La Syrie est depuis de longs mois et sans conteste possible le point chaud de l'actualité internationale. Même les agitations en Turquie ou les soulèvements en Égypte n'ont durablement volé la vedette à Bachar el Assad qui truste les manchettes de journaux et fait le buzz sur les réseaux sociaux.
crédits : slate.fr
Et pour cause, chacun se rend compte que les enjeux de la Syrie ont dépassé depuis longtemps le pays et la région en elle-même. Ce qui a peut-être commencé par un mécontentement d'une partie de la population syrienne, a très rapidement été noyauté et récupéré par les takfiri islamistes financés par l'Arabie Saoudite et le Qatar.
Ce qu'on nous présente encore comme une guerre civile avec ses prétendus "rebelles" ré-estampillés tout récemment et honteusement en "résistants" (sic) n'est que cet ennemi d'hier en Irak, en Afghanistan ou au Mali, et aujourd'hui allié de circonstance quoiqu'on en dise.
Sans même évoquer le principe fondamental de la souveraineté auquel a le droit chaque peuple, nous sommes loin, très loin de la cohérence diplomatique que nous avions avec le Général De Gaulle, au point désormais d'être digne du roman 1984 de George Orwell.
Ces dernières heures, les nouvelles se bousculent et la pression s'accentue sur Damas. Des armes chimiques nous dit-on ! La ligne rouge des gaz de combat aux allusions mémorielles à peine voilée. Le cassus belli tant attendu. La meute de loups est aux abois.
Washington, Paris, Londres suivis par leurs obligés, comme Ankara, veulent la peau de Bachar, c'est entendu.
Il faut dire qu'après avoir usé sans vraiment de succès des arguments droits-de-l'hommistes en accusant le régime de Damas de tous les maux de la planète, d'être une dictature tyrannique, répressive et sanguinaire, au point que "Bachar el Assad ne mériterait pas d'être sur Terre", l'opinion, en dépit de la collaboration active des médias aux ordres, commence soit à se lasser ou bien, peut-être, à comprendre la supercherie derrière cette morale qui dissimule un néo-colonialisme virulent.
Voilà que "l'Axe du Bien", la "Communauté Internationale", ceux qui ont toujours raison et prompts à secourir la veuve et l'orphelin, Goldman Sachs et Exxon, veulent dans un angélisme touchant venger le massacre de civils victimes d'une agression au gaz de combat.
Pour l'occasion et pour que cette comédie produise son effet auprès d'une population en voie de lobotomisation avancée, il nous faudra oublier les centaines de milliers d'enfants morts suite à l'embargo irakien, la scandaleuse prison de Guantanamo indigne d'une nation qui prétend à la civilisation, ou le plus grand camp de concentration à ciel ouvert qu'est la bande de Gaza.
Malheureusement, la version officielle, propagée sans relâche par les médias occidentaux, ne repose que sur peu de choses pour ne pas dire rien. Des vidéos prescientes d'un massacre qui aurait eu lieu le lendemain, sont brandies comme preuves irréfutées et irréfutables.
Des témoignages impartiaux de l'opposition syrienne sont considérés comme la parole de l'Evangile, ou plutôt de la Thora devrait-on dire ici. Et tous ces arguments indignes même de la fiole de Colin Powell à l'ONU sont assénés sans retenue sur les radios ou les chaines de télévision.
Il ne sera pas fait mention de l'incongruité pour Damas de réaliser des attaques à l'arme chimique ayant l'avantage sur le terrain et sachant les inspecteurs de l'ONU sur place.
Mais néanmoins, cela suffira-t-il pour empêcher les puissances de l'OTAN d'intervenir d'une manière ou d'une autre en Syrie ? Rien n'est moins sûr.
Car il apparaît clair qu'une faction influente de l'administration Obama souhaite ardemment avoir quelque chose à négocier à l'occasion de la conférence pour la Paix en Syrie, Genève II, qui devrait se tenir dans les prochaines semaines.
Or, il est acté que les djihadistes perdent chaque jour du terrain au profit de l'armée régulière de Bachar el Assad. A ce rythme, sans intervention occidentale, le conflit pourrait être pratiquement remporté par l'armée régulière au moment de la conférence.
Il est donc urgent d'intervenir pour l'Occident, non seulement pour ne pas perdre la face, si tant est qu'il y ait encore une quelconque crédibilité à assurer tant les mensonges et les trahisons de nos élites envers son propre peuple sont chaque jour plus criant, mais également pour atteindre leurs objectifs géostratégiques dans la région.
Le gaz syrien est plus que jamais convoité, sa position entre les états du Golfe et l'Europe en font un parfait lieu de transit pour quelques pipelines bien placés. Un dépeçage en bonne et due forme de la Syrie ne serait pas non plus pour déplaire à une Turquie qui enverrait ainsi un signal fort à sa remuante communauté kurde, actuellement en étroite relation avec son homologue syrienne, de se tenir tranquille.
Et le voisin israélien, relativement discret sur le cas de Bachar el Assad, n'en pense certainement pas moins. L'état Hébreu pouvant tout à fait se satisfaire d'une destruction d'un encombrant voisin arabe pour affaiblir par effet de dominos à la fois le Hezbollah libanais et les Palestiniens sans oublier d'affirmer plus que jamais son occupation et son annexion illégale du fertile plateau du Golan.
