jeudi 24 mai 2012

La peur s’est installée dans le nord du Mali, selon Amnesty International

Exécutions sommaires, détentions arbitraires, viols, enrôlement d’enfants soldats : dans un rapport publié ce mercredi, Amnesty International détaille les violences perpétrées depuis cinq mois par "toutes les parties au conflit" malien.

Par
FRANCE 24 (vidéo)Steven JAMBOT (texte)

Depuis la fin du mois de mars, le Mali s’est scindé en deux. Un putsch militaire a renversé le président Amadou Toumani Touré, le 22 mars ; les rebelles touareg d’une part, les islamistes et différents groupes armés actifs depuis la fin de janvier de l’autre, ont pris le contrôle des trois principales villes du nord du pays : Gao, Kidal et Tombouctou. Dans
un rapport publié mercredi 16 mai intitulé "Mali.

Retour sur cinq mois de crise. Rébellion armée et putsch militaire", l’ONG Amnesty International expose les violations régulières des droits humains perpétrées ces derniers mois dans la région alors que sévit une pénurie alimentaire qui affecte 15 millions de personnes dans le Sahel.

Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International, s’est rendu à Bamako, la capitale malienne, et dans les camps de réfugiés maliens situés au Niger pendant trois semaines. Il est l’un des auteurs du rapport et répond aux questions de FRANCE 24.

FRANCE 24 : Quelles sont aujourd'hui les conditions de vie des Maliens ?


Situation humanitaire difficile à Tombouctou (nord)

Enfin, les enlèvements, notamment par Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique, NDLR] qui détient dix otages - dont neuf occidentaux -, sont à craindre.

Un climat de peur s’est installé dans la région. De nombreux déplacés et réfugiés nous ont expliqué le bouleversement de leur quotidien imposé par le mouvement Ansar Dine : une femme ne peut plus sortir dans la rue qu’avec son mari, les hommes doivent porter un habit long et n’ont plus le droit de se raser, les débits de boissons ont été détruits.


Dans les écoles, l’enseignement du français est interrompu et remplacé par celui de l’arabe. On met fin à la mixité des classes quand on ne ferme pas complètement les établissements scolaires.

Qui sont les responsables des violences au Mali depuis cinq mois ?

G. M. : Des exactions et violations des droits de l’Homme ont été commises, et continuent à être commises, par toutes les parties impliquées au Mali.


Les nouvelles autorités maliennes tout d’abord, c’est-à-dire les militaires [au pouvoir], responsables d’arrestations arbitraires et d’exécutions extrajudiciaires à Sévaré, près de Mopti.

Malgré nos demandes, nous n’avons pu être reçus par le capitaine Sanogo [le chef de la junte responsable du coup d’État contre le président Amadou Toumani Touré, NDLR]. Nous nous sommes vu refuser l’accès au camp militaire de Kati, où sont détenus des responsables politiques hostiles à la junte.

D’autre part, des groupes armés du MNLA [Mouvement national de libération de l'Azawad, NDLR] et d’Ansar Dine ont exécuté des militaires arrêtés lors de combats.

Plusieurs témoignages nous rapportent également l’utilisation d’enfants soldats par les deux mouvements. Enfin, ma collègue guinéenne a pu recueillir de nombreux témoignages de femmes victimes de violences sexuelles.

Quelle est la situation des déplacés et des réfugiés maliens ?

G. M. : Je travaille sur le Mali pour Amnesty International depuis 25 ans et on peut dire que le pays est confronté à la plus grave crise depuis son indépendance, en 1960.


Sur le terrain, nous avons rencontré des personnes de différents milieux et de différentes zones géographiques, des déplacés à l’intérieur du Mali mais aussi des réfugiés maliens au Niger.

Concernant les déplacés à l’intérieur du Mali, on observe une chaîne de solidarité rassurante. Beaucoup de Maliens des régions du nord ont pu être logés et nourris chez des parents ou amis dans le sud.


Dans les camps de réfugiés au Niger, le HCR [Haut commissariat aux réfugiés, NDLR] essaie de ne pas être débordé et de faire parvenir de l’aide. Nous sommes allés dans quatre d'entre eux : Gaoudel, Mbaïdou et Tinfaguate, situés dans la région d'Ayorou et Mangaïze, dans la région de Ouallam.

Tous les camps ne sont pas pourvus d’accès à l’eau potable et les distributions de vivres sont mensuelles. Le HCR est également en train de négocier avec les autorités nigériennes pour éloigner les camps de la frontière malienne.


France 24
Mounia Ben Aïssa

Gaëtan Mootoo : À Bamako, la vie a repris son cours : les voitures circulent normalement et les administrations ont repris le travail. Après 20 heures, les activités sont toutefois ralenties par rapport à d’habitude.

Nous n’avons pas pu nous rendre dans le nord du Mali car les islamistes d’Ansar Dine ne tolèrent pas la présence de non-musulmans sur leurs terres. Nous risquions en plus d’exposer nos interlocuteurs à des représailles.

Vasectomies au Rwanda

22. mai | Par maziyateke |

La culture africaine étant très attachée à la fertilité et à la procréation, la planification familiale en Afrique se heurte à une certaine résistance et même un peu d’hostilité.


Mais en dehors de ces considérations traditionnelles, il y a le problème de l’important taux d’accroissement de la population mondiale et plus particulièrement de la population du continent africain qui est le plus pauvre et le moins développé de tous les continents.



En 2010, le Rwanda avait une population de 10.624.000 (sources banque mondiale). Ceci représente plus de 430 personnes par km carré et fait du Rwanda, le pays le plus densément peuplé de l’Afrique sub-saharienne.

Bien que le Rwanda connaisse une importante croissance économique, la croissance de la population rwandaise est encore plus importante. Ceci a comme conséquence d’entraver les efforts du gouvernement d’atteindre son objectif d’être classé parmi les pays à revenu intermédiaire (PRI) d’ici 2020.

Le taux de fertilité au Rwanda est de 5.5
[1] et l’objectif du gouvernement est de réduire ce taux à 3, tout en maintenant la croissance économique annuelle à 8%.

Selon le ministre de la santé, Docteur Agnes Binagwaho, la planification familiale et l’espacement des naissances font partie de la politique nationale de la population qui est mis en place pour faire correspondre la croissance de la population à la croissance économique.

Malgré les progrès rencontrés dans le cadre du contrôle des naissances durant les dix dernières années, le défi gouvernemental est de permettre d’accéder à aux méthodes modernes de planification familiale aux les 38% de la population qui n’y a pas accès.

Les campagnes de vasectomies volontaires

Ce qui alimente le débat c’est la campagne de vasectomies « volontaires ». Cette campagne a été initiée fin 2010 par le ministère de la santé afin de sensibiliser les hommes à la vasectomie, une méthode de contrôle de naissance permanente ou plus précisément une méthode de stérilisation masculine.

L’opposition s’est insurgée contre cette politique gouvernementale et dans un communiqué publié en février 2011, Sylvain Sibomana, le Secrétaire général du FDU-Inkingi, a déclaré que « cette politique de castration des masses devrait être arrêté sans aller plus loin dans les débats.


L’idée qu’une personne qui n’a pas assez de moyens pour subvenir aux besoins de sa famille doit être mis de force dans un programme de contrôle de naissance drastique constitue de la discrimination pure est simple »



L’utilisation du terme « castration » est discutable car les études démontrent que la stérilisation ne prive le sujet ni de sa masculinité[2]ni de sa virilité. Néanmoins, la croyance que la vasectomie soit synonyme de castration est la raison pour laquelle les hommes rwandais appréhendent de se soumettre à cette opération.

Pourtant un rapport de Syfia Grands Lacs montre que pour certaines femmes –particulièrement celles qui vivent dans des zones rurales – la vasectomie représente une lueur d’espoir dans le sens où elle leur permet de voir la fin des soucis financiers et des problèmes de santé pré et post-natal causé par des accouchements multiples.

En réponse à l’opposition, le ministre de la santé, Docteur Binagwaho a déclaré que « la politique des contrôles des naissances du gouvernement rwandais est éthique et qu’elle se fait sur base volontaire. Elle est axée sur plusieurs piliers, la planification familiale étant l’un des plus importants piliers.


Cette politique ne donne pas place aux idéologies ou aux postures politiques inutiles. Il n’y a ni gauche, ni droite ni centre dans ce programme, mais seulement la volonté du Rwanda de faire correspondre la croissance de sa population à sa capacité de subvenir aux besoins de ses enfants dans le bien-être et la dignité.»

Un acte inhumain et vigoureux

Lors d’un récent dialogue sur Twitter concernant la politique rwandaise de la vasectomie, le Dr. Agnes Binagwaho a réaffirmé que « la sensibilisation de la population à la vasectomie volontaire est toujours en cours.


Les gens réagissent positivement à cette campagne, certaines personnes ont même créée des associations des hommes ayant eu recours à la vasectomie. [Concernant la vasectomie] Il n’y a aucune limite dans le temps, aucune population ciblée, elle est volontaire et constitue un choix personnel»



Bien qu’il soit possible d’accepter cette réponse du ministre, il est difficile de déterminer à quel point le recours à la vasectomie est vraiment volontaire.

Dans son article Rwanda: pourquoi stériliser les pauvres?, le docteur Charles Kambanda, ancien professeur à l’université national du Rwanda, a mis en doute l’utilisation du terme “volontaire” pour décrire cette politique gouvernementale.

Dans cet article il revient sur le programme gouvernementale de villagisation datant de 1994 qui encourageait la population à quitter « volontairement » l’habitat traditionnel rwandais urugo vers des villages appelés « imidugudu ».

Il décrit ce processus comme vigoureux et inhumain. Puis il va plus loin en disant que ce programme gouvernementale qui a été qualifié de partage volontaire des terres entre les propriétaires terriens hutus et les tutsis sans-terres, s’est conclu par une confiscation des terres des hutus dans plusieurs régions du Rwanda.

Le contrôle des naissances: à qui appartient la décision?

Selon une étude de l’USAID et du Capacity Project datant de 2005, la raison derrière le choix de stériliser les hommes au lieu des femmes, s’explique par le fait que la stérilisation masculine occasionne moins de complications postopératoires.


L’OMS a également confirmé cette position en arguant que cette procédure est le moyen de contraception le plus sûr et le plus efficace.

En plus, un article publié en 2007 par Vernon et al et intitulé
Introducing Sustainable Vasectomy Services in Guatemala, affirme que avec la vasectomie, les hommes ont enfin leur mot à dire dans la prise de décision en matière de reproduction.

Bien qu’il soit remarquable que les femmes n’ont pas à supporter le poids d’un problème national, il ne tient pas en considération la culture patriarcale qui existe déjà au Rwanda.

Un fait intéressant et quelque peu ironique de la vasectomie « volontaire » est que la décision doit être prise au sein du couple et que la partenaire doit être présente lors de l’opération pour s’assurer qu’elle est d’accord avec la décision de son partenaire.


Mais nous devons nous poser la question suivante : dans un couple, à qui appartient la décision de déterminer que l’heure d’avoir des enfants a sonné ? Qui doit décider que l’utilisation d’un préservatif est de mise ? Qui doit prendre l’initiative pour avoir des relations sexuelles ?

Bien que le Rwanda ait fait de réels progrès concernant la présence de femmes au sein du gouvernement, le rapport de 2010 du MDG montre qu’il y a encore du progrès à faire en ce qui concerne l’égalité des sexes au Rwanda.


En effet, les femmes habitant les régions rurales ne bénéficient pas des opportunités qui pourtant sont accessibles aux femmes dans tout le pays.

Les différentes options

Il existe plusieurs moyens de contraception à long terme, efficaces et réversibles tel que le stérilet ou l’implant contraceptif qui ont une durée de vie de cinq à dix ans. Ces moyens de contraception, si utilisés correctement peuvent aider dans l’espacement des naissances et contribuer à la réduction de la mortalité en couche et la mortalité enfantine.

Lors de mon entretien avec le docteur Binagwaho, je lui ai questionné à propos de la disponibilité et l’accessibilité des moyens de contraception à long terme au Rwanda. Je lui ai demandé si les mutuelles de santé couvraient les procédures médicales d’une quinzaine de minute nécessaires pour la mise en œuvre de ces moyens de contraception.


Elle m’a répondu que ces méthodes étaient accessibles au Rwanda et a ajouté que les consultations médicales sont couvertes par les mutuelles tandis que le matériel nécessaire est disponible grâce au financement du gouvernement et que donc le contrôle des naissances est presque gratuit. L’utilisation du terme « presque » n’est pas claire, peut-être chacun devrait-il l’interpréter selon son degré de pessimisme ou d’optimisme.

D’après plusieurs études, la baisse de natalité peut être le résultat d’un taux plus élevé de scolarisation et même de l’égalité des sexes (Basu, 2002). Ceci veut dire qu’une femme qui a la liberté de ses ressources et un control sur sa vie peut choisir d’avoir un enfant ou non.


Néanmoins dans certains cas, comme en inde par exemple ou on préfère avoir un garçon plutôt qu’une fille, une meilleure éducation des filles n’a pas nécessairement eu pour résultat une baisse de fertilité mais a eu comme résultat, une baisse des grossesses précoces.

Une analyse des données de la banque mondiale a montré qu’il existe un lien entre l’économie d’un pays et la croissance annuelle de sa population. Par exemple, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Belgique ont en moyenne un taux de croissance de la population en dessous de 1% alors qu’en comparaison, le Rwanda avait un taux de croissance de la population de 3% en 2010.

Bien que la population rwandaise connaisse un taux d’accroissement des plus importants au monde, on n’est pas encore arrivé au point de non retour qui expliquerait que la stérilisation de la population masculine soit le moyen de contraception le plus adapté.


La grande importance donnée à cette initiative risque de détourner des feux des projecteurs, les autres problèmes qui doivent être résolus afin de permettre à l’économie rwandaise d’atteindre les buts qu’il s’est fixé.

Au lieu de faire face aux problèmes économiques qu’il rencontre, le gouvernement rwandais utilise la politique de la vasectomie pour accabler la population pauvre.


Cette politique donne l’impression que c’est la population pauvre qui ralentit l’économie rwandaise dans son développement en lieu et place des habituels coupables tel que l’ordre mondial, la théorie de la dépendance, la corruption et la distribution inégale des richesses.

Il est très louable que dans le cadre de cette politique de vasectomie, beaucoup ait été investi pour former les professionnels de la santé et mettre en place une véritable infrastructure de la santé.


Néanmoins, la campagne de vasectomie et ses réelles intentions sont pour le moins claires. Il serait plus intéressant pour le gouvernement rwandais de se concentrer sur les causes de la pauvreté qui comme nous l’avons vu plus haut, a des effet significatif sur le taux de mortalité, plutôt que d’utiliser des méthodes radicales qui ne garantissent pas des réelles retombés économiques et qui n’offre pas de réels perspectives d’avenir pour la population.

Maziyateke
Jambonews.net


[1]Le taux de fertilité correspond au nombre d’enfants qu’une femme aurait si elle devait vivre jusqu’à la fin de sa période féconde et avoir un nombre d’enfants correspondant à la moyenne de son age .

La crise malienne est partie pour durer

Gilles Olakounlé Yabi est directeur du Projet Afrique de l’Ouest de l’organisation International Crisis Group. Il analyse pour SlateAfrique les conditions d'une sortie de crise. Deuxième partie de l'interview.

Rassemblement de Maliens à l'appel de la société civile et politique, 26 mars 2012, Bamako REUTERS/Reuters Staff

Slate Afrique - Comment empêcher le Mali de se fragmenter davantage?
Gilles Yabi - Arrêter cette course folle vers l’effondrement de l’Etat malien doit en effet être la priorité pour les Maliens, la Cédéao et l’ensemble de la communauté internationale. Il n’y a malheureusement plus de solution miracle à une crise qui est partie pour durer. La condition nécessaire mais pas suffisante à la mise en place d’un cadre politique et sécuritaire permettant un retour progressif de l’Etat au nord est la clarification de la situation à Bamako (capitale du Mali).

Il faut soutenir le gouvernement civil incarné par le Premier ministre Modibo Diarra et le président intérimaire Dioncounda Traoré, quoiqu’on pense des qualités et des défauts de ces personnalités, maintenir la pression sur les meneurs de la junte et leurs soutiens politiques tout en veillant à ne pas fragiliser davantage l’armée malienne. Remettre sur pied l’Etat, c’est redonner de la crédibilité et de l’autorité aux autorités civiles mais c’est aussi aider à restructurer l’appareil militaire.

Mais on perd actuellement beaucoup de temps à Bamako dans de vaines querelles pendant que les groupes armés s’installent confortablement et durablement au nord, et imposent leur loi aux populations civiles.
 
Slate Afrique - La Médiation du Burkina Faso est-elle efficace? Blaise Compaoré exerce-t-il une grande influence sur les acteurs politiques? Détient-il les clés de la sortie de crise?

G.Y. - Il n’y a pas à rechercher un sauveur à Bamako ni un médiateur providentiel au niveau de la région pour régler une telle crise. La médiation est d’abord celle de la Cédéao et pas uniquement celle du Burkina Faso. Le président Compaoré joue indubitablement un rôle prépondérant parce qu’il dispose d’un réseau dans la région lui permettant de discuter avec à peu près tout le monde. C’est aussi un fait que le Premier ministre Diarra et encore davantage le nouveau ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères sont proches depuis longtemps du président Compaoré. Ce dernier a aussi dans son entourage des hommes qui connaissent des acteurs importants des groupes armés du nord-Mali. Compaoré dispose d’atouts significatifs pour conduire la médiation de la Cédéao mais le cadre d’éventuelles discussions sur le nord-Mali ne doit pas être élaboré dans l’opacité et c’est le gouvernement malien, soutenu par tous les corps sociaux qui ne cèdent pas à un nationalisme improductif, de s’assurer que l’intérêt général du pays est préservé. 
 
