le 04/05/2013
Le groupe de treize personnes suspectées d'avoir voulu attenter à la vie du Président Joseph Kabila et du Premier ministre Matata Ponyo.
Les arrestationsse multiplient : faux procès ou révolte tous azimuts ?
Alors que le pouvoir présidentiel congolais est affaibli par le scandale des élections de novembre 2011 - jugées "non crédibles" - on assiste depuis quelques mois à une multiplication d’arrestations pour "complot".
Cela avait commencé fin 2012, par l’arrestation de 9 "comploteurs", ex-militaires congolais en Angola; Amnesty international s’était alarmée de leur mise au secret et des tortures subies.
Un médecin belge arrêté
Le 4 février, le Belge d’origine congolaise Jean-Pierre Kanku, médecin anesthésiste de Hoeilaart, était arrêté avec des Congolais peu après son arrivée à Kinshasa et accusé de complot insurrectionnel contre le président Kabila, pour avoir fondé en Belgique un Mouvement Debout Congolais et avoir rencontré le député poujadiste belge Laurent Louis; des armes auraient été trouvées dans sa chambre d’hôtel.
Le 5 février, 19 Congolais membres d’une Union démocratique des Nationalistes pour le Renouveau étaient arrêtés en Afrique du Sud sous l’accusation de complot pour renverser le président Kabila et un vingtième, recherché, se livrait à la police : Etienne Taratibu Kabila, fils de l’ex-président Laurent Kabila, qui met en doute la filiation du président Joseph Kabila.
Les arrestations sont opérées au moment où des accusés s’apprêtaient à prendre livraison d’un arsenal d’armes qu’un faux vendeur leur proposait - un piège, selon leurs proches.
Le 8 avril, le député Eugène Diomi Ndongala, président du parti Démocratie chrétienne, proche d’Etienne Tshisekedi et fer de lance de l’opposition à Kinshasa (c’est lui qui organisait les mouvements de protestation populaire pour "la vérité des urnes"), est arrêté sans mandat.
Le 11, on apprend qu’il est accusé d’être à la tête d’un mouvement insurrectionnel, "Imperium", désireux d’attenter à la vie du président Kabila et du Premier ministre Matata. Le directeur de cabinet adjoint d’Etienne Tshisekedi est arrêté dans le même "complot".
Des bouteilles en plastique et une machette ont été saisies, s’indigne Mme Diomi, comme "preuves" du complot. Le parti de Tshisekedi, l’UDPS, a dénoncé ce "montage" comme "ridicule", mais Eugène Diomi reste en prison, bien que la Cour suprême ait ordonné qu’il soit assigné à résidence.
M. Diomi avait déjà été détenu trois mois au secret, de juin à octobre 2012, après une accusation de "viol" qui avait été largement dénoncée comme non crédible.
Effarant rejet
Enfin, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, trois hommes apparentés à l’ex-candidate à la Présidence, Me Marie-Thérèse Nlandu, qui vit en Grande-Bretagne, ainsi que le gardien, ont été arrêtés sans mandat d’arrêt après avoir été battus.
La maison du couple Nlandu-Noël Mbala, où vivaient les quatre hommes, a été "saccagée et pillée", selon Me Nlandu. Celle-ci précise qu’aucun de ces parents ne fait de politique et demande leur libération, alors qu’on ignore où ils sont détenus.
Cette succession est extrêmement préoccupante. Ou ces complots sont inventés pour éliminer les opposants - comme l’affirme l’opposition - ou ils sont avérés et témoignent alors d’un effarant rejet du chef de l’Etat.
Marie-France Cros
Le groupe de treize personnes suspectées d'avoir voulu attenter à la vie du Président Joseph Kabila et du Premier ministre Matata Ponyo.
Les arrestationsse multiplient : faux procès ou révolte tous azimuts ?
Alors que le pouvoir présidentiel congolais est affaibli par le scandale des élections de novembre 2011 - jugées "non crédibles" - on assiste depuis quelques mois à une multiplication d’arrestations pour "complot".
Cela avait commencé fin 2012, par l’arrestation de 9 "comploteurs", ex-militaires congolais en Angola; Amnesty international s’était alarmée de leur mise au secret et des tortures subies.
Un médecin belge arrêté
Le 4 février, le Belge d’origine congolaise Jean-Pierre Kanku, médecin anesthésiste de Hoeilaart, était arrêté avec des Congolais peu après son arrivée à Kinshasa et accusé de complot insurrectionnel contre le président Kabila, pour avoir fondé en Belgique un Mouvement Debout Congolais et avoir rencontré le député poujadiste belge Laurent Louis; des armes auraient été trouvées dans sa chambre d’hôtel.
Le 5 février, 19 Congolais membres d’une Union démocratique des Nationalistes pour le Renouveau étaient arrêtés en Afrique du Sud sous l’accusation de complot pour renverser le président Kabila et un vingtième, recherché, se livrait à la police : Etienne Taratibu Kabila, fils de l’ex-président Laurent Kabila, qui met en doute la filiation du président Joseph Kabila.
Les arrestations sont opérées au moment où des accusés s’apprêtaient à prendre livraison d’un arsenal d’armes qu’un faux vendeur leur proposait - un piège, selon leurs proches.
Le 8 avril, le député Eugène Diomi Ndongala, président du parti Démocratie chrétienne, proche d’Etienne Tshisekedi et fer de lance de l’opposition à Kinshasa (c’est lui qui organisait les mouvements de protestation populaire pour "la vérité des urnes"), est arrêté sans mandat.
Le 11, on apprend qu’il est accusé d’être à la tête d’un mouvement insurrectionnel, "Imperium", désireux d’attenter à la vie du président Kabila et du Premier ministre Matata. Le directeur de cabinet adjoint d’Etienne Tshisekedi est arrêté dans le même "complot".
Des bouteilles en plastique et une machette ont été saisies, s’indigne Mme Diomi, comme "preuves" du complot. Le parti de Tshisekedi, l’UDPS, a dénoncé ce "montage" comme "ridicule", mais Eugène Diomi reste en prison, bien que la Cour suprême ait ordonné qu’il soit assigné à résidence.
M. Diomi avait déjà été détenu trois mois au secret, de juin à octobre 2012, après une accusation de "viol" qui avait été largement dénoncée comme non crédible.
Effarant rejet
Enfin, dans la nuit du 30 avril au 1er mai, trois hommes apparentés à l’ex-candidate à la Présidence, Me Marie-Thérèse Nlandu, qui vit en Grande-Bretagne, ainsi que le gardien, ont été arrêtés sans mandat d’arrêt après avoir été battus.
La maison du couple Nlandu-Noël Mbala, où vivaient les quatre hommes, a été "saccagée et pillée", selon Me Nlandu. Celle-ci précise qu’aucun de ces parents ne fait de politique et demande leur libération, alors qu’on ignore où ils sont détenus.
Cette succession est extrêmement préoccupante. Ou ces complots sont inventés pour éliminer les opposants - comme l’affirme l’opposition - ou ils sont avérés et témoignent alors d’un effarant rejet du chef de l’Etat.
Marie-France Cros
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