mardi 12 février 2013

RDC : Le secret de l'enrichissement de l'élite congolaise

11/02/2013


Joseph Kabila et ses quatre mousquetaires

"L’homme d’affaires israélien Dan Gertler nous donne beaucoup d’argent. Mille fois plus que mon salaire."

Un des mécanismes de base est d’empêcher l’aboutissement heureux de toute tentative d’amélioration de la gouvernance. Notre homme de la quarantaine qui a travaillé avec trois ministres de l’économie, affirme, sans ménagement, que la plupart des ministres et responsables des entreprises étatiques ne souhaitent aucune réforme dans le sens d’une bonne gouvernance.

Même lorsque le conseil des ministres, souvent sous la pression des pays occidentaux, décide d’améliorer la gouvernance, cette décision est souvent bloquée grâce à la corruption.

Un exemple : un congolais responsable d’un projet de la Banque Mondiale explique que son institution a initié, à la demande du gouvernement, un projet d’informatisation des dépenses publiques afin de réduire la corruption. Ce projet n’a jamais pu être exécuté car ceux qui tirent profit du système actuel n’en voulaient pas.

Pour bloquer un tel projet, explique ce témoin, les ministres qui n’en veulent pas corrompent les collègues ministres chargés de ce projet. C’est à ce genre « d’opérations » que notre homme de la quarantaine doit une partie de sa fortune.

Comment s’enrichir dans ce pauvre Congo : Radioscopie d’un état prédateur

Le journaliste Australo-congolais Eric Mwamba a enquêté pour MO sur le secret de l'enrichissement de l'élite congolaise. La plupart des témoins requièrent l'anonymat pour des raisons de sécurité. Cela ressemble à une espèce d'omerta congolaise. John Vandaele a sélectionné les éléments saillants des découvertes de Mwamba auxquels il a ajouté des éléments découverts personnellement.

Mon salaire n’atteint même pas les 750 €. Cependant je peux mensuellement générer un revenu allant jusque 225.000 €, raconte ce Kinois de la quarantaine. Il porte une monture en or et une montre en diamant. Cet homme était entre 2006 et 2011 conseiller dans un ministère sous les gouvernements GIZENGA-MUZITO.

Il nous confie comment on s’enrichit sous le couvert de l’Etat. En échange, il nous prie de préserver l’anonymat car si cela venait à se savoir ou si l’existence de sa villa venait à transpirer, il viendrait à courir des gros risques pour sa sécurité.

Il possède une villa en marbre de trois étages à Mont-Fleury, un quartier huppé de la ville de Kinshasa. Son parking est bourré de grosses cylindrées. Un mois plus tard nous le rencontrons à Sandton, un quartier chic de Johannesburg en Afrique du Sud, où il a installé sa famille depuis 5 ans.

Là encore, une somptueuse villa, baignant dans une mère de verdure. Ses trois enfants qui fréquentent une école américaine hors de portée sont en train de nager dans la piscine. C’est visiblement une famille qui est loin des préoccupations du congolais ordinaire.

Cette famille n’est pas unique. Il existe au Congo un groupuscule qui, en dépit de la pauvreté générale du pays, dilapident des sommes astronomiques. Cela est d’autant plus délicat que le revenu annuel par habitant n’atteint pas les 150 € - un des chiffres les plus bas au monde d’un pays disposant des plus faibles équipements(fournitures) publics si bien que la population doit payer pour chaque service. Il existe plusieurs manières permettant à l’élite –administrative - de s’enrichir.

Bloquer les réformes!

Un des mécanismes de base est d’empêcher l’aboutissement heureux de toute tentative d’amélioration de la gouvernance. Notre homme de la quarantaine qui a travaillé avec trois ministres de l’économie, affirme, sans ménagement, que la plupart des ministres et responsables des entreprises étatiques ne souhaitent aucune réforme dans le sens d’une bonne gouvernance.

Même lorsque le conseil des ministres, souvent sous la pression des pays occidentaux, décide d’améliorer la gouvernance, cette décision est souvent bloquée grâce à la corruption.

Un exemple : un congolais responsable d’un projet de la Banque Mondiale explique que son institution a initié, à la demande du gouvernement, un projet d’informatisation des dépenses publiques afin de réduire la corruption. Ce projet n’a jamais pu être exécuté car ceux qui tirent profit du système actuel n’en voulaient pas.

Pour bloquer un tel projet, explique ce témoin, les ministres qui n’en veulent pas corrompent les collègues ministres chargés de ce projet. C’est à ce genre « d’opérations » que notre homme de la quarantaine doit une partie de sa fortune.

Il raconte que les collaborateurs des autres ministres vinrent parfois avec des sommes qu’il jugea insuffisantes. Il en réclama davantage. « Dans un dossier spécifique, l’homme de main d’un ministre proposa 110.000 €. J’ai pu ramener cette somme 520.000 € ». Une partie de cette somme lui revint tout naturellement.

Ces procédés expliquent pourquoi c’est si difficile d’établir avec exactitude combien de personnes sont au service de différents ministères – malgré les multiples projets financés par les partenaires étrangers. Il y a toujours quelqu’un qui arrive à bloquer l’identification des fonctionnaires afin de mettre à profit cette confusion en se réservant une partie de la paie desdits fonctionnaires.

Qui connait cette réalité, réalise le caractère cynique de la déclaration du 1er Ministre congolais Alphonse Muzito qui entre 2008 et 2011 disait que le problème réside dans l’insuffisance des moyens financiers pour financer les infrastructures de base nécessaires à l’attrait de l’investissement privé.

Bradez et encaissez sous la table!

Cet argent que la classe dirigeante amasse, vient de toutes formes d’aide au développement, le fouillis des redevances formelles et informelles que ces multiples services publics imposent et des revenus générés par les ressources naturelles du Congo. En particulier, ces ressources naturelles offrent au Congo une chance de développement unique si on arrive à en faire un usage judicieux et parcimonieux.

L’Initiative pour plus de Transparence dans l’Industrie Extractive (ITIE) veut y contribuer mais est confronté, dans le cas du Congo, à des grosses difficultés. Il veut lutter contre la corruption en incitant les entreprises à publier les sommes versées dans le cadre de l’acquittement des taxes et redevances et d’un autre côté, amener les instances publiques à publier les taxes et redevances encaissées.

Il ressort du dernier rapport ITIE sur les années 2008 et 2009 une différence importante entre les déclarations des deux parties : les entreprises déclarent avoir versé un montant plus élevé que celui que les services de l’Etat déclarent d’avoir reçu.

Le parlement Congolais a publié au fil des années plusieurs rapports critiques sur cette matière.

Dans cette optique, le Sénat a présenté en 2009 un rapport sur la mauvaise gestion dans le secteur des mines. Ce rapport déplore que le pays n’a gagné que 68 millions dans l’industrie minière alors que le pays a perdu 337 millions à cause de la sous-facturation, la fraude fiscale, les contrats frauduleux et une mauvaise comptabilité.

Le président de la commission sénatoriale, David Mutamba Dibwe, a déclaré que la plus grande partie de l’exportation minière n’est pas déclarée et que les services des impôts, mal équipés, ne sont pas en mesure de (re)tracer ce commerce.

Dans les provinces du Kivu, 80 % de l’exportation minière n’est pas enregistrée. Ce genre de rapports critiques viennent et passent mais n’entrainent pas de changements importants.

A la fin de l’année 2011, le parlementaire britannique Eric Joyce dénonçait la perte 3,75 milliards € par l’Etat congolais. Le Congo avait vendu 4 mines à un prix de loin inférieur au prix du marché à quatre entreprises enregistrées aux îles vierges.

Ces entreprises sont sous contrôle de l’homme d’affaires Israélien Dan Gertler, un ami proche de Joseph Kabila et son bras droit, feu Katumba Mwanke. Il en découle que Kabila et compagnie sont royalement rétribués sous la table pour le bradage des richesses nationales.

La technique utilisée est l’une des plus lucratives. Un insider déclare que « cela se produit maintenant moins que 5 ans plus tôt. Cependant, il y a encore du chemin à faire. »

Eric Joyce estime que le fonds monétaire international (FMI) ne fait pas assez pression sur le Congo pour le respect des conditions de transparence nécessaire à l’obtention du soutien du FMI.

En 2004, le FMI déclarait que les revenus générés par le secteur minier représentaient 0,18 % du revenu national tandis qu’au Botswana ce rapport se chiffrait à 22 %. ‘ Il y a donc encore de l’espace pour faire mieux’ concluait prudemment le FMI.

Depuis il y a quelques avancées. ‘En 2011 les recettes publiques rassemblées par les 3 principaux services des impôts représentait presque 2,3 % du PIB.

Les recettes totales de toutes les formes des richesses naturelles ( et aussi le bois et le pétrole) représentent 5 % du PIB, déclarait à MO* Oscar Melhado, le représentant local du FMI au Congo.

Cela ne signifie pas que tout va bien pour le FMI. Ainsi donc, en décembre 2012 le FMI refusa de prolonger sa facilité de crédit pour le Congo parce que le gouvernement n’avait pas transmis assez d’éléments sur le transfert de l’actif de l’entreprise publique la Gécamines à la société Comide.

Melhado : ‘Les autorités déclarent qu’il n’y a pas vraiment un contrat pour cette transaction. Cependant, ce qu’elles ont publié, ne renferme pas assez d’informations relatives à cette transaction d’où la décision du FMI de ne pas prolonger sa facilité de crédit.’

Selon Mr Melhado, les recettes publiques procèdent à concurrence de 26,5 % des ressources naturelles. Ceci est, à en croire un rapport du FMI, moins que le Botswana (31,5 %) en beaucoup moins que le Nigéria 72 % et le Congo-Brazzavile (88%)

Mr Melhado n’est pas tenté d’affirmer que le Congo tire trop peu de recettes publiques de ses ressources naturelles. Il le formule plutôt positivement : ‘Il y a un potentiel d’augmentation des recettes du secteur minier.

Des efforts sont consentis afin d’accroître la collecte des revenus dans le secteur des mines. Le FMI apporte une assistance technique dans la gestion des finances publiques, de l’administration fiscale et le renforcement de la politique fiscale’

La prédation des terrains

Une autre astuce grâce à laquelle certaines personnes parviennent à s’enrichir, consiste à acquérir des terrains et des bâtiments de l’Etat de manière irrégulière et contre un prix très bas.

‘Nous n’acceptons pas que des maisons soient construites sur les terrains d’un hôpital’, crie Pascal Nkelenge, entouré d’autres habitants du quartier Kintambo à Kinshasa.

Une dizaine de maisons « d’intouchables » se trouve sur le terrain de l’hôpital général de Kintambo, derrière une clôture de tôles ondulées protégées par des agents de police, armés de kalachnikov.

Le cadastre ne divulgue pas les noms de propriétaires irréguliers. ‘Les ministres et haut-cadres de l’armée figurent aussi parmi ceux qui construisent sur ce terrain’, déclare Jacques Bakabi, du bureau de renseignements de la police d’intervention rapide.

‘Enfin, le président a lui-même suspendu les travaux de construction parce que les interminables protestations des habitants de ce quartier devenaient embarrassants.’

En général, cela ne s’achève pas comme cela. Selon Laurent Simon Ikenge, ministre de l’urbanisme et de l’habitat dans le gouvernement Gizenga entre 2006 et 2008, ‘il ne se passe pas un jour sans que les biens immobiliers de l’Etat, dévalués, soient vendus à des particuliers en violation des procédures.

L’ancien ministre déplore que toutes les recommandations de différents rapports d’enquête ne soient suivies d’aucun effet.

SOS-Kinshasa, une association sans but lucratif, a fait de son slogan ‘Touche pas à mon école’ sa marque de fabrique, dans sa lutte contre l’expropriation des terrains d’école. Leny Ilondo Ye Nkoy, président de l’association, qualifie la justice de tendon d’ Achilles de la démocratie Congolaise.

Depuis 2008, l’organisation a inventorié dans la ville de Kinshasa uniquement, 70 écoles, qui sont victimes de ce genre de pratiques d’expropriation. Plusieurs plaintes sont déposées au parquet général de Kinshasa mais la justice n’a même pas ouverte une seule enquête, dixit Ilondo.

Le président donne-t-il un bon exemple ?

Tout celui qui séjourne quelque temps au Congo, sait que les fonctionnaires à quel niveau que ce soit, essaient de s’enrichir. ‘Ça nous coûte 14 mois pour acheminer les tubes d’eau du port de Matadi au Kasai, simplement parce que nous n’étions pas prêts à soudoyer toutes sortes de personnes’ , témoigne quelqu’un de la Coopération Belge.

