mardi 20 mars 2012

RDC : La crise alimentaire s’est aggravée en 2011

L’édition 2011 de l’indice de la faim dans le monde mesure l’évolution de l’insécurité alimentaire dans plus de 80 pays.

Dans cette nouvelle édition, la République démocratique du Congo (RDC) est le seul pays à passer de “situation alarmante” à “extrêmement alarmante” en 2011.

Les conflits successifs et l’instabilité politique ont provoqué une augmentation de 63% de son indice de la faim.

Dans la sixième édition du Global Hunger index (indice mondial de la faim), publié par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), 26 pays continuent de présenter une “situation grave” et 9 pays ont connu une aggravation de la faim.

Dans cette petite trentaine de pays en grave insécurité alimentaire, la République démocratique du Congo (RDC) fait office de mauvais élève.

La RDC est en effet le seul pays a nettement reculer dans ce classement. Le Congo passe donc de “situation alarmante” à “extrêmement alarmante”.


L’IFPRI affirme que la République Démocratique du Congo compte “la plus grande proportion de personnes sous-alimentées (environ 70 % de la population) et l’un des taux de mortalité infantile le plus élevé au monde”.

En cause : les déplacements massifs de populations et le marasme économique liés aux guerres des années 1998–2003. Le rapport note que pour sortir de sa situation précaire en matière de sécurité alimentaire, “la RDC aura besoin de programmes de développement solides incluant des volets de sécurité alimentaire, en nutrition et santé”.
Pourtant, la RDC possède le premier potentiel agricole d’Afrique, avec ses 80 millions d’hectares de terres cultivables. De quoi subvenir largement aux besoins alimentaires des Congolais. Problème : seuls 10% sont utilisés. Il y a plusieurs raisons à cela.

A commencer par la “mégestion” de l’Etat. La rente minière, autrement plus lucrative, a toujours été privilégiée par les gouvernements congolais, de Mobutu à Kabila.

En 2010, la RDC n’a investit que 0,64% de son budget dans l’agriculture.

Une goutte d’eau lorsque l’on sait que le budget national ne dépasse pas les 5 ou 6 milliards de dollars. Conséquences : aucun investissement, manque d’entretien et d’engrais… le rendement chute.

Les nombreux conflits armés à répétition sont aussi à l’origine de la baisse de la production agricole.

L’insécurité provoque le pillage systématique des cultures et des lieux de vente, comme les marchés.
Autres entraves à la commercialisation des produits agricoles : le manque d’infrastructures routières qui freine également l’acheminement des produits et les nombreux “barrages”, où les producteurs sont “taxés” par les divers services de sécurité ou les groupes rebelles.

Et la situation se dégrade : le nombre de personnes sous-alimentées est passé de 11 millions en 1990 à 44 millions en 2006.

Les ONG présentes en RDC mettent essentiellement en cause la mauvaise gouvernance de l’Etat congolais.
Christophe RIGAUD
AFRIKARABIA

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