13/07/2013
Vital Kamerhe et Etienne Tshisekedi
L'Opposition politique s'oppose à toute tentative de révision constitutionnelle. Elle invite toutes les parties prenantes à prendre l'engagement solennel, avant le début des travaux du dialogue politique, de s'abstenir de toute entreprise de révision constitutionnelle.
Elle les invite aussi à sensibiliser et à mobiliser, dès à présent, le peuple congolais à défendre sa Constitution autour du mot d'ordre " touches pas à ma Constitution ", en vertu de l'article 64 de la Constitution.
Les parties prenantes au dialogue politique sont également appelées à responsabiliser les parlementaires afin que le point sur la révision ne figure sur aucun ordre du jour de la législature en cours, à mener des actions en faveur du maintien de la Constitution en vigueur auprès de la communauté internationale, à ne participer à aucune transition, ni à un gouvernement d'union nationale dont la finalité est de prolonger le mandat des institutions en place.
Débutés mardi 2 juillet 2013, les travaux du Conclave de l'Opposition politique congolaise ont été clôturés jeudi 11 Juillet 2013 dans une concession de l'Eglise catholique sur la 15ème rue de la commune de Limete à Kinshasa.
Le rapport final de ces assises indique que les participants ont observé que le président de la République Démocratique du Congo s'est écarté de l'esprit et de la lettre de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba et de la résolution des Nations Unies en créant les Concertations nationales, en lieu et place d'un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises, en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation.
Sous cet angle, les participants ont estimé que les parties prenantes devraient être invitées à discuter lors d'un dialogue politique transparent et sans exclusive, que le président de la République aura à convoquer le plus diligemment possible et non pas à créer. Ce forum se réunira à Kinshasa, siège des institutions de l'Etat.
Ensuite, le Dialogue politique devrait se tenir sous l'égide des Nations Unies. A cette fin, l'envoyé spécial du secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Mme Mary Robinson, aura à accompagner les travaux à titre de témoin, pour leur aboutissement heureux.
Sassou Nguesso, facilitateur
Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, cosignataire de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba et président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, devrait jouer le rôle de facilitateur.
Le dialogue politique aura pour mission de débattre les problèmes sociaux des Congolais.
Sur le plan du fond, l'Opposition politique a relevé que les problèmes sont liés notamment aux violations massives des droits de l'homme et AUviolences faites à la femme, à l'enrôlement des enfants soldats, au pillage des ressources naturelles du Congo Démocratique, à la formation d'une armée nationale professionnelle, à la légitimité des institutions, à l'enrichissement sans cause et aux biens mal acquis.
En signant l'Accord-cadre d'Addis-Abeba, le président de la République Démocratique du Congo s'est librement engagé à enrayer ces obstacles, estime l'Opposition politique.
Pour l'Opposition, les principes qui devront s'appliquer dans la désignation des participants au dialogue politique sont la représentation égale des 26 provinces constitutionnelles du pays, la représentation paritaire de la Mouvance présidentielle, de l'Opposition politique parlementaire et extraparlementaire, de la société civile et de la femme dont le quota est fixé à 30%.
Décider par consensus
D'autres principes suivants sont proposés par l'Opposition : la non exclusion, pour permettre la participation notamment des candidats à la dernière élection présidentielle, des chefs des corps constitués, des Congolais de la diaspora et des représentants des groupes armés congolais ; la décrispation politique à travers l'amnistie et la libération des prisonniers politiques ou d'opinion ; la convocation du dialogue politique sera consécutive à un rapport dressé par une commission préparatoire mixte paritaire composée des délégués de la Mouvance présidentielle, de l'Opposition politique parlementaire et extraparlementaire et de la société civile.
Cette commission aura pour mission l'organisation matérielle et logistique, la détermination du format du Dialogue, l'élaboration des projets de budget, de l'ordre du jour et du règlement intérieur.
