mardi 7 mai 2013

RDC : la CENI se cherche un nouveau président

7 mai 2013

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Promulguée le 27 avril, la nouvelle loi réformant la Commission nationale indépendante (CENI) prévoit que, 45 jours plus tard, les nouveaux organes de la Commission seront nommés et installés. Avec pour tâche prioritaire d’organiser des élections locales et provinciales.

Autrement dit, d’ici le 11 juin prochain, le temps presse et les enjeux sont importants, car les irrégularités des élections présidentielle et législative du 30 novembre 2011 ont sérieusement érodé la légitimité des élus congolais, affaiblissant ainsi le régime lui-même.

C’est pourquoi le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, a entamé cette semaine des consultations avec les divers groupes parlementaires, dans le but de désigner les membres du bureau de la future CENI.

Rappelons que, selon la nouvelle loi, la CENI comptera treize membres, dont six seront issus de la majorité présidentielle, dont deux femmes, quatre viendront de l’opposition et trois de la société civile. Le réseau des organisations des droits humains et d’éducation civique, le Rodhecic, s’est déjà présenté pour l’un des postes réservés à la société civile tandis que les tractations ont commencé à l’intérieur des groupes parlementaires.

Une seule question continue à susciter passions et interrogations : qui prendra la présidence de la nouvelle Commission électorale ? Ce poste à hauts risques doit en principe revenir à une personnalité issue des milieux religieux : l’abbé Malu Malu, curé de Butembo et recteur de l’Université du Graben (Nord Kivu) avait été chargé d’organiser les élections de 2066 et, fortement épaulé par la communauté internationale, il s’était acquitté de sa tâche avec succès.

Son successeur, le pasteur Mulunda Ngoy, chargé des élections de 2011, fut nettement plus controversé. Cette personnalité forte, originaire du Nord Katanga comme le président Kabila lui-même, fut accusé par de nombreux observateurs occidentaux et par l’opposition (qui dénonçait la fraude avant même le scrutin…) d’avoir biaisé les résultats.

Dans un climat tendu à l’extrême, Mulunda fut rendu responsable de toutes les violences et irrégularités décelées lors de ce scrutin que la communauté internationale avait cette fois refusé de financer et, pour que soit reconnue la nouvelle CENI, sa « tête » est réclamée.

Mais Mulunda n’est pas un homme dont on se débarrasse si aisément. Tout d’abord parce que son savoir faire est indéniable : malgré le manque de moyens, il avait réussi à relever le défi logistique d’un scrutin à l’échelle de ce pays continent, obtenant l’appui décisif de l’Afrique du Sud.

En outre, il est l’un des leaders des Balubakat, qui forment la garde rapprochée du pouvoir kabiliste et n’entendent pas être évincés. Et enfin, même si l’Occident le méconnaît, le pasteur est très estimé sur la scène africaine, ayant participé aux processus de paix au Mozambique, au Liberia et en Afrique du Sud aux côtés de l’évèque Desmond Tutu. Attendant le verdict du chef de l’Etat, le pasteur s’est retiré dans son fief de Lubumbashi.

Outre un « come back » très improbable de l’abbé Malu Malu, souhaité par les ONG occidentales, un représentant du culte musulman s’est lui aussi proposé à la tête de la CENI.

Le carnet de Colette Braeckman

L'Italie est-elle un pays raciste?

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Cécile Kynege Kashetu, Rome, 30 avril 2013 / AFP
Cécile Kynege Kashetu, Rome, 30 avril 2013 / AFP

Les insultes racistes à l'encontre de la toute première ministre noire italienne font craindre le pire.

Lorsqu’elle a été nommée ministre de l’Intégration dans le nouveau gouvernement d’Enrico Letta, le 28 avril dernier, Cécile Kyenge Kashetu avait d’emblée déclaré que sa tâche ne serait pas aisée.

D’abord parce que, concernant les chantiers qu’elle entendait lancer (remplacer le droit du sol par le droit du sang, notamment), il lui faudrait le soutien d’une large majorité de la population et des responsables politiques.

Ensuite, parce que le fait même d’être la toute première ministre d’origine africaine en Italie allait forcément réveiller de vieux démons. Et cela n’a pas tardé.

Lors de sa première apparition à l’Assemblée nationale en tant que ministre, Cécile Kyenge Kashetu a subi, pour ainsi dire, une véritable volée de bois vert. Des insultes très clairement racistes de la part de parlementaires.  

«Singe congolais» par ci, «négresse» par là ou encore «ministre bonga bonga»… L’éventail des horreurs est encore plus large, la plupart venant soit de la Ligue du Nord (extrême-droite), soit du Parti national-socialiste italien (néofasciste)…

Le discours de la haine

 

La polémique de la nomination comme première ministre noire de l’Italie de cette ophtalmologiste d’origine congolaise de 49 ans, ne cesse d’enfler, apportant chaque jour son lot d'horreurs. Un des leaders de l’extrême-droite italienne, Erminio Boso, ex-sénateur de la Ligue du Nord et qui se revendique clairement comme raciste, a ainsi déclaré:
«Qui l’a dit, qu’elle est Italienne? Sa nomination a été une grande connerie. La ministre Kyenge doit rester chez elle, au Congo. C’est une étrangère dans ma maison.»
Des propos pleins de haine qui n’étonnent pas venant de l’extrême-droite raciste. Mais ceux-ci semblent repris par d’autres responsables politiques qui, de manière indirecte, pointent déjà la supposée «incompétence» de cette femme.

Une femme pourtant élue députée dans la région qui l’a accueillie, l’Emilie-Romagne, lorsqu’elle est arrivée en Italie, à l’âge de 19 ans et où elle a suivi ses études de médecine, avant de s’engager en politique.

Une femme qui a prouvé pendant tout on mandant de députée sa compétence sur les questions liées à l'immigration, à la citoyenneté et à l'insertion sociale des plus défavorisés.

Face à toutes ces attaques, Cécile Kyenge Kashetu, par ailleurs mariée à un Italien et mère de deux filles, a réagi sobrement et avec une grande dignité:
«Je ne suis pas de couleur, je suis noire et je le répète avec fierté.»

Tout commence maintenant

 

Le président du Conseil, Enrico Letta, lui a réaffirmé son soutien, en déclarant être fier de l’avoir dans son gouvernement et que l’Italie «n’est pas un pays raciste». Mais est-ce suffisant? La tâche ne sera pas facile, comme le disait elle-même Cécile Kyenge Kashetu, en entrant au gouvernement.

Les conservatismes ont la peau dure en Italie, qui est le troisième pays d'immigration d'Europe. Et, dans ce pays comme ailleurs, les relents racistes ne soit jamais loin. Mais tout l’enjeu consiste à ne pas céder.

C’est pourquoi, le fait même que l'Italie ait, pour la première fois de toute son histoire politique, une personnalité noire au sommet de l’Etat est le signe que les choses sérieuses commencent seulement maintenant: la lutte contre les discriminations et le racisme.

R.M.
SlateAfrique

6 mai 2012 – 6 mai 2013. Triste anniversaire. Le M23 ruine la Rdc depuis 365 jours




Mine de rien, cela fait exactement une année, jour pour jour, que le Mouvement du 23 mars se comporte en seul maître à bord dans la partie Est de la Rdc, au profit du Rwanda

Ce triste anniversaire devra rappeler aux fils et filles de la République démocratique du Congo la souffrance endurée par des milliers de leurs frères et sœurs : déplacements des populations, vols, viols, pillage des ressources, tueries de plus de 6 millions de Congolais par ces hommes drogués sans foi ni loi qui ont une pierre à la place du cœur

En mangeant de la chair et en buvant du sang des pauvres innocents, le M23 qui se veut éternel devra comprendre que ses jours sont désormais comptés : l’heure a sonné pour que cesse son aventure, avec l’imminent déploiement de la Brigade d’intervention de l’ONU

Une année de souffrances pour la population

06 mai 2012-06 mai 2013, cela fait une année jour pour jour, depuis que le Mouvement du 23 mars est né, en référence à un accord signé le 23 mars 2009 entre le gouvernement et le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), géniteur attitré du M23.

Cependant, le Conseil de sécurité précise que le M23 est né par une symbiose de plusieurs faits et associations, défections de l’armée congolaise, trahisons, … sans oublier l’aide du Rwanda.

