le 20-02-2014
Panique des participants sous les tirs de la police.AFP /JEAN-BAPTISTE BADERHA
En RDC, Vital Kamerhe demande une enquête indépendante, après les événements survenus jeudi à Bukavu. L'opposant devait tenir un meeting dans le cadre de sa «Caravane pour la paix» dans la capitale du Sud-Kivu.
La veille, les autorités locales avaient déclaré que ce rassemblement ne pouvait pas se tenir à l'endroit prévu pour cause de travaux. Finalement, des dizaines de policiers attendaient le convoi. Quand des milliers de personnes ont déferlé, les policiers ont tiré.
Selon un dernier bilan fourni par la Croix-Rouge congolaise, un motard est mort dans la bousculade et 24 blessés ont été admis à l’hôpital de Bukavu, dont un blessé par balle.
Vital Kamerhe avait entamé mardi, à Goma, capitale du Nord-Kivu, cette tournée dans l'est de la RDC.
Avec cette arrivée à Goma - après avoir été empêché à deux reprises de quitter Kinshasa par les autorités - il avait lancé cette « Caravane de la paix » devant l'amener à sillonner, pendant une quinzaine de jours, les provinces du Nord et du Sud-Kivu, meurtries par près de vingt années de conflits.
Pourquoi la dispersion de la manifestation a-t-elle été aussi musclée ? La question reste, pour le moment, entière. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a tout de même confirmé douze blessés parmi les civils et huit parmi les policiers.
Ce qui est certain, c’est que dès le départ, il y avait un différend sur le lieu où se tiendrait ce meeting.
Au départ, cela devait être place de l’Indépendance mais mercredi, soudainement, sur la Radio Télévision Nationale congolaise, un communiqué du maire annonçait des travaux sur cette même place, rendant ainsi impossible la tenue du meeting à cet endroit.
Une deuxième option a alors été envisagée. La rencontre avec les supporters devait se passer au stade de foot de Bukavu mais il y a eu, là aussi, des problèmes.
Selon Vital Kamerhe, il y avait un match organisé dans ce même stade et par conséquent, son cortège a choisi de se diriger vers la place de l’Indépendance, bouclée par la police.
C’est au moment où Kamerhe est monté sur une estrade devant la place, vers 17h00 heure locale(16h00 TU), que des gaz lacrymogènes ont été utilisés.
Une centaine de policiers stationnés sur la place de l'Indépendance ont empêché les manifestants d'aller plus loin et la situation a alors dégénéré. D'après plusieurs sources, des tirs à balles réelles ou en caoutchouc ont également résonné mais ce n’est pas encore confirmé.
Selon le porte-parole du gouvernement, c’est pour empêcher que Vital Kamerhe tienne son meeting sur cette place que la police est intervenue et a tiré des grenades lacrymogènes.
Il ne confirme pas les tirs à balles réelles ou de balles en caoutchouc.
D’après Lambert Mende, aucun policier, à Bukavu, n’avait d’arme létale. Seuls les quinze policiers venus de Kinshasa pour la protection de Vital Kamerhe étaient armés.
Beaucoup d’éléments restent encore à confirmer. Seule certitude : des milliers de personnes étaient venues accueillir l’opposant Vital Kamerhe dans sa province d’origine, le Sud-Kivu.
« Je ne comprends pas comment le gouverneur gère sa province »
Joint par RFI, Vital Kamerhe dénonce une réaction violente des forces de l'ordre face à un rassemblement pacifique de ses partisans.
« Nous avons fait quatre meetings avant d’arriver à la place de l’Indépendance où la population nous a bien accueilli et nous a entraîné dans la tribune où se trouvaient une quarantaine d’éléments de la Garde républicaine habillés en tenue de policiers et qui ont commencé à tirer à bout portant sur la population ainsi que des bombes lacrymogènes.
Je me suis trouvé à terre complètement inanimé pendant trois ou cinq minutes. Les gens ont cru que j’étais mort, ce qui a fait monter la pression. Et comme je n’aime pas faire d’histoires, j’ai fait le tour de la ville pour que les gens voient que j’étais bel et bien en vie. Mais cela n’a pas freiné la colère de la population. Elle a commencé à brûler des pneus sur la place de l’Unité.
On devait nous unir derrière un idéal à savoir la paix – la paix n’a pas de couleur politique – et on ne comprend pas pourquoi les policiers, en colère, ont commencé à tirer sur les gens qui ne chantaient que leur joie et retrouvaient leur leader. Je ne comprends pas comment le gouverneur gère sa province. »
Ancien allié du président congolais Joseph Kabila - au pouvoir depuis 2001 - Vital Kamerhe est aujourd'hui l'un de ses opposants les plus fervents.
