dimanche 10 octobre 2010

Les Russes exploitent le niobium au Nord-Kivu

Premier investissement en RDC
Par  Ben-Clet

Intéressés par les applications de ce métal stratégique, toujours associé au tantale, les Russes sautent le pont et prennent des parts dans la Somikivu.
C’est le premier investissement russe dans l’industrie minière de la RDC. A travers la joint venture ‘ConRus’ SPRL et sa filiale ‘Klyutchevskiy zavod ferrosplavov’, la société russe de gestion ‘Rossiyskiye spetsialniye splavi’ a officiellement acquis, en septembre dernier, 10% des actions de la société minière Somikivu. Celle-ci, on le sait, dispose d’une mine d’exploitation du niobium (ou colombium) ainsi que d’une usine d’enrichissement au Nord-Kivu.
L’annonce a été rendue publique, le jeudi 07 octobre 2010, par Anatoly Klimenko, l’ambassadeur de la Fédération de Russie en RD Congo. C’était au cours d’une importante conférence de presse réunissant, à Kinshasa, les principaux médias de la capitale.
Selon la partie russe, l’accord d’achat des parts dans le capital social de la Somikivu permet de « donner une nouvelle impulsion au développement du projet » dont le but vise le traitement par l’usine ‘Klyutchevskiy zavod ferrosplavov’ du concentré du niobium aux fins de produire le ferroniobium, si nécessaire aux entreprises industrielles de la Russie.
Le niobium, du point de vue russe, est un matériel stratégique. Il contribue à l’exécution du programme d’Etat relatif à la modernisation et au développement du complexe militaire et mécanique de la Fédération de Russie. Actuellement, le pays importe 90% de niobium du Brésil et de la Chine pour couvrir ses besoins.
L’ambassade russe souligne que l’acquisition des 10% des actions de la Somikivu par la ‘Rossiyskiye spetsialniye splavi’ marque l’élargissement de la coopération commerciale et économique entre le district fédéral d’Oural, siège de la société, et la République démocratique du Congo.
DU NIOBIUM DANS LES FUSEES ET SATELLITES
C’est dans ce contexte qu’il convient de placer l’invitation lancée à la ministre congolaise du Portefeuille par la ‘Rossiyskiye spetsialniye splavi’. La ministre visiterait Ekaterinbourg, entre octobre et novembre 2010, pour palper du doigt et voir de visu les activités de cette compagnie et de ses filiales, y compris la ‘Klyutchevskiy zavod ferrosplavov’.
Il est prévu, d’après l’ambassade, que la délégation officielle de la RDC rencontrerait les autorités de la région de Sverdlovsk. Et que, en réciprocité, ces dernières visiteraient l’Afrique au courant du premier semestre 2011.
A en croire l’encyclopédie Wikipédia, le principal pays producteur de niobium est le Brésil : 80% de la production mondiale. Tandis qu’une seule mine située à Saint-Honoré, au Québec, Canada, compte pour 15% de la production mondiale. On trouve aussi du niobium dans le Nord-Kivu en RD du Congo et au Gabon. Madagascar est devenu producteur en 2008. Par ailleurs, il existe de grandes quantités de niobium en Afghanistan, mais la faiblesse des infrastructures dans ce pays rend sa récolte très difficile.
Environ 89% de la consommation mondiale du niobium se retrouve dans la fabrication de l’acier tandis que 9% va à la production de superalliages et 2% aux applications de super-conductivité et aux applications médicales.
On utilise l’acier au niobium, donc très résistant, dans les applications suivantes : les pipelines (où le niobium est parfois associé au zirconium), les fusées et les satellites, la construction automobile, les barres anti-intrusion.
Les qualités du niobium en font l’une des huit matières premières stratégiques considérées comme indispensables en temps de guerre comme en temps de paix. Source: Le Potentiel

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