Enfin, la mise au pas de la Syrie serait un coup dur porté à l'ennemi iranien, pays qui ose encore contester l'ingérence étasunienne et l'arrogance israélienne dans la région, et priverait opportunément la Russie d'une précieuse base maritime dans la méditerranée.
Avec tous ces intérêts occidentaux convergents, il est presque surprenant que la Syrie de Bachar tienne encore à l'heure actuelle.
Puisque intervention il y aura, avec ou sans la bénédiction du pantin Ban Ki Moon, il faudrait en effet être naïf pour croire que l'intense travail de désinformation médiatique pour se rallier l'opinion publique n'ait pas quelques finalités guerrières.
D'aucun imagine que nous nous dirigeons vers une intervention à la libyenne : un blocus aérien suivi par un intense bombardement de l'OTAN pour soutenir les troupes djihadistes.
Dans cette hypothèse, la question est de savoir si comme en Libye, la Chine et surtout la Russie resteront les bras croisés à observer les violations du droit international faites au nom des Droits de l'Homme par les puissances occidentales.
Et l'Iran mettra-t-elle ses mises en garde à exécution en cas d'intervention militaire de Washington ? Ce qui est sûr, c'est que nous sommes actuellement dans un degré de tension nettement supérieur à celui du conflit libyen à son époque.
De là à évoquer un conflit mondial, il y a un pas qu'il faudrait ne pas franchir.
A l'heure actuelle, que ce soit les États-Unis, la Russie, la Chine, et encore moins la France ou la Grande-Bretagne, aucune puissance, mis à part Israël, n'est réellement prête pour diverses raisons, à s'engager dans un conflit dur et frontal dans la région.
Politiquement, Obama n'a absolument aucun intérêt à se lancer dans un nouveau conflit, lui qui peine à se défaire du bourbier afghan et qui pense à achever sereinement son second et dernier mandat.
Quant à la Russie et à la Chine, actuellement en pleine rénovation et même reconstruction de leur puissance militaire, il serait surprenant qu'ils s'engagent ouvertement dans une éventuelle opération en Syrie, malgré leurs mises en garde à peine voilées.
La Russie souhaite en tout état de cause gagner du temps et retarder le plus possible le jour où elle devra, car elle se doit de l'envisager, engager ses troupes dans un conflit majeur, tant les divergences politiques, diplomatiques et idéologiques avec l'Occident ne font que se creuser chaque jour davantage comme le montre les ridicules accusations d'homophobies et d'appel au boycott des Jeux Olympiques de Sotchi.
L'actuel conflit syrien, tragique, peut finalement être considéré, après la Libye, comme une nouvelle répétition grandeur nature du scénario guerrier qui devrait avoir lieu lors de l'agression programmée de la République Iranienne.
Car il n'est pas impossible qu'en Syrie, la Russie et la Chine reculent une nouvelle fois face à l'impérialisme occidental, ce qui ne manquera pas d'ajouter du ressentiment au ressentiment déjà existant et préparer ainsi les germes d'un réel embrasement de la région et du monde lorsque Téhéran sera la cible de Washington et de Tel-Aviv.
Car entendons-nous bien, même si la Russie et la Chine sont aujourd'hui craints par l'Occident, il est assez improbable que ces deux nations se risqueraient à des pertes humaines pour le moment. Parce qu'au-delà même d'une force militaire en reconstruction, les opinions dans ces deux pays n'ont pas été véritablement préparées à une telle éventualité.
Quant à la soi-disant "Communauté Internationale" à travers ce conflit syrien, il est possible qu'elle en profite pour tester et évaluer les capacités et la détermination de ses rivaux.
Et ce qui est à craindre paradoxalement est justement une absence de réaction russe et chinoise face à l'intervention militaire de l'OTAN qui donnera à cette organisation un sentiment conforté d'impunité, et pourrait alimenter à tort dans les esprits des néo-conservateurs et autres va-t-en-guerre l'idée d'une certaine impuissance russe et chinoise à s'opposer aux interventions occidentales.
Il n'y aurait ainsi plus aucun obstacle psychologique à poursuivre ouvertement le remodelage du Proche-Orient en s'en prenant ensuite à un Iran encerclé de toute part.
Comme on peut le voir, en cas d'intervention armée de Washington et de ses caniches, aucun scénario idyllique n'existe. La mer de sang qui ne se sera pas déversée aujourd'hui, le sera sans doute demain.
La renonciation à l'escalade par les Russes et les Chinois en Syrie permettant temporairement d'échapper à l'embrasement de la région pourrait au contraire contribuer ultérieurement à un conflit mondial et généralisé lorsque l'Iran sera dans le viseur de la Maison Blanche, de Westminster, de l'Elysée et de la Knesset.
En attendant, puisqu'aucun média mainstream sous perfusion étatique ne se risquerait à aller contre la doxa, nous ne pouvons qu'avoir une pensée de solidarité et de compassion pour le peuple syrien, victime du grand échiquier des puissants, et dont les morts vont continuer de s'entasser par dizaine de milliers au nom de leur propre libération...
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Le
saviez-vous ? Il y a du sang dans mon portable et ma TV, c'est ce que
je viens de découvrir en regardant un ancien reportage de Canal Plus
datant de 2009 sur le pillage des matières premières de la RDC,
notamment le Coltan, par les multinationales occidentales.
Le Coltan est
un minerai entrant dans la composition de nombreux composants
électroniques que l'on retrouve dans les portables, les télévisions, les
ordinateurs, les armes : missiles,....
Selon Wikipedia : "Le coltan (colombite-tantalite) est un minerai de couleur noire ou brun-rouge contenant deux minéraux associés, la colombite (Fe, Mn) (Nb, Ta)2O6 et la tantalite (Fe, Mn) (Ta, Nb)2O6.
La colombite (ou columbite) et la tantalite sont les principaux minerais de niobium (d'abord appelé colombium) et de tantale, et contiennent des proportions variables de niobium et de tantale.La colombite a été découverte en Nouvelle-Angleterre (États-Unis).
Le coltan est au cœur de la guerre en République démocratique du Congo (RDC), l’un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale avec plus de 5 millions de morts3.
Un rapport d'experts présenté en 2001 au Conseil de sécurité de l’ONU
dénonce les grandes quantités de ce minerai illégalement extraites du
sol de la République démocratique du Congo et transportées en
contrebande, en accord avec des entrepreneurs occidentaux, par les
armées de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et de la RDC qui occupaient la Province orientale et la région du Kivu, à l'est du pays."
Toujours selon Wikipedia, en 2000, une pénurie mondiale et une hausse des prix du tantale auraient empêché la fabrication de la PlayStation 2 de Sony en quantité suffisante.
Ce conflit aurait fait des millions de morts dans le quasi silence
des communiquants au service de l'impérialisme et du néocolonialisme.
Voici
la liste des 85 multinationales (ci_dessous) mises en cause par l'ONU,
dans le pillage de la RDC et dans le financement indirect de la guerre
civile à l'Est, dans un rapport de 2003.
Suite à ce rapport, l'ONU n'a
pris aucune sanction et n'a pas fait appliquée l'embargo préconisé. Cela
n'a fait que renforcer les soupçons de complicité autour de la MONUSCO,
force armée onusienne en RDC.
Parmi ces entreprises, certaines sont
accusées de porter une aide logistique voir d'apporter directement de
l'armement aux rebelles ou aux forces loyalistes. Elles sont soit
protégées par l'ONU soit par l'Etat qui les héberge.
Citons quelques cas
parmi tant d'autres : Anvil Mining au Canada ou bien Afrimex en
Grande-Bretagne, ou bien de nombreuses autres multinationales belges en
Belgique. A noter qu'un grand nombre sont d'origine d'Afrique du sud en
lien étroit avec la Grande-Bretagne et les USA (voir plus bas).
Les citoyens ont
déposé la requête par le biais d’une association de parents de victimes
et de survivants soutenue par une coalition d’organisations non
gouvernementales canadiennes, internationales et congolaises.
« Ce
dossier est maintenant au Canada parce qu’Anvil est une compagnie
canadienne qui doit rendre des comptes pour le rôle qu’elle a pu jouer
dans des violations flagrantes des droits humains », a déclaré Matt
Eisenbrandt, coordonnateur juridique du Centre canadien pour la justice
internationale.
Liste des 85 multinationales mises en cause dans le rapport de l'ONU de 2003 pour leur soutien financier à la guerre en RDC : 1. AFRICAN TRADING CORPORATION Sarl, SOUTH AFRICA 2. AFRIMEX, United Kingdom 3. AHMAD DIAMOND CORPORATION, BELGIUM 4. A.H. PONG & Sons, SOUTH AFRICA 5. A. KNIGHT INTERNATIONAL Ltd, United Kingdom 6. A & M MINERALS and METALS Ltd, United Kingdom 7. ALEX STEWART Ltd (Assayers), United Kingdom 8. AMALGAMATED METAL CORPORATION Plc, United Kingdom 9. AMERICA MINERAL FIELDS (AMFI), USA 10. ANGLO AMERICAN Plc, United Kingdom 11. ANGLOVAAL MINING Ltd, SOUTH AFRICA 12. ARCTIC INVESTMENT, United Kingdom 13. ASA DIAM, BELGIUM 14. ASA INTERNATIONAL, BELGIUM 15. ASHANTI GOLDFIELDS, GHANA 16. AVIENT AIR, ZIMBABWE 17. BANRO CORPORATION, SOUTH AFRICA 18. BARCLAYS BANK, United Kingdom 19. BAYER A.G., GERMANY 20. B.B.L. Banking, BELGIUM 21. BELGOLAISE, BELGIUM 22. CABOT CORPORATION, USA 23. CARSON PRODUCTS, SOUTH AFRICA 24. CHEMIE PHARMACIE NETHERLANDS, HOLLAND 25. COGECOM, BELGIUM 26. C. STEINWEG NV, BELGIUM 27. DARA FOREST, THAILAND 28. DAS AIR, United Kingdom 29. DE BEERS, United Kingdom 30. DIAGEM BVBA, BELGIUM 31. EAGLE WINGS RESOURCES INTERNATIONAL, USA 32. ECHOGEM, BELGIUM 33. EGIMEX, BELGIUM 34. ENTREPRISE GENERALE MALTA FORREST, DRC 35. EUROMET, UK 36. FINCONCORD SA, SWITZERLAND 37. FINMINING, SAINT KITTS 38. FIRST QUANTUM MINERALS, CANADA 39. FLASHES OF COLOR, USA 40. FORTIS, BELGIUM 41. GEORGE FORREST INTERNATIONAL AFRIQUE, DRC 42. HARAMBEE MINING CORPORATION, CANADA 43. H.C. STARCK GmbH & Co KG, GERMANY 44. IBRYV AND ASSOCIATES LLC, SWITZERLAND 45. INTERNATIONAL PANORAMA