Slate Afrique - La Cédéao peut-elle contribuer à la sortie de crise?

G.Y. - Elle fait ce qu’elle peut. Si elle n’existait pas, la situation au Mali ne serait pas meilleure. L’organisation régionale a encore beaucoup de faiblesses et de limites mais son activisme, guidé sur quelques principes forts inscrits dans ses textes, a permis un retour certes laborieux et incomplet à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat. Pour la majorité des populations au Mali et ailleurs, qui doivent se battre au quotidien pour faire face à leurs besoins vitaux, la rengaine des intellectuels sur le retour à l’ordre constitutionnel est sans doute lassante et perçue comme futile. Mais dès lors qu’on s’affranchit de tous les principes et des règles qui régissent la vie d’un Etat, tout devient possible, y compris l’agression physique d’un président dans son bureau. Ce que la Cédéao a jusque-là obtenu au Mali n’est pas négligeable, et elle est aussi écoutée par les acteurs internationaux (Conseil de sécurité de l’Onu et les Etats membres les plus puissants) qui sont incontournables dans la gestion de la crise malienne qui menace toute la région. Sans, ou pire encore, contre la Cédéao, je ne vois pas ce qu’un Etat malien plus faible et divisé que jamais, peut faire.

Slate Afrique - Si la Cédéao envoie des troupes, celles-ci ne risquent-elles pas  de se trouver impliquées dans des affrontements armés de grande envergure, notamment dans le Sud?

G.Y. - La Cédéao est consciente depuis le début des risques qui seraient liés à l’envoi de troupes au Mali. Personne n’a envie d’envoyer ses soldats dans un environnement hostile. De là à craindre des affrontements armés de grande envergure à Bamako en cas de débarquement de troupes de la Cédéao… On n’en est pas là. La Cédéao a maintenant clairement indiqué qu’elle ne déploierait une mission que sur la demande des autorités maliennes. Serait-ce logique pour des militaires qui demandent une aide logistique et des équipements à la Cédéao et prétendent vouloir reconquérir le nord de tirer sur des troupes qui seraient envoyés par la même organisation?

Slate Afrique - Quel rôle joue l’Algérie dans la crise malienne? Peut-elle contribuer à une sortie de crise?

G.Y. - L’attitude de l’Algérie est souvent qualifiée d’ambiguë. Il est difficile de savoir si les autorités algériennes ont des propositions à faire pour aider à résoudre la crise. Un des problèmes –la présence du groupe Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali depuis neuf ans– est un produit des années de terrorisme en Algérie. On peut penser qu’Alger préfère voir les groupes résiduels terroristes s’installer hors de son territoire. Mais l’Algérie abrite aussi depuis 2010 le Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc installé à Tamanrasset dans le sud) des pays dit du «champ» (Algérie, Mauritanie, Niger et Mali) censé lutter contre les groupes armés qui entretiennent l’insécurité dans l’espace sahélo-saharien.
Avant le coup d’Etat de mars dernier, et alors que la rébellion du MNLA couvait, l’Algérie avait pour la première fois envoyé quelques instructeurs militaires au Mali. L’Algérie est contre le principe d’interventions militaires étrangères au nord-Mali, mais elle ne donne pas l’impression de vouloir intervenir elle-même, malgré son statut de puissance militaire régionale. Elle n’a pas forcément tort. Ce qui est nécessaire, c’est pour la Cédéao qui a jusque-là le leadership sur la crise malienne, c’est d’associer l’Algérie et la Mauritanie, non membres de la Cédéao, à ses efforts diplomatiques. L’agenda doit cependant rester malien.

Slate Afrique - Quel rôle jouent les puissances occidentales ?

G.Y. - Elles observent de très près les évènements au Mali, surtout au nord, en raison de la crainte d’une prise de contrôle durable de groupes armés islamistes d’un aussi grand espace et du risque que cela favorise une exportation du terrorisme vers des territoires plus stratégiques pour elles que le Mali. L’Europe est sans doute particulièrement inquiète compte tenu de la proximité géographique du Sahel. La France a des intérêts importants dans la région, le plus évident et le plus stratégique étant l’uranium du Niger, dont les gisements ne sont pas très éloignés du Nord-Mali où s’installe le désordre. Les Etats-Unis ont investi dans la formation des armées de la région, y compris l’armée malienne, sur la lutte anti-terroriste depuis des années dans le cadre d’un programme tout à fait officiel du Ministère de la Défense et du Département d’Etat. Ces puissances agissent prudemment dans la situation actuelle, en maintenant un contact étroit avec les gouvernements de la région et avec la Cédéao qui ne pourra pas se passer de leur soutien financier et peut-être militaire selon les évolutions à venir. Elles sont aussi attentives à la position de l’Algérie qui a une relation privilégiée avec les Etats-Unis dans le domaine sécuritaire et une relation bien plus compliquée avec la France, comme chacun le sait.   

Slate Afrique - La France est-elle active dans la recherche d’une sortie de crise? Comment le nouveau pouvoir français compte-t-il gérer le dossier malien?

G.Y. - Sur le plan politique intérieur, une donnée toujours importante et parfois centrale pour la définition de la politique extérieure, l’avenir des otages français retenus dans le Sahel est une préoccupation majeure. Le risque de l’installation d’un «Etat islamiste» au Nord-Mali en reprenant les mots de l’ancien président français est aussi une préoccupation pour les nouvelles autorités françaises, mais l’équipe Afrique de François Hollande a sans doute besoin d’un peu de temps pour donner de nouvelles orientations sur ce dossier. On peut s’attendre à un changement de style dans la communication officielle, mais l’action de la diplomatie française sera assujettie aux développements à Bamako et au niveau de la Cédéao.    

Slate Afrique - Quels sont les risques de propagation de la crise au-delà des frontières du Mali? L'arrivée de djihadistes venus du Pakistan et d'autres pays d'Afrique et du Moyen-Orient peut-elle avoir de graves conséquences sur l'avenir du Mali et de la région?

G.Y. - Les risques sont réels. C’est pour cela que des pays comme le Niger et la Mauritanie, mais aussi le Nigeria qui n’arrive pas à contenir l’activité terroriste de Boko Haram dans son nord, sont particulièrement mobilisés. Les Etats de la région n’ont pas les moyens de contrôler efficacement leurs frontières, ce qui signifie que des candidats au terrorisme et des armes peuvent passer aussi bien du nord au sud que de l’ouest à l’est, exportant l’insécurité dans l’ensemble de la région. Il n’y a pas d’appétit en Afrique de l’Ouest pour l’extrémisme religieux et encore moins pour un combat décentralisé à coups d’attentats terroristes et de prises d’otages, contre l’Occident dans la logique d’Al Qaida. Mais il ne suffit en réalité que d’un tout petit groupe de personnes motivées, ouest-africaines ou étrangères  à la région, de quelques leaders, d’argent et d’armes pour faire très mal à un pays. Il ne faut pas ignorer les conséquences économiques et sociales déjà graves d’une crise comme celle qui secoue le Mali. Malgré la corruption, le laxisme, des investissements insuffisants dans l’éducation et dans la modernisation des régions, l’économie malienne a progressé régulièrement pendant les vingt dernières années depuis la démocratisation des années 1991-1992.
D’abord et avant tout parce que le pays était stable et avait une bonne réputation. La crise actuelle va irrémédiablement fait reculer ce pays de plusieurs années sur le plan économique, social et sur le plan des libertés, donc de tout ce qui finalement rend les femmes et les hommes de ce pays plus heureux ou plus malheureux chaque jour. Quand un pays comme le Mali se grippe brutalement sur le plan économique, et que des dizaines de milliers de personnes sont déplacées ou réfugiées dans les pays voisins, les conséquences sont également dramatiques pour les perspectives de progrès dans l’ensemble de la région. L’Afrique de l’Ouest ne peut sortir de la pauvreté si un pays doit entrer en crise dès qu’un autre en sort. Je pense bien sûr à la Côte d’Ivoire qui essaie de se reconstruire.

Propos recueillis par Pierre Cherruau
SlateAfrique

Retrouvez la première partie de l'interview de Gilles Yabi d'International Crisis group

RDC : les FARDC accusés de "collusion permanente" avec les rebelles hutus rwandais

23/05/2012 Par Jeune Afrique


Des soldats congolais de la FARDC dans le Nord-Kivu, le 19 mai 2012. © AFP

Dans un communiqué rendu public mercredi 23 mai, les mutins congolais dénoncent une collaboration entre l'armée régulière et rebelles hutus rwandais. Les rebelles congolais disent disposer de preuves de leurs allégations.

Les rebelles hutus rwandais combattraient aux côté des Forces armées de RDC contre les mutins. C’est en tout cas l’accusation portée par les soldats dissidents se réclamant du Mouvement du 23 mars (M23).

