Vendredi, 12 Juillet 2013
Kagame doit répondre des crimes commis en RDC.
La vérité est têtue, 19 ans après le génocide au Rwanda, des langues se délient.
Dans une interview réalisée par Sonia Rolley sur Radio France Internationale le lundi 8 juillet courant, l’ancien chef des services de renseignement extérieur du Rwanda, Patrick Karegeya n’a pas mâché ses mots.
Qu’il s’agisse de la nationalité de ceux qui se font passer pour rebelles dans l’Est de la RDC, comme Bosco Ntaganda, Laurent Nkunda Batware et autres, ou du commanditaire de l’attentat contre l’avion de feu le président rwandais Juvénal Habyarimana, l’interviewé a parlé sans ambages.
Quelques questions ont suffit pour éclairer la lanterne des Congolais, des Rwandais et des observateurs intéressés.
« Bosco Ntaganda, qui était l’un des chefs du CNDP (conseil national pour la défense du peuple) est devant la cour pénale internationale. Est-ce que vous allez témoigner devant la cour ? »
Patrick Karegeya répond : « Je ne sais pas pourquoi je devrais le faire. Mais si la cour estime qu’elle peut apprendre quelque chose de moi, je coopérerai avec elle. Mais je crois que la CPI ne juge pas la bonne personne. Elle devrait traduire en justice Kagame et pas Ntaganda ».
Question : « pourquoi »?
Réponse : parce que c’est lui qui l’a choisi au Rwanda et l’a envoyé dans l’Est du Congo. Alors pourquoi s’occuper des symptômes et pas de la maladie ?
Question : “ Donc, vous affirmez que Bosco Ntaganda est rwandais et pas congolais ? ».
Réponse : « oui, bien sûr qu’il est rwandais il était dans l’armée rwandaise. On l’a choisi pour l‘envoyer auprès de Lubanga et on l’a approvisionné en armes.
Donc quand il cause tous ces problèmes, le coupable ça ne devrait pas être Ntaganda mais Kagame. Ntaganda a juste été déployé. Donc ces événements sont de la responsabilité de son commanditaire ».
Question : « De quel corps d’armée était-il issu ? Où était il basé ? » Réponse : « Ce n’est pas comme si on avait plusieurs, il était les forces de défense rwandaise. Il était sous officier.
La plus part de ceux qui ont dirigé la rébellion venaient du Rwanda de toute façon Ntaganda n’est pas un cas particulier. Nkunda, Ntaganda, ils ont été formés au Rwanda, mais ne se sont pas battus là. C’est pourquoi je dis qu’ils ne s’occupent pas des bonnes personnes, ils étaient déployés, c’est tout ».
A propos des responsabilités de Kagame sur la mort d’Habyarimana, une seule question a suffit pour « déballer » l’homme fort du Rwanda.
Question : « Vous accusez aujourd’hui le président Kagame d’être derrière l’attentat contre l’avion de Juvénal Habyarimana. Avez-vous des preuves de son implication ?
Réponse de P. Karegeya : « Si nous n’en avions pas nous ne dirions pas ça évidemment. Nous en avons. Nous ne spéculons pas comme ceux qui essayent d’enquêter et qui disent que le missile venait de Kanombe (camp militaire des FAR, l’armée rwandaise de l’époque). Nous savons d’où les missiles sont partis, qui les a acheminés, qui a tiré. Nous ne spéculons pas. On parle de quelque chose que l’on connait ».
Autre question : « Mais pourquoi abattre cet avion ? Réponse : « il croit que tous les opposants doivent mourir … à cette époque parce que c’était Habyarimana. C’était un moyen de prendre le pouvoir …
Revoir les assises de Kampala
Avec ces révélations ? les assises de Kampala doivent être revisitées. Car, les interlocuteurs en face des délégués au gouvernement sont jusqu’à ce jour traités comme des rebelles congolais. Et d’ailleurs le président Kagame lui-même a toujours qualifié les conflits armés à l‘Est de la RDC de problèmes congolo-congolais.
Il est donc désormais clairs que les rebellions qui pullulent à l’Est de la RDC sont de fabrication rwandaise.
Le procureur de la CPI a devant lui des preuves tangibles pour engager des poursuites contre le président rwandais.
Le cas Jean-Pierre Bemba peut servir de jurisprudence. Même le gouvernement congolais doit revoir sa position vis-à-vis de ce pays.