Les résolutions du Dialogue politique seront prises par consensus, exécutoires et opposables à tous.
Touches pas à ma Constitution
L'Opposition politique s'oppose à toute tentative de révision constitutionnelle. Elle invite toutes les parties prenantes à prendre l'engagement solennel, avant le début des travaux du dialogue politique, de s'abstenir de toute entreprise de révision constitutionnelle.
Elle les invite aussi à sensibiliser et à mobiliser, dès à présent, le peuple congolais à défendre sa Constitution autour du mot d'ordre " touches pas à ma Constitution ", en vertu de l'article 64 de la Constitution.
Les parties prenantes au dialogue politique sont également appelées à responsabiliser les parlementaires afin que le point sur la révision ne figure sur aucun ordre du jour de la législature en cours, à mener des actions en faveur du maintien de la Constitution en vigueur auprès de la communauté internationale, à ne participer à aucune transition, ni à un gouvernement d'union nationale dont la finalité est de prolonger le mandat des institutions en place.
En rapport avec les questions électorales, les participants au Conclave de l'Opposition insistent sur la nécessité de ne pas reconnaître la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et son bureau actuel, car partiaux et dépendants de la Mouvance au pouvoir d'une part, et reflet des rapports de force existant au sein de l'Assemblée nationale d'autre part.
Aller en ordre utile aux élections
Le Conclave recommande aussi de réorganiser la CENI au cours du dialogue politique et de mettre en place un nouveau bureau, sur base des principes d'égalité entre composantes et de neutralité afin de garantir son indépendance et la sincérité des résultats du vote ; de maintenir le scrutin majoritaire proportionnel à tous les niveaux ; de rejeter le système des apparentements, stratégie de la Mouvance présidentielle pour confisquer le pouvoir ; de renverser, pour le prochain cycle électoral, la pyramide, en commençant les élections à la base pour terminer par les élections nationales ; de régler la question du dépassement des mandats des sénateurs, des députés provinciaux et des gouverneurs de provinces
; d'intégrer, dans la loi électorale, la publication des résultats de vote 24 heures après le dépouillement et, dans le cycle de la CENI, l'audit du serveur central par toute personne intéressée, la proclamation des résultats immédiatement après la fin du dépouillement ; et enfin, de réfléchir sur la possibilité d'aller en ordre utile aux élections de 2016, afin d'assurer l'alternance au pouvoir.
En attendant le porte-parole
En rapport avec l'organisation et le fonctionnement de l'Opposition politique, le Conclave décide de créer un organe délibérant dénommé " Assemblée plénière ".
Il est l'organe suprême de l'Opposition politique, composée de tous les partis, regroupements politiques, groupes parlementaires et personnalités politiques de l'Opposition congolaise. Elle est l'organe d'orientation, de décision, de contrôle et de suivi des résolutions du Conclave de l'Opposition.
Le Conclave a décidé aussi la création d'un organe exécutif transitoire de l'Opposition dénommé " Coordination de l'Opposition politique congolaise " chargée d'assurer le suivi et l'exécution de toutes les résolutions et recommandations du Conclave, de développer toutes les stratégies de mobilisation de la population en vue de la conquête du pouvoir par l'Opposition politique, de convoquer et de diriger les réunions et autres activités de l'Opposition politique qu'elle représente auprès des tiers.
La coordination a le pouvoir de prendre position sur toutes les questions d'intérêt national et sur toute autre question présentant un intérêt particulier pour la RDC et ses partenaires internationaux.
Les structures de l'Opposition politique congolaise issues du Conclave fonctionnent jusqu'à l'installation du porte-parole de l'Opposition.
Le bureau du Conclave est chargé de la mise en place de ces organes et d'une commission technique chargée de rédiger le règlement intérieur transitoire de l'Opposition dans les 15 jours qui suivent la clôture des travaux du Conclave de l'Opposition.