RESOURCES Corp, Canada 46. ISCOR, South Africa 47. JEWEL IMPEX Bvba, Belgium 48. KABABANKOLA MINING COMPANY, Zimbabwe 49. KEMET ELECTRONICS CORPORATION, USA 50. KHA International AG, Germany 51. KINROSS GOLD CORPORATION, USA 52. K & N, Belgium 53. KOMAL GEMS NV, Belgium 54. LUNDIN GROUP, Bermuda 55. MALAYSIAN SMELTING CORPORATION, Malaysia 56. MASINGIRO GmbH, Germany 57. MELKIOR RESOURCES Inc, Canada 58. MERCANTILLE CC, South Africa 59. MINERAL AFRIKA Limited, United Kingdom 60. NAC KAZATOMPROM, Kazakhstan 61. NAMI GEMS, Belgium 62. NINGXIA NON-FERROUS METALS SMELTER, China 63. OM GROUP Inc, USA 64. OPERATION SOVEREIGN LEGITIMACY (OSLEG) Pvt Ltd, Zimbabwe 65. ORION MINING Inc., South Africa 66. PACIFIC ORES METALS AND CHEMICALS Ltd, Hong Kong 67. RAREMET Ltd, Saint Kitts 68. SARACEN, South Africa 69, SDV TRANSINTRA, France 70. SIERRA GEM DIAMONDS, Belgium 71. SLC GERMANY GmbH, Germany 72. SOGEM, Belgium 73. SPECIALITY METALS COMPANY SA, Belgium 74. STANDARD CHARTERED BANK, U.A.E. 75. SWANEPOEL, South Africa 76. TENKE MINING CORPORATION, Canada 77. THORNTREE INDUSTRIES (Pvt) Ltd, Zimbabwe 78. TRACK STAR TRADING 151 (Pty) Ltd, South Africa 79. TRADEMET SA, Belgium 80. TREMALT Ltd, Belgium 81. TRINITECH INTERNATIONAL Inc, USA 82. TRIPLE A DIAMONDS, Belgium 83. UMICORE, Belgium 84. VISHAY SPRAGUE, USA and Israel 85. ZINCOR, South Africa
Pour comprendre lagénèse du conflit en RDC, un bref résumé indispensable : 1.
L'armée française, après les avoir soutenus, exfiltre les génocidaires
rwandais en juillet 1994 en RDC sous le gouvernement du dictateur Mobutu
acquis à l'époque à l'autorité française et lâché par les USA.
Les
forces génocidaires rwandaises continuent à massacrer les populations au
Rwanda à partir de la RDC. 2. Le Rwanda prend ce prétexte pour
envahir le Congo avec le soutien des Etats-Unis et des britanniques. Il
est épaulé par l'Ouganda son grand allié et lui-même soutenu par les
USA.
Sur leur passage les forces rwandaises et ougandaises massacrent
les populations qui ont fui le Rwanda prises en otage par les anciennes
forces génocidaires rwandaises en RDC puis prennent la direction de la
capitale : Kinshasa.
Elles en profitent aussi pour s'installer dans les
régions riches en ressources minières de l'Est de la RDC où elles se
livrent aux pires exactions.
Les troupes rwandaises finissent par imposer à la tête
du pays : Laurent Désiré Kabila (alias le Mzee) en 1997. 3. En
1998 : le Mzee se retourne contre ses anciens alliés rwandais et
s'appuie sur une coalition hétéroclite soutenue par la France ( Angola,
Zimbabwe,...) contre une coalition rwandaise et ougandaise anglo-saxonne
(USA, Grande-Bretagne, Belgique :
Cette guerre terrible de libération de la RDC entre 1998 à 2003 aurait fait plus de 4 millions de morts. 4.
En 2001, le Mzee est assassiné dans des circonstances mal élucidées et
dont les commanditaires n'ont pas été retrouvées faute de réelle
intention judiciaire et politique.
Le Mzee est remplacé par son fils qui
a combattu avec les forces rwandaises. Il s'ensuit une poursuite du
pillage de l'Est de la RDC par rebelles interposés soutenus ou
prétendument combattus par les pays frontaliers (Rwanda, Ouganda,
Burundi). 5. Depuis 2005, la guerre soutenue par les grandes
puissances et leurs multinationales se poursuit à l'Est pour le contrôle
des richesses minières faramineuses (or, Coltan, Diamants, ...). Les
rebelles pullulent armés par le Rwanda, l'Ouganda qui profitent du chaos
dans la sous-région tandis que le régime en place à Kinshasa est accusé
de laisser faire en étant le vassal du Rwanda et de l'Ouganda.
Les
forces loyalistes sont accusées tout autant que les rebelles soutenus ou
combattus par le Rwanda ou l'Ouganda de recourir aux viols et aux
massacres contre les populations locales.
31/08/2013 joseph KABILA - President sortant de la RDC.
Dans un rapport publié mercredi 28 août 2013, sur les 84 cas documentés par Human Rights Watch depuis mai 2012 concernaient 68 personnes arrêtées arbitrairement et 16 autres qui auraient été menacées ou battues par des agents de l’Etat.
Les victimes sont des journalistes, des défenseurs des droits humains, des militants de partis politiques et des dirigeants politiques qui semblent avoir été pris pour cible parce qu’ils participaient à des manifestations ou exprimaient publiquement des points de vue marquant une opposition face aux autorités locales, provinciales ou nationales.
