lundi 9 juillet 2012

Bunagana : Le Soir évoque la trahison

Lundi, 09 Juillet 2012



A Bunagana, une localité située sur la frontière entre trois pays, le Rwanda, l’Ouganda et le Congo les forces armées congolaises ont subi une cuisante défaite : non seulement la ville est tombée aux mains du M23, un mouvement composé de militaires mutins, mais 50 tonnes d’armes et de munitions (y compris des chars de combat... auraient été abandonnés par les soldats congolais après que 600 d’entre eux aient fui en Ouganda où ils ont été désarmés.

Un militaire indien de la force des Nations unies a également été tué et la population civile a pris la fuite.

Cette défaite est d’autant plus préoccupante pour les forces armées congolaises qu’elle relance les soupçons de trahison : pourquoi, en effet, une telle quantité de matériel militaire avait elle été entreposée, dans un endroit aussi vulnérable? D’autres observateurs relèvent que les mutins ont pu mettre à profit, pour se regrouper et se renforcer, une trêve observée par les forces gouvernementales, officiellement dans le but de permettre que se tiennent les examens d’Etat.

Il apparaît aussi que, pour relâcher la pression militaire qui s’exerçait sur Bunagana et Rutshuru, où les meilleures forces congolaises étaient regroupées, les mutins et leurs alliés avaient rallumé d’autres foyers de tension dans tout l’Est du pays, depuis le Sud Kivu et le Nord Katanga jusque dans le «Grand Nord» la région de Lubero et le district de l’Ituri où le général rebelle Bosco Ntaganda s’était rendu quelques jours avant le massacre des okapis à Epulu.

D’après le rapport des experts de l’ONU, dont les annexes viennent d’être publiées en dépit des protestations du Rwanda, il se confirme que non seulement Kigali soutient les mutins mais que la hiérarchie militaire rwandaise entretient aussi des contacts avec divers groupes armés congolais.

Ces derniers, comme les Mai Mai Sheka ou Lafontaine, entreprennent ainsi des opérations à l’arrière des forces gouvernementales, afin de les obliger à disperser leur effort et les affaiblir d’autant.

Les experts de l’UNU relèvent aussi que des combattants hutus des FDLR( Forces démocratique pour la libération du Rwanda) rapatriés et pris en charge par la Commission de démobilisation ont été par la suite renvoyés au Congo avec de soutien de la hiérarchie militaire rwandaise.

Autrement dit, les forces gouvernementales n’affrontent pas seulement une poignée de militaires rebelles, déjà chassés du Masisi, mais toutes les tentacules d’une tentative de déstabilisation de l’Est du pays.

avec Le Soir

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