Les Africains, pas les bienvenus dans les hôpitaux israéliens
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Garçon kenyan de 7 ans à l'hôpital de Holon, Israël, 2008 / REUTERS
À Tel Aviv, si vous voulez vous faire soigner, il faudra d'abord prouver que vous êtes en bonne santé.
Le 1er juillet 2013, Gabi Barbash, directeur du centre
médical Ichilov à Tel Aviv, fait circuler des instructions pour
interdire l’accès aux immigrés ou aux réfugiés africains désirant rendre
visite à des patients, sauf en cas d’urgence.
Officiellement pour des
raisons de santé publique, afin de «minimiser les risques pour la santé des patients et du personnel», rapporte le quotidien israélien Haaretz.
Les Africains venus pour une hospitalisation, des examens ou des
soins médicaux sont cependant autorisés à entrer, explique le site.
Les
parents d’enfants malades ou les maris de femmes en travail peuvent
également accéder à l’hôpital, à condition de porter un badge
d’identification.
D’autre part, tous —patients et visiteurs— doivent
subir une radio de la poitrine pour prouver qu’ils ne sont pas porteurs
de la tuberculose, apprend-on encore.
A l’intérieur même de l’hôpital, les patients se voient discriminés,
ajoute Haaretz: les femmes enceintes et les enfants d’immigrés sont
placés dans un espace séparé du reste de la maternité ou de l’aile
pédiatrique.
Selon un responsable d’Ichilov, cette directive n’a qu’un but purement médical, réduire les risques de contagion.
En effet, d’après le quotidien Maariv,
en 2012, 15 Israéliens ont été diagnostiqués de la tuberculose contre
65 Africains. Cette maladie nécessite la mise en place d’une
quarantaine, d’un personnel spécifique et de soins individuels très
coûteux, explique l’article.
Les Africains, tous malades?
La direction de l’hôpital Ichilov se plaint depuis plusieurs années
de devoir prodiguer un grand nombre de traitements médicaux aux migrants
et aux réfugiés sans aucune compensation financière, avance Haaretz.
Pourtant, d’après le Trésor public israélien, le coût supplémentaire
engendré par ces patients est négligeable par rapport à ce que rapporte
l’activité de l’hôpital.
D’après Maariv, le nombre d’immigrés africains clandestins à Tel Aviv
est estimé à 80.000, soit environ 15% de la population.
Beaucoup
d’entre eux ont besoin de soins intensifs, notamment parce que le taux
de naissances prématurées est deux fois plus élevé chez les Africains
que pour le reste de la population, précise le professeur Gabi Barbash.
En plus de la tuberculose, ils sont aussi particulièrement touchés
par d’autres maladies: la population africaine représente un tiers des
nouveaux porteurs du sida en Israël et la moitié des diagnostics de
malaria, indique Maariv.
La pauvreté dans laquelle vivent ces travailleurs clandestins ne fait
qu’empirer leurs problèmes de santé, contractés dans leur pays
d’origine et aggravés durant le voyage jusqu’en Israël, déplore Gabi
Barbash, qui estime à environ 50 millions de NIS (plus de 10 millions
d’euros) par an les frais médicaux de traitement des populations
africaines en Israël.
La mesure discriminante répond-elle donc à une problématique
économique ou de santé publique?
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