mardi 10 mars 2015

L’ex médecin personnel de Kagame meurt en prison

1 mars 2015

Un communiqué officiel, publié par l’agence rwandaise d’information, a révélé que le Docteur Emmanuel Gasakure, cardiologue bien connu, était décédé accidentellement à la station de police de Remera. 


Selon le porte parole de la police, le médecin, qui avait demandé l’autorisation de se rendre aux toilettes, s’est jeté sur le policier armé qui assurait sa garde et a tenté de le désarmer. Au cours de l’altercation, une balle a atteint mortellement le prévenu et le policier a également été blessé. 

Selon le communiqué, le médecin avait été arrêté pour une succession de délits, dont l’agression d’une personne afin de la dépouiller de ses biens et séquestration illégale de personnes.

Aux yeux de tous ceux qui ont connu le docteur Gasakure de telles accusations ne paraissent compatibles ni avec son caractère ni avec son statut social. 

En effet, ce cardiologue renommé, qui avait étudié et longuement pratiqué en France, était rentré au Rwanda après la victoire du FPR et, au fil du temps, il était devenu le médecin personnel du président Kagame, succédant au docteur Ndahiro, qui avait été promu à la tête des renseignements civils. 

La fonction était lourde, la responsabilité écrasante, et, en 2014 déjà, la pression mena Gasakure au bord de l’épuisement. 

Selon des amis proches, il fut amené à suivre, en France puis en Belgique, un traitement médicamenteux de plusieurs mois et souffrait de « bouffées psychotiques ». 

A son retour au Rwanda, sa situation empira, entre autres sur le plan familial et il apparut finalement que le « Boss » (surnom de Kagame) l’avait laissé tomber. D’autant plus que des documents concernant la santé du chef de l’Etat, détenus dans un coffre appartenant à son médecin personnel, avaient disparu…

Alors que même ses amis proches n’avaient pas été informés de sa mise en détention, le décès de Gasakure dans une prison qui n’est cependant pas une geôle, risque, vu les circonstances, d’alimenter la rumeur sinon la paranoïa de certains.. 
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Le carnet de Colette Braeckman  

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