04/09/2012
Paul PANDA FARNANA, Héros National
Paul Panda Farnana (de son nom complet Paul Panda Farnana M'Fumu, né en 1888 à Nzemba, près de Banana, mort dans cette même localité le 12 mai 1930) est un agronome et un nationaliste congolais. M'Fumu Paul Panda Farnana s'est battu pour la reconnaissance des droits des Congolais par l'autorité coloniale belge.
Il peut être vu, à juste titre, comme le précurseur du nationalisme congolais. Ses écrits et ses discours constituent les premiers pas d’un nationalisme congolais qu’il a voulu participatif, réformiste, pacifiste mais nullement anti-européen ni anti-belge. Il meurt le 12 mai 1930 empoisonné dans des circonstances mystérieuses.
Il est né en 1888 à Nzemba, près de Moanda. Il est emmené enfant en Belgique par le Lieutenant Derscheid. A la mort de ce dernier, il est adopté par sa sœur, Louise Derscheid. Elève à l'Athénée d'Ixelles, il gravit avec succès les échelons de l'enseignement supérieur à l'école d'Horticulture de Vilvorde.
Il y complète sa formation au cours spécial de culture coloniale et en reçoit un certificat de capacité. Ensuite, il s'inscrit à l'Ecole Supérieure de Nogent-sur-Marne où il obtint son certificat d'études. À l’École Supérieure Commerciale et Consulaire de Mons, il perfectionne son anglais.
De retour au Congo en 1909, il est « chef de cultures de troisième classe » attaché au Jardin botanique d'Eala près de Coquilathville. Le 5 janvier 1912, il est attaché provisoirement au service agricole de l’Etat, puis désigné le 6 février 1912 à la station agricole de Zambi. Il devient temporairement le Chef Territorial dans le Bas- Congo à partir du 1 janvier 1914.
Alors qu’il est en congé en Belgique, la première guerre mondiale éclate. En août 1914, il s’engage en tant que volontaire congolais et participe à la défense de Namur. Il est fait prisonnier. Dans le camp des prisonniers, il fait la connaissance des tirailleurs sénégalais qu’il assiste en qualité d’écrivain public. En cette qualité, il entre en contact avec Blaise Diagne, Député du Sénégal.
A sa libération, il obtient une mise en disponibilité. En février 1919, il prend part à Paris au Premier Congrès Panafricain organisé à l’initiative de W.E. B Dubois et de Blaise Diagne. En novembre 1919, il crée l’Union Congolaise avec d’autres volontaires Congolais et il en est élu Président. L’Union Congolaise est placée sous la protection de Louis Franck, le ministre libéral des colonies.
En 1920, il participe aux assises du Deuxième Congrès Colonial tenu à Bruxelles sous l’égide du Sénat. Il se fait le porte-parole de ses compatriotes Congolais. Il plaide pour des réformes profondes destinées à d'améliorer les rapports entre les agents coloniaux et les populations autochtones.
En 1924, il dénonce par une lettre au ministère des colonies, l'hostilité policière à l'égard des Congolais, la discrimination à l'embauche, le manque de couverture sociale, l'illettrisme quasi généralisé avec pour corollaire l'absence de formation professionnelle.
Il y épingle l'indifférence de l'opinion publique belge à l'égard de la condition des Congolais. Bien plus, il fustige la politique belge en matière éducative, mettant le doigt sur l'insuffisance tant quantitative que qualitative des écoles congolaises.
Par ailleurs, il a souligné, à plusieurs reprises dans ses écrits, les brimades, les spoliations, l’usage de la chicotte, les injustices dont les Congolais vivant au pays étaient victimes. Il a appelé les autorités belges à intégrer les chefs locaux dans les instances de décision.
Il a plaidé avec succès pour l’érection d’un monument au soldat inconnu congolais. Il a obtenu du Ministère des Colonies des subsides pour l'organisation des cours spécifiques pour les Congolais, à Marchiennes et à Bruxelles.
En 1929, il retourne au Congo et il rejoint son village natal. Il y fait ériger une école ainsi qu’une chapelle, dédiée à son Saint patron, Saint Paul. Il meurt le 12 mai 1930 empoisonné dans des circonstances mystérieuses.
