lundi 8 novembre 2010

Les Guinéens attendent dans le calme les premiers chiffres de la Céni

Dans l'attente des résultats.
Dans l'attente des résultats.
AFP /Issouf Sanogo
Par RFI
Les électeurs guinéens sont allés massivement aux urnes hier dimanche 7 novembre pour le second tour de la présidentielle. Les différentes missions d’observation qui ont sillonné le pays partagent le même constat : le scrutin s’est déroulé dans le calme. Aucun incident majeur n’est pour l’instant signalé. Avec la fermeture des bureaux de vote, commence pour les Guinéens une nouvelle période d’attente.
Le second tour de la présidentielle en images
Les nombreux délégués de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), et autres militants des deux candidats n’ont pas dormi de la nuit. Les opérations de compilation des résultats ont débuté dès après le dépouillement, hier soir. Il y a 38 circonscriptions électorales, 9 900 bureaux de vote et les procès verbaux qui vont avec, à centraliser et à compiler. Des opérations que les observateurs internationaux et nationaux ont dit vouloir surveiller de près. L’Union africaine, l’Union européenne, la Francophonie (OIF) et le centre Carter ont d’ailleurs évoqué la nécessité de faire preuve d’une grande vigilance durant ces opérations. On se souvient qu’au premier tour, c’est après le vote au moment du dépouillement qu’avaient eu lieu les plus graves irrégularités et les fraudes. Procès verbaux disparus, mal remplis, urnes volatilisées, a tel point que la Cour suprême avait, au final, dû annuler des centaines de millier de voix, des communes entières. Et tous les candidats en lice au premier tour avaient crié au scandale. Cette fois-ci, la Céni dit avoir renforcé son système de compilation et de sécurisation des résultats. Elle promet même que les procès-verbaux des circonscriptions devraient arriver beaucoup plus rapidement à Conakry qu’au premier tour.
Pour l’instant aucune tendance n’est notée
Hier, le patron de la Céni, le général malien Sangaré, précisait que la commission publierait en temps réel les PV des circonscriptions électorales sur son site internet à mesure qu’ils arriveraient à la commission centrale. Toutefois, rien n’apparaît pour l’instant sur son site. Quant aux deux candidats, ils ont chacun leur propre organisation de collecte et de comptage, puisque leurs délégués ont les PV des bureaux de vote. Hier vers 21 heures Alpha Condé, à son domicile, en compagnie de ses proches notait sur une feuille de papier les résultats bureau de vote par bureau de vote dans les communes de Conakry, à mesure que ses délégués téléphonaient pour les lui fournir. Le staff de campagne de Cellou Dalein Diallo a lui passé une partie de la nuit à rassembler les chiffres et surtout à surveiller l’acheminement des PV, jusqu’aux commissions de centralisation. On pourrait donc avoir rapidement des premières tendances.
A lire et écouter
Un guinéen dépose son bulletin de vote dans un bureau à Conakry, le 7 novembre 2010.
08/11/2010 - Guinée / Présidentielle
La Céni qui avait eu quatre mois pour peaufiner la préparation du scrutin a pour cette première étape, remporté le pari de l’efficacité. Les bureaux de vote ont ouvert à l’heure. Le matériel était en place, les listes électorales étaient affichées, et surtout de nombreux délégués de la Ceni sillonnaient les bureaux de vote pour remédier aux quelques problèmes, apporter des bulletins manquant, de l’encre ou des stylos. Tout s’est donc passé dans le calme, et avec une certaine efficacité à tel point qu’en début d’après-midi à Conakry la plupart des électeurs avaient pu effectuer leur devoir. Là encore, une différence avec le premier tour, où il a avait fallu prolonger les opérations de vote tant le scrutin avait pris du retard. La participation s’annonce importante. Le patron de la Ceni estime que l’on devrait atteindre les scores du premier tour à savoir 70%. Incidents mineurs sans conséquences graves
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Au total les observateurs de la société civile ont relevé quelques incidents mineurs et quelques tentatives de fraude à la carte d’électeur, notamment dans un quartier de Conakry. Mais selon la Céni, hormis à Madrid où les Guinéens d’ Espagne ont détruit le matériel électoral, après ce qui a du ressembler à une corrida au consulat, aucun incident majeur n’a été enregistré ce dont s’est félicité le général Sangaré.
Les Guinéens sont impatients de connaître le score de leur candidat. La nouvelle période d’attente qui s’ouvre pour eux est une autre étape sensible du processus électoral. Les missions d’observation appellent donc les deux alliances en compétition pour ce second tour à maintenir « un climat apaisé dans l’attente des résultats complets et définitifs ».
Est-ce la conséquence des appels au calme qui ont été lancés ces derniers jours ? Est-ce un sursaut provoqué par les violences des 23 et 24 octobre derniers dans l’est du pays ? Hier, en tout cas, alors qu’ils allaient voter, de nombreux Guinéens ont affiché un discours d’apaisement sur le respect du verdict des urnes.
« J’ai un candidat, mais s’il ne passe pas ce n’est pas un problème pour moi »,  disait un électeur. « Les deux candidats sont des Guinéens, disait un autre, quel que soit celui qui remportera l’élection, je l’accepterai ». « Moi je serai derrière le candidat victorieux, affirmait un troisième, et je demanderai aux autres militants de mon candidat de s’y plier aussi, parce que c’est ce qui pourra aider la Guinée à sortir de cette situation ».

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