Mercredi, 27 Juin 2012
La ministre rwandaise des Affaires Etrangères, Marie-Louise Mushikiwabo, a animé hier mardi 2012, une conférence de presse au siège des Nations Unies, à New York. Elle était sous haute surveillance de Patrick Karuretwa, Conseiller en matière de sécurité du président Paul Kagame.
C’est ce monsieur qui est cité, dans le rapport des experts des Nations Unies dont les annexes accablent Kigali, comme un des cerveaux moteurs du CNDP/M.23, avec James Kabarebe, ministre de la Défense.
Le menu peut être facilement deviné : la situation sécuritaire du Nord-Kivu. Les observateurs ont noté que Kigali l’avait chargée d’une mission impossible, à savoir défendre l’indéfendable.
Fidèle à la ligne de défense adoptée par son pays depuis les révélations d’un rapport interne de la Monusco, de l’Ong Human Rights Watch et tout récemment d’un panel d’experts des Nations Unies établissant son appui au CNDP/M.23, elle a formellement démenti la présence des soldats rwandais dans un quelconque groupe armé en territoire congolais.
A son avis, la République Démocratique du Congo, qui a déposé récemment une plainte à charge du Rwanda au Conseil de Sécurité, chercherait un bouc émissaire. Elle a avoué ne pas comprendre l’attitude des autorités congolaises, qui ont tout de même décidé de porter l’affaire au Conseil de Sécurité, alors que les choses étaient clarifiées lors des réunions du 18 et 19 mai 2012 à Kigali, entre les deux parties.
Selon Marie-Louise Mushikiwabo, les médias, surtout congolais, se livreraient à la désinformation.
« Dans certains médias proches du gouvernement congolais, on parle de traquer les Rwandais et tuer les Tutsi, cela nous rappelle la rhétorique de 1994 avant le génocide et le Rwanda surveille de très près ce genre de déclarations », a-t-elle martelé.
La ministre rwandaise des Affaires Etrangères, croyant se faire davantage convaincante, a affirmé que les mutins du M.23, qui faisaient partie du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) avant leur intégration au sein des FARDC, avaient choisi et obtenu de rester à l’Est de la RDC afin de protéger les populations d’origine rwandaise contre les rebelles des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda).
Selon elle, les mutins du M.23 s’opposent à la permutation des troupes décidée par le gouvernement congolais. Voilà, de son point de vue, les « causes sous jacentes » de la nouvelle guerre du Kivu.
A l’en croire, les populations rwandophones seraient en danger de mort en RDC, où un nouveau génocide Tutsi serait en chantier.
Fuite en avant
Face à cette fuite en avant du Rwanda, qui aura du mal à échapper à une condamnation au niveau du Conseil de Sécurité, au regard des dossiers déposés par le gouvernement congolais et les experts des Nations Unies sur son double jeu au Nord-Kivu, le mot d’ordre doit être la fermeté et la vigilance du côté de Kinshasa.
Les Congolais devraient se réjouir de noter que chaque jour qui passe, le Rwanda ne fait que se démasquer comme pays planificateur de la nouvelle « guerre » du Nord-Kivu.
Incapables de contrôler leur langage, Kagame et ses lieutenants laissent échapper des mots et des phrases qui confirment leur soutien au CNDP/M.23.
Tantôt ils prônent le dialogue entre le gouvernement congolais et le M.23, tantôt ils encouragent les soldats rwandophones des FARDC dans leur refus d’aller servir sous le drapeau congolais dans des provinces autres que le Nord-Kivu.
Est-il normal que le Rwanda agite l’épouvantail du génocide dans la partie Est du pays, présentement sous le contrôle d’une large majorité d’officiers et soldats rwandais ayant infiltré l’armée nationale congolaise ?
Est-il possible que les FDLR, qui font désormais chorus avec le CNDP/M.23, puissent constituer une menace pour les familles rwandophones qui investissent en masses le Nord-Kivu ?
Il est curieux que les autorités rwandaises soutiennent que les mutins du M.23 ont retourné les armes contre les FARDC pour protester contre le non respect, par le gouvernement congolais, des accords du 23 mars 2009 ?
Mais, de quel droit un mouvement qui n’existait pas à cette date s’improvise-t-il aujourd’hui partenaire de Kinshasa ?
5 millions de Congolais morts, est-ce peu ?
A l’analyse de la rhétorique qui se développe du côté du voisin rwandais, on peut croire que les 5 millions de Congolais massacrés par des mouvements rebelles téléguidés par Kigali ne comptent pas.
Sans chercher à banaliser le génocide Tutsi de 1994, la vérité des chiffres veut que la communauté internationale prenne enfin acte de la disparition d’un nombre de Congolais six fois supérieur à celui des Rwandais.
Pendant que le Rwanda continue d’afficher du mépris à l’égard de nos compatriotes qui sont en train de mourir comme des mouches au Nord-Kivu depuis avril 2012 et de prétendre que des sujets rwandophones seraient en danger, les réalités du terrain indiquent le contraire.
En vérité, les rwandophones se rencontrent partout en République Démocratique du Congo, de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud. Ils sont nombreux à siéger, sans inquiétude, dans les institutions congolaises (Gouvernement, Sénat, l’Assemblée Nationale) et à piloter des entreprises publiques.
Il est donc faux de prétendre qu’il y aurait une chasse aux Rwandophones en territoire congolais.