Le M23 « se réserve le droit de rendre publics les éléments de preuve qui attestent de la collusion permanente et solide entre les FARDC (armée gouvernementale) et les FDLR » (Forces démocratiques de libération du Rwanda), affirme un communiqué, en provenance de « Rutshuru », un territoire de la province du Nord-Kivu (dans l’est du pays), où se concentrent les combats entre l'armée et les mutins.

Selon le communiqué, l’ancienne rébellion tutsi congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dit avoir des « preuves irréfutables sur les positions FARDC tenues par les éléments FDLR, les unités FARDC commandées par les officiers FDLR et leur implication dans les combats en cours ».

"Préjugé favorable"

L’information a été rapidement démentie. « Pour nous, il n'y a pas de combattants FDLR au sein des unités FARDC, il n'y a que des soldats congolais », a affirmé le porte-parole militaire par intérim de la Mission de l'ONU (Monusco), le lieutenant-colonel Mactar Diop.

« Les combattants FDLR ne combattent pas avec un bandeau FDLR. Nous ne pouvons qu'avoir un préjugé favorable envers les FARDC, que nous soutenons », a-t-il ajouté.

Les FDLR sont régulièrement accusé de commettre pillages, viols et assassinats dans cette région de l’est de la RDC. Certains d’en eux sont recherchés par les autorités rwandaises, accusés d’avoir participé au génocide de 1994.

De son côté, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, avait dénoncé début mai, une collusion entre FDLR et mutins. Des « allégations mensongères et calomnieuses » selon le colonel Sultani Makenga, ex-N.3 du CNDP qui dirige aujourd’hui le M23.

(Avec AFP)

Le Congo-Kinshasa trahi par "Joseph Kabila"



"Joseph Kabila", ancien soldat de l’ex-Armée patriotique rwandaise
et aide de camp de James Kabarebe

C’est une étrange réunion de grande commission mixte congolo-rwandaise qui s’est tenue du 17 au 19 mai à Kigali, au Rwanda. Face à des homologues rwandais aguerris du fait de leur ancienneté, des ministres congolais en fonction depuis une dizaine de jours ont eu à évoquer des questions "sensibles" touchant à l’ensemble des relations entre les deux pays notamment la politique, la défense, la sécurité et l’économie.

Selon le communiqué final, les deux pays se sont convenus de mettre sur pied un «front commun» pour lutter contre «les forces négatives» ainsi que «les groupes dits opportunistes».

Par la félonie évidente de «Joseph Kabila», le régime rwandais va à nouveau infiltrer en toute légalité ses troupes dans les deux provinces du Kivu renforçant ainsi son emprise sur cette partie du territoire congolais. C’est une trahison!

Depuis la disparition de Laurent-Désiré Kabila, les relations entre Kinshasa et Kigali ressemblent de plus en plus aux rapports existant entre le cheval et le cavalier.


«Joseph Kabila» (le cheval) et Paul Kagame (le cavalier) ont décidé de relancer leur cirque diplomatico-militaire.

Ils vont rejouer une nouvelle pièce théâtrale du genre «Umoja wetu» et autre «Kimya» et "Amani léo". Et ce, au mépris de la sécurité des personnes et des biens dans les provinces du Kivu.

L’objectif avoué est de «traquer» les «forces négatives», autrement dit les miliciens Hutu des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) et les «groupes» dits «opportunistes».

Il s’agit encore une fois des combattants FDLR tentés, semble-t-il, de faire «jonction» avec des officiers rwandais (Patrick Karegeya et Kayumba Nyamwasa) en exil.

La rencontre qui a eu lieu dans la capitale rwandaise intervient dans un contexte assez particulier pour le Congo-Kinshasa. D’abord parce que le pays vient de se doter d’un nouveau gouvernement dirigé par un tout nouveau Premier ministre.


Ensuite, les provinces du Kivu font face à une mutinerie pour le moins organisée par des ex-combattants du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple)
«intégrés» dans les Forces armées congolaises.


Enfin, le Rwanda de Paul Kagame est suspecté de manipuler les bandes armées qui entretiennent l’instabilité dans cette partie du Congo. Le même Rwanda offre sa médiation entre les autorités de Kinshasa et la nouvelle «rébellion» pro-rwandaise.

C’est l’histoire du loup qui offre ses services en qualité de berger.

Revenons à la délégation congolaise. A Kigali, le Congo a été représenté par des «pieds nickelés». Des ministres qui découvrent à peine leurs dossiers. Si l’objectif était d’humilier le pays, il est atteint.


On le sait, la composition de la nouvelle équipe gouvernementale a été divulguée le 28 avril dernier. La passation du pouvoir entre les «entrants» et les «sortants» n’a eu lieu qu’une dizaine de jours plus tard.

Raymond Tshibanda (Affaires Etrangères), Muyej Mangez (Intérieur), Wivine Mumba (Justice), Bruno Kapandji Kalala (Ressources Hydrauliques & électricité) et Justin Kalumba Mwana Ngongo (Transports et Voies de communication), composaient la délégation ministérielle à cette rencontre bilatérale qui n’a pas été précédée par une réunion préparatoire entre experts des deux pays.

Flory Kabange Numbi, Kalev Mutond, François Beya respectivement procureur général de la République, administrateur général des renseignements, directeur général des Migrations étaient également du voyage.

Sans omettre les gouverneurs des province du Nord et du Sud Kivu et plusieurs experts. Ouf ! «La partie rwandaise était conduite par la ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Louise Mushikiwabo, du ministre de la Défense, du porte-parole de l’armée rwandaise et un nombre important d’experts», indique une dépêche de l’ACP.

Au service de la sécurité nationale du Rwanda

«Outre la sécurisation commune, note l’ACP, les deux parties se sont convenues pour le retour des réfugiés congolais vivant sur le sol rwandais dans leurs milieux d’origine». Qui doit sécuriser qui alrs que le territoire rwandais est quasiment "sanctuarisé" par le régime de fer de Kagame?


Quelle est l’autorité congolaise qui a procédé à l’identification des «réfugiés» congolais ayant trouvé asile au pays des mille collines?

Pourquoi le Rwanda doit-il se sentir concerné par les «forces négatives» et les «forces opportunistes» qui opèrent non pas à l’intérieur de ses terres mais dans un territoire étranger ?

Ne s’agit-il pas d’une affaire congolo-congolaise laquelle doit être règlée par les pouvoirs publics congolais?

De quoi se mêle donc le Rwanda qui, à travers les opérations «Umoja wetu», "Kimya" et "Amani" n’a contribué qu’à exacerber la désolation et à faire éparpiller les miliciens armés à l’intérieur du territoire congolais ?

«Joseph Kabila» serait-il au service de la sécurité nationale du Rwanda de Paul Kagame? Des questions qui appèlent des réponses.

Parlons un peu de ce qui est convenu d’appeler les "forces négatives" et les«forces opportunistes». Des forces avec lesquelles le pouvoir kabiliste et celui de Kagame entretiennent pourtant des contacts par personnes interposées.


A preuve, le 2 mai 2010, le «pasteur» Daniel Mulunda Ngoy, alors «simple» président de l’association «Parec» (Programme national pour la paix et la reconstruction) et «conseiller spirituel» de «Joseph Kabila» avait pris l’initiative, sans doute en accord avec celui-ci, d’embarquer à partir de Goma une soixantaine des combattants FDLR ainsi que des membres de leurs familles soit au total 164 personnes.

Destination finale : Kisenge (Katanga). Histoire de les éloigner des frontières du Rwanda dont ils "menaçaient" la sécurité nationale. Que sont-ils devenus? Silence radio.

Aux dernières nouvelles, l’ex-chef milicien Kyungu Mutanga, alias Gédéon, a repris du service. Des combattants FDLR auraient été aperçus dans le Nord Katanga.

En juin 2011, la presse flamande (Het Belang van Limburg) rapportait qu’à la demande du président Paul Kagame, «Joseph Kabila» a entamé des pourparlers avec les leaders Hutu des FDLR.


A l’ordre du jour, le transfert des combattants de ce mouvement des environs de Walikale et Masisi au Kivu vers la province du Maniema.

L’objectif, une fois de plus, consiste à éloigner ces opposants armés rwandais des frontières de leur pays d’origine. Les «négociations» étaient conduites, côté congolais, par …un officier belge nommé Jean-Pierre Breyne assistés de Jean-Luc Kuye Ndondo, président de la Commission vérité et réconciliation, et de Père Minani.. Ancien des services des renseignements militaires (SGR), l’homme a travaillé au «Bureau Afrique» du ministère belge de la Défense à l’époque du PS André Flahaut.

Les FDLR, eux, étaient représentées par le général Gaston Iyamuremye aka Ramuri. Celui-ci aurait posé à la partie congolaise trois conditions.

Primo : verser un montant oscillant entre 250 000 et un million US $ promis à Rome en 2005.

