lundi 11 juillet 2011

Kinshasa-Lubumbashi même longueur d’onde - Tshisekedi donne des sueurs froides au pouvoir




Qui a peur des élections encore hypothétiques pour ce 28 novembre prochain ? Est-ce l’opposition ou le pouvoir ? Les faits et gestes sont plus parlants que les discours politiciens dont on nous rabat les oreilles pour l’amusement des naïfs. La violence, le mensonge, et la perversion des valeurs sont érigés en système de gestion des affaires de l’Etat. 


On projette sur autrui ses propres défauts, ses propres déficiences, ses propres idées et intentions malveillantes. Le pouvoir persiste à dire que l’élection présidentielle et les élections législatives combinées auront bel et bien lieu le 28 novembre 2011. Le Président Joseph Kabila a encore enfoncé le clou dans son message diffusé à l’occasion du 30, juin dernièrement. 

Ce sont là les paroles qui doivent être accompagnées d’actes concrets. On observe que le geste et la parole sont toujours étrangement contradictoires. La pensée unique et sclérosée est dans l’aire, qui ne supporte pas la contradiction, et à laquelle on voudrait assujettir tout le monde. 

Il n’y a pas de tolérance dans un système régissant un pays intitulé « république démocratique », une sorte d’ironie cruelle.
 
A quelque 5 mois seulement de cette date du 28 novembre, l’environnement politique et social national devient de plus en plus irrespirable, infecté d’ingrédients explosifs d’insécurité et d’intolérance. C’est l’opposition qui en est la cible. Seuls les partis proches du pouvoir dont principalement le PPD, peuvent se mouvoir librement partout dans le pays comme ils l’entendent. 


En se singularisant constamment par des mesures d’obstruction à l’égard de l’opposition, le pouvoir se dé- crédibilise de plus en plus et se disqualifie vis-à-vis de l’opinion tant nationale qu’internationale. 

Par ses erreurs et maladresses continues, il fait le jeu de l’opposition sans s’en rendre compte. Les mésaventures les plus récents qui lui sont encore imputables ont pour acteurs respectivement le gouverneur André Kimbuta de la ville de Kinshasa et le maire de Lubumbashi Jean Oscar Sanguza Mutunda, tous les deux jouant, le rôle de bons élèves du PPRD de la mouvance présidentielle. 

A Kinshasa lundi 04 juillet, des adeptes de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, conduits par leur secrétaire général Jacquemain Shabani Lukoo, qui allaient remettre un mémorandum à la CENI concernant des manoeuvres de fraude et de tricherie relevées dans les opérations d’enrôlement des électeurs, ont été violemment brutalisés par des policiers du pouvoir armés d’armes de guerre et de grenades lacrymogènes. Il y a eu un mort et plusieurs blessés graves.
 
Habitués à la politique de projection et identification’ comme toujours, le porte- parole du gouvernement et le gouverneur de Kinshasa se sont empressés de cracher tout leur venin contre les manifestants pacifiques de l’UDPS qui se dirigeaient tranquillement vers la CENI les mains nues et qui se trouvaient déjà devant le bâtiment de la CENI sur le boulevard du 30 juin en face de l’immeuble Onatra. 


Silence radio sur les bavures des policiers armés et provocateurs, ils vilipendent sans gêne, sans remords et sans scrupule les militants paisibles de l’UDPS qui n’avaient en rien troublé l’ordre public nulle part sur leur passage. Ils disent à la légère, d’une manière irrationnelle et ridicule, que l’UDPS a peur des élections et de la démocratie ! 

Qui a peur des élections et de la démocratie ? Est-ce le pouvoir qui cautionne ouvertement les manoeuvres de fraude et de tricherie dans les opérations d’enrôlement, ou bien l’opposition qui les dénonce ? On se permet avec désinvolture de prendre de gens pour des imbéciles. 

La mobilisation de la police fortement armée contre les manifestants pacifiques est la preuve on ne peut plus évidente de la peur des élections et de la démocratie. La police appartient au pouvoir et pas à l’opposition.

Un état de siège à Lubumbashi 

 
De Kinshasa à Lubumbashi où l’on découvre encore des vertes et des pas mûres traduisant la peur des élections et de la démocratie dans l’échange de lettres entre la Fédération de l’UDPS et le maire de cette ville Jean Oscar Sanguza Mutunda. 


