03/12/2012
Paul KAGAME et Yoweri MUSEVENI
La chute de Goma et le retrait de rebelles du M 23 de cette ville nous laissent sur un goût d'inachevé. Selon certains observateurs, il fallait que certaines actions soient menées.
Par exemple, la Force de la Monusco devait mettre la main sur l'arsenal du M 23 étalé à Goma et le détruise.
Et pour cause ? Cela simplement, en vertu de la résolution du Conseil de Sécurité des nations Unies relative à l'embargo sur les armes et munitions destinées aux groupes armés, dont le M 23 fait partie.
Il fallait faire respecter la résolution du Conseil de Sécurité en question. L'on ne doit pas se contenter de prendre des résolutions. Faut-il encore les faire respecter et appliquer sur le terrain.
L'on est donc passé à côté d'une exigence de faire respecter la légalité internationale et de sanctionner véritablement les forces dites négatives.
Rien n'a été fait pour envoyer un message clair et sans ambigüité aux groupes armés qui squattent la région des Grands Lacs. Le moins que l'on puisse dire est que le M 23 s'en est bien tiré. Il a même poussé son arrogance très loin, en cherchant à emporter avec lui l'arsenal de l'armée loyaliste trouvé sur place.
Et cela, malgré l'opposition énergique des Casques bleus de la Monusco qui ont posé là un acte de responsabilité.
Pour la Monusco, cet arsenal n'appartenait pas au M 23. Il n'était pas question pour la Force des Nations Unies de laisser cette force négative s'en emparer.
Cette opposition de la Monusco devait être de mise, s'il s'agissait, par exemple, de la LRA, des FDLR, …catégorisées aussi comme forces négatives. Ne serait ce qu'au nom des principes et idéaux chers aux Nations Unies.
Comme conséquence logique de cette situation qui a prévalu à Goma, puisque le rapport des experts de l'ONU cite le Rwanda et l'Ouganda, comme sources d'approvisionnement en armes et munitions du M 23, la RDC doit exiger de la communauté internationale la condamnation de ces deux pays cités pour avoir rompu cet embargo.
Le Rwanda et l'Ouganda désignés comme créateurs et soutiens du M 23 sont disqualifiés. Ils ne sont plus des interlocuteurs valables ou des médiateurs dans cette crise qu'ils alimentent.
En ce qui concerne le Rwanda, pays coopté dernièrement comme membre non permanent du Conseil de Sécurité, son appui actif à une force négative, le M 23, est inacceptable.
Il appartient aux Nations unies d'en tirer les conséquences et de prouver qu'elles défendent véritablement les principes et les idéaux de paix et de stabilité à travers le monde et la région trouble des Grands Lacs.
Et dire qu'un nouveau rapport cité par la presse internationale revient à la charge sur la participation active des forces du Rwanda dans la chute de Goma. Encore et toujours le Rwanda.
Ce nouveau rapport parle de plusieurs compagnies des Forces de défense du Rwanda (FDR) entrées en territoire congolais pour déboucher sur l'offensive sur Goma. Elles auraient pris part aux combats à l'aéroport.
Jusque là, par rapport à ces accusations accablantes de soutien actif au M 23, la réaction rwandaise se fait encore attendre. C'est le silence radio. Kigali est en train de chercher la parade et les arguments pour clamer son innocence face à ces experts étrangers.
Dans la pire des hypothèses, Kigali va encore se décharger sur la RDC. Et accuser la RDC d'avoir commandité ce rapport pour masquer la mauvaise gestion de ses problèmes internes. Comme toujours, Kigali va encore nier son implication.
Décidément, l'on est encore loin du dénouement de cette crise ouverte par le M 23 et ses soutiens rwandais et ougandais. Au fil du temps, nous allons nous rendre compte que nous sommes en face des voisins, Rwanda et Ouganda, qui font de l'ingérence systématique dans nos affaires intérieures.
Il va falloir se préparer à cohabiter et parer aux pièges de voisins qui se présentent comme des médiateurs.
Des médiateurs d'un genre nouveau.
Alors que ces voisins sont les créateurs et soutiens des rébellions qui empêchent la RDC de se consacrer à son développement et à sa reconstruction.
Qu'on se le dise !