Kimp
La ministre rwandaise des Affaires Etrangères, Marie-Louise Mushikiwabo, a animé hier mardi 2012, une conférence de presse au siège des Nations Unies, à New York. Elle était sous haute surveillance de Patrick Karuretwa, Conseiller en matière de sécurité du président Paul Kagame.
C’est ce monsieur qui est cité, dans le rapport des experts des Nations Unies dont les annexes accablent Kigali, comme un des cerveaux moteurs du CNDP/M.23, avec James Kabarebe, ministre de la Défense.
Le menu peut être facilement deviné : la situation sécuritaire du Nord-Kivu. Les observateurs ont noté que Kigali l’avait chargée d’une mission impossible, à savoir défendre l’indéfendable.
Fidèle à la ligne de défense adoptée par son pays depuis les révélations d’un rapport interne de la Monusco, de l’Ong Human Rights Watch et tout récemment d’un panel d’experts des Nations Unies établissant son appui au CNDP/M.23, elle a formellement démenti la présence des soldats rwandais dans un quelconque groupe armé en territoire congolais.
A son avis, la République Démocratique du Congo, qui a déposé récemment une plainte à charge du Rwanda au Conseil de Sécurité, chercherait un bouc émissaire. Elle a avoué ne pas comprendre l’attitude des autorités congolaises, qui ont tout de même décidé de porter l’affaire au Conseil de Sécurité, alors que les choses étaient clarifiées lors des réunions du 18 et 19 mai 2012 à Kigali, entre les deux parties.
Selon Marie-Louise Mushikiwabo, les médias, surtout congolais, se livreraient à la désinformation.
« Dans certains médias proches du gouvernement congolais, on parle de traquer les Rwandais et tuer les Tutsi, cela nous rappelle la rhétorique de 1994 avant le génocide et le Rwanda surveille de très près ce genre de déclarations », a-t-elle martelé.
La ministre rwandaise des Affaires Etrangères, croyant se faire davantage convaincante, a affirmé que les mutins du M.23, qui faisaient partie du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) avant leur intégration au sein des FARDC, avaient choisi et obtenu de rester à l’Est de la RDC afin de protéger les populations d’origine rwandaise contre les rebelles des FDLR (Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda).
Selon elle, les mutins du M.23 s’opposent à la permutation des troupes décidée par le gouvernement congolais. Voilà, de son point de vue, les « causes sous jacentes » de la nouvelle guerre du Kivu.
A l’en croire, les populations rwandophones seraient en danger de mort en RDC, où un nouveau génocide Tutsi serait en chantier.
Fuite en avant
Face à cette fuite en avant du Rwanda, qui aura du mal à échapper à une condamnation au niveau du Conseil de Sécurité, au regard des dossiers déposés par le gouvernement congolais et les experts des Nations Unies sur son double jeu au Nord-Kivu, le mot d’ordre doit être la fermeté et la vigilance du côté de Kinshasa.
Les Congolais devraient se réjouir de noter que chaque jour qui passe, le Rwanda ne fait que se démasquer comme pays planificateur de la nouvelle « guerre » du Nord-Kivu.
Incapables de contrôler leur langage, Kagame et ses lieutenants laissent échapper des mots et des phrases qui confirment leur soutien au CNDP/M.23.
Tantôt ils prônent le dialogue entre le gouvernement congolais et le M.23, tantôt ils encouragent les soldats rwandophones des FARDC dans leur refus d’aller servir sous le drapeau congolais dans des provinces autres que le Nord-Kivu.
Est-il normal que le Rwanda agite l’épouvantail du génocide dans la partie Est du pays, présentement sous le contrôle d’une large majorité d’officiers et soldats rwandais ayant infiltré l’armée nationale congolaise ?
Est-il possible que les FDLR, qui font désormais chorus avec le CNDP/M.23, puissent constituer une menace pour les familles rwandophones qui investissent en masses le Nord-Kivu ?
Il est curieux que les autorités rwandaises soutiennent que les mutins du M.23 ont retourné les armes contre les FARDC pour protester contre le non respect, par le gouvernement congolais, des accords du 23 mars 2009 ?
Mais, de quel droit un mouvement qui n’existait pas à cette date s’improvise-t-il aujourd’hui partenaire de Kinshasa ?
5 millions de Congolais morts, est-ce peu ?
A l’analyse de la rhétorique qui se développe du côté du voisin rwandais, on peut croire que les 5 millions de Congolais massacrés par des mouvements rebelles téléguidés par Kigali ne comptent pas.
Sans chercher à banaliser le génocide Tutsi de 1994, la vérité des chiffres veut que la communauté internationale prenne enfin acte de la disparition d’un nombre de Congolais six fois supérieur à celui des Rwandais.
Pendant que le Rwanda continue d’afficher du mépris à l’égard de nos compatriotes qui sont en train de mourir comme des mouches au Nord-Kivu depuis avril 2012 et de prétendre que des sujets rwandophones seraient en danger, les réalités du terrain indiquent le contraire.
En vérité, les rwandophones se rencontrent partout en République Démocratique du Congo, de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud. Ils sont nombreux à siéger, sans inquiétude, dans les institutions congolaises (Gouvernement, Sénat, l’Assemblée Nationale) et à piloter des entreprises publiques.
Il est donc faux de prétendre qu’il y aurait une chasse aux Rwandophones en territoire congolais.
Kimp
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