G.O.
Kagame doit répondre des crimes commis en RDC.
La vérité est têtue, 19 ans après le génocide au Rwanda, des langues se délient.
Dans une interview réalisée par Sonia Rolley sur Radio France Internationale le lundi 8 juillet courant, l’ancien chef des services de renseignement extérieur du Rwanda, Patrick Karegeya n’a pas mâché ses mots.
Qu’il s’agisse de la nationalité de ceux qui se font passer pour rebelles dans l’Est de la RDC, comme Bosco Ntaganda, Laurent Nkunda Batware et autres, ou du commanditaire de l’attentat contre l’avion de feu le président rwandais Juvénal Habyarimana, l’interviewé a parlé sans ambages.
Quelques questions ont suffit pour éclairer la lanterne des Congolais, des Rwandais et des observateurs intéressés.
« Bosco Ntaganda, qui était l’un des chefs du CNDP (conseil national pour la défense du peuple) est devant la cour pénale internationale. Est-ce que vous allez témoigner devant la cour ? »
Patrick Karegeya répond : « Je ne sais pas pourquoi je devrais le faire. Mais si la cour estime qu’elle peut apprendre quelque chose de moi, je coopérerai avec elle. Mais je crois que la CPI ne juge pas la bonne personne. Elle devrait traduire en justice Kagame et pas Ntaganda ».
Question : « pourquoi »?
Réponse : parce que c’est lui qui l’a choisi au Rwanda et l’a envoyé dans l’Est du Congo. Alors pourquoi s’occuper des symptômes et pas de la maladie ?
Question : “ Donc, vous affirmez que Bosco Ntaganda est rwandais et pas congolais ? ».
Réponse : « oui, bien sûr qu’il est rwandais il était dans l’armée rwandaise. On l’a choisi pour l‘envoyer auprès de Lubanga et on l’a approvisionné en armes.
Donc quand il cause tous ces problèmes, le coupable ça ne devrait pas être Ntaganda mais Kagame. Ntaganda a juste été déployé. Donc ces événements sont de la responsabilité de son commanditaire ».
Question : « De quel corps d’armée était-il issu ? Où était il basé ? » Réponse : « Ce n’est pas comme si on avait plusieurs, il était les forces de défense rwandaise. Il était sous officier.
La plus part de ceux qui ont dirigé la rébellion venaient du Rwanda de toute façon Ntaganda n’est pas un cas particulier. Nkunda, Ntaganda, ils ont été formés au Rwanda, mais ne se sont pas battus là. C’est pourquoi je dis qu’ils ne s’occupent pas des bonnes personnes, ils étaient déployés, c’est tout ».
A propos des responsabilités de Kagame sur la mort d’Habyarimana, une seule question a suffit pour « déballer » l’homme fort du Rwanda.
Question : « Vous accusez aujourd’hui le président Kagame d’être derrière l’attentat contre l’avion de Juvénal Habyarimana. Avez-vous des preuves de son implication ?
Réponse de P. Karegeya : « Si nous n’en avions pas nous ne dirions pas ça évidemment. Nous en avons. Nous ne spéculons pas comme ceux qui essayent d’enquêter et qui disent que le missile venait de Kanombe (camp militaire des FAR, l’armée rwandaise de l’époque). Nous savons d’où les missiles sont partis, qui les a acheminés, qui a tiré. Nous ne spéculons pas. On parle de quelque chose que l’on connait ».
Autre question : « Mais pourquoi abattre cet avion ? Réponse : « il croit que tous les opposants doivent mourir … à cette époque parce que c’était Habyarimana. C’était un moyen de prendre le pouvoir …
Revoir les assises de Kampala
Avec ces révélations ? les assises de Kampala doivent être revisitées. Car, les interlocuteurs en face des délégués au gouvernement sont jusqu’à ce jour traités comme des rebelles congolais. Et d’ailleurs le président Kagame lui-même a toujours qualifié les conflits armés à l‘Est de la RDC de problèmes congolo-congolais.
Il est donc désormais clairs que les rebellions qui pullulent à l’Est de la RDC sont de fabrication rwandaise.
Le procureur de la CPI a devant lui des preuves tangibles pour engager des poursuites contre le président rwandais.
Le cas Jean-Pierre Bemba peut servir de jurisprudence. Même le gouvernement congolais doit revoir sa position vis-à-vis de ce pays.
G.O.
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