Quatorze personnes au moins ont été tuées depuis le début de la semaine dans des violences intercommunautaires, à l’ouest de la Côte d’Ivoire, a annoncé jeudi 6 janvier 2011 Simon Munzu, responsable des droits de l’homme pour l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) à Abidjan.
« Depuis plus de trois jours, la ville de Duékoué est plongée dans des violences intercommunautaires à la suite de la mort d’une femme lors d’un braquage », a-t-il déclaré.
Jean Djoman est le responsable de Caritas. Il suit les événements à Duékoué, une ville à 500 kilomètres à l’ouest d’Abidjan, proche de la ville de Bangolo prise, il y a un mois, par les Forces nouvelles, favorables à Alassane Ouattara. Il relate : « Les Forces nouvelles se sont infiltrées dans la ville de Duékoué et se sont installées dans les quartiers dioulas (NDLR : les Ivoiriens musulmans originaires du nord du pays). Les Forces de défense et de sécurité (NDLR : fidèles à Laurent Gbagbo) les ont attaquées pour les déloger et se sont heurtées à des individus lourdement armés. »
Des représailles contre ceux qui n'ont pas voté Ouattara
Jean Djoman confirme la mort d’au moins 14 personnes, « appartenant aux deux camps ». Face à cette insécurité, « 7 000 personnes, plutôt d’origine malinké, ont trouvé refuge dans la mission catholique de Duékoué, tenue par des salésiens espagnols ».
Plus à l’ouest encore, à Danané, des affrontements ont lieu entre partisans de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara, tous d’origine yacouba. « Cette région a voté massivement pour Alassane Ouattara. On observe des représailles contre ceux qui ne l’ont pas fait et la rébellion n’organise pas la protection de ces gens », affirme Jean Djoman.
Le camp de Ouattara parle de « génocide »
Depuis la mi-décembre, l’organisation internationale a recensé 210 morts dans le pays, provoquées par des violences commises après l’élection présidentielle. Jeudi 6 janvier 2011, Simon Munzu a estimé que « l’on était loin du génocide ».
Le camp d’Alassane Ouattara a accusé les forces de son adversaire, Laurent Gbagbo, de conduire un « génocide » contre ses partisans. Selon lui, « il y a des tensions intercommunautaires, mais il y en a toujours eu ».
Pierre COCHEZ |
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