mercredi 7 octobre 2015

Burkina Faso : le chef des putschistes et un ancien baron du régime Compaoré inculpés

07/10/2015

 
© AFP Archives | Le général Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, ancien ministres des Affaires étrangères de Blaise Compaoré.

Le général Gilbert Diendéré, leader du putsch avorté au Burkina Faso, et Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du président déchu Blaise Compaoré, ont été inculpés pour "attentat à la sûreté de l'État".

Le général Gilbert Diendéré, leader du putsch avorté du 17 septembre au Burkina Faso, et l'ex-ministre des Affaires étrangères de l'ancien président Blaise Compaoré, Djibrill Bassolé, ont été inculpés, mardi 6 octobre, "d'attentat à la sûreté de l'État", a appris l'AFP de sources judiciaires concordantes.

Onze chefs d'inculpation dont "attentat à la sûreté de l'État", "collusion avec des forces étrangères pour déstabiliser la sécurité intérieure", "meurtre", "coups et blessures volontaires", "destruction volontaire de biens" ont été retenus contre les deux hommes, de sources proches des dossiers. Dix personnes ont été tuées lors du coup d'État, de source officielle.

Depuis plusieurs jours, les autorités judiciaires – justice militaire d'une part, et commission d'enquête d'autre part – s'activent. Lundi soir, après de nombreuses arrestations, dont celles d'une quinzaine d'officiers putschistes et notamment du général Diendéré, deux hommes politiques ont été interpellés.

Léonce Koné, deuxième vice-président du parti de Blaise Compaoré, et Hermann Yaméogo, président de l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), ont été placés en garde à vue après avoir été "auditionnés dans le cadre des enquêtes sur le coup d'État", selon la gendarmerie. Ce sont les premiers civils à être interpellés dans l'affaire du putsch avec Djibrill Bassolé, arrêté le 29 septembre.

Cérémonie symbolique de "désarmement"

Les inculpations interviennent alors que le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), à la tête duquel le général Diendéré avait mené le coup d’État contre les autorités de transition, a été officiellement démantelé mardi lors d’une cérémonie symbolique de "désarmement".

Plusieurs centaines de personnes venues assister aux "festivités" ont longuement applaudi le Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, et ont scandé des slogans contre le chef des putschistes, le général Gilbert Diendéré : "Diendéré, assassin" ou "Diendéré à la CPI [Cour pénale internationale]", a-t-on pu entendre.

"Ce coup de force, dont les conséquences ont été tragiques, aurait pu entraîner notre pays dans une crise bien plus grave", a estimé Isaac Zida, ex-numéro deux du RSP dont il était devenu la bête noire depuis son arrivée à la tête du gouvernement.

Le RSP comptait quelque 1 300 hommes. Sa dissolution était demandée depuis des années par la société civile, mais même les institutions de transition n'osaient pas s'attaquer à cette "armée dans l'armée" qui effrayait militaires comme civils.


Avec AFP

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