Biographie
Le nom de Paul Panda Farnana a marqué l’histoire du Congo (Congo belge, ex. Zaïre, actuellement République Démocratique du Congo) à plusieurs titres : il fut le premier Congolais à avoir fait des études supérieures en Belgique et en France.
Il a été surtout le premier nationaliste congolais dénonçant avec virulence les méthodes coloniales mises en place par les Belges. Il réclamait par exemple, la généralisation de l’enseignement laïc ainsi que l’accès des Congolais aux universités de la Métropole. Il plaidait également pour la participation de ses compatriotes au sein des instances décisionnelles de la colonie ainsi que pour l’africanisation des cadres.
Il fut, par ailleurs, militant actif du panafricanisme et collabora avec Paul Otlet (un des pères de l’Internet), Henri La Fontaine (collaborateur de Otlet et Prix Nobel de la paix en 1913), W.E.B. DuBois, et Blaise Diagne à l’organisation du Deuxième Congrès Panafricain, au Palais Mondial, à Bruxelles en septembre 1921. Il s’imprégna des idéaux internationalistes et pacifistes qui étaient ceux de Paul Otlet et Henri La Fontaine.
Il se voulait le porte-parole du Congo belge à Bruxelles et multipliait les articles dans la presse de son temps. Il fonda en 1919 l’Union Congolaise (Société de secours mutuel et de développement moral de la race congolaise), la plus ancienne association sans but lucratif initiée par des Congolais sur le sol belge.
Un des buts de cette organisation dont il fut tour à tour le Secrétaire Général et le Président d’Honneur, était de défendre les droits des vétérans congolais de la Première Guerre mondiale dont il était.
Cette association exigea à plusieurs reprises l’érection d’un monument au « Soldat inconnu congolais » afin de marquer la dette de la Belgique à l’égard des soldats congolais qui s’étaient battus sous son drapeau en Afrique (entre autres à Tabora, au Cameroun) et en métropole.
Un monument en hommage aux combattants congolais de la Force publique sera finalement édifié à Schaerbeek, square François Riga et inauguré en 1970, soit 40 ans après la mort de Panda.
Jalons biographiques
1888 : Naissance de Paul Panda Farnana à Nzemba près de Moanda dans le Bas-Congo.
1900 : Arrivée de Panda en Belgique, le 25 avril, en compagnie du Lieutenant Derscheid, qui participa à l’expédition Bia dans le Katanga. Il entame des études secondaires à l’Athénée d’Ixelles.
1904 : En octobre, il réussit l’examen d’entrée à l’École d’horticulture et d’agriculture de Vilvorde.
1907 : Panda décroche son diplôme avec la plus grande distinction ; il obtient en sus le « certificat de capacité » avec pour spécialité les cultures tropicales.
1908 : Soucieux de compléter sa formation, Panda s’inscrit comme élève régulier à l’École supérieure d’Agriculture tropicale à Nogent-sur-Marne. Au terme de son cursus, il obtient le « Certificat d’études ». À l’École supérieure commerciale et consulaire de Mons, il approfondit sa connaissance de l’anglais.
1909 : Panda est engagé par le ministère des colonies en qualité de « chef de cultures de troisième classe ». À son arrivée à Boma le 21 juin, il est nommé au Jardin botanique d'Eala près de Coquilathville, où il assume aussi des cours théoriques.
1911 : Son mandat achevé, Panda embarque sur le SS Bruxellesville, le 21 juin. À son arrivée en Belgique, il reçoit la distinction de « l’Étoile service ». À son retour au Congo en décembre de la même année, il est nommé directeur de la station de Kalamu, où il effectuera notamment des récoltes de spécimens d'herbiers conservés au Jardin botanique national de Belgique.
1914 : La guerre éclate alors que Panda séjourne en Belgique. Il s’engage dans le « Corps de Volontaires congolaisé ». Deux autres Congolais posent le même geste : Joseph Adipanga et Albert Kudjabo3.
Tous les trois seront faits prisonniers par les Allemands. Alors que Joseph Adipanga réussit à s’évader, Paul Panda et Kudjabo Albert demeurent en captivité jusqu’à la fin de la guerre.
