08/01/2015
La décision de Joseph Kabila d'organiser le recensement de la population congolaise vient soulever un vent de fronde général chez tous les congolais qui ne veulent plus le voir président de la République au-delà du 19 décembre 2016.
Il est évident que nous devons réfléchir davantage hic et nunc sur la faisabilité de l'opération de recensement dans les conditions actuelles du pays.
Aujourd'hui, nul n'ignore que les recensements sont devenus des instruments d'aide à la prévision économique.
Outre le comptage d'habitants, ils fournissent d'autres caractéristiques pour élaborer et évaluer objectivement les politiques et les statistiques de développement telles l'âge, la profession, les conditions de logement et d'emploi, la scolarisation.
D'autres données importantes y sont collectées comme la religion, la langue. En fait, c'est le portrait de la population dans ses caractéristiques démographiques et de ses conditions de vie qui est recherché dans l'exploitation détaillée de statistiques collectées.
Vu la complexité de ce travail, il faut mobiliser des fonds importants et des infrastructures de communication. Il s'avère que le coût élevé des recensements dans de nombreux pays en développement hypothèque sérieusement leur avenir.
Il est clair que le recensement n'est pas possible à l'heure actuelle en Rdc. En dehors du dernier recensement effectué aux années 1980, la Rdc manque d'argent pour financer une double opération en 2015, à savoir les élections municipales, provinciales et le recensement général de la population.
D'ailleurs les autorités congolaises qui avaient prévu d'allouer 169 millions de dollars au processus électoral n'ont remis que 30 millions à la CENI.
Où vont elles trouver des fonds pour organiser le recensement ?
Et on ne sait pas combien de temps prendra une telle opération .
À ce déficit budgétaire, s'ajoutent les difficultés de communication, la Rdc est un vaste Pays. Pour atteindre certaines zones enclavées, il faut disposer des hor-bords, des motos ou des vélos. Ce qui soulève à posteriori la problématique du recensement.
Au-delà de ces difficultés pour organiser le recensement , le climat politique est aujourd'hui pollué et ne prête pas au recensement de la population congolaise.
L'insécurité récurrente, les arrestations et menaces à l'égard de ceux qui se lèvent contre une révision constitutionnelle ou contre la prolongation de mandat du président actuel augmentent au-delà du climat morose une défiance gravissime à l'endroit du président congolais.
Quand Mr Joseph Kabila ordonne l'arrestation de Vano Kiboko et le maintien en prison de Diomi Ndongala, du journaliste Mike Mukebayi, sans oublier la saisie des comptes de l'hôpital Panzi ou la suspension du Maire de la ville de Lubumbashi, inéluctablement cela fait congeler la cohésion nationale.
À ce stade Joseph Kabila assume à fortiori le rôle de pyromane. Il est évident que certaines populations et couches sociales toujours traumatisées vont manifester leur défiance vis-à-vis de Joseph Kabila n'acceptant pas l'introduction d'un agent recenseur dans leur intimité familiale.
Cependant, la Rdc est considérée comme un État fragile à tel point que l'autorité n'est pas encore rétablie dans certaines zones de l'est du pays.
Malgré cet état des lieux décrypté, certains membres hilares de la majorité présidentielle veulent se faire des avocats du diable affirmant que le recensement permettrait de corriger des erreurs des élections de 2011 en vue d'améliorer la transparence et la crédibilité des scrutins.
Avec quel budget, dans quel climat politique de " tout pourri " et avec quel président bashing on peut effectuer le recensement ? Il faut être connard de première catégorie pour y croire.
Les préoccupations aujourd'hui des congolais sont loin d'un recensement.
S'entêter serait faire le choix d'une opération suicidaire. Les congolais ne vont pas reconnaître et valider de facto l'office national d'identification de la population (ONIP) chargé d'effectuer le recensement.
Joseph Kabila ne doit pas opter pour la politique de l'autruche, sinon il connaîtra le même sort réservé à tous les dictateurs chassés du pouvoir. Il doit dégager en 2016 sachant bien que son mandat s'achève le 19 décembre 2016.
Le problème, les congolais ne veulent pas de lui. C'est un monsieur qui n'a jamais été à la hauteur de ses responsabilités , un chef de l'État sans envergure, passant son temps entouré des flatteurs, des mafieux.
La Rdc ne doit pas continuer comme une République des affairistes , des margoulins cherchant par tous les moyens des privilèges immédiats. Mr le président, vous devez comprendre que votre fin de règne est déjà scellée.
Et le message de la Secrétaire d'Etat -adjointe chargée des Affaires africaines pour les États-Unis d'Amerique, Linda Thomas-Greenfield doit vous faire réfléchir : " dans un système démocratique, un dirigeant fort respecte la constitution, cède sa place à l'expiration de son mandat et soutient l'organisation d'élections libres et justes" .
Quant à l'opposition politique, elle ne doit pas jouer aux apprentis sorciers. C'est triste de constater le spectacle exécrable auquel nous livrent certains opposants se déclarant kabilistes.
Ces opportunistes de première heure autour de Mzee Laurent Désiré Kabila, des vrais radins s'autorisent d'exclure aujourd'hui notre grand patriote le gouverneur du Katanga. C'est une initiative suicidaires pour ces vrais baltringues kabilistes. Le gouverneur du Katanga a le charisme d'un grand leader politique.
À la société civile congolaise, à tous nos partenaires extérieurs et aux combattants congolais, nous devons nous tenir debout pour mettre un terme à toute tentative d'usurpation du pouvoir au-delà du 19 décembre 2016,la République est en danger .
Quel que soit le prix à payer, Joseph Kabila doit partir à la fin de son dernier mandat.
