samedi 8 janvier 2011

Appel international des altermondialistes pour la défense de la souveraineté de la Côte d’Ivoire

Le blocage de la situation politique en Côte d'Ivoire suite à l'élection présidentielle est la conséquence logique des erreurs et fautes commises de part et d'autre depuis une décennie et cela malgré la forte mobilisation de la société civile ivoirienne en faveur de la démocratie.

La résolution de ce drame nécessite une clarification des responsabilités à l'échelle nationale et internationale, dans la propagation de l'idéologie nationaliste de l'ivoirité, dans le déclenchement de la guerre civile à partir de la base arrière du Burkina-Faso en 2002, dans la conclusion des accords de Marcoussis….
L'organisation par l'ONU de l’élection présidentielle dans un pays soumis à une partition de facto (Le Sud sous administration gouvernementale et le Nord sous contrôle des rebelles) n’a pas permis de vérifier la régularité de l'élection dans les zones hors administration centrale. Le peuple ivoirien n’a pas à payer les conséquences de cet échec onusien.


Du fait de son importance stratégique et économique et des rivalités entre les grandes puissances, ce pays subit des déstabilisations inacceptables qui menacent sa souveraineté et empêchent un développement harmonieux. La guerre criminelle menée en Irak au nom de la communauté internationale et déterminée en fait pour la défense d'intérêts impérialistes ne doit pas se reproduire. Cinquante ans après la promulgation des indépendances africaines, l'ingérencede la France dans les affaires intérieures des pays d'Afrique francophone, pour le maintien ou l'établissement de régimes dictatoriaux favorables aux intérêts français et occidentaux, est refusée également par les peuples africains.


La réconciliation nationale, le retour à la paix civile en Côte d'Ivoire et à des relations internationales respectueuses et équitables passent par la mise en oeuvre des conditions suivantes :

1- le retrait de l’opération Licorne, les intérêts économiques de la France, ancienne puissance coloniale, en Côte d'Ivoire, étant incompatibles avec l'exercice d'une médiation impartiale

2- la redéfinition de la mission et de la composition de l’Onuci afin de lui conférer toutes les garanties d'impartialité

3- l'aide à la restauration d’une administration, d’une armée, d’une police, d’une justice unifiées sur l’ensemble du territoire national

4- la mise en place d'une Commission d'enquête internationale sous l’égide de l’Union Africaine et comprenant des représentants de la Cedeao, de l’Onuci, de la société civile ivoirienne, de l’UE, de la Chine, de la Russie, de la Ligue arabe. La Commission aura pour mission d'établir la vérité des résultats de l'élection présidentielle et de formuler d'éventuelles propositions concernant l'avenir politique du pays, indépendantes de toute ingérence extérieure et dans des conditions acceptées de tous. 


Inversons ce processus irresponsable et destructeur. Avec l'aide des démocrates et des amis d'un pays et d'un continent multiculturels et ouverts au monde par tradition, la Côte d'Ivoire peut devenir avec d'autres, un laboratoire au service d'une plus grande démocratie à l'échelle des relations Nord-Sud. Le FSM de Dakar (6-11 février 2011) sera certainement l'occasion de renforcer les liens nécessaires de solidarité entre organisations du Sud et du Nord. Et de collaborer à élaborer des propositions authentiquement anti-impérialistes et altermondialistes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire