"Joseph Kabila" et ses "modèles de référence" l’Ougandais Yoweri Museveni et le Rwandais Paul Kagamé. Photo Reuters
«Joseph Kabila respectera strictement ce qui est écrit dans la Constitution. Il n’y a pas plus de deux mandats (Ndlr : présidentiels) consécutifs. Il n’y aura pas plus de deux mandats consécutifs. Je vais vous répéter ce que le président (Kabila) nous a dit : En 2016, il y aura dans ce pays un passage de flambeau civilisé entre un président qui sort et un président qui entre».
C’est la déclaration faite dimanche 9 mars 2014 sur TV5Monde – autrement dit, en mondovision – par le porte-parole du gouvernement congolais et ministre des Médias Lambert Mende Omalanga.
C’est trop beau pour être vrai! Il faut être un parfait naïf pour croire en une reconversion pour le moins tardive de «Joseph Kabila» à la légalité républicaine autant qu’à l’alternance.
Depuis son accession à la tête de l’Etat, un certain 26 janvier 2001, le successeur inattendu de LD Kabila n’a cessé de se comporter en voyou - le mot n’est pas trop fort - en affichant le plus grand mépris vis-à-vis non seulement de la charte fondamentale qui régit l’Etat mais aussi des institutions (gouvernement, parlement, les cours et tribunaux).
"Joseph" est un malade du pouvoir. Depuis treize ans, il s’accroche au pouvoir. Est-ce pour servir l’e bien commun? Assurément pas!
L’ambition ici se résume à la conservation du pouvoir pour le pouvoir et l’argent au profit de quelques intérêts catégoriels. Sans oublier les honneurs qui s’y rattachent.
Deux exemples mémorables.
En janvier 2011, l’actuel chef de l’Etat a fait réviser la Constitution - soit dix mois avant la tenue de l’élection présidentielle - en imposant un seul tour à l’élection présidentielle au lieu de deux.
L’amendement est passé comme une lettre à la poste dans les deux Chambres du Parlement composées d’une majorité des «usufruitiers» du système Kabila.
A-t-on déjà vu un arbitre changer les règles du jeu au cours d’une compétition?
Dans son allocution du 23 octobre 2013, «Joseph» a voulu récidiver en invitant les deux Chambres du Parlement et le gouvernement «à mener une réflexion prospective» en vue d’organiser les élections provinciales «au suffrage universel indirect», sous le prétexte de «minimiser le coût des opérations électorales».
L’article 197 en vigueur parle de "suffrage direct". Et dire que cet homme a pris l’engagement solennel, en sa qualité de président de la République, «d’observer et de défendre la Constitution et les lois de la République». Devrait-on parler de parjure?
Issu de l’armée patriotique rwandaise et de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre), un mouvement « rebelle » monté de toutes pièces en octobre 1996 par les chefs d’Etat actuels de l’Ouganda et du Rwanda, «Joseph Kabila» a pour modèles de référence Yoweri Kaguta Museveni et Paul Kagame, deux hommes au pouvoir depuis respectivement 1986 et 2000.
Le premier préparerait son fils, Muhoozi, un général de l’armée ougandaise, à lui succéder. L’idée est chahutée par l’opinion ougandaise.
Le second dont le dernier mandat prend fin en 2017, serait tenté de «consulter» le peuple rwandais. Un peuple muselé.
Obnubilé par quelques flagorneurs de son camp, «Joseph Kabila», feint d’ignorer qu’il est exécré par la grande majorité de la population congolaise.
Une population déçue par des promesses non-tenues (artisan de la paix, les cinq chantiers, pays émergent etc…) de la part d’un «Chef» inefficace.
Un chef dont les préoccupations sont aux antipodes des attentes de ses "concitoyens" et dont l’unique "réalisation" se limite à l’embourgeoisement scandaleux des membres de la nomenklatura et leurs proches.
Gouverner la Cité constitue à la fois un art et une vocation. On ne s’improvise pas homme d’Etat. Un homme d’Etat est avant tout un serviteur. "Joseph Kabila" est tout le contraire d’un homme d’Etat.
Malades du pouvoir, «Joseph Kabila» et les autres despotes de son acabit devraient se souvenir de ce dicton : «L’ambition dont on n’a pas la compétence est un crime». Il ne faut pas pousser un peuple à bout...
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Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant
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