Parmi les cas soulevés par Human Rights Watch, figure la détention arbitraire d’Eugène Diomi Ndongala, président national de la Démocratie chrétienne (DC), un parti de l’opposition en République démocratique du Congo (RDC), et porte-parole de la Majorité présidentielle populaire (MPP).
Les autorités de la République démocratique du Congo devraient immédiatement abandonner les poursuites contre un député apparemment motivées par des raisons politiques.
À l’issue d’un procès qui n’a pas répondu aux normes internationales de procès équitable, Muhindo Nzangi a été condamné à trois ans d’emprisonnement pour des propos qu’il a tenus lors d’une émission de radio.
Son inculpation est le reflet d’une répression gouvernementale plus large de la liberté d’expression dans le pays.
Le 13 août 2013, deux jours après avoir participé à une émission de radio dans la ville de Goma, dans l’est du pays, Nzangi a été jugé, déclaré coupable et condamné pour avoir porté atteinte à la sûreté intérieure de l’État.
Le 20 août, la police a violemment interrompu un sit-in pacifique rassemblant des dizaines de partisans de Nzangi devant l’immeuble abritant le bureau du gouverneur du Nord-Kivu à Goma. La police a frappé plusieurs manifestants et en a arrêté cinq, qui ont été menacés de poursuites pour rébellion, mais tous étaient à nouveau libres le lendemain.
Nzangi est membre du Mouvement social pour le renouveau (MSR), l’un des principaux partis politiques de la coalition de la Majorité présidentielle (MP) au pouvoir.
« Un député de l’Assemblée nationale a été arrêté, sommairement jugé et envoyé en prison simplement pour avoir exprimé son point de vue », a expliqué Ida Sawyer, chercheuse senior auprès de la division Afrique à Human Rights Watch.
« Ce n’est malheureusement qu’une nouvelle tentative des représentants du gouvernement d’utiliser les tribunaux pour réduire au silence les voix discordantes. »
Les autorités congolaises devraient abandonner leurs poursuites sujettes à caution contre Nzangi et mettre fin à la répression contre ses partisans, a déclaré Human Rights Watch.
Depuis mai 2012, Human Rights Watch a documenté 84 cas dans lesquels des personnalités politiques, des militants de partis politiques, des journalistes et des défenseurs des droits humains ont été arrêtés ou menacés par les autorités en raison de leurs opinions politiques ou de points de vue publiés.
Nzangi, député élu de Goma, a participé à un débat de deux heures et demie sur Radio Kivu 1, le 11 août. Il a discuté avec les autres intervenants de la crise concernant le M23, un groupe rebelle soutenu par le Rwanda et actif dans la province du Nord-Kivu, ainsi que du rôle de la société civile.
Nzangi a expliqué que le peuple congolais devait appeler le gouvernement à mettre fin aux discussions avec les rebelles du M23 à Kampala, en Ouganda, et poursuivre les opérations militaires contre eux.
Il a encouragé la population à faire pression sur le président congolais Joseph Kabila, ainsi que sur la mission de maintien de la paix des Nations Unies en RD Congo, la MONUSCO, en menant des « actions pacifiques » comme des marches et des sit-in.
Il a reconnu le risque de voir les manifestations dégénérer et a précisé que certains manifestants en colère pourraient être tentés de jeter des pierres sur les véhicules de la MONUSCO, mais il a appelé à prendre en amont des mesures pour prévenir et contrôler un tel risque.
Nzangi a raconté à Human Rights Watch que peu de temps après le débat à la radio, il a reçu un appel d’une personne qui l’a mis en garde : « Le président est très fâché contre toi. Fuis si tu peux. »
Quelques heures plus tard, Nzangi a été arrêté. Il a été transféré par avion à la capitale, Kinshasa, et mis en examen pour atteinte à la sureté intérieure de l’État, violation de secrets de la défense et offense au chef de l’État.
Étant donné qu’il a été prétendument pris « en flagrant délit », Nzangi n’a pas été protégé par son immunité parlementaire. Son procès devant la Cour suprême a commencé immédiatement, le privant de son droit à disposer du temps nécessaire pour préparer sa défense.
Le lendemain de la condamnation de Nzangi, son parti politique a suspendu sa participation au sein de la coalition au pouvoir et a publiquement dénoncé une « parodie de justice ».
Suite à une réunion entre les membres du MSR et Kabila le 16 août, le parti a annoncé qu’il reprendrait sa participation dans la coalition.
Le droit international prévoit que toute personne jugée coupable d’un crime a le droit de faire appel de la décision auprès d’une juridiction supérieure. Nzangi a été jugé par la Cour suprême, cependant la loi congolaise autorise la révision des décisions de la Cour suprême uniquement si de nouvelles preuves sont apportées et si le ministre de la Justice et Droits humains demande à la Cour suprême de réexaminer l’affaire.
Suite à une promesse faite lors de son discours sur l’état de la nation le 15 décembre 2012, Joseph Kabila a émis en juin une ordonnance définissant les grandes lignes de l’organisation de concertations nationales qui réuniraient toutes les couches sociopolitiques du pays afin de « réfléchir, d’échanger et de débattre, en toute liberté et sans contrainte, de tous les voies et moyens susceptibles de consolider la cohésion nationale ».
Ces concertations doivent commencer le 4 septembre.
« Si le président Kabila est sérieux quant à la mise en place d’un dialogue ouvert, une première étape devrait être de permettre aux politiciens, aux journalistes, aux activistes et à toute autre personne de dire ce qu’ils pensent sans risquer d’être jetés en prison », a indiqué Ida Sawyer.