Que les fonctionnaires de rang inférieur essaient de s’enrichir en inventant des taxes est encore compréhensible car ils sont souvent mal payés mais cela ne signifie pas que c’est sans conséquence.

Il existe au monde très peu de pays où l’Etat fait tellement d’efforts pour décourager l’initiative de ses citoyens – qu’il s’agisse d’un étang de poisson ou d’un container importé.

Ainsi, l’Etat dysfonctionnel se comporte comme un prédateur quand il s’agit du développement. Afin d’y apporter des changements, le sommet est très important et on constate très peu d’évolution à ce niveau.

Un inspecteur de la police économique explique les conditions de travail de son service quand il s’agit des entreprises des amis du président Kabila. ‘Prenons les groupes Beltexco et Marsavco de Mazar Rawji et ses frères.

Bien que nous disposions des notes de service bien ficelées sur des irrégularités il nous a été formellement défendu d’enquêter sur ces entreprises. Même le plus petit agent de police de notre service sait que ceci touche aux intérêts du président.’

Le moins que l’on puisse dire est que le président Joseph Kabila affectionne les ranches. Il possède non seulement un ultramoderne ranch à Kingakati à 130 kilomètres de Kinshasa mais en a aussi dans la périphérie de Lubumbashi en du Nord-Kivu près de Beni.

‘Si les fermes fournissaient de la viande et de la nourriture à la population locale, Kabila et son entourage auraient été très populaires, dit un agent du ministère de l’agriculture à Lubumbashi. ‘Au contraire, ces fermes ne sont rien d’autres que des véhicules pour recycler des millions d’euro qu’il a gagnés dans des opérations louches.’

Le président collectionne aussi des moto-cross et des jeep 4x4. Une source du protocole d’Etat ajoute que, lors des voyages officiels, le président dépense sans compter.

Lors de la 67è session de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New york, fin septembre 2012, avec sa suite d’une centaine de personnes, Kabila n’a pas hésité à prendre des chambres à l’hôtel Waldorf Astoria au Park Avenue 301. Pas mal de chambres louées coûtaient 4000 € la nuit.

Les quelques 50 millions de dollar prévus par le budget national pour la présidence ne sont qu’une fraction des revenus de Kabila, dont la majeure partie est constituée du bradage des richesses nationales.

Par ailleurs, il y aussi les amis du « Petit Joseph ». Pour pouvoir rester « ami », comme directeur d’une entreprise publique qui génère des recettes, il convient d’offrir des cadeaux à Kabila.

Comme gage de loyauté, une enveloppe est remise au président et des cadeaux sont offerts au parti politique du président, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Celui qui ne le fait pas risque de perdre son poste.

Le bureau provincial du PPRD se réjouissait dans une correspondance du 20 septembre 2005 des contributions substantielles des mandataires de la Gécamines et de la société des chemins de fer SNCC.

Les concernés furent cités nommément dans une lettre de recommandation adressée à la hiérarchie du parti. Les entreprises privées ne sont pas de reste, bien entendu. Ainsi, il apparaît dans la même correspondance que l’entrepreneur belge ‘Monsieur George Arthur Forrest et son groupe n’ont pas ménagé des efforts pour les aider pas à pas à installer progressivement le parti’.

Et puis il y a le Fonds Souverain de la République. Théodore Mugalu, ambassadeur et pasteur de son état, est à la tête de la maison civile de la présidence et fait partie du pré-carré de Joseph Kabila.

Dans un document, rédigé en août 2010, et intitulé ‘ les renseignements de sécurité à l’attention de son Excellence, monsieur le président de la république, Mugalu prévient que Augustin Katumba Mwanke (AKM), l’homme qui depuis des années gerait les grands dossiers économiques, s’apprête à succéder à ou remplacer Kabila.

Il est intéressant de constater qu’il s’étend dans le cadre de ce rapport sur le soi-disant Fonds Souverain qu’AKM tente de s’approprier de manière criminelle. Ce rapport décrit en détail les banques où Katumba Mwanke a placé l’argent du Fonds.

