable. Le voilà tirer à boulet rouge sur son Gourou. Qu’il nous dise pourquoi. Enjeux politiques? pressions tribales?

Nous sommes tous des vautours qui ont rôdé ou rodent encore autour de notre Roi que nous vénérons tous, chacun à sa manière son degré de responsabilité; consciemment ou inconsciemment. Nous attendons tous le jour qu’il nous invitera au palais.

Personne parmi les noms cités ne peut être considéré comme héros. 

Les héros sont les centaines de milliers de personnes qui ont été tuées depuis plus de 40 ans, Marien Ngouabi, Emile Biayenda, Kimbouala-Nkaya, Massamba Debat; Anga; les femmes violées pendant les guerres de 1993; de 1997 à 2000, les disparus du beach, les prisonniers torturés qui se retrouvent en exil et tous ceux qui ont souffert à cause de la dictature courant et mourant.

Pour mieux s’opposer à Sassou-Nguesso les congolais doivent s’opposer d’abord à tous ces plaisantins qui se disent opposants; sinon Sassou-Nguesso a encore de beaux jours devant lui.
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Pascal Kongo
Brazza-News

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