Pour justifier cette défection, officiellement c’était pour protester contre la non-application de l’accord par Kinshasa que ce mouvement de malheur a vu le jour.

Durant une année donc, cette rébellion soutenue par le Rwanda et l’Ouganda s’est malheureusement illustrée par le pillage des ressources naturelles de la Rd Congo, des milliers de morts, ainsi que plusieurs déplacés qui sont à ce jour exposés à des intempéries de tout genre. Et ce, au vu et au su de toute la Communauté internationale.

 Brève historique

Selon nos sources, le premier à déserter n’était autre que le général Bosco Ntaganda, ancien chef du CNDP craignant peut-être d’être arrêté et transféré à la Cour pénale internationale (CPI). Il décidera en tout cas de prendre le maquis avec ses fidèles.

Plus tard, le Terminator se livrera à la CPI, après sa mystérieuse reddition à l’ambassade américaine de Kigali.

Il est petit à petit rejoint par les mécontents de l’Accord du 23 mars : des militaires qui se plaignent de ne pas percevoir leurs salaires et leurs équipements, se disant donc abandonnés par Kinshasa.

Recherché par la CPI, Bosco Ntaganda n’est pas la figure la plus présentable pour amorcer une négociation.

C’est alors que naît le M23, une nouvelle rébellion avec un chef moins exposé médiatiquement, Sultani Makenga.

Depuis le 13 juin 2012, plusieurs informations ont été fournies sur ce mouvement. Le colonel Sultani Makenga a déserté les FARDC afin de créer la rébellion M23 en utilisant le territoire rwandais et bénéficiant directement de l’appui des Forces de Défense Rwandaises (FDR).

 Le 4 mai, Makenga a traversé la frontière de Goma pour Gisenyi, au Rwanda, et a attendu que ses soldats à Goma et à Bukavu le rejoignent.

Trois anciens combattants M23 qui ont participé à l’opération ont relaté au Groupe d’experts des Nations Unies qu’avant sa désertion, Makenga avait rassemblé environ 60 troupes sous le commandement du major Imani Nzenze, son secrétaire, ainsi que les colonels Séraphin Mirindi et Jimmy Nzamuye dans sa résidence au bord du lac Kivu, dans le quartier Nguba de Bukavu.

Le 4 mai à 20h30, deux grands bateaux ont transporté les 60 soldats et plusieurs tonnes de munitions et armes vers la ville rwandaise de Cyangugu. Les trois anciens combattants du M23 qui ont participé à cette opération ont également dit au Groupe que lors de l’arrivée à Cyangugu, les FDR et la police rwandaise les ont amenés dans un camp militaire.

Les FDR leur ont fourni des tenues militaires complètes de l’armée rwandaise à porter durant leur traversée au Rwanda.

Les troupes et le matériel militaire ont été ensuite chargés dans trois camions des FDR et transportés à la position militaire de Kabuhanga, en passant par Kamembe, Gikongoro, Butare, Ngororero et Nkamira.

Le 8 mai, les soldats se sont joints aux mutins venus de Masisi au point de rassemblement à Gasizi.

Les officiers de l’armée et de la police, ainsi que les autorités locales de Kibumba, ont rapporté l’arrivée des mutins de Masisi près de la frontière, et le mouvement des troupes de Makenga du Rwanda vers la RDC à travers Gasizi.

Une autorité locale a recueilli des rapports de civils rwandais qui avaient été forcés de porter les armes de Gasizi au Rwanda jusqu’à la frontière de la Rdc. Une fois les groupes de Ntaganda et de Makenga fusionnés, ils ont pris la direction du parc et pris le contrôle de Runyoni le 10 mai. A partir de ce moment, ils ont lancé officiellement les opérations du M23.

 La victoire de la communauté internationale

Mis en accusation par plusieurs rapports de l’ONU décrivant le soutien apporté aux militaires rebelles du M23, le Rwanda, aujourd’hui membre non permanent du Conseil de Sécurité, a été soumis à de fortes pressions et à des mesures de suspension de l’aide d’autant plus douloureuses que près de la moitié du budget est fournie par l’aide internationale.

 C’est donc sans tergiverser que le président Kagame, en même temps que dix autres chefs d’Etat de la région, ont signé le 24 février dernier l’accord cadre d’Addis-Abeba s’engageant à ne pas interférer dans les affaires des pays voisins et à ne pas y soutenir de mouvement armé.

 C’est au lendemain de cette promesse que le mouvement M23, qui s’était brièvement emparé de Goma en novembre 2012 et n’avait accepté d’évacuer la ville qu’en échange de pourparlers de paix avec une délégation gouvernementale a commencé à se déliter.

 Les rebelles se sont scindés en deux blocs antagonistes, chacun accusant l’autre d’avoir été « corrompu » par Kinshasa. Alors que l’aile militaire, menée par le colonel Sultani Makenga, se contentait d’exiger un retour aux conditions de l’accord précédent (signé en 2009), c’est-à-dire de meilleures conditions d’intégration au sein de l’armée congolaise et le retour des réfugiés tutsis vivant au Rwanda, l’aide « politique » menée par le pasteur Runiga, allait plus loin, dénonçant la mauvaise gouvernance, réclamant un changement de régime sinon la tête du président Kabila.

Runiga était soutenu par le général Bosco Ntaganda, qui, faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, savait que toute mesure d’amnistie était exclue.

 La suite est connue : des affrontements violents mirent aux prises les deux tendances du mouvement M23 jusqu’à ce que, vaincus sur le terrain, Runiga, Bosco Ntaganda et plusieurs centaines de leurs hommes soient obligés de traverser la frontière et de se réfugier au Rwanda.

Ntaganda, dans des circonstances encore mal élucidées, finit par se présenter à l’ambassade américaine à Kigali et demanda à être transféré à la Cour pénale internationale, préférant manifestement les lenteurs de la procédure judiciaire au risque de recevoir une balle dans la tête… « Terminator » prit ainsi place à bord d’un vol spécial vers la prison de Scheveningen et devant la CPI il devra répondre de crimes contre l’humanité, commis dans l’Ituri en 2002 et 2003 et de recrutement d’enfants soldats.

La menace du M23

Après l’adoption de la résolution 2098 du Conseil de sécurité qui créait la Brigade d’intervention avec comme mission principale de traquer les forces négatives, c’est-à-dire, le M23, les FDLR et d’autres milices, le M23 a aussi promis de « riposter » au cas où il serait attaqué par la Brigade d’intervention et a déjà multiplié les vexations à l’encontre de convois onusiens.

Les observateurs reconnaissent que les 2500 hommes du M23 sont des combattants aguerris, dotés d’un armement important, et qu’ils poursuivent formations et recrutements.

Nombre d’entre eux espèrent qu’au terme de la négociation qui, à Kampala, devrait reprendre avec le gouvernement, ils seront réintégrés au sein des forces gouvernementales mais les pressions internationales, dont celles de la Belgique, bloqueront sans doute cette option.

Les rebelles essaient aussi de mobiliser la société civile du Nord Kivu, afin que les rwandophones locaux s’opposent à la Brigade d’intervention, mais les autres communautés de la province espèrent, elles, que les soldats africains les délivreront des mutineries et des guerres à répétition.

Les rebelles ont aussi tenté d’intimider les gouvernements sud-africain et tanzanien, en promettant un carnage à leurs militaires qui viendront en Rd Congo. Réponse du berger à la bergère, ces deux pays se disent prêts d’assumer leur mission, peu importe les conséquences.

Pendant que le M23 est en train de fêter à Rutshuru, plusieurs milliers des déplacés remplissent plusieurs camps et ne voient pas encore le bout du tunnel. Même s’il est établi que les étrangers ne peuvent jamais assurer une sécurité efficiente dans un pays donné, disons qu’à l’heure actuelle, la Rd Congo n’a de choix que d’attendre le déploiement de la Brigade d’intervention.

En attendant que les rebelles ne reviennent à Kampala pour clôturer les pourparlers, des sommes d’argent seront toujours dépensées par le Gouvernement de la République qui veut mettre un terme à cette guerre qui n’a que trop duré.

RDC: Le M23 s’apprête à isoler la ville de Goma de celle de Bukavu

Mardi 7 mai 2013



Les responsables du mouvement rebelle du M23 se préparent à isoler la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu dont ils contrôlent une bonne partie, de la ville de Bukavu, capitale de la province voisine du Sud-Kivu en cas du déploiement de la Brigade d’intervention de la Monusco dont l'objectif est de neutraliser les groupes armés actifs dans l’est de la RDC, a déclaré le 6 mai un officier déserteur du M23 à l'Agence Xinhua.