Secundo : convaincre le régime de Kigali d’engager des « négociations directes » avec la milice hutue et enfin : arrêter toute attaque contre les miliciens.

Ces faits attestent que « Kabila » et Kagame sont bel et bien des complices et ont tissé des "liens" avec les « forces» dites «négatives» et «opportunistes» qu’ils manipulent au gré de leurs intérêts maffieux.

En janvier 2009, l’opinion congolaise a été stupéfaite d’apprendre le déploiement des forces régulières du Rwanda sur le sol congolais dans le cadre de l’opération «Umoja Wetu» suivie plus tard par «Kimya» et « Amani leo ».


Depuis lors, les provinces du Kivu sont occupées de facto par les troupes de l’armée régulière rwandaise. L’occupation de facto risque de se muer en occupation de droit à moins que les Congolais décident de rompre avec la peur et la résignation ambiantes.

La nation congolaise est en péril. Elle est trahie par l’homme qui trône au sommet de l’Etat...

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2012

STOP MASSACRE AND RAPE IN KIVU, CONGO

Combats en RDC: des milliers de réfugiés congolais fuient vers l’Ouganda

le 23 mai 2012.


KAMPALA — Des milliers de personnes, fuyant les combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) entre forces gouvernementales et soldats mutins, ont trouvé refuge ces derniers jours en Ouganda, a indiqué un responsable du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Pour la seule journée de mardi, plus d’un millier de réfugiés congolais ont fui la province du Nord-Kivu pour traverser la frontière ougandaise, selon le numéro deux du HCR en Ouganda, Sakura Atsumi.

« Depuis le 11 mai et jusqu’à mardi soir, nous avons enregistré 8.520 réfugiés » arrivés en territoire ougandais, et cet afflux se poursuivait mercredi, a précisé M. Atsumi.

Deux convois de réfugiés ont été éloignés de la frontière à bord de camions du HCR, selon ce même responsable.

Les autorités ougandaises ont déjà fait état de l’arrivée de milliers de réfugiés congolais, dont la plupart ont été accueillis par les populations locales en attendant de voir l’évolution des combats en cours dans le Nord-Kivu.

L’armée tente depuis début mai de neutraliser un groupe de militaires mutins, issus de l’ancienne rébellion tutsi congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).


Les combats ont provoqué à nouveau d’importants déplacements de population, notamment vers l’Ouganda et le Rwanda voisin.

Direct.cd

RDC: "Retombées de l’affaire Chebeya, le colonel Mukalayi tente de se suicider"

le 24 mai, 2012


Le colonel Daniel Mukalayi ce 23/06/2011 à Kinshasa, lors de sa condamnation par la haute cour militaire. Radio Okapi/ Ph. Bompengo

Dans son édition de ce jeudi matin, le Phare révèle que le colonel Daniel Muakalayi, condamné à mort dans l’affaire de l’assassinat de Floribert Chebeya a tenté de suicider, en fin de semaine dernière, dans sa cellule de la prison central de Makala.

Le journal qui cite l’avocat de cet ex-officier de la Police nationale congolaise, explique que Daniel Mukalayi est déçu par les propos du ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende qui aurait dit que les assassins de l’activiste des droits de l’homme ont été condamnés lors d’un procès équitable.

Il semble, écrit le journal, que Daniel Mukalayi n’accepte pas d’être traité d’assassin de Floribert Chebeya et s’estime toujours victime d’une cabale.


Radookapi.net

Session ordinaire de Kigali : Affaire FDLR : le Rwanda piège encore la RDC

Mercredi, 23 Mai 2012



Y a-t-il eu des avancées significatives à l’issue de la Grande Commission Mixte Rwanda-RDC tenue du 18 au 19 mai ?

Oui, répondent en chœur les membres de la délégation congolaise conduite par Raymond TSHIBANDA, ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie qui, comme Ulysse, croit avoir fait un bon voyage au pays des Mille Collines.

En citant avec fierté un paragraphe du communiqué final de ces travaux qui se sont déroulés dans la capitale rwandaise :

« le gouvernement du Rwanda continuera à appuyer les efforts de la RDC visant à restaurer et maintenir la paix et la sécurité à l’Est de la RDC ».
Souveraineté de la RDC bafouée

Quant aux observateurs attitrés de la scène politique de la région des Grands Lacs, ils pensent que la souveraineté de la RDC a été vendue à vil prix.

Tout d’abord, soulignent-ils, le communiqué final utilise un terme générique pour faire mention des «mutins» du M23 en les traitant d’«éléments opportunistes et la propagande négative».

Ce, alors que plus de deux millions des Congolais sont des déplacés internes. Les viols massifs ne se comptent plus. Les tueries, les massacres, les destructions méchantes ont forcé des centaines de milliers de Congolais à fuir vers l’Ouganda et le Rwanda à cause de ces « mutins » du M23.

Dont les revendications sont à première vue indéfendables. Notamment en se présentant comme les seuls à pouvoir protéger les populations tutsi et la réclamation de voir les FARDC reconnaitre leurs grades.

Des individus à la nationalité douteuse à l’instar de leur véritable chef Bosco NTAGANDA, qui n’ont jamais mis leurs pieds dans une académie militaire et dont bon nombre n’ont jamais terminé l’école primaire.

Outre le fait que cette réunion semble banaliser les crimes perpétrés par ces « mutins » du M23, l’on se demande si les membres de la délégation congolaise qui ont engagé le pouvoir en place ont eu le temps de lire correctement certains passages révélateurs.

Notamment celui qui stipule que : « les ministres de la défense ont convenu d’étendre le mandat de la Commission conjointe des renseignements à la vérification conjointe de la situation sécuritaire le long des frontières ainsi qu’à l’intérieur de chaque pays ».

Une façon de préparer la reprise des opérations militaires conjointes de triste mémoire et qui n’ont rien arrangé car les FDLR sont devenus plus virulents et d’une sauvagerie sans commune mesure à l’endroit des populations congolaises non armées.

Ce, alors que les autorités rwandaises ne cessent de crier sur toutes les tribunes internationales que leur pays est devenu un havre de paix et de sécurité.

Y a-t-il souveraineté lorsque des éléments d’une armée d’un pays étranger peuvent venir à tout moment opérer sur une portion du territoire d’un autre Etat ?

Y a-t-il souveraineté lorsque des officiers des services de renseignements d’un pays voisin peuvent venir à tout moment inspecter une portion du territoire d’un autre Etat ?

Voilà les non dits de ce communiqué final conjoint qui va lier pour longtemps la RDC.

Nouveau piège de Kigali

Trois jours avant cette session ordinaire de la grande commission mixte, Kigali, comme d’habitude, avait pris à témoins les Congolais en déclarant tout haut l’objectif principal de cette rencontre des dupes.

Cette réunion n’aura comme ordre du jour un seul point, à savoir la question des FDLR. De même, les ministres rwandais de la Défense et des Affaires Etrangères avaient déjà fait comprendre aux Congolais que la solution militaire ne pouvait pas régler le problème des « mutins » du M23.

Kigali avait même offert ses bons offices pour faire la médiation entre le gouvernement de la RDC et ces « mutins » qui ne sont qu’une nouvelle tentacule de la fameuse pieuvre de ce prétexte fallacieux et sempiternel des FDLR.

Au moment où Kinshasa subit les évènements, Kigali les précède et communique avant, pendant et après les multiples rencontres que le gouvernement de la RDC s’efforce toujours de tenir secrètes.

Ainsi donc, à lire le communiqué conjoint rendu public, les deux délégations n’ont examiné que ce seul point à l’ordre du jour et pas un mot sur « les mutins » du M23.

Une victoire de la diplomatie rwandaise qui vient de prendre encore une fois les Congolais à témoins en leur faisant comprendre que tout ce qu’elle a déjà fait, qu’elle fait et fera demain, c’est en plein accord avec les autorités congolaises.

Prétexte sécuritaire sempiternel

La question des FDLR est au cœur de tout ce qui se passe en RDC depuis bientôt 20 ans. Elle a justifié l’agression du pays lors de la guerre dite des «Banyamulenge» pour recouvrer leur nationalité et qui a vu un officier général rwandais placé sur le siège du chef d’Etat Major Général de l’armée congolaise.

Elle a justifié l’occupation des territoires des provinces du Kivu, d’une partie de la Province Orientale et du Kasaï pendant cinq ans par des troupes régulières rwandaises aux côtés de celles du Rassemblement Congolais pour la Démocratie, toujours pour traquer ces éléments des FDLR.

Elle a justifié les fameuses opérations militaires conjointes rwando-congolaises de 2008-2009 et qui se sont soldées par le limogeage de Vital KAMERHE, coupable d’un crime de lèse-majesté pour avoir dénoncé la violation de l’intégrité et de la souveraineté du pays.

Que va-t-elle encore justifier ? Probablement la balkanisation du pays selon le schéma Sud-soudanais.

Kinshasa se met la corde au cou

Curieusement, en souscrivant aux prescrits de ce communiqué final, la RDC endosse la responsabilité de la traque de ces FDLR, alors que toutes ces opérations militaires conjointes ou non n’ont pas abouti à leur anéantissement total.

Dès lors que Kinshasa a accepté le principe de la traque, il devient comptable de tout ce qui adviendra. Il va donc être obligé d’affecter des ressources financières, humaines, matérielles, militaires, scientifiques à ces opérations et cela, au détriment des multiples chantiers de la reconstruction du pays.

De même, si hier, lors des opérations militaires conjointes, l’entrée des troupes régulières rwandaises était ponctuelle et limitée dans le temps, avec ce communiqué final des travaux de Kigali, la durée devient indéterminée.

C’est Kigali qui va désormais en fixer le temps et l’espace au gré de ses humeurs, intérêts visibles et invisibles.

L'Avenir

Génocide et propagande : un guide vous permet de détecter les « bonnes » victimes

23 mai 2012

Depuis plus d'une dizaine d'années, notre site est l’un des rares à publier régulièrement, en français, des articles d'Edward S. Herman (fréquemment co-écrits par David Peterson).

Très proche et allié de longue date de Noam Chomsky, qui a lui aussi co-écrit plusieurs de ses ouvrages, Edward Herman est connu et apprécié (ou détesté) dans le monde entier pour ses analyses implacables et extrêmement documentées de la couverture médiatique des conflits internationaux.



Vient de paraître chez Lux Editeur (Montréal), Génocide et Propagande, dernier ouvrage en date d'Edward S. Herman et David Peterson (préface de Noam Chomsky)


Dans la plupart de ses nombreux ouvrages et articles, Edward Herman conserve délibérément le même axe de recherche : éclairer la manière dont les conflits (et les crimes qui y sont commis) sont officiellement dénoncés et condamnés ou minorés au contraire, selon que les coupables et les profits sont à chercher du côté des occidentaux ou chez leurs adversaires.

Dans cette même veine, et remarquablement documenté, Génocide et Propagande dénonce l'utilisation politique des termes « génocide » et « massacre », selon que les auteurs des exactions commises sont les forces américaines elles-mêmes, leurs alliés ou leurs adversaires. Irak, Bosnie, Kosovo, Afghanistan, Rwanda, Palestine, Congo...

Comparant différents exemples de massacres de masse et le traitement médiatique qui leur a été accordé, les auteurs montrent clairement pourquoi certaines victimes sont dignes d'intérêt et d'autres pas, en mettant par exemple en parallèle, d'un conflit à l'autre, le nombre total des victimes et le nombre d'utilisation de ces termes phares, qui permettent de condamner ou non un pays ou un autre, un dirigeant ou un autre.
Génocide et Propagande est le premier ouvrage en français dont Herman soit donné comme auteur principal (enfin !), son ouvrage le plus important et le plus internationalement reconnu, Manufacturing Consent, étant systématiquement attribué à tort à Noam Chomsky (qui se défend d'ailleurs très honnêtement d'en être l'auteur principal !).

Ouvrage de référence en matière d'analyse du fonctionnement des médias, Manufacturing Consent a été caviardé deux fois de suite en français : d'abord en 2003 par les Éditions du Serpent à Plumes (« La fabrique de l'opinion publique »), puis en 2008 par Agone (« La fabrication du consentement »).

Il est toujours impossible de le lire en français dans son intégralité et sa forme d'origine. Les autres ouvrages d'Herman n'ont jamais été traduits en français, à l'instar de ceux de John Pilger, qui portent sur les mêmes sujets, en dépit de leur succès considérable à l'étranger.

Tout cela ne fait guère honneur aux éditeurs français, mais reste emblématique de la forte réticence des milieux intellectuels à voir remettre en cause le mode de production de notre représentation du monde.

La crédibilité du modèle économique occidental repose essentiellement sur le mythe de l’indépendance et de la liberté d'expression de la presse. Poser le cinquième pouvoir dans son ensemble comme une industrie au service de l'industrie et de l'hégémonie des grandes puissances fait largement grincer autant de dents à droite qu'à gauche.

Initialement écrit (en 2010) comme un simple article, Génocide et Propagande est un ouvrage dense et concis d'une centaine de pages à peine, et qui mettait déjà très vertement en cause la fameuse « Responsabilité de Protéger » (chère à Juppé, Sarkozy, Gordon Brown, Obama et Mme Clinton) et les dérives auxquelles elle ouvre, avant même son application méthodique par les pays leaders de l'Otan pour mener leurs sanglants coups d’État en Côte d'Ivoire ou en Libye – et bientôt en Syrie si on ne les en empêche – sous couvert d'un aval formel ou implicite de l'ONU.

A l'heure ou l'OTAN domine presque totalement les décisions de l'ONU (dont il marginalise l'Assemblée Générale au profit du seul Conseil de Sécurité où il est majoritaire parmi les membres permanents) et semble sur le point de réaliser ostensiblement le rêve d’Hitler (briser et soumettre un pays après l'autre en toute impunité), la lecture de Génocide et Propagande ouvre les yeux sur la part que tiennent les médias occidentaux et leur rhétorique cynique et partiale dans ces rêves de conquête et leur réalisation.

Franchement ça réveille !

Dans cet ouvrage, Herman et Peterson reprennent, affinent, développent et complètent une idée déjà évoquée dans l’introduction de la réédition 2002 de Manufacturing Consent. Par une simple mise en parallèle, chiffres à l’appui, ils expliquent pourquoi les génocides et autres crimes de guerre sont toujours commis par « les autres » ; pourquoi les Occidentaux, véhéments défenseurs de la démocratie, du droit international, des droits de l’homme, des libertés et du « devoir d’ingérence », jugent indispensable pour parer à de tels crimes (avant même qu'ils ne soient commis), d’intervenir militairement, dans le cadre d’interventions « humanitaires » musclées (généralement sanglantes), et tiennent absolument à voir les coupables des crimes initialement allégués pour justifier leur intervention, condamnés et exécutés aussi rapidement que possible (assassinés, pendus, lynchés si nécessaire).

Pas de théorie du complot ici, pas de complot non plus d’ailleurs, un simple mode de fonctionnement habituel, une simple routine, la raison du plus fort, biaisée, partiale mais somme toute « normale », et qui peut nous sembler parfaitement naturelle, pourvu qu’on n’y regarde pas de trop près – ce dont la plupart d’entre nous se dispensent volontiers d’ailleurs.

Cependant, ce qui dérange le plus, en définitive, dans ce texte comme dans la plupart des articles et ouvrages d’Herman, et particulièrement lorsqu'on les lit en français, ce n’est pas tant la dichotomie elle-même de la couverture de crimes similaires, selon qu'ils sont commis par les forces américaines, celles de l'OTAN ou de leurs alliés, ou par celles de leurs adversaires (la destruction de Homs ou celle de Falludja, par exemple) et l'indignation générale ou l'indifférence qui y répond.

Ce qui dérange le plus, c'est que les critiques de auteurs y dénoncent, en principe, l'attitude outrageusement nationaliste des médias américains et des intellectuels ou politiciens dont ils se font l'écho – leurs sources principales.

Or, justement, que les médias américains soient chauvins et patriotes au point d’en être profondément malhonnêtes est certainement choquant, mais cela n’a rien de spécialement paradoxal. En revanche, que les nôtres suivent sur les mêmes événements exactement la même ligne, dissimulent ou biaisent les mêmes faits, défendent les mêmes positions, les mêmes revendications, les mêmes alliances, répercutent fidèlement les mêmes louanges, les mêmes calomnies, diffament les mêmes adversaires et disculpent les mêmes coupables, est beaucoup plus curieux et porte davantage à conséquence.

Sur certains sujets, les médias français s'en prendront même unanimement à leur propre gouvernement plutôt que de bouger de cette ligne, et c'est justement là que le bât blesse. Ce résultat là, Edward Herman ne le vise même pas directement, il l’obtient tranquillement par ricochet, « par la bande », comme au billard...

En dénonçant l’impérialisme et l’arrogance de son propre pays, ce qui est légitime (surtout pour celui là), il dévoile « presque accidentellement » l'alignement des autres médias occidentaux sur les intérêts et les politiques de la première des grandes puissances occidentales, et soulève un coin de voile sur quelque chose d'infiniment plus pervers et dérangeant que le simple patriotisme aveugle des médias américains. Et ça, vraiment... Ça vaut le coup d’œil !

Edward S. Herman est Professeur Emérite de Finance à la Wharton School, Université de Pennsylvanie. Economiste et analyste des médias de renommée internationale, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont : Corporate Control, Corporate Power (1981), Demonstration Elections (1984, avec Frank Brodhead), The Real Terror Network (1982), Triumph of the Market (1995), The Global Media (1997, avec Robert McChesney), The Myth of The Liberal Media : an Edward Herman Reader (1999) et Degraded Capability : The Media and the Kosovo Crisis (2000). Son ouvrage le plus connu, Manufacturing Consent (avec Noam Chomsky), paru en 1988, a été réédité 2002.David Peterson est chercheur et journaliste indépendant.

