Par Le Potentiel
Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l’ONU à Kinshasa a déjà fait entendre sa voix, en déclarant que « ces expulsions doivent être faites de manière ordonnée et coordonnée, et surtout dans des conditions acceptables du point de vue du droit humanitaire ». Ayant noté que « plus de 600 victimes de violences sexuelles ont été enregistrées parmi ces expulsés ».
« Tant que vous n’êtes pas encore expulsée, vous subissez le même sort chaque jour. Nous étions devenues leurs chiennes, leurs objets de plaisir. Nous n’avions aucune valeur à leurs yeux », selon une victime de ces viols à répétition.
Au 5 novembre 2010, la synergie des ONG à Tembo, dans la province du Bandundu, a enregistré 322 expulsés dont 150 hommes (17 violés), 119 femmes (99 violées), 33 enfants de sexe masculin et 20 de sexe féminin (4 violées).
« Les violations massives des droits humains sont surtout observées à Lunda Norte qui est une province minière, particulièrement aux postes de Corva et Musuku. Il y existe des cachots souterrains où l’on mélange hommes, femmes et enfants », renseignent des sources humanitaires.
A en croire l’ambassadeur d’Angola à Kinshasa, Emilio José de Carvalho cité par Jeune Afrique, « les expulsions n’ont jamais cessé » et les autorités congolaises en « sont toujours informées ». Il pousse le cynisme très loin, en alléguant pince sans rire que « cela (viols) se passe entre eux (Congolais) » !
Une question curiosité. Les présidents Joseph Kabila et José Eduardo dos Santos ont-ils abordé la question des expulsions dramatiques des immigrés congolais d’Angola lors de leur entretien à Luanda, le 20 septembre 2010 ?
Si oui, pourquoi le gouvernement angolais aurait-il décidé de poursuivre ces expulsions dans les mêmes conditions infrahumaines ?
« De fait, si Kinshasa a arrêté d’expulser des Angolais de RDC, Luanda ne se prive pas de renvoyer des Congolais de l’autre côté de la frontière », a encore constaté Jeune Afrique.
Pour en savoir davantage, l’Assemblée nationale est en droit d’interpeller le Premier ministre, accompagné des ministres concernés et des chefs de services d’intelligence. Les questions devraient également porter sur la destination prise par les rapports d’enquêtes déjà menées à ce sujet.
Elle devrait également chercher à connaître les raisons pour lesquelles les expulsés d’Angola recueillis à Tembo n’ont suscité à ce jour ni protestation officielle, ni « visites de réconfort » de la part des ministres centraux ou provinciaux.
A quel jeu, en fin de compte, jouerait le gouvernement dont l’indifférence, face à cette véritable tragédie humaine, tend à devenir coupable ?
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