« Toute personne emprisonnée pour ses points de vue politiques exprimés de manière pacifique devrait immédiatement être relâchée et les charges retenues contre elle devraient être abandonnées. » Tentatives du gouvernement pour réduire au silence les voix discordantes ou régler des comptes
Les 84 cas documentés par Human Rights Watch depuis mai 2012 concernaient 68 personnes arrêtées arbitrairement et 16 autres qui auraient été menacées ou battues par des agents de l’État.
Les victimes étaient des journalistes, des défenseurs des droits humains, des militants de partis politiques et des dirigeants politiques qui semblent avoir été pris pour cible parce qu’ils participaient à des manifestations ou exprimaient publiquement des points de vue marquant une opposition face aux autorités locales, provinciales ou nationales.
À peine plus de la moitié des personnes arrêtées ont été libérées dans les 48 heures, souvent après le paiement d’une amende ou l’intervention d’une organisation de défense des droits humains. D’autres personnes ont été détenues pendant plusieurs semaines ou mois.
Dans de nombreux cas, les forces de sécurité étatiques ont frappé les personnes arrêtées lors de leur arrestation ou pendant leur détention et ont pris leurs téléphones portables, leur argent et d’autres effets personnels.
Dans la majorité des cas documentés par Human Rights Watch, les personnes arrêtées n’ont jamais été présentées devant un juge ou formellement inculpées.
Dans 16 cas, les personnes arrêtées ont été jugées et condamnées lors de procès qui ne semblaient pas répondre aux normes internationales de procès équitables.
Parmi les cas examinés par Human Rights Watch, 22 impliquaient des journalistes qui ont été menacés, battus ou détenus parce qu’ils réalisaient des reportages sur l’opposition politique ou sur d’autres événements que les autorités gouvernementales ou les agents de l’État ne voulaient pas rendre publics.
Une journaliste a raconté à Human Rights Watch qu’en novembre 2012, elle a été giflée et frappée à coups de bâtons, de poings et de pieds par les policiers alors qu’elle couvrait une manifestation à Kinshasa contre la chute de Goma aux mains des rebelles du M23.
La police l’a accusée d’écrire dans son carnet que les policiers menaçaient les manifestants. Le 10 mars, la police et les soldats de la Garde républicaine ont battu ou menacé quatre journalistes parce qu’ils couvraient le retour à Kinshasa du leader de l’opposition Etienne Tshisekedi revenant d’Afrique du Sud.
Les forces de sécurité ont aussi battu et arrêté des militants de partis politiques lors de manifestations pacifiques.
Lors du sommet des pays francophones à Kinshasa en octobre 2012, 14 partisans de l’opposition ont été arrêtés près de la maison de Tshisekedi alors qu’ils se préparaient à accompagner son convoi à une réunion qui devait avoir lieu avec le président français, François Hollande.
La plupart d’entre eux ont été gravement battus et détenus pendant plusieurs jours, sans avoir été jugés. Détention d’Eugène Diomi Ndongala
Eugène Diomi Ndongala, ancien parlementaire et ancien ministre, est détenu depuis avril dernier dans une autre affaire apparemment motivée par des raisons politiques visant à museler les voix discordantes. Il est en attente de son jugement.
Diomi est le président du parti politique d’opposition Démocratie chrétienne et l’un des membres fondateurs de la Majorité présidentielle populaire – une alliance politique pro-Tshisekedi.
Diomi a été élu au parlement à Kinshasa en 2011, mais il a boycotté les débats et les votes parlementaires pour protester contre l’élection présidentielle qui a été largement critiquée comme étant frauduleuse et manquant de crédibilité.
Suite à une demande du Procureur général de la République, l’Assemblée nationale a voté la levée de l’immunité parlementaire de Diomi le 8 janvier 2013.
Le 18 janvier, un mandat d’arrêt a été émis contre Diomi, accusé d’avoir eu des relations sexuelles répétées avec deux mineures en juin 2012.
L’avocat de Diomi a raconté à Human Rights Watch que pendant les deux mois et demi qui ont suivi, les autorités ont fait pression sur Diomi pour qu’il accepte un arrangement selon lequel les charges retenues contre lui seraient abandonnées si Diomi acceptait de siéger au parlement.
Lorsque Diomi a refusé, il a été arrêté le 8 avril.
Trois jours plus tard, des représentants du gouvernement ont tenu une conférence de presse, accusant Diomi de complot pour assassiner le président et le premier ministre.
Ils ont montré une machette, des bouteilles vides et de l’essence, et indiqué que Diomi et 13 autres complices prévoyaient de les utiliser pour faire des cocktails Molotov. Diomi n’a officiellement jamais été inculpé pour ces infractions.
La loi congolaise stipule que les auteurs présumés de violences sexuelles doivent être jugés dans un délai de trois mois à partir de la saisine de l’autorité judiciaire.
Plus de quatre mois se sont déjà écoulés depuis l’arrestation de Diomi. En raison de son absence prolongée, son mandat de député a été invalidé le 15 juin.
Un an plus tôt, en juin 2012, Diomi avait disparu pendant quatre mois. Il était réapparu en octobre et a raconté plus tard à Human Rights Watch qu’il avait été incarcéré dans des centres de détention secrets de l’Agence Nationale de Renseignement de la RD Congo, et subi interrogatoires et menaces à propos de ses activités politiques – des faits que l’agence nie.