Il est par exemple question de la Banque Générale du Luxembourg, numéro de compte 0001-61-247-6 sous le couvert de l’entreprise de Katumabu-Transit. Le compte a été ouvert le 14 juin 2009 avec un montant de 30 millions €, qu’ ‘AKM utilise pour contrôler les membres du parlement par une corruption permanente’.

Au rang des victimes de cette corruption figurent Evariste Boshab qui deviendra plus tard président du parlement. Boshab aurait reçu sur son compte n° LU 93003084672157000 de la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat au Luxemboug environ 256.000 € depuis juillet 2009 soit 32.000 € par mois.

Plus loin les notes de ce rapport mentionnent également les banques de Kampala et d’Ouganda, le Credit Bank Limited de Hong Kong, la Ned Bank d’Afrique du Sud, la Banque Hapaolom in Panama et Tel-Aviv, et de la Banque Rossiyskiy à Moscou.

Nous ne savons pas si ces données sont vraies. Cependant, elles nous renseignent sur le type de sommes logé dans le Fonds Souverain, sur la corruption des politiciens et sur le fait que l’élite congolaise se sent comme un poisson dans l’eau dans le système bancaire international. Ça leur permet de mettre à l’abri leur cash. Ou mieux : le cacher comme une aiguille dans une botte de foin.

Périr dans une brume de billets de banque

Nous ne saurions peut-être jamais si les accusations portées contre AKM sont exactes. L’homme a perdu la vie dans un crash à Bukavu en février 2012. Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il était le Raspoutine du régime.

Bien qu’il n’était pas ministre, il gérait tous les grands dossiers économiques. La rentabilité d’une telle fonction est à voir à Pweto, le village natal de AKM, dans le Nord-Katanga à la frontière avec la Zambie.

Pweto porte encore les marques de la richesse et le pouvoir de l’homme. La ville, autrefois difficilement accessible, est à présent répertoriée sur la carte du monde grâce à l’érection d’un aéroport portant le nom de son bienfaiteur Mwanke.

Quoique le pays souffre d’un manque chronique d’électricité, Pweto est non seulement desservie par une ligne spéciale venant de la Zambie mais aussi par un barrage hydroélectrique sur la rivière Lulua.

Impressionnant : les multiples jets privés (gros cargos et passagers), des dizaines de maisons hyperluxueuses, un hôtel 4 étoiles et…une villa à la Beverly Hills – la fameuse LESA- résidence de Katumba Mwanke avec un grand escalier central donnant sur les salons intérieurs et extérieurs.

La résidence dispose d’un jardin à la plage du lac Moero. A Pweto, Katumba Mwanke passait pour le bon samaritain. Les panneaux reprenant la mention ‘Don de l’honorable Mwanke’ sont encore visibles.

La Banque Internationale de Crédit a ouvert une agence dans ce recoin. Ce bureau n’est pas destiné à la population locale, qui est très pauvre, dit le gérant de l’agence. ‘Mais bien pour les utilisateurs venus de partout dans le monde entier pour s’entretenir avec Katumba Mwanke’

L’un des hommes d’affaires se rendant souvent à Pweto est l’israélien Dan Gertler, dit un chauffeur de Katumba Mwanke à Pweto. ‘Le patron l’appelait Dany. Son jet venait plusieurs fois la semaine. J’allais toujours le prendre à l’aéroport. Ses visites n’étaient pas programmées. Il était ici comme chez lui. Il nous donnait de l’argent, beaucoup d’argent, mille fois plus que mon salaire.’

Plusieurs versions circulent sur les circonstances de la mort de Katumba Mwanke. Une version qui revient assez souvent, est celle des billets de dollars qui se sont envolés lors du crash de l’avion. Il se raconte qu’AKM se dirigeant vers l’île d’Idjwi dans le Kivu afin d’acheter la ferme de Bertrand Bisengimana.

Cet achat devait se faire au comptant apparamment. L’histoire contribue à la mythologie obscure qui s’est développé autour de Katumba Mwanke. Il est clair qu’après le décès de Katumba, certains commencent à manœuvrer afin de récupérer sa position dans l’ombre mais fort lucrative. Il y a peu d’indications que le système va subir de profondes mutations.

Ce dossier a été réalisé grâce au soutien du Fonds Pascal Decroos pour le Journalisme Spécial.

[Auteur: Eric Mwamba/http://www.mo.be/]
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