Dominique Arias
Source : Investig'Action

CPI- Incitation au faux témoignage : MANGOU ET KASSARATE DANS LA DANSE


Les généraux Mangou et Kassaraté

L’on connaît mieux les raisons qui justifient l’affectation des deux généraux de corps d’armée Mangou Philippe et Kassaraté Tiapé aux postes d’ambassadeurs au Gabon pour l’un et au Sénégal pour l’autre.


Selon des informations proches de la Haye, les deux généraux largement récompensés pour leur félonie et leur lâcheté lors de la bataille d’Abidjan où ils avaient quasiment disparus, il est de plus confirmé de source proche du palais d’Abidjan que les généraux Mangou et Kassaraté plaideront contre le Président Gbagbo lors de son procès.

Pour ce faire, les deux généraux sertis de 4 étoiles sous l’instigation de Ouattara témoigneront directement contre le président Gbagbo confirmant ainsi l’ensemble des charges retenues contre lui.

Mangou et Kassaraté qui ont l’intention de rendre la politesse à Ouattara qui ne les a pas incarcéré, humilié ou spolié entendent bien jouer leur rôle d’agent double jusqu’au bout.


Ils témoigneront donc à la CPI en indiquant que leur supérieur hiérarchique de par sa qualité de chef suprême des armées était le responsable et l’ordonnateur principal des crimes qui lui sont imputés.

Ils essayeront de se soustraire de la chaîne de la responsabilité en invoquant une chaîne parallèle de commandement assumée par les généraux Dogbo Blé et Vagba Faussignaux.

Une kyrielle de vrais faux témoins ont déjà été sélectionnés et achetés par l’accusation, ils viendront corroborer les affirmations de Kassaraté et son compère.


Mangou expliquera ainsi qu’il avait refusé d’appliquer les ordres illégaux du chef de l’Etat qui était de faire violer des femmes par la Garde Républicaine à Abobo afin de provoquer l’effroi des populations malinké et assimilées.

Mangou arguera que confronté à un chef de l’Etat prêt à tout pour conserver le pouvoir il avait tenté de fuir mais les sécurocrates du régime avaient menacé ses proches, ce qui avait entraîné son retour.

Pour sa part l’officier de la maréchaussée indiquera lui aussi avoir refusé d’obéir aux injonctions illégales du président Gbagbo qui demandait à son corps de traiter la commune d’Abobo avec des obus de mortiers au besoin sur des habitations civiles.

En outre, le procureur Ocampo se démène activement par un astucieux chantage de convaincre les généraux Dogbo Blé et Vagba à témoigner contre leur chef. Ocampo leur promet d’éviter sa juridiction et il affirme qu’il pèsera de tout son poids leur éviter une peine lourde.


Comme on peut le constater, la nomination à des postes de prestige de ces deux généraux avilis appert comme une récompense et ou un instrument de chantage utilisé par Ouattara pour convaincre l’opinion internationale du caractère criminel du gouvernement Gbagbo.

Source: anonyme proche du régime Ouattara

Côte d'Ivoire, la vraie

RDC : Le général Munene écrit au Conseil de Sécurité de l’ONU

le 22/05/2012 | Par bakolokongo



Le général Faustin Munene vient de lancer une nouvelle diplomatie offensive de grande envergure. Conforté par l’action militaire des Forces de l’ARP qui qui ont dernièrement volé au secours des populations civiles dans les provinces de Kivu, le leader de la Résistance congolaise a, dans un document accablant de 24 pages en deux versions française et anglaise, adressé un Mémorandum au Conseil de Sécurité des Nations Unies dans lequel il invite la communauté internationale de prendre ses responsabilités et défend la vision de son mouvement, l’Armée de Résistance Populaire (ARP).

Se référant aux dernières élections législatives et présidentielle de novembre 2011 qui ont été vivement dénoncées et rejetées par les observateurs nationaux et internationaux, le général Munene dénonce la complaisance dangereuse de l’opposition décorative, déclare qu’il y a crise totale de légitimité et affirme la vacance de pouvoir d’Etat et exige l’annulation des élections.


En voici un extrait :

Enfin, Monsieur le Président, il est très clair qu’il y a actuellement une Crise totale de légitimité : crise causée par le gouvernement Congolais (fraudes électorales barbares et ridicules) et l’opposition Congolaise (complaisances dangereuses).


La Rdc a aujourd’hui deux présidents, un illégitime légal (Joseph Kabila) et un légitime illégal (Etienne Tshisekedi).

Monsieur le Président, seuls les criminels et les cartels mafieux peuvent accepter de continuer d’opérer avec un pareil environnement, appuyant tel chef et ses acolytes.


Seuls les gens à vision courte et absence totale de préoccupation pour la stabilité du secteur de l’industrie extractive des minerais stratégiques de la RDC peuvent continuer de soutenir alias Kabila et ses acolytes.

Seuls les dirigeants politiques et économiques gourmands et qui n’ont pas le souci de l’avenir de leur progéniture et de la progéniture congolaise, peuvent sacrifier la rationalité positive et un Système solide de réglementation, soutenir le pillage désordonné actuel de la RDC, en entretenant indirectement un terrorisme dangereux dans la région.

Au vu de tout ce qui précède, l’ARP opte résolument pour une et une seule solution comme suit :

1.ARP exige l’annulation des élections du 28 Novembre 2011;

2.ARP exige la démission volontaire inconditionnelle et non négociable d’Hyppolite Kanambe Alias Joseph Kabila et ses acolytes.


Au cas contraire, ARP et le peuple congolais se réservent le droit de les destituer par la force.

3.Comme une conséquence logique de l’annulation des élections du 28 Novembre 2011, ARP mènera des consultations pour la mise en place d’un Gouvernement de transition de l’unité nationale et inclusif, pour adresser les questions prioritaires et préparer des élections libres, transparentes et inclusives.


[ARP open Memo to UNSC President 2]
[ARP Mémo Ouvert au Président du CSNU 2-1]

La traque des FDLR ou le retour de « la guerre froide »

le 23 mai 2012.

« La tâche d’un intellectuel est d’armer et non de séduire ». L’histoire écrite par certains cercles de pouvoir capitalistes serait-elle la reconduction de la même stratégie de la guerre dans des pays où les habitants sont majoritairement peu instruits, où les élites compradores musèlent une expertise responsable et patriote, où les patriotes oublient de s’informer et de former en puisant à de bonnes sources ? Relire cette histoire édifie.

La relire dans sa version falsifiée au profit des oligarchies d’argent peut être un pas important dans les efforts à déployer pour sa réécriture citoyenne.

Celle-ci, telle qu’en témoigne J. Pauwels dans Le mythe de la bonne guerre, est indispensable à l’émancipation des peuples tenus dans l’obscurité et dans l’obscurantisme du chaos capitaliste.


J. Pauwels nous inspire dans notre relecture de la traque des FDLR à partir de « la guerre dite froide ».

Il est curieux qu’après le coup d’Etat administratif de novembre et décembre 2011, quand Kigali et Kinshasa-aile « Joseph Kabila » reconduisent la question de la traque des FDLR (à travers leur communiqué conjoint du 19 mai 2012), il n’y ait aucune réaction de la part de différents services de l’ONU ayant, à plusieurs reprises, dressé des rapports suffisamment détaillés sur notre pays et ses voisins.


Vouloir nous convaincre qu’il y a pour toutes forces négatives dans la sous-région des Grands-Lacs que les FDLR (qui sont à la fois vrais et faux ( ?)), c’est mettre entre parenthèses, entre autres, le Rapport Mapping établissant la responsabilité des armées du Rwanda, de l’Ouganda et des milices soutenues par ces deux pays et ayant infiltré les institutions de notre pays.

Depuis le rapport de Robert Gersony de 1994 jusqu’au Rapport Mapping de 2010, lire notre histoire collective dans les Grands-Lacs à partir que ce qu’en pensent Paul Kagame et ses alliés étrangers et Congolais est contreproductif pour notre devenir commun.


Paul Kagame et ses alliés (dont « le raïs ») participent de la falsification de notre histoire et de la partition de notre pays.
Falsifier l’histoire de la sous-région des Grands-Lacs, c’est participer de la remise aux calendes grecques de l’avènement d’une justice juste dans cette partie de l’Afrique.

A qui cela profite-t-il ? Aux prédateurs de tout bord. Surtout de ceux qui sont habitués à sortir des crises économiques et financières artificielles qu’ils créent en organisant des guerres.

Surtout de ceux qui, ayant provoqué le dérèglement déshumanisant du monde en élevant « Mammon » au niveau d’un « dieu » à qui tous les sacrifices sanglants doivent être faits !

De toutes les façons, nous refiler le refrain de la traque des FDLR au moment où les USA s’activent pour le marché de l’Est, c’est quand même interpellant !