Diomi est incarcéré à la prison centrale de Kinshasa malgré trois ordonnances de la Cour suprême de la RD Congo l’assignant à résidence surveillée dans l’attente de son jugement.
Le Procureur général de la République a indiqué à Human Rights Watch le 21 août que Diomi n’est plus parlementaire et que, par conséquent, il n’a pas le droit d’être placé en résidence surveillée au lieu d’être détenu en prison.
Le Procureur général de la République a aussi expliqué qu’il est habilité à décider comment exécuter les ordonnances de la Cour suprême. Il a précisé que la prison centrale de Kinshasa « était la seule résidence qu[’il] avait de disponible » et qu’il ne pouvait pas autoriser Diomi à aller ailleurs, d’où il pourrait s’échapper.
Des responsables de la Cour suprême ont indiqué à Human Rights Watch qu’il n’y a aucun fondement juridique au refus du Procureur général de la République d’exécuter les ordonnances de la Cour.
Ils ont expliqué que Diomi devrait être en résidence surveillée parce qu’il était parlementaire au moment où le crime présumé a été commis et que le fait que son mandat de député ait été invalidé n’entrait pas en ligne de compte en l’occurrence.
Diomi souffre de problèmes de santé qui se poursuivent pendant sa détention.
Son avocat a expliqué à Human Rights Watch que Diomi avait partiellement perdu l’usage d’un bras en raison de troubles nerveux, et que le centre hospitalier de la prison n’était pas en mesure de lui administrer les soins appropriés.
Le directeur de la prison a expliqué à Human Rights Watch qu’il n’a pas autorisé Diomi à se faire traiter ailleurs par crainte de voir Diomi mettre à profit son temps dans un hôpital extérieur à la prison pour reprendre des activités politiques.
Lors d’une audience de la Cour suprême, tenue le 26 août, le procès de Diomi a été reporté pour la troisième fois, jusqu’au 16 septembre.
L’avocat de Diomi a indiqué à Human Rights Watch qu’aucun moyen de transport n’avait été prévu pour que Diomi puisse se rendre de la prison au tribunal pour l’audience et qu’il avait donc dû prendre lui-même les dispositions nécessaires.
Lorsque Diomi est arrivé au tribunal, le procès avait déjà été reporté en son absence.
Le Procureur général de la République doit immédiatement exécuter les ordonnances de la Cour suprême pour autoriser Diomi à être placé en résidence surveillée, veiller à ce qu’il reçoive les soins médicaux appropriés pendant sa détention et à ce qu’il soit jugé rapidement ou que les poursuites soient abandonnées. Emprisonnement de 12 membres d’une association de Bandundu
Dans la province occidentale de Bandundu en RD Congo, 12 membres de l’Association pour la défense des intérêts de la ville de Bandundu (ADIVB) ont été arrêtés et condamnés pour avoir tenté d’organiser une manifestation, en violation de leur droit de rassemblement pacifique.
Conformément à la loi congolaise, ils avaient informé le maire par intérim de Bandundu le 22 mars qu’ils étaient en train d’organiser une manifestation prévue le 27 mars pour protester contre la mauvaise gestion présumée du gouverneur de Bandundu.
Trois membres ont été arrêtés le 25 mars avant que la marche n’ait lieu. Neuf autres, qui leur sont venus en aide, ont aussi été arrêtés et détenus, accusés de tenter d’aider leurs collègues à s’échapper.
Le 12 avril, les 12 personnes ont écopé chacune de 20 ans de prison pour « tribalisme », tentative d’évasion et association de malfaiteurs.
Human Rights Watch a interrogé les 12 personnes emprisonnées à Bandundu en juin. Toutes, y compris un homme âgé de 70 ans, ont indiqué qu’elles avaient été battues par les policiers.
L’une d’elles avait perdu une dent sous les coups et une autre a nécessité sept points de suture sur la tête après qu’un policier l’a frappée avec un bâton.
Un membre du groupe a raconté à Human Rights Watch qu’ils étaient convaincus que leur inculpation venait du fait qu’ils avaient critiqué le gouverneur. Il a expliqué que le groupe avait mené des audits dans les bureaux gouvernementaux de la province à la demande du gouverneur.
« Mais lorsque nous nous sommes penchés sur sa propre gestion et lui avons demandé des explications, le gouverneur a décidé de nous sanctionner. »
Le 3 mai, 227 organisations non gouvernementales congolaises ont publié un communiqué de presse condamnant la décision, en indiquant qu’elle « [était] intervenue à la suite d’un procès expéditif et émaillé d’accusations de corruption, de trafic d’influence et d’instrumentalisation de la justice dans le but d’obtenir, à tout prix, la condamnation ».
La Cour d’appel de Bandundu a réduit les peines à des durées de 5 à 12 mois. La Cour d’appel a ensuite suspendu le juge du tribunal de grande instance de Bandundu qui avait rendu le verdict pour ne pas avoir motivé son jugement.
Le 24 août, trois membres de l’ADIVB ont été libérés après avoir purgé leur peine de cinq mois de prison.
Lors d’une audience de la Cour suprême le 26 août, le procureur s’est dit favorable à la demande de libération provisoire des neuf autres membres de l’ADIVB. Ces derniers attendent désormais la décision des juges de la Cour suprême.
Des groupes parlementaires et partis politiques de l’opposition représentés à l’Assemblée nationale ont annoncé samedi 31 août 2013 à Kinshasa e qu’ils ne vont « pas participer aux concertations nationales » devant s’ouvrir mercredi 4 septembre.
« Sur base de tous ces éléments, les Groupes parlementaires et partis politiques de l’Opposition représentés à l’Assemblée nationale levons l’option de ne pas participer aux concertations nationales telles que convoquées et organisées à ce jour.
Enfin, nous lançons un appel vibrant à la Communauté Internationale pour un effort de recadrage du dialogue et pour le strict respect de la résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies », déclarent les groupes parlementaires UDPS et Alliés présidé par le député national Samy Badibanga, MLC et Alliés, UNC et Alliés ainsi que les partis MPCR du député national Jean-Claude Vuemba, MLP de Franck Diongo, SET/RCN, notamment.
« Tous ces éléments », ce sont « les responsabilités commandées par la délicatesse de la situation politique actuelle », « la question n’est plus de savoir s’il y a crise ou pas », « interroger l’Etat congolais sur son entendement des résolutions du Conseil de sécurité et sur sa capacité à les respecter », « l’interprétation sélective qui frappe la résolution 2098 à travers l’Ordonnance du 26 Juin 2013 ». DECLARATION DES GROUPES PARLEMENTAIRES ET PARTIS POLITIQUES DE L’OPPOSITION REPRESENTES A L’ASSEMBLEE NATIONALE
Les responsabilités commandées par la délicatesse de la situation politique actuelle imposent aux différents acteurs de la vie politique nationale, la prise en compte des intérêts supérieurs de la Nation dans la définition des voies de sortie de crise.
La question n’est plus de savoir s’il y a crise ou pas. La question est plutôt celle de savoir si la classe politique dans sa frange qui exerce le pouvoir d’Etat applique les solutions idoines et ce, conformément aux engagements internationaux auxquels l’Etat Congolais a souscrit au terme de l’accord-cadre signé à Addis-Abeba le 24 Février 2013.
Une autre couture de la question serait d’interroger l’Etat Congolais sur son entendement des résolutions du conseil de sécurité et sur sa capacité à les respecter.
Cette inquiétude vaut son pesant d’or car l’interprétation sélective qui frappe la résolution 2098 à travers l’Ordonnance du 26 Juin 2013 expose la Nation tout entière au risque de passer à côté des objectifs de réconciliation nationale et de paix.
Fort de ce qui précède, l’Opposition politique tient à rappeler à l’opinion tant nationale qu’internationale les éléments de décision ci-après :
1. Que l’Opposition politique s’était exprimée en posant ses conditions dans ses déclarations du 01 Juillet et du 10 Juillet 2013 appuyées par celle du 14 Août de la même année.
2. Il convient de signaler que par ces trois déclarations, elle persiste et soutient que l’Ordonnance du 26 Juin 2013 et les concertations actuelles s’écartent de l’Accord-Cadre ainsi que de la résolution 2098 du Conseil de Sécurité. D’où la nécessité d’une ordonnance modifiant et complétant celle du 26 Juin 2013.
3. Ce texte méconnaît le rôle réservé et reconnu au Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, suivant l’esprit et la lettre de la résolution 2098 du Conseil de Sécurité.
Force est de rappeler que les prescrits de l’article 5 de la résolution 2098 demande au Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la République Démocratique du Congo, en collaboration avec l’Envoyée spéciale pour la région des Grands Lacs, de soutenir, de coordonner et d’évaluer l’application en République Démocratique du Congo, des engagements nationaux pris en son annexe ;
En substance, l’annexe B porte sur les engagements pris par le Gouvernement de la République Démocratique du Congo au titre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération, dont il ressort la promotion du dialogue pour la réconciliation nationale, la tolérance et la démocratisation.
4. L’Opposition politique déplore le galvaudage des conditions posées dans ses déclarations antérieures par des manœuvres de substitution qui visent à perpétuer l’imposture.
Concernant la réconciliation nationale, il faut rappeler que s’il y a fracture politique dans ce pays, c’est suite aux élections présidentielles et législatives chaotiques de 2011, dont l’un des acteurs majeurs est le Président Etienne Tshisekedi.
Nous rappelons que la cohésion nationale n’est pas possible sans décrispation politique ni inclusivité.
D’autre part, en ce qui concerne la crise sécuritaire qui sévit à l’Est du Congo, ces Concertations nationales sont clairement engagées dans une voie qui ne pourra nullement apporter la paix dans cette partie du pays.
En effet, au-delà des interférences extérieures, il faut rappeler que la question sécuritaire qui se pose dans notre pays touche tous les Groupes armés qui foisonnent sur le territoire national au point de poser finalement le problème de la réforme de l’armée, de l’organisation et du fonctionnement des services de sécurité tant civile que militaires, thème qui ne figure pas du reste dans les thématiques retenues ; or, il s’avère que tous les Groupes armés ne sont pas invités.
Par ailleurs, les signataires de la présente rejettent tout prétexte d’utiliser les concertations nationales pour modifier la Constitution de la République et dénoncent la volonté de mettre en place un Gouvernement d’union nationale ou de transition contraire à l’esprit et à la lettre de la Constitution en vigueur.
Sur base de tous ces éléments, les Groupes parlementaires et partis politiques de l’Opposition représentés à l’Assemblée Nationale levons l’option de ne pas participer aux concertations nationales telles que convoquées et organisées à ce jour.
Enfin, nous lançons un appel vibrant à la Communauté Internationale pour un effort de recadrage du dialogue et pour le strict respect de la résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.