La contradiction trouve dans la dernière lettre du maire par rapport aux précédentes envoyées à la Fédération de l’UDPS, montre en filigrane que le retour du Président national de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, via Lubumbashi, fait déjà trembler le pouvoir. 

Le 01 juin 2011, la Fédération adresse une lettre au maire l’informant de la tenue d’un meeting de sensibilisation à la place de la gare SNCC en date du 18 juin 2011 à 14 heures.
 
Le 10 juin 2011 la maire répond en exigeant le dépôt des Statuts de l’UDPS et d’autres documents de désignation des personnes qui engagent la Fédération de. Lubumbashi, avant d’approuver leur demande d’organiser le meeting. Le 11juin la, Fédération transmet au maire les Statuts et la décision n°18 de nomination des membres des Comités Fédéraux à travers tout le pays, dont Lubumbashi.

 
Le 17 juin 2011, le maire écrit à la Fédération ce qui suit : “ Faisant suite à votre lettre n°024/UDPS/CF/PF/ L’SHI/2011 du 11 juin 2011, je porte à votre connaissance que je marque mon accord pour que l’UDPS tienne son meeting public à la place de la gare SNCC à l date de votre convenance mais pas ce 18 juin 2011 car les conditions sécuritaires ne sont pas réunies.. .


“ Le 27 juin 2011, la Fédération répond au maire que le meeting sera organisé le 09 juillet 2011 à la place de la gare SNCC. Mais le 02 juillet 2011, le maire Jean Oscar Sanguza Mutunda diffuse un communiqué officiel n°119/2011 aux termes duquel il interdit formellement “ toute manifestation publique (caravane motorisée, accueil avec caravane, meetings, marches et processions populaires) sur toute l’étendue de la ville de Lubumbashi jusqu’à nouvel ordre.
 
Il demande par la même occasion aux bourgmestres des Communes, au Commandant de la Police Nationale Congolaise, District ville, de faire respecter les termes de son Communiqué officiel. “Est-il besoin d’être grand clerc pour comprendre à quoi il est fait allusion par ces expressions de “ caravane motorisée, accueil avec caravane, meetings, marches et processions populaires”?

Un pouvoir fatigué, aveugle et agressif 

 
Il s’agit du passage d’Etienne Tshisekedi à Lubumbashi et de nombreux sympathisants qui ne jurent plus que par lui. La maire de Lubumbashi se contredit étonnamment, ce qui permet de soutenir qu’il aurait reçu des instructions formelles venant d’en haut.


Par sa lettre du 17 juin 2011, il autorise l’organisation du meeting. Le 02 juillet 2011, il interdit dans un communiqué officiel, “toute manifestation publique “sur toute l’étendue de la ville de Lubumbashi, en précisant” pas de caravane motorisée, pas d’accueil avec caravane, pas de meetings, pas de marches et processions “.
 
Il alerte toutes les autorités municipales de sa juridiction et la Police Nationale b- cale. Et qui a peur des élections ’et de la démocratie entre l’opposition et le pouvoir ? Comment comprendre que ceux .qui contrôlent, encore tous les rouages de l’Etat, qui prétendent être sûrs de l’emporter haut la main l’élection présidentielle qu’ils ont expressément ramenée à un seul tour de scrutin, s’agitent-ils jusqu’à manifester un tel état de surexcitation symptomatique de l’angoisse et de la panique ? 

 
Il faut avoir la probité intellectuelle et le courage de se rendre à l’évidence’ pour admettre que Tshisekedi est un phénomène qui donne des sueurs froides aux dictateurs impénitents.

 
Tous les autocrates des systèmes antérieurs qui ont fait semblant d’ignorer cette réalité et se sont mis à persécuter le leader, les cadres et les militants de base de ce parti n’ont pas quitté la scène avec les honneurs de la guerre. Jamais deux sans trois.

 
C’est depuis Mobutu jusqu’aujourd’hui. L’évolution du contexte national et international montre, aux yeux des analystes lucides, qu’on s’approche de la fin du monde en RDC. 


Des erreurs et des maladresses atteignent déjà le point culminant de non retour. Non seulement le pouvoir corrompt, mais il devient aussi fatigué, aveugle et agressif.

 Jean N’SAKA WA N’SAKA 
                                                                                 

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