Didier Munsala Buakasa
© KongoTimes
Paul KAGAME et Yoweri MUSEVENI
La chute de Goma et le retrait de rebelles du M 23 de cette ville nous laissent sur un goût d'inachevé. Selon certains observateurs, il fallait que certaines actions soient menées.
Par exemple, la Force de la Monusco devait mettre la main sur l'arsenal du M 23 étalé à Goma et le détruise.
Et pour cause ? Cela simplement, en vertu de la résolution du Conseil de Sécurité des nations Unies relative à l'embargo sur les armes et munitions destinées aux groupes armés, dont le M 23 fait partie.
Il fallait faire respecter la résolution du Conseil de Sécurité en question. L'on ne doit pas se contenter de prendre des résolutions. Faut-il encore les faire respecter et appliquer sur le terrain.
L'on est donc passé à côté d'une exigence de faire respecter la légalité internationale et de sanctionner véritablement les forces dites négatives.
Rien n'a été fait pour envoyer un message clair et sans ambigüité aux groupes armés qui squattent la région des Grands Lacs. Le moins que l'on puisse dire est que le M 23 s'en est bien tiré. Il a même poussé son arrogance très loin, en cherchant à emporter avec lui l'arsenal de l'armée loyaliste trouvé sur place.
Et cela, malgré l'opposition énergique des Casques bleus de la Monusco qui ont posé là un acte de responsabilité.
Pour la Monusco, cet arsenal n'appartenait pas au M 23. Il n'était pas question pour la Force des Nations Unies de laisser cette force négative s'en emparer.
Cette opposition de la Monusco devait être de mise, s'il s'agissait, par exemple, de la LRA, des FDLR, …catégorisées aussi comme forces négatives. Ne serait ce qu'au nom des principes et idéaux chers aux Nations Unies.
Comme conséquence logique de cette situation qui a prévalu à Goma, puisque le rapport des experts de l'ONU cite le Rwanda et l'Ouganda, comme sources d'approvisionnement en armes et munitions du M 23, la RDC doit exiger de la communauté internationale la condamnation de ces deux pays cités pour avoir rompu cet embargo.
Le Rwanda et l'Ouganda désignés comme créateurs et soutiens du M 23 sont disqualifiés. Ils ne sont plus des interlocuteurs valables ou des médiateurs dans cette crise qu'ils alimentent.
En ce qui concerne le Rwanda, pays coopté dernièrement comme membre non permanent du Conseil de Sécurité, son appui actif à une force négative, le M 23, est inacceptable.
Il appartient aux Nations unies d'en tirer les conséquences et de prouver qu'elles défendent véritablement les principes et les idéaux de paix et de stabilité à travers le monde et la région trouble des Grands Lacs.
Et dire qu'un nouveau rapport cité par la presse internationale revient à la charge sur la participation active des forces du Rwanda dans la chute de Goma. Encore et toujours le Rwanda.
Ce nouveau rapport parle de plusieurs compagnies des Forces de défense du Rwanda (FDR) entrées en territoire congolais pour déboucher sur l'offensive sur Goma. Elles auraient pris part aux combats à l'aéroport.
Jusque là, par rapport à ces accusations accablantes de soutien actif au M 23, la réaction rwandaise se fait encore attendre. C'est le silence radio. Kigali est en train de chercher la parade et les arguments pour clamer son innocence face à ces experts étrangers.
Dans la pire des hypothèses, Kigali va encore se décharger sur la RDC. Et accuser la RDC d'avoir commandité ce rapport pour masquer la mauvaise gestion de ses problèmes internes. Comme toujours, Kigali va encore nier son implication.
Décidément, l'on est encore loin du dénouement de cette crise ouverte par le M 23 et ses soutiens rwandais et ougandais. Au fil du temps, nous allons nous rendre compte que nous sommes en face des voisins, Rwanda et Ouganda, qui font de l'ingérence systématique dans nos affaires intérieures.
Il va falloir se préparer à cohabiter et parer aux pièges de voisins qui se présentent comme des médiateurs.
Des médiateurs d'un genre nouveau.
Alors que ces voisins sont les créateurs et soutiens des rébellions qui empêchent la RDC de se consacrer à son développement et à sa reconstruction.
Qu'on se le dise !
Didier Munsala Buakasa
© KongoTimes
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