samedi 11 mai 2013

L’armée sud-africaine se prépare "à toutes les éventualités" au Nord-Kivu

Samedi 11 mai 2013



L’armée sud-africaine prépare son contingent de 1.000 soldats de la Brigade d’intervention au sein de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) au Nord-Kivu « à toutes les éventualités ».

« Nous nous préparons à toutes les éventualités. Le principe de base est que nous tenons à prévenir la guerre, mais si la guerre arrive, nous devons réagir », a déclaré jeudi 09 mai le major général Gerald Malinga, chef adjoint de « South African Air Force ».

Il s’est dit conscient des « dangers très réels d'entreprendre l'opération particulière de l'ONU d’imposer la paix, et non plus tout simplement se comporter en force d’observation ».

Le major général Gerald Malinga a fait cette déclaration au camp de Roodewaal (province septentrionale du Limpopo) lors d’un entrainement de l'armée de l'air et de terre d’Afrique du Sud simulant la guerre et les batailles de brousse, avec l'infanterie appuyée par des hélicoptères de combat effectuant un « bombardement de précision ».

Aux termes de la résolution 2098 votée le 28 mars 2013 au Conseil de sécurité, la brigade d’intervention incluse dans la Force de la Monusco sera formée de trois bataillons d’infanterie, assistés d’une compagnie d’artillerie et d’une compagnie de reconnaissance et de forces spéciales pour neutraliser les groupes armés, dont el M23, qui opèrent dans l’Est de la RDC.

Dotée d'un mandat offensif, « elle comptera 3.069 hommes, venus d’Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi, et sera opérationnelle d’ici juillet », selon le secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.

Aux dires du secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, cette résolution « propose une approche nouvelle et globale en vue de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité dans l’est de la RDC ».

Le contingent tanzanien présent à Goma

Le contingent tanzanien d’une centaine de militaires est arrivé vendredi 10 mai à Goma (chef-lieu du Nord-Kivu) pour intégrer la Brigade d'intervention de la Monusco.

« Aujourd'hui effectivement, un certain nombre de soldats tanzaniens sont arrivés avec des équipements. Environ une centaine d'éléments sont déjà en place. Ce sont des officiers, des éléments d'Etat-major, donc des personnes chargées de la planification qui sont arrivés », a annoncé le porte-parole de la Monusco, Madnodje Mounoubai.

Arrivé à Goma le 23 avril, le commandant de cette brigade James Mwakibolwa apprête les plans d’action avec certains éléments d'Etat-major.

« Le site qui doit accueillir ces éléments est déjà bien avancé dans les travaux d'aménagement. Au fur et à mesure que le site sera prêt, on va activer la cadence, pour que dans le délai le moins long possible, tous les éléments soient en place », a ajouté le porte-parole.

« Il n’ya aucune différence entre cette brigade d’intervention et la brigade du Nord-Kivu ou les autres brigades qui font partie intégrante de la force de la Monusco. Il n’y a qu’une seule Monusco avec une seule force. Bien sûr à l’intérieur de cette force, il y a une brigade qui a une mission spécifique qui aura des actions offensives ciblées mais tout ceci rentre dans le cadre de la protection des populations civiles », a expliqué le 24 avril le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Prosper Félix Basse.

La Brigade d’intervention, « seule force onusienne à vocation offensive », devra également « réduire la menace que constituent les groupes armés au Nord-Kivu, mais aussi aider à la restauration de la paix et de l’autorité de l’Etat ».

« Cette brigade aura son état-major déployé à Goma. Elle aura également ses bataillons centrés autour de Goma dans la mesure où elle doit mener des actions de nature coercitive. Les bataillons sont en général dans la proximité de Goma et à partir de là ils seront mis en œuvre pour leurs différentes opérations », a expliqué le 16 avril à Kinshasa le général Babacar Gaye, conseiller militaire du secrétaire général des Nations unies et ancien commandant de la Force onusienne en RDC.

« Ces bataillons vont disposer des moyens d’appui dont l’artillerie et des hélicoptères d’attaque qui sont déjà présents à Goma et qui seront renforcés ultérieurement. Ils disposeront aussi des moyens de soutien : le soutien médical et la mobilité aérienne dont dispose déjà la Monusco et qui sera renforcée dans un très court terme », a-t-il précisé.

Angelo Mobateli
Le Potentiel

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