Attaques racistes en Italie: la colère noire de la ministre Cécile Kyenge
le
Cécile Kynge Kashetu, la ministre italienne de l'Intégration, juin 2013 / Reuters
Victime d'incessantes insultes racistes, la première ministre noire a décidé de réagir.
Et une attaque raciste de plus. La ministre italienne de l’Intégration, Cécile Kyenge Kashetu,
d’origine congolaise, a de nouveau été la cible d’une attaque montée
par les lobbies racistes et xénophobes de l’extrême droite italienne.
Le
26 juillet, alors qu’elle prononce un discours dans la ville de Cervia,
des bananes ont été lancées, tout d’un coup, en sa direction.
Les bananes ont manqué leur cible, mais sur son compte Twitter, Cécile Kyenge a réagi en condamnant un comportement «fâcheux» et en soulignant, de manière ironique, le gaspillage de nourriture en pleine crise économique.
Cette énième provocation raciste, comme toutes celles que la toute
première personnalité noire à occuper un rang de ministre en Italie a
subies depuis sa nomination en avril 2013, a été vivement condamnée par
l’ensemble de la classe politique.
Le maire de Rome, Gianni Alemanno, n’a pas mâché ses mots. Il a parlé d'un «geste honteux et scandaleux», avant d’ajouter que «désormais, nous allons isoler les idiots». Et,
fait étonnant, une condamnation est même venue des rangs de la Ligue du
Nord, un parti notoirement xénophobe. Un membre de ce parti a notamment
déclaré:
«Lancer des bananes, des insultes personnelles... Des actes
comme ceux-ci ne jouent aucun rôle dans un débat civilisé et
démocratique nécessaire entre la ministre et ceux qui ne partagent pas
son avis.»
Pourtant, d’après le site L’Encre noire,
cette condamnation, pour inédite qu’elle soit, n’est pourtant qu’une
condamnation de circonstance. Le site rappelle que la Ligue du Nord
cherche tout simplement à se donner bonne figure à quelques jours d’un
débat que des membres de ce parti et la ministre Kyenge doivent avoir,
en août, sur la question de l’immigration.
Le coup des bananes survient peu de temps après l’attaque ignoble du désormais ex-vice président du Sénat. Roberto Calderoni avait comparé la ministre à un orang-outan. Il avait fini par présenter de plates excuses, en parlant d’une «plaisanterie».
Seulement Cécile Kyenge dit ne pas vouloir s’arrêter devant toutes
ces attaques et pense à tout le chemin que l’Italie doit encore faire en
matière d’intégration et d’ouverture aux autres.
«Je ne peux pas cacher que, parfois, je suis un peu fatiguée de
toutes ces insultes. Mais je regarde de l’avant, et je réfléchis aux
meilleures réponses que la politique doit apporter à tous ces événements
et aux difficultés que cela soulève», souligne-t-elle ce 29 juillet, dans une interview au quotidien La Repubblica.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire