samedi 2 novembre 2013

BUNAGANA: LES FARDC ONT RECONQUIS LES COLLINES DE RUNYONI.

2 novembre 2013  

Réfugié en Ouganda, Bisimwa déclare que les revendications du M23 sont inchangeables malgré leur défaite militaire.


Après avoir subi leur cuisant revers à Bunangana, un important verrou commercial qui leur rapportait des millions de dollars Us, les rebelles du M23 se sont retranchés sur les hauteurs de Rugnoni, à 25 km de là. 


Selon certaines informations, 200 combattants s’y sont réfugiés avec leur chef, Sultani Makenga autoproclamé général. Jusqu’hier, ils continuaient à tirer de ces collines. Histoire sans doute de faire connaitre leurs intentions.

 


Les Fardc qui les ont préalablement encerclés ont donné l’assaut final déterminant hier. Avant la tombée de la nuit, les loyalistes avaient déjà réussi à déloger les insurgés du M23 par la force comme c’était le cas dans d’autres places fortes où les rebelles ont battu en retraite. 

Fini donc la résistance tentée sur les hauteurs de Runyoni et Chanzu par le M23 qui sont désormais reconquises et où les Fardc ont planté le drapeau national en lieu et place de celui de la balkanisation incarnée par les rebelles.

La position la plus pénible pour les Fardc était la bataille de Bunangana, cette position étant adossée à l’Ouganda. Mais que pouvait faire le M23 sur les hauteurs de Runyoni, où il ne dispose d’aucune base-arrière. 


D’où leur déconfiture qui n’a finalement été qu’une question de quelques heures. On s’y attendait. A ce titre, la résistance ressemblait à ce qu’on appelle en langage militaire «baroud d’honneur» qui est le dernier combat que mène une troupe complètement défaite afin de sauver la face. Il n’y avait aucune issue pour le M23.

Par ailleurs, ses combattants qui ont décroché à Bunagana ont traversé par dizaines la frontière ougandaise pour se retrouver en Ouganda, les yeux hagards. 


Dans sa déclaration, Bisimwa continue à mentir qu’aucun de ses hommes n’est passé en Ouganda. Tous se sont repliés à Runyoni et Chanzu.

Faux, un chauffeur de taxi-bus en Ouganda a reconnu devant la presse internationale avoir vu passer beaucoup de combattants du M23 fuyant Bunangana. Il en a aussi transporté dans son bus. Ceux qu’il a transportés alors qu’il les connaît bien comme membres du M23 ont prétendu qu’ils sont d’origine rwandaise et qu’ils s’étaient rendus en Rdc pour chercher du travail.

Pourtant, ils les a débarqués à la barrière militaire de la frontière entre le Rwanda et l’Ouganda. Ces miliciens du M23 qui ont fui se retrouvent au Rwanda. 


Quant à la chute de Bunangana, Bisimwa prétend qu’il s’agit d’un repli tactique et non une déconfiture. Ils n’ont pas voulu se battre pour préserver des vies humaines.

Depuis quand le M23 devient vertueux vis-à-vis des populations civiles du Nord-Kivu, celles- là même qu’elle a martyrisées pendant 20 bons mois? 


Pendant son occupation d’une partie du Nord-Kivu, le M23 a montré son cynisme envers cette population pour laquelle tout d’un coup il dit avoir de la compassion.

N’est-ce pas le même M23 qui il y a tout juste deux mois lors des combats de Kibati a lancé des obus sur les populations de Goma avec ses 1.500.000 habitants provoquant un carnage humanitaire sans précédent. 


Etait-ce par amour des Gomatraciens? Bisimwa et Sultani Makenga peuvent-ils tranquillement circuler dans une rue de Goma si leur conscience n’est pas chargée par ces crimes de guerre avérés?

LES REVENDICATIONS SONT IMMUABLES

C’est toujours de Kampala où il s’est refugié que l’ex-Président du M23 Bertand Bisimwa en appelle à la reprise immédiate des négociations. 


Négocier quoi? Pince-sans-rire il soutient que les revendications du M23 sont connues du gouvernement congolais. Pour lui, elles restaient immuables malgré le succès militaire des Fardc.

Cette victoire ne remet donc rien en cause. Ce qui veut dire que les sujets qui fâchent comme l’amnistie en bloc des combattants du M23 ou leur intégration automatique dans les Fardc sont toujours d’actualité. Bisimwa persiste et signe sur ce point qu’après la défaite militaire égal avant la défaite.

Ce qui pousse nombreux à s’interroger sur la lucidité intellectuelle de l’ancien Président du M23. Comment ne voit-il pas que son mouvement aux négociations serait confronté aux réalités de la nouvelle donne politico-militaire où il ne représente rien du tout. 


Son rapport des forces est nul. Il ne détient donc aucune manette pour imposer ses vues comme lors des rounds passés.

Conséquence: en cas de l’ultime round des négociations, si le gouvernement s’y rend juste pour faire plaisir à toute la Communauté internationale qui y tient, ce serait juste pour constater la mort du M23 et le contraindre de signer un Accord de réinsertion dans la société. 


Il n’y a pas de cessez-le-feu à signer étant donné que le gouvernement a récupéré toute la partie occupée par le M23 où flotte désormais le drapeau de la Rdc.

A ce sujet, le Président Joseph Kabila dans son discours à la nation le mercredi dernier à la faveur de la chute de Bunangana a donné un ultimatum au M23 de désarmer volontairement, faute de quoi il y serait contraint par la force. C’est cela l’agenda de Kampala. 


Un Kampala dont les Congolais ne voudraient rien entendre à cause de ses nombreuses inconséquences.
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Forum des As

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