Le 6 décembre 1916 ils se retrouvent au camp de prisonniers de guerre de Soltau en Allemagne et sont à nouveau séparés en date du 24 mars 1917. Dans les camps de prisonniers de guerre, il se rapproche des Tirailleurs sénégalais pour qui il fait office d’écrivain public.
Par ce biais, il entre en contact avec Blaise Diagne, Député du Sénégal.
1919 : Libéré, Panda regagne la Belgique et obtient à sa demande une mise en disponibilité pour convenance personnelle. En février, il participe aux assises du Premier Congrès Panafricain à Paris, organisé à l’initiative conjointe de Blaise Diagne, membre du gouvernement français, et de W.E.B. Du Bois, sociologue afro-américain et chef de la N.A.A.C.P. (National Association for the Advancement of coloured People).
En novembre, il fonde avec ses compatriotes (parmi lesquels Joseph Adipanga et Albert Kudjabo) l’Union Congolaise, une « société de secours et de développement moral et intellectuel de la race congolaise » ; elle est placée sous la haute protection de Louis Franck, Ministre libéral des Colonies et d’Émile Vandervelde, leadeur socialiste et ministre de la Justice.
1920 : Panda intervient à la tribune du premier Congrès colonial national (du 18 au 20 septembre 1920) dont les assises se tiennent au Sénat. Sa contribution est d’autant plus remarquée qu’il est le seul Congolais convié à prendre la parole face aux personnalités coloniales : ecclésiastiques et civiles.
C’est à l’occasion de ce congrès que Panda rencontre l’Abbé Stefano Kaoze, alors secrétaire de Mgr Roelens, vicaire apostolique du Haut-Congo. Les deux hommes qui prennent le temps de se connaître s’estiment et Panda fait part de leur consensus sur la participation souhaitée des Congolais aux instances de décision.
1921 : Le Deuxième Congrès Panafricain se tient alternativement à Londres, et à Bruxelles. Panda siège au bureau du Congrès aux côtés de Blaise Diagne, de W.E.B. Du Bois, de Paul Otlet, et de Miss Jessie Fauset. Le 11 septembre, Paul Panda donne une conférence sur « L’historique de la civilisation nègre sur les rives du fleuve Congo ».
Par ailleurs, il exprima le vœu que des diplomates noirs soient présents au sein des commissions internationales ayant la charge d’administrer les mandats exercés sur les anciennes possessions allemandes en Afrique. À la demande des membres de l’Union Congolaise, Paul Panda entreprend des démarches auprès du Ministère des Colonies en vue d’organiser des cours à l’usage de ses compatriotes.
C’est ainsi que des cours pour Congolais subsidiés par les autorités belges sont ouverts à Bruxelles, à Charleroi et à Marchienne. Panda assure lui-même quelques cours à côté d’enseignants dûment mandatés par les autorités. Accusé de sédition, le catéchiste Simon Kimbangu est condamné à mort.
Sa peine est commuée en détention à perpétuité ; il se voit infligé la déportation dans le Katanga, où il sera emprisonné jusqu’à sa mort en 1951. Par le biais notamment du ministre Louis Franck, Panda s’emploie à convaincre les autorités coloniales de ne pas appliquer la peine capitale au condamné.
Kimbangu est d’autant plus décrié par certains coloniaux qu’ils le tiennent pour un disciple de Marcus Garvey. Une violente polémique oppose Paul Panda à l’équipe rédactionnelle de l’Avenir Colonial Belge, porte-voix des coloniaux les plus conservateurs.
1925 : « La Renaissance de l’Occident » consacre une livraison spéciale aux arts et à l’artisanat congolais. Panda est mis à contribution et s’exprime avec pertinence sur les questions de l’art ainsi que l’avenir de l’artisanat dans son pays.
Il dénonce les pillages qui ont permis à l’Europe de garnir ses musées et juge que la colonisation constitue ni plus ni moins du vandalisme « rationalisé ».
1929 : Retour de Panda au Congo; il rejoint son village natal ; il y fait ériger une école ainsi qu’une chapelle, dédiée à son Saint patron.
1930 : Paul Panda Farnana meurt le 12 mai dans son village natal, à 41 ans. À Bruxelles, l’Union Congolaise fait célébrer une messe en l’Église de l’Abbaye de la Cambre.