[Marcel Tshishiku]
© KongoTimes
Vital Kamerhe et Etienne Tshisekedi
L'Opposition politique s'oppose à toute tentative de révision constitutionnelle. Elle invite toutes les parties prenantes à prendre l'engagement solennel, avant le début des travaux du dialogue politique, de s'abstenir de toute entreprise de révision constitutionnelle.
Elle les invite aussi à sensibiliser et à mobiliser, dès à présent, le peuple congolais à défendre sa Constitution autour du mot d'ordre " touches pas à ma Constitution ", en vertu de l'article 64 de la Constitution.
Les parties prenantes au dialogue politique sont également appelées à responsabiliser les parlementaires afin que le point sur la révision ne figure sur aucun ordre du jour de la législature en cours, à mener des actions en faveur du maintien de la Constitution en vigueur auprès de la communauté internationale, à ne participer à aucune transition, ni à un gouvernement d'union nationale dont la finalité est de prolonger le mandat des institutions en place.
Débutés mardi 2 juillet 2013, les travaux du Conclave de l'Opposition politique congolaise ont été clôturés jeudi 11 Juillet 2013 dans une concession de l'Eglise catholique sur la 15ème rue de la commune de Limete à Kinshasa.
Le rapport final de ces assises indique que les participants ont observé que le président de la République Démocratique du Congo s'est écarté de l'esprit et de la lettre de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba et de la résolution des Nations Unies en créant les Concertations nationales, en lieu et place d'un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises, en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation.
Sous cet angle, les participants ont estimé que les parties prenantes devraient être invitées à discuter lors d'un dialogue politique transparent et sans exclusive, que le président de la République aura à convoquer le plus diligemment possible et non pas à créer. Ce forum se réunira à Kinshasa, siège des institutions de l'Etat.
Ensuite, le Dialogue politique devrait se tenir sous l'égide des Nations Unies. A cette fin, l'envoyé spécial du secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Mme Mary Robinson, aura à accompagner les travaux à titre de témoin, pour leur aboutissement heureux.
Sassou Nguesso, facilitateur
Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, cosignataire de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba et président en exercice de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, devrait jouer le rôle de facilitateur.
Le dialogue politique aura pour mission de débattre les problèmes sociaux des Congolais.
Sur le plan du fond, l'Opposition politique a relevé que les problèmes sont liés notamment aux violations massives des droits de l'homme et AUviolences faites à la femme, à l'enrôlement des enfants soldats, au pillage des ressources naturelles du Congo Démocratique, à la formation d'une armée nationale professionnelle, à la légitimité des institutions, à l'enrichissement sans cause et aux biens mal acquis.
En signant l'Accord-cadre d'Addis-Abeba, le président de la République Démocratique du Congo s'est librement engagé à enrayer ces obstacles, estime l'Opposition politique.
Pour l'Opposition, les principes qui devront s'appliquer dans la désignation des participants au dialogue politique sont la représentation égale des 26 provinces constitutionnelles du pays, la représentation paritaire de la Mouvance présidentielle, de l'Opposition politique parlementaire et extraparlementaire, de la société civile et de la femme dont le quota est fixé à 30%.
Décider par consensus
D'autres principes suivants sont proposés par l'Opposition : la non exclusion, pour permettre la participation notamment des candidats à la dernière élection présidentielle, des chefs des corps constitués, des Congolais de la diaspora et des représentants des groupes armés congolais ; la décrispation politique à travers l'amnistie et la libération des prisonniers politiques ou d'opinion ; la convocation du dialogue politique sera consécutive à un rapport dressé par une commission préparatoire mixte paritaire composée des délégués de la Mouvance présidentielle, de l'Opposition politique parlementaire et extraparlementaire et de la société civile.
Cette commission aura pour mission l'organisation matérielle et logistique, la détermination du format du Dialogue, l'élaboration des projets de budget, de l'ordre du jour et du règlement intérieur.
