dimanche 13 mai 2012

RDC – Qui armait Ntaganda?

le 10 mai 2012.



Nos concitoyens son tout surpris d’apprendre que le Général Bosco Ntaganda, le successeur d’un autre général rebelle, Laurent Nkunda à la tête du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple), a fui sa prétendue ferme à Mushaki, dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, en compagnie des officiers et soldats qui lui restent encore fidèles.

Les fugitifs seraient signales dans le Parc de Virunga, à un jet de pierres de la frontière avec le Rwanda. Ils sont non seulement étonnés mais scandalisés et indignés de constater que ce seigneur de guerre, présenté pendant trois ans comme le «grand espoir » de l’armée congolaise dans la campagne de pacification du Nord-Kivu, a abandonné derrière lui plus de 25 tonnes d’armes et de munitions de tous calibres.

Comment ce galon né, activement recherché par la CPI (Cour Pénale Internationale), qui claironnait la semaine dernière qu’il se trouvait toujours sous les ordres de la hiérarchie des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et que celle-ci était pleinement informé de sa présence dans sa ferme de Mushaki, a-t-il réussi à se procurer un arsenal de guerre aussi impressionnant ?


Qui assurait son approvisionnement en armes et munitions ? Par quel mécanisme a-t-il pu faire entrer des armes et munitions propres à lui, sans se faire interpeller par les autorités civiles et militaires, nationales comme provinciales ?

Cette puissance de feu ne serait-elle pas le fruit d’une opération de détournement de stocks d’armes et munitions destinés à l’armée régulière ?

Qui sont les complices de ce Cheval de Troie qui vient enfin d’ôter le masque?

Les Congolais sont traversés par des sueurs froides, au regard des engins de la mort mis vraisemblablement à la disposition de Bosco Ntaganda et de ses troupes par des ennemis, internes et externes, de la paix au Nord-Kivu.

La découverte d’hier à la ferme de l’homme fort du CNDP confirme toutes les craintes exprimées par des patriotes dignes de ce nom, depuis janvier 2009, au lendemain de l’annonce de l’alliance contre nature conclue entre le Gouvernement de Kinshasa et cet ex-mouvement rebelle, qui vient, de retrouver son statut naturel, à savoir celui d’une force négative.

Qui sont les traîtres?

Il serait faux de croire que personne, dans le cercle des autorités tant civiles que militaires, à Kinshasa comme au Nord-Kivu, ne savait que Bosco Ntaganda disposait d’une importante quantité d’armes et munitions de nature à faire mal à l’armée régulière. Pourquoi lui avait-on laissé le soin de s’armer comme il n’avait jamais rompu avec son statut de rebelle?

Il y a certainement des traîtres dans les rangs des décideurs politiques et militaires congolais. Qui sont-ils? De nombreux observateurs pensent que l’heure a sonné de porter le dossier de ce général dissident sur la place publique.


Nos compatriotes attendent des explications claires au sujet de son statut réel au sein des FARDC, de ses relations avec les autorités civiles et militaires qui n’ont cessé de la protéger pendant trois ans, au point de donner l’impression d’être complices d’un agenda caché de déstabilisation de la partie Est du pays et de la balkanisation en douceur du Congo entant qu’Etat.

Il n’y a pas mille manières de décrypter le puzzle Ntaganda que d’en débattre publiquement, notamment là où siègent présentement les représentants du peuple, à savoir l’Assemblée Nationale.


Congolaises et Congolais veulent savoir qui a fait quoi pour faire courir à la mère patrie, trois ans durant, le gros risque d’imploser. Les « alliés », civils comme militaires de Bosco Ntaganda devraient présenter à tous le bilan des dividendes politiques et sécuritaires gagnés par la RDC grâce à son partenariat avec le CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple).

La grande leçon à tirer de cette énième alliance militaro-politique avec une rébellion est que le dossier sécuritaire du Nord-Kivu et du Sud-Kivu doit devenir l’affaire de tous les Congolais.


L’histoire vient de nous apprendre qu’il est dangereux de faire confiance à ceux qui croient que l’on peut rebâtir une nouvelle armée avec un conglomérat de criminels, violeurs, voleurs, pilleurs et officiers d’opérette.

Kimp

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