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[Professeur Florent Kaniki]
© KongoTimes
La décision de Joseph Kabila d'organiser le recensement de la population congolaise vient soulever un vent de fronde général chez tous les congolais qui ne veulent plus le voir président de la République au-delà du 19 décembre 2016.
Il est évident que nous devons réfléchir davantage hic et nunc sur la faisabilité de l'opération de recensement dans les conditions actuelles du pays.
Aujourd'hui, nul n'ignore que les recensements sont devenus des instruments d'aide à la prévision économique.
Outre le comptage d'habitants, ils fournissent d'autres caractéristiques pour élaborer et évaluer objectivement les politiques et les statistiques de développement telles l'âge, la profession, les conditions de logement et d'emploi, la scolarisation.
D'autres données importantes y sont collectées comme la religion, la langue. En fait, c'est le portrait de la population dans ses caractéristiques démographiques et de ses conditions de vie qui est recherché dans l'exploitation détaillée de statistiques collectées.
Vu la complexité de ce travail, il faut mobiliser des fonds importants et des infrastructures de communication. Il s'avère que le coût élevé des recensements dans de nombreux pays en développement hypothèque sérieusement leur avenir.
Il est clair que le recensement n'est pas possible à l'heure actuelle en Rdc. En dehors du dernier recensement effectué aux années 1980, la Rdc manque d'argent pour financer une double opération en 2015, à savoir les élections municipales, provinciales et le recensement général de la population.
D'ailleurs les autorités congolaises qui avaient prévu d'allouer 169 millions de dollars au processus électoral n'ont remis que 30 millions à la CENI.
Où vont elles trouver des fonds pour organiser le recensement ?
Et on ne sait pas combien de temps prendra une telle opération .
À ce déficit budgétaire, s'ajoutent les difficultés de communication, la Rdc est un vaste Pays. Pour atteindre certaines zones enclavées, il faut disposer des hor-bords, des motos ou des vélos. Ce qui soulève à posteriori la problématique du recensement.
Au-delà de ces difficultés pour organiser le recensement , le climat politique est aujourd'hui pollué et ne prête pas au recensement de la population congolaise.
L'insécurité récurrente, les arrestations et menaces à l'égard de ceux qui se lèvent contre une révision constitutionnelle ou contre la prolongation de mandat du président actuel augmentent au-delà du climat morose une défiance gravissime à l'endroit du président congolais.
Quand Mr Joseph Kabila ordonne l'arrestation de Vano Kiboko et le maintien en prison de Diomi Ndongala, du journaliste Mike Mukebayi, sans oublier la saisie des comptes de l'hôpital Panzi ou la suspension du Maire de la ville de Lubumbashi, inéluctablement cela fait congeler la cohésion nationale.
À ce stade Joseph Kabila assume à fortiori le rôle de pyromane. Il est évident que certaines populations et couches sociales toujours traumatisées vont manifester leur défiance vis-à-vis de Joseph Kabila n'acceptant pas l'introduction d'un agent recenseur dans leur intimité familiale.
Cependant, la Rdc est considérée comme un État fragile à tel point que l'autorité n'est pas encore rétablie dans certaines zones de l'est du pays.
Malgré cet état des lieux décrypté, certains membres hilares de la majorité présidentielle veulent se faire des avocats du diable affirmant que le recensement permettrait de corriger des erreurs des élections de 2011 en vue d'améliorer la transparence et la crédibilité des scrutins.
Avec quel budget, dans quel climat politique de " tout pourri " et avec quel président bashing on peut effectuer le recensement ? Il faut être connard de première catégorie pour y croire.
Les préoccupations aujourd'hui des congolais sont loin d'un recensement.
S'entêter serait faire le choix d'une opération suicidaire. Les congolais ne vont pas reconnaître et valider de facto l'office national d'identification de la population (ONIP) chargé d'effectuer le recensement.
Joseph Kabila ne doit pas opter pour la politique de l'autruche, sinon il connaîtra le même sort réservé à tous les dictateurs chassés du pouvoir. Il doit dégager en 2016 sachant bien que son mandat s'achève le 19 décembre 2016.
Le problème, les congolais ne veulent pas de lui. C'est un monsieur qui n'a jamais été à la hauteur de ses responsabilités , un chef de l'État sans envergure, passant son temps entouré des flatteurs, des mafieux.
La Rdc ne doit pas continuer comme une République des affairistes , des margoulins cherchant par tous les moyens des privilèges immédiats. Mr le président, vous devez comprendre que votre fin de règne est déjà scellée.
Et le message de la Secrétaire d'Etat -adjointe chargée des Affaires africaines pour les États-Unis d'Amerique, Linda Thomas-Greenfield doit vous faire réfléchir : " dans un système démocratique, un dirigeant fort respecte la constitution, cède sa place à l'expiration de son mandat et soutient l'organisation d'élections libres et justes" .
Quant à l'opposition politique, elle ne doit pas jouer aux apprentis sorciers. C'est triste de constater le spectacle exécrable auquel nous livrent certains opposants se déclarant kabilistes.
Ces opportunistes de première heure autour de Mzee Laurent Désiré Kabila, des vrais radins s'autorisent d'exclure aujourd'hui notre grand patriote le gouverneur du Katanga. C'est une initiative suicidaires pour ces vrais baltringues kabilistes. Le gouverneur du Katanga a le charisme d'un grand leader politique.
À la société civile congolaise, à tous nos partenaires extérieurs et aux combattants congolais, nous devons nous tenir debout pour mettre un terme à toute tentative d'usurpation du pouvoir au-delà du 19 décembre 2016,la République est en danger .
Quel que soit le prix à payer, Joseph Kabila doit partir à la fin de son dernier mandat.
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[Professeur Florent Kaniki]
© KongoTimes
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