« Depuis l'annonce du déploiement de la brigade d'intervention, les chefs du M23 ont mis sur pied un plan pour couper la ville de Goma et celle de Bukavu à partir de la localité de Kalehe » à 60 Km de Bukavu, a précisé cet officier.

Selon lui, la coupure de ces deux provinces permettra au M23 de reprendre facilement la ville de Goma, parce qu'elle n'est pas du tout sécurisée et il y a moins de soldats de l'armée nationale.

Cet officier a quitté les rangs du M23 quand le Conseil de Sécurité de l'ONU a annoncé le déploiement de la brigade d'intervention, qui sera constituée de plus de 3000 hommes et chargée de neutraliser et de désarmer les groupes armés dans l'est de la RDC dont le M23.

Matshi
Le Potentiel

Kinshasa – Avenue Diomi à Ngaliema, une mine de prostitution à ciel ouvert

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Jadis une commune chic, Ngaliema est en train d’être désacralisée. Et pour cause, les habitudes propres aux quartiers Far West gagnent petit à petit certains de ses coins. Les habitants du Musey, principalement ceux de l’avenue Diomi, vivent depuis peu, un spectacle auquel ils n’étaient pas habitués.


Dès 19 heures, des hommes mariés s’abstiennent de passer par l’avenue Diomi. Des jeunes créatures féminines s’y prêtent aux hommes à cœur joie. Et … par malheur, il peut arriver qu’elles sautent sur des paisibles passants du sexe opposé. Un spectacle qui indigne tous les habitants de ce quartier, qui n’ont que leurs yeux pour constater les dégâts.

Le nom Diomi a visiblement un problème! On se demande s’il n’est pas lié par essence au sexe. Les prouesses érotiques du Diomi le politicien ne sont pas encore oubliées de mémoires de plusieurs RDcongolais!

Maintenant, c’est un autre Diomi, une avenue, qui se révèle en plein jour. Les habitants de l’avenue ont du mal à s’accommoder à cette nouvelle vie qui leur est imposée.

Pire, le spectacle débute un peu tôt dans la soirée, pendant que les enfants sont encore réveillés. En plus, ces prostituées ne vont loin pour chercher leurs clients. Les enfants mineurs dont l’âge varie entre 15 et 17 ans seraient leur cible principale.

Les prix à payer varient selon les catégories d’âges. Pour des mineurs, c’est entre CDF 1.500 et 2.000. Les adultes doivent débourser un peu plus que ça. Donc, entre CDF 3.000 et 4.500. Un habitant du coin explique : «C’est depuis 2009 que ces femmes œuvre sur cette avenue.

Auparavant, elles étaient devant le Lycée Tobongisa en face de la terrasse Saint Moto J. Lorsqu‘elles ont été chassées de là par la police, elles n‘ont pas eu d’autre choix que de s’installer sur notre avenue. Ce que nous déplorons, c‘est l’éducation des enfants qui devient de plus en plus difficile dans ces conditions.

Sur cette avenue, il n‘y pas d‘hôtels. De ce fait, lorsque leurs clients viennent, tout se passe en plein air au vu et au su de tout le monde. Au pire, c’est le bureau de la SNEL qui est transformé en hôtel de fortune. Soit, c‘est la terrasse Plaisir chez Volvo qui sert de cadre pour faire l’affaire».

Et d’ajouter que c’est hallucinant comme spectacle. Peu de voix seulement s’élève pour dénoncer et condamner cette situation qui déprave les mœurs. C’est presqu’un sujet tabou! «On en a marre de ces poupées sur cette avenue.

Dès qu‘il est 23h, elles se promènent en sous-vêtement et soutien… l’éducation de nos jeunes filles et garçons est en danger à cause de leurs pratiques. Même nos maris ne peuvent plus passer sut cette avenue à des heures tardives.

Le risque de succomber à la tentation est grand et imminent», martèle une habitante de ce quartier. «Nous interpellons l’autorité communale pour une solution durable à ce problème», a-telle ajoutée d’un ton plaintif et vexé.

Au-delà du plaisir, ceux qui se livrent à cette pratique courent plusieurs risques, notamment celui de se faire voler. «J’ai été moi-même victime de vol. Pour me procurer beaucoup de plaisirs, j’en avais choisi une pour nuit rose. Mais malheureusement pour moi, je me suis retrouvé le matin sans mes USD 80 que j‘avais en poche», témoigne une victime.

René KANZUKU


Source : Africa News

L’envoyée spéciale de l’ONU rapporte une "nouvelle opportunité" dans les efforts de rétablissement de la paix en RDC

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NEW YORK (Nations Unies) — L’envoyée spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson, a annoncé lundi des signes encourageants et « une nouvelle opportunité » dans les efforts de rétablissement de la paix en République démocratique du Congo (RDC).


« Je pense que cette réunion (du Conseil de sécurité, ndlr) a lieu à un moment où se présente une nouvelle opportunité », a indiqué Mme Robinson en vidéoconférence au Conseil de sécurité.

Elle vient de terminer une tournée d’une semaine en RDC, au Rwanda, en Ouganda, au Burundi, en Afrique du Sud et en Ethiopie afin de solliciter les points de vues des chefs d’Etat et de gouvernement sur la mise en application de l’ »Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la République démocratique du Congo et la Région », initié par l’ONU et conclu en février 2013.

Il s’agit de sa première tournée régionale depuis qu’elle a été nommée envoyée spéciale du secrétaire général pour la région des Grands Lacs en mars.

Mme Robinson, ancienne présidente irlandaise et ancien Haut commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme s’est aussi fait l’écho de « quelques développements encourageants », les présidents Paul Kagame du Rwanda, Yoweri Museveni de l’Ouganda et Pierre Nkurunziza du Burundi ayant « exprimé leur volonté de s’acquitter de leurs engagements au titre de l’Acccord-cadre » et soutenu son rôle en tant qu’envoyée spéciale dans la région.

L’Accord-cadre, adopté en février avec le soutien de 11 pays et de quatre organisations internationales (les 11+4), vise à mettre fin aux conflits et à la crise en RDC et à rétablir la paix dans la région.

Il est encourageant de constater que les dirigeants de la région, notamment les présidents Joseph Kabila de la RDC et Paul Kagame du Rwanda, poursuivent leur dialogue, que ce soit au niveau bilatéral ou sous les auspices de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs qui doit tenir un sommet sur les récents développements dans la région en juillet.

La visite de Mme Robinson s’est déroulée dans un contexte de tensions alimentées par les déclarations des rebelles du M23 en réaction au déploiement d’une brigade d’intervention au sein de la Mission de stabilisation des Nations Unies en RDC (MONUSCO). Cette brigade sera chargée de mener des opérations offensives ciblées contre les groupes qui menacent la paix et la sécurité dans l’est de la RDC.

Suite à cette annonce, le M23 aurait assuré qu’il ne participerait plus aux pourparlers en cours à Kampala.
« L’écrasante majorité des Congolais que j’ai rencontrés ont accueilli avec enthousiasme le déploiement de la brigade », a indiqué Mme Robinson.

Cette unité, a-t-elle souligné, est un « outil important », qui doit être considéré comme un « élément d’un processus politique beaucoup plus vaste visant à trouver une solution globale à la crise dans l’est de la RDC ». Il est également essentiel que cette brigade respecte pleinement les droits de l’homme et le droit international humanitaire dans le cadre de ses opérations.

Par ailleurs, Mme Robinson a réitéré son soutien aux négociations de Kampala, actuellement en suspens, entre le gouvernement de la RDC et le M23.

Mme Robinson a indiqué qu’elle envisageait d’effectuer une deuxième tournée dans la région avant la fin du mois.

© Copyright Xinhuanet

Le M23 s’organise pour empêcher le déploiement de la brigade d’intervention

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KINSHASA — Le Mouvement du 23 mars (M23) s’organise pour empêcher le déploiement de la brigade d’intervention dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) dont l’objectif de neutraliser et désarmer les groupes armés, a déclaré le 6 mai un officier déserteur du M23 à l’Agence Xinhua.


