Par Le Potentiel
Le syndicat National des vendeurs du Congo (Snvc) a déposé mardi à la primature un mémo destiné au Premier ministre. Ce document reprend essentiellement leur mécontentement au vu de l’envahissement de leur espace par les commerçants étrangers qui leur font une concurrence déloyale. Selon les vendeurs des marchés, ceux-ci violent l’article 35 de la Constitution en exerçant le petit commerce, autrement dit en s’adonnant à la vente au détail des biens de consommation courante.
Le dépôt du mémo a été précédé par une marche pacifique qui est partie de la gare pour chuter devant les bureaux du Premier ministre. Raison pour laquelle l’avenue du Commerce n’a pas connu son flux habituel ; de même que les rayons de différents marchés de Kinshasa. Selon Jean Pierre Mayimona, délégué du Snvc, les commerçants étrangers devraient vendre en gros et laisser la vente au détail aux petits vendeurs.
En se livrant également à la vente au détail, les commerçants empêchent les petits vendeurs de se retrouver. Ils n’ont plus de clients, leur clientèle d’autrefois préférant désormais aller directement acheter chez ces étrangers qui vendent à al fois en gros et au détail.
Quant à Mme Simba, une vendeuse, elle déplore le fait que des commerçants chinois ouvrent des magasins même dans la cité, s’appropriant des maisons de commerce qui devraient être occupées par les nationaux. « Les Chinois doivent quitter la cité ! », a-t-elle lancé.
Un autre syndicaliste estime que ces commerçants étrangers agissent de la sorte parce qu’ils sont soutenus par les autorités du pays. Aussi a-t-il lancé cette menace : « Nous ne paierons plus les tickets et taxes d’étalage ou du marché jusqu’à ce que les autorités trouvent solution à nos revendications ». Il ne s’est pas empêché d’invoquer le vote-sanction en cas de non satisfaction.
Après insistance, scandée par des chants et danses, une délégation des manifestants a pu être reçue par le chef du gouvernement à qui ils ont dévoilé toutes les difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur activité dans les marchés de Kinshasa. Ils ont rappelé au Premier ministre que le petit commerce est du domaine exclusif des Congolais. Ils ont cité le cas des Chinois qui ne se gênent pas de vendre de l’eau en sachets, des beignets et autres articles courants.
Ils ont saisi l’opportunité pour poser le problème des tracasseries dont ils sont l’objet de la part de l’administration provinciale de Kinshasa. Très attentif, le Premier ministre les a rassurés de la prise en compte de leurs préoccupations et qu’une suite favorable y sera réservée. Il leur a aussi promis d’examiner les autres aspects leur mémo avec le gouverneur de la ville de Kinshasa.
MIMI TAYELE
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