Les résolutions du Dialogue politique seront prises par consensus, exécutoires et opposables à tous.
Touches pas à ma Constitution
L'Opposition politique s'oppose à toute tentative de révision constitutionnelle. Elle invite toutes les parties prenantes à prendre l'engagement solennel, avant le début des travaux du dialogue politique, de s'abstenir de toute entreprise de révision constitutionnelle.
Elle les invite aussi à sensibiliser et à mobiliser, dès à présent, le peuple congolais à défendre sa Constitution autour du mot d'ordre " touches pas à ma Constitution ", en vertu de l'article 64 de la Constitution.
Les parties prenantes au dialogue politique sont également appelées à responsabiliser les parlementaires afin que le point sur la révision ne figure sur aucun ordre du jour de la législature en cours, à mener des actions en faveur du maintien de la Constitution en vigueur auprès de la communauté internationale, à ne participer à aucune transition, ni à un gouvernement d'union nationale dont la finalité est de prolonger le mandat des institutions en place.
En rapport avec les questions électorales, les participants au Conclave de l'Opposition insistent sur la nécessité de ne pas reconnaître la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et son bureau actuel, car partiaux et dépendants de la Mouvance au pouvoir d'une part, et reflet des rapports de force existant au sein de l'Assemblée nationale d'autre part.
Aller en ordre utile aux élections
Le Conclave recommande aussi de réorganiser la CENI au cours du dialogue politique et de mettre en place un nouveau bureau, sur base des principes d'égalité entre composantes et de neutralité afin de garantir son indépendance et la sincérité des résultats du vote ; de maintenir le scrutin majoritaire proportionnel à tous les niveaux ; de rejeter le système des apparentements, stratégie de la Mouvance présidentielle pour confisquer le pouvoir ; de renverser, pour le prochain cycle électoral, la pyramide, en commençant les élections à la base pour terminer par les élections nationales ; de régler la question du dépassement des mandats des sénateurs, des députés provinciaux et des gouverneurs de provinces
; d'intégrer, dans la loi électorale, la publication des résultats de vote 24 heures après le dépouillement et, dans le cycle de la CENI, l'audit du serveur central par toute personne intéressée, la proclamation des résultats immédiatement après la fin du dépouillement ; et enfin, de réfléchir sur la possibilité d'aller en ordre utile aux élections de 2016, afin d'assurer l'alternance au pouvoir.
En attendant le porte-parole
En rapport avec l'organisation et le fonctionnement de l'Opposition politique, le Conclave décide de créer un organe délibérant dénommé " Assemblée plénière ".
Il est l'organe suprême de l'Opposition politique, composée de tous les partis, regroupements politiques, groupes parlementaires et personnalités politiques de l'Opposition congolaise. Elle est l'organe d'orientation, de décision, de contrôle et de suivi des résolutions du Conclave de l'Opposition.
Le Conclave a décidé aussi la création d'un organe exécutif transitoire de l'Opposition dénommé " Coordination de l'Opposition politique congolaise " chargée d'assurer le suivi et l'exécution de toutes les résolutions et recommandations du Conclave, de développer toutes les stratégies de mobilisation de la population en vue de la conquête du pouvoir par l'Opposition politique, de convoquer et de diriger les réunions et autres activités de l'Opposition politique qu'elle représente auprès des tiers.
La coordination a le pouvoir de prendre position sur toutes les questions d'intérêt national et sur toute autre question présentant un intérêt particulier pour la RDC et ses partenaires internationaux.
Les structures de l'Opposition politique congolaise issues du Conclave fonctionnent jusqu'à l'installation du porte-parole de l'Opposition.
Le bureau du Conclave est chargé de la mise en place de ces organes et d'une commission technique chargée de rédiger le règlement intérieur transitoire de l'Opposition dans les 15 jours qui suivent la clôture des travaux du Conclave de l'Opposition.
[Marcel Tshishiku]
© KongoTimes
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