[Marie-Françoise Engulu Bosango, avec wikipedia.org]
Paul PANDA FARNANA, Héros National
Paul Panda Farnana (de son nom complet Paul Panda Farnana M'Fumu, né en 1888 à Nzemba, près de Banana, mort dans cette même localité le 12 mai 1930) est un agronome et un nationaliste congolais. M'Fumu Paul Panda Farnana s'est battu pour la reconnaissance des droits des Congolais par l'autorité coloniale belge.
Il peut être vu, à juste titre, comme le précurseur du nationalisme congolais. Ses écrits et ses discours constituent les premiers pas d’un nationalisme congolais qu’il a voulu participatif, réformiste, pacifiste mais nullement anti-européen ni anti-belge. Il meurt le 12 mai 1930 empoisonné dans des circonstances mystérieuses.
Il est né en 1888 à Nzemba, près de Moanda. Il est emmené enfant en Belgique par le Lieutenant Derscheid. A la mort de ce dernier, il est adopté par sa sœur, Louise Derscheid. Elève à l'Athénée d'Ixelles, il gravit avec succès les échelons de l'enseignement supérieur à l'école d'Horticulture de Vilvorde.
Il y complète sa formation au cours spécial de culture coloniale et en reçoit un certificat de capacité. Ensuite, il s'inscrit à l'Ecole Supérieure de Nogent-sur-Marne où il obtint son certificat d'études. À l’École Supérieure Commerciale et Consulaire de Mons, il perfectionne son anglais.
De retour au Congo en 1909, il est « chef de cultures de troisième classe » attaché au Jardin botanique d'Eala près de Coquilathville. Le 5 janvier 1912, il est attaché provisoirement au service agricole de l’Etat, puis désigné le 6 février 1912 à la station agricole de Zambi. Il devient temporairement le Chef Territorial dans le Bas- Congo à partir du 1 janvier 1914.
Alors qu’il est en congé en Belgique, la première guerre mondiale éclate. En août 1914, il s’engage en tant que volontaire congolais et participe à la défense de Namur. Il est fait prisonnier. Dans le camp des prisonniers, il fait la connaissance des tirailleurs sénégalais qu’il assiste en qualité d’écrivain public. En cette qualité, il entre en contact avec Blaise Diagne, Député du Sénégal.
A sa libération, il obtient une mise en disponibilité. En février 1919, il prend part à Paris au Premier Congrès Panafricain organisé à l’initiative de W.E. B Dubois et de Blaise Diagne. En novembre 1919, il crée l’Union Congolaise avec d’autres volontaires Congolais et il en est élu Président. L’Union Congolaise est placée sous la protection de Louis Franck, le ministre libéral des colonies.
En 1920, il participe aux assises du Deuxième Congrès Colonial tenu à Bruxelles sous l’égide du Sénat. Il se fait le porte-parole de ses compatriotes Congolais. Il plaide pour des réformes profondes destinées à d'améliorer les rapports entre les agents coloniaux et les populations autochtones.
En 1924, il dénonce par une lettre au ministère des colonies, l'hostilité policière à l'égard des Congolais, la discrimination à l'embauche, le manque de couverture sociale, l'illettrisme quasi généralisé avec pour corollaire l'absence de formation professionnelle.
Il y épingle l'indifférence de l'opinion publique belge à l'égard de la condition des Congolais. Bien plus, il fustige la politique belge en matière éducative, mettant le doigt sur l'insuffisance tant quantitative que qualitative des écoles congolaises.
Par ailleurs, il a souligné, à plusieurs reprises dans ses écrits, les brimades, les spoliations, l’usage de la chicotte, les injustices dont les Congolais vivant au pays étaient victimes. Il a appelé les autorités belges à intégrer les chefs locaux dans les instances de décision.
Il a plaidé avec succès pour l’érection d’un monument au soldat inconnu congolais. Il a obtenu du Ministère des Colonies des subsides pour l'organisation des cours spécifiques pour les Congolais, à Marchiennes et à Bruxelles.
En 1929, il retourne au Congo et il rejoint son village natal. Il y fait ériger une école ainsi qu’une chapelle, dédiée à son Saint patron, Saint Paul. Il meurt le 12 mai 1930 empoisonné dans des circonstances mystérieuses.