Panique des participants sous les tirs de la police.AFP /JEAN-BAPTISTE BADERHA
En RDC, Vital Kamerhe demande une enquête indépendante, après les événements survenus jeudi à Bukavu. L'opposant devait tenir un meeting dans le cadre de sa «Caravane pour la paix» dans la capitale du Sud-Kivu.
La veille, les autorités locales avaient déclaré que ce rassemblement ne pouvait pas se tenir à l'endroit prévu pour cause de travaux. Finalement, des dizaines de policiers attendaient le convoi. Quand des milliers de personnes ont déferlé, les policiers ont tiré.
Selon un dernier bilan fourni par la Croix-Rouge congolaise, un motard est mort dans la bousculade et 24 blessés ont été admis à l’hôpital de Bukavu, dont un blessé par balle.
Vital Kamerhe avait entamé mardi, à Goma, capitale du Nord-Kivu, cette tournée dans l'est de la RDC.
Avec cette arrivée à Goma - après avoir été empêché à deux reprises de quitter Kinshasa par les autorités - il avait lancé cette « Caravane de la paix » devant l'amener à sillonner, pendant une quinzaine de jours, les provinces du Nord et du Sud-Kivu, meurtries par près de vingt années de conflits.
Pourquoi la dispersion de la manifestation a-t-elle été aussi musclée ? La question reste, pour le moment, entière. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a tout de même confirmé douze blessés parmi les civils et huit parmi les policiers.
Ce qui est certain, c’est que dès le départ, il y avait un différend sur le lieu où se tiendrait ce meeting.
Au départ, cela devait être place de l’Indépendance mais mercredi, soudainement, sur la Radio Télévision Nationale congolaise, un communiqué du maire annonçait des travaux sur cette même place, rendant ainsi impossible la tenue du meeting à cet endroit.
Une deuxième option a alors été envisagée. La rencontre avec les supporters devait se passer au stade de foot de Bukavu mais il y a eu, là aussi, des problèmes.
Selon Vital Kamerhe, il y avait un match organisé dans ce même stade et par conséquent, son cortège a choisi de se diriger vers la place de l’Indépendance, bouclée par la police.
C’est au moment où Kamerhe est monté sur une estrade devant la place, vers 17h00 heure locale(16h00 TU), que des gaz lacrymogènes ont été utilisés.
Une centaine de policiers stationnés sur la place de l'Indépendance ont empêché les manifestants d'aller plus loin et la situation a alors dégénéré. D'après plusieurs sources, des tirs à balles réelles ou en caoutchouc ont également résonné mais ce n’est pas encore confirmé.
Selon le porte-parole du gouvernement, c’est pour empêcher que Vital Kamerhe tienne son meeting sur cette place que la police est intervenue et a tiré des grenades lacrymogènes.
Il ne confirme pas les tirs à balles réelles ou de balles en caoutchouc.
D’après Lambert Mende, aucun policier, à Bukavu, n’avait d’arme létale. Seuls les quinze policiers venus de Kinshasa pour la protection de Vital Kamerhe étaient armés.
Beaucoup d’éléments restent encore à confirmer. Seule certitude : des milliers de personnes étaient venues accueillir l’opposant Vital Kamerhe dans sa province d’origine, le Sud-Kivu.
« Je ne comprends pas comment le gouverneur gère sa province »
Joint par RFI, Vital Kamerhe dénonce une réaction violente des forces de l'ordre face à un rassemblement pacifique de ses partisans.
« Nous avons fait quatre meetings avant d’arriver à la place de l’Indépendance où la population nous a bien accueilli et nous a entraîné dans la tribune où se trouvaient une quarantaine d’éléments de la Garde républicaine habillés en tenue de policiers et qui ont commencé à tirer à bout portant sur la population ainsi que des bombes lacrymogènes.
Je me suis trouvé à terre complètement inanimé pendant trois ou cinq minutes. Les gens ont cru que j’étais mort, ce qui a fait monter la pression. Et comme je n’aime pas faire d’histoires, j’ai fait le tour de la ville pour que les gens voient que j’étais bel et bien en vie. Mais cela n’a pas freiné la colère de la population. Elle a commencé à brûler des pneus sur la place de l’Unité.
On devait nous unir derrière un idéal à savoir la paix – la paix n’a pas de couleur politique – et on ne comprend pas pourquoi les policiers, en colère, ont commencé à tirer sur les gens qui ne chantaient que leur joie et retrouvaient leur leader. Je ne comprends pas comment le gouverneur gère sa province. »
Ancien allié du président congolais Joseph Kabila - au pouvoir depuis 2001 - Vital Kamerhe est aujourd'hui l'un de ses opposants les plus fervents.
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