« Depuis l’annonce du déploiement de la brigade d’intervention, les chefs du M23 ont un plan pour couper la ville de Goma et celle de Bukavu à partir de la localité de Kalehe », a indiqué la même source.

Selon lui, la coupure de ces deux provinces permettra au M23 de reprendre facilement la ville de Goma parce qu’elle n’est pas du tout sécurisée et il y a moins de soldats de l’armée nationale.

Cet officier a quitté les rangs du M23 quand le Conseil de Sécurité de l’ONU a annoncé le déploiement de la brigade d’intervention, constituée de plus de 3000 hommes qui sont chargés de neutraliser et de désarmer les groupes armés dans l’est de la RDC.

© Copyright Xinhuanet

La Tanzanie enverra des troupes en RDC, malgré les « intimidations » du M23

 lundi 6 mai 2013



Le ministre des Affaires étrangères de la Tanzanie, un des pays devant contribuer en hommes à la constitution de la Brigade d’intervention de la Monuso, M. Bernard Membe, a confirmé samedi 4 mai à Dar-es-Saalam l’envoi des troupes dans l’est de la RD Congo malgré les « intimidations » du mouvement rebelle M23 qui demande à son pays de ne pas le faire.


Dans sa lettre envoyée au Parlement tanzanien la semaine dernière, leM23 tenté de dissuader la Tanzanie d’envoyer des troupes pour la brigade d’intervention de la Monusco, pourtant décidée par le Conseil de sécurité de l’Onu pour neutraliser les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC, dont le M23 lui-même.

«Ce ne sont que des intimidations. Qu’ils arrêtent ca. S’ils nous provoquent, nous riposterons à temps», a répondu le chef de la diplomatie tanzanienne devant l’Assemblée nationale de son pays, cité par Radio Okapi dimanche soir.

Après avoir accuse le M23 de violer, de tuer et de provoquer les déplacements des milliers de personnes dans le Nord-Kivu, Bernard Membe a exprimé la volonté de son pays de secourir les Congolais en proie aux exactions des groupes armés parmi lesquels le M23 opérant dans l’est de la RDC et cause de la déstabilisation de ce pays.

Répondant aux menaces du M23 d’attaquer les soldats tanzaniens de la Brigade de la Monusco, le chef de la diplomatie tanzanienne déclare : «Notre armée est forte et nous irons en RDC comme avocat de la paix pour la restaurer…».

La Tanzanie, comme l’Afrique du Sud dont le Parlement a également reçu une lettre du M23 conçue dans les mêmes termes, a annoncé sa décision d’envoyer ses troupes dans le cadre de la brigade d’intervention de la Monusco qui sera bientôt déployée dans l’Est de la RDC, conformément à la résolution 2098 de l’Onu, adoptée le 28 mars dernier sous la présidence de la Fédération de Russie au Conseil de sécurité de l’Onu.

Il y a un mois, le président de la branche politique du M23, Bertrand Bisimwa, avait adressé une lettre aux Parlements tanzanien et sud-africain demandant à ces pays de ne pas envoyer des troupes en RDC dans le cadre de la Brigade de la Monusco.

Dans cette demande, Bisimwa a brandi des menaces contres les troupes de ces deux pays au cas ils enverraient des soldats. «Les rebelles du M23 se sont toujours imposés face à des forces plus importantes et mieux équipées. La même chose arrivera à la brigade d’intervention si votre sagesse ne parvient pas à (…) arrêter cette dangereuse aventure», dit-il dans sa lettre.

Le 3 avril dernier, le mouvement rebelle avait introduit la même requête auprès du Parlement sud-africain.

La réponse du porte-parole de l’armée sud-africaine, le général de brigade Xolani Mabanga, ne s’était pas faite attendre: «Nous prenons note [des menaces du M23 et] nous allons nous déployer comme ordonné par le gouvernement, et rien ne va nous en dissuader ou nous faire peur, nous ne sommes pas intimidés».

«L’un de nos devoirs est d’aller en guerre, de faire la guerre et de gagner la guerre», avait-il ajouté.

Outre la Tanzanie et l’Afrique du Sud, le Malawi doit également fournir des troupes pour le compte de la brigade d’intervention de la Monusco, dont les effectifs sont évalués à plus ou moins 3.000 hommes.

Matshi