Biographie
Le nom de Paul Panda Farnana a marqué l’histoire du Congo (Congo belge, ex. Zaïre, actuellement République Démocratique du Congo) à plusieurs titres : il fut le premier Congolais à avoir fait des études supérieures en Belgique et en France.
Il a été surtout le premier nationaliste congolais dénonçant avec virulence les méthodes coloniales mises en place par les Belges. Il réclamait par exemple, la généralisation de l’enseignement laïc ainsi que l’accès des Congolais aux universités de la Métropole. Il plaidait également pour la participation de ses compatriotes au sein des instances décisionnelles de la colonie ainsi que pour l’africanisation des cadres.
Il fut, par ailleurs, militant actif du panafricanisme et collabora avec Paul Otlet (un des pères de l’Internet), Henri La Fontaine (collaborateur de Otlet et Prix Nobel de la paix en 1913), W.E.B. DuBois, et Blaise Diagne à l’organisation du Deuxième Congrès Panafricain, au Palais Mondial, à Bruxelles en septembre 1921. Il s’imprégna des idéaux internationalistes et pacifistes qui étaient ceux de Paul Otlet et Henri La Fontaine.
Il se voulait le porte-parole du Congo belge à Bruxelles et multipliait les articles dans la presse de son temps. Il fonda en 1919 l’Union Congolaise (Société de secours mutuel et de développement moral de la race congolaise), la plus ancienne association sans but lucratif initiée par des Congolais sur le sol belge.
Un des buts de cette organisation dont il fut tour à tour le Secrétaire Général et le Président d’Honneur, était de défendre les droits des vétérans congolais de la Première Guerre mondiale dont il était.
Cette association exigea à plusieurs reprises l’érection d’un monument au « Soldat inconnu congolais » afin de marquer la dette de la Belgique à l’égard des soldats congolais qui s’étaient battus sous son drapeau en Afrique (entre autres à Tabora, au Cameroun) et en métropole.
Un monument en hommage aux combattants congolais de la Force publique sera finalement édifié à Schaerbeek, square François Riga et inauguré en 1970, soit 40 ans après la mort de Panda.
Jalons biographiques
1888 : Naissance de Paul Panda Farnana à Nzemba près de Moanda dans le Bas-Congo.
1900 : Arrivée de Panda en Belgique, le 25 avril, en compagnie du Lieutenant Derscheid, qui participa à l’expédition Bia dans le Katanga. Il entame des études secondaires à l’Athénée d’Ixelles.
1904 : En octobre, il réussit l’examen d’entrée à l’École d’horticulture et d’agriculture de Vilvorde.
1907 : Panda décroche son diplôme avec la plus grande distinction ; il obtient en sus le « certificat de capacité » avec pour spécialité les cultures tropicales.
1908 : Soucieux de compléter sa formation, Panda s’inscrit comme élève régulier à l’École supérieure d’Agriculture tropicale à Nogent-sur-Marne. Au terme de son cursus, il obtient le « Certificat d’études ». À l’École supérieure commerciale et consulaire de Mons, il approfondit sa connaissance de l’anglais.
1909 : Panda est engagé par le ministère des colonies en qualité de « chef de cultures de troisième classe ». À son arrivée à Boma le 21 juin, il est nommé au Jardin botanique d'Eala près de Coquilathville, où il assume aussi des cours théoriques.
1911 : Son mandat achevé, Panda embarque sur le SS Bruxellesville, le 21 juin. À son arrivée en Belgique, il reçoit la distinction de « l’Étoile service ». À son retour au Congo en décembre de la même année, il est nommé directeur de la station de Kalamu, où il effectuera notamment des récoltes de spécimens d'herbiers conservés au Jardin botanique national de Belgique.
1914 : La guerre éclate alors que Panda séjourne en Belgique. Il s’engage dans le « Corps de Volontaires congolaisé ». Deux autres Congolais posent le même geste : Joseph Adipanga et Albert Kudjabo3.
Tous les trois seront faits prisonniers par les Allemands. Alors que Joseph Adipanga réussit à s’évader, Paul Panda et Kudjabo Albert demeurent en captivité jusqu’à la fin de la guerre.
Le 6 décembre 1916 ils se retrouvent au camp de prisonniers de guerre de Soltau en Allemagne et sont à nouveau séparés en date du 24 mars 1917. Dans les camps de prisonniers de guerre, il se rapproche des Tirailleurs sénégalais pour qui il fait office d’écrivain public.
Par ce biais, il entre en contact avec Blaise Diagne, Député du Sénégal.
1919 : Libéré, Panda regagne la Belgique et obtient à sa demande une mise en disponibilité pour convenance personnelle. En février, il participe aux assises du Premier Congrès Panafricain à Paris, organisé à l’initiative conjointe de Blaise Diagne, membre du gouvernement français, et de W.E.B. Du Bois, sociologue afro-américain et chef de la N.A.A.C.P. (National Association for the Advancement of coloured People).
En novembre, il fonde avec ses compatriotes (parmi lesquels Joseph Adipanga et Albert Kudjabo) l’Union Congolaise, une « société de secours et de développement moral et intellectuel de la race congolaise » ; elle est placée sous la haute protection de Louis Franck, Ministre libéral des Colonies et d’Émile Vandervelde, leadeur socialiste et ministre de la Justice.
1920 : Panda intervient à la tribune du premier Congrès colonial national (du 18 au 20 septembre 1920) dont les assises se tiennent au Sénat. Sa contribution est d’autant plus remarquée qu’il est le seul Congolais convié à prendre la parole face aux personnalités coloniales : ecclésiastiques et civiles.
C’est à l’occasion de ce congrès que Panda rencontre l’Abbé Stefano Kaoze, alors secrétaire de Mgr Roelens, vicaire apostolique du Haut-Congo. Les deux hommes qui prennent le temps de se connaître s’estiment et Panda fait part de leur consensus sur la participation souhaitée des Congolais aux instances de décision.
1921 : Le Deuxième Congrès Panafricain se tient alternativement à Londres, et à Bruxelles. Panda siège au bureau du Congrès aux côtés de Blaise Diagne, de W.E.B. Du Bois, de Paul Otlet, et de Miss Jessie Fauset. Le 11 septembre, Paul Panda donne une conférence sur « L’historique de la civilisation nègre sur les rives du fleuve Congo ».
Par ailleurs, il exprima le vœu que des diplomates noirs soient présents au sein des commissions internationales ayant la charge d’administrer les mandats exercés sur les anciennes possessions allemandes en Afrique. À la demande des membres de l’Union Congolaise, Paul Panda entreprend des démarches auprès du Ministère des Colonies en vue d’organiser des cours à l’usage de ses compatriotes.
C’est ainsi que des cours pour Congolais subsidiés par les autorités belges sont ouverts à Bruxelles, à Charleroi et à Marchienne. Panda assure lui-même quelques cours à côté d’enseignants dûment mandatés par les autorités. Accusé de sédition, le catéchiste Simon Kimbangu est condamné à mort.
Sa peine est commuée en détention à perpétuité ; il se voit infligé la déportation dans le Katanga, où il sera emprisonné jusqu’à sa mort en 1951. Par le biais notamment du ministre Louis Franck, Panda s’emploie à convaincre les autorités coloniales de ne pas appliquer la peine capitale au condamné.
Kimbangu est d’autant plus décrié par certains coloniaux qu’ils le tiennent pour un disciple de Marcus Garvey. Une violente polémique oppose Paul Panda à l’équipe rédactionnelle de l’Avenir Colonial Belge, porte-voix des coloniaux les plus conservateurs.
1925 : « La Renaissance de l’Occident » consacre une livraison spéciale aux arts et à l’artisanat congolais. Panda est mis à contribution et s’exprime avec pertinence sur les questions de l’art ainsi que l’avenir de l’artisanat dans son pays.
Il dénonce les pillages qui ont permis à l’Europe de garnir ses musées et juge que la colonisation constitue ni plus ni moins du vandalisme « rationalisé ».
1929 : Retour de Panda au Congo; il rejoint son village natal ; il y fait ériger une école ainsi qu’une chapelle, dédiée à son Saint patron.
1930 : Paul Panda Farnana meurt le 12 mai dans son village natal, à 41 ans. À Bruxelles, l’Union Congolaise fait célébrer une messe en l’Église de l’Abbaye de la Cambre.
[Marie-Françoise Engulu Bosango, avec wikipedia.org]
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