En effet, « le gouvernement des États-Unis examine le meilleur moyen d’approfondir ses relations commerciales avec le Kenya et avec d’autres pays d’Afrique de l’Est, et de renforcer l’investissement dans la région.


Le secrétaire adjoint au Commerce des États-Unis, Michael Camune, en visite au Kenya, a déclaré vendredi (18 mai 2012) à Nairobi, capitale de ce pays, que des plans étaient à l’étude pour explorer le Kenya et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) afin de mettre en place un accord commercial régional qui comprendra un traité sur l’investissement régional, un accord de facilitation des échanges et l’établissement d’un dialogue commercial. »

Rappelons que la région de l’Afrique de l’Est est une partie des plus instables de notre continent ; une partie de l’Afrique que des guerres à répétition ont transformée en enfer.


(La présentation du livre de Michel Collon et Grégoire Lalieu intitulé « La stratégie du chaos » est très éclairante sur cette question. En voici deux extraits : « Somalie : Bien plus qu’une affaire de pirates...

La Somalie avait tout pour réussir ! Une situation géographique avantageuse, du pétrole, des minerais…
Et, ce qui est plutôt rare en Afrique, une seule religion et une seule langue pour tout le territoire. Elle aurait donc pu être une grande puissance de la région.


Mais la réalité est toute différente : famines, guerres, pillages, piraterie, attentats…

Comment ce pays a-t-il sombré ?

Pourquoi n’y a-t-il pas de gouvernement somalien depuis presque vingt ans ?

Quels scandales se cachent derrière ces pirates qui détournent les navires ?

La famine est-elle une fatalité ?

Erythrée : A-t-on le droit de suivre une autre voie ? C’est un pays dont les médias ne parlent presque pas. Pourtant, il y aurait de quoi… Le plus long combat pour l’indépendance mené sur le continent africain.

Gagné de haute lutte, seul contre tous : USA, Europe et URSS. Un petit pays de cinq millions d’habitants, moitié chrétiens, moitié musulmans et aucun problème avec ça. Des résultats exceptionnels pour la lutte contre la faim, l’éducation et la santé.

Le « Cuba africain », disent certains. Et comment ce bon élève est-il récompensé ? Par une longue guerre d’agression venant du voisin éthiopien, mais en réalité « made in USA ».

Par des sanctions internationales votées à l’ONU sur la base d’accusations « made in USA » également et que Wikileaks a révélées fausses de A à Z. Comment expliquer que le bon élève soit puni ?

Ah oui, l’Erythrée refuse de s’endetter auprès du FMI, elle refuse les « aides » internationales et entend choisir une voie de développement non soumise aux multinationales.

Un exemple dangereux pour qui ? » Rappelons aussi que la guerre à l’Est de notre pays a poursuivi comme objectifs, entre autres, l’écartement de la France et de la Belgique comme partenaires privilégiés du Congo-Kinshasa au profit des USA. (Même si la France de Sarkozy est redevenue, par après, le valet des USA dans cette aventure déstabilisatrice de la « gâchette de l’Afrique ».)

Perdre de vue un seul instant ces enjeux platement cupides et de prédation peut rendre difficile la sage quête d’issues justes et intelligentes à la crise anthropologique que connaît notre pays.

Une chose est de dire qu’entre les Etats il n’y a pas d’amitié il n’y a que des intérêts ; une autre est de savoir comment et avec qui se fait la gestion de ces intérêts pour savoir sur quel pied danser.

Par le passé, pour sortir de la Grande Dépression de 1929, les USA ont entretenu la guerre entre l’Allemagne, la Grande-Bretagne , la France , l’URSS, etc. La deuxième guerre mondiale a servi au renflouement des caisses des entreprises américaines telles que Coca-Cola, IBM, Ford, General Motors, etc.


Au plus fort du nazisme, un bon nombre d’ élites économiques et politiques des USA a composé à la fois avec Hitler et ses ennemis.

La guerre idéologique du capitalisme made in USA contre le communisme (comme contre-modèle du capitalisme) n’a pas été une guerre contre les affaires avec « les parties ennemies ». Les USA ont soutenu à la fois l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’URSS leur vendant des armes ; même à crédit.

Ce rappel historique est lié à une peur : qu’il soit en train de se jouer en Afrique en général et en Afrique Orientale en particulier le même scenario que celui de la guerre dite froide.


(En plus du livre de Michel Collon et Grégoire Lalieu, il est recommandable de lire la seconde édition revue et augmentée du livre de Jacques R. Pauwels intitulé Le mythe de la bonne guerre. Les Etats-Unis et la deuxième guerre mondiale).

Il est quand même curieux que l’une des entre prises impliquées dans la deuxième guerre mondiale, General Motors, ait été parmi les lieux visités par le Ministre au Commerce des USA au Kenya le vendredi 18 mai 2012.


Il est aussi curieux que les USA dont dépend l’armée rwandaise soutenant les milices du CNDP et du M23 soient disposés, à travers Africom, à travailler avec l’armée congolaise à la traque des forces négatives !

Comme pour sortir de la Grande Dépression , entretenir la guerre (et la traque permanente des FDLR), pour les économies fondées sur la vente des armes, la haute technologie des NTIC, les véhicules, etc., permet de faire des affaires.


Les cercles de pouvoir tenant ces économies affaiblissent ou lobotomisent les Etats ou les élites politiques compradores qu’ils veulent mettre à leur service.

Ils recourent à tous les moyens puissants possibles et imaginables pour réduire les peuples de ces pays à l’état des esclaves volontaires épris de beaucoup de mépris et de haine pour eux-mêmes. Cela leur permet de maintenir leur domination.

Hélas ! Ils ont, ces centres de pouvoir, essuyé, de temps en temps, des échecs cuisants tout au long de l’histoire. En Chine, au Cuba, au Vietnam, dans plusieurs pays de l’Amérique Latine, etc.


ils ne sont pas restés les éternels maîtres incontestés et incontestables. Le retour de Poutine à la présidence en Russie témoigne de l’échec de leur politique de domination universelle après la chute du mur de Berlin.

L’histoire des pays s’étant émancipés du chaos créé par la montée du capitalisme du désastre est une victoire sur les freins imposés à « la politique de la contagion » de « mauvais exemples ».


Elle témoigne de la fragilité des cercles de pouvoir susmentionnés. Malgré leur cynisme et leur nocivité toujours inégalables et intacts ! Elle peut largement inspirer nos luttes présentes et futures.

A ce point nommé, lire, s’instruire à de bonnes sources, à temps et à contretemps, c’est une arme dont les minorités organisées et agissantes congolaises doivent s’emparer à tout moment pour éviter la reconduction de certaines graves erreurs du passé.

Cela peut aider dans le renversement des rapports de force.

Mbelu Babanya Kabudi

Direct.cd

Insécurité au Nord-Kivu: L’autorité appelée à sauvegarder l’unité et l’intégrité du territoire sous peine de haute trahison

L’insécurité dans la partie Est de la République préoccupe au plus haut point la représentation nationale, particulièrement les élus du Nord-Kivu.


C’est dans ce cadre que le député Malisi Malisawa Paluku, élu de Butembo et membre de l’Union des démocrates chrétiens et fédéralistes (UDECF) de Pierre Pay Pay (parti d’Opposition) a présenté, à la plénière du samedi 19 mai 2012, une motion de procédure doublée de requête.

A cet effet, le député Malisawa a rappelé à la plénière les conséquences sur les populations civiles de l’insécurité entretenue au Nord-Kivu. «Plusieurs élèves, enseignants et parents sont dispersés dans l’Est du pays.


Ils sont victimes de ceux qui convoitent nos richesses et qui désirent dévorer une partie du sol de notre pays», a-t-il fait observer.

Or, a-t-il poursuivi dans sa motion, dans quelques jours, ce sera la fin de l’année scolaire. «Le programme des cours ne sera plus achevé, ces élèves connaîtront un handicap intellectuel».


Cette situation, a-t-il renchéri, ne fait qu’accentuer la misère des enseignants qui, en temps de paix, se contentent d’un salaire de 50 mille francs congolais.

De même les parents, essoufflés par le système de prise en charge des enseignants, voient leurs efforts annihiler par cette situation d’insécurité doublée de multiples tourments.

A la lumière des prescrits de l’article 63 de la Constitution qui stipule que «Tout Congolais a le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale face à une menace ou à une agression extérieure…


Toute autorité nationale, provinciale, locale et coutumière a le devoir de sauvegarder l’unité de la République et l’intégrité de son territoire, sous peine de haute trahison», le député Malisi Malisawa formule au bureau de la représentation nationale le besoin de voir de convoquer «un huis clos et une plénière uniquement consacrés à l’insécurité dans l’Est du pays.

Car, a-t-il argumenté, détacher le Nord-Kivu du territoire national revient à dessécher le reste du pays». Se penchant, d’autre part, sur la question de l’élection des membres des bureaux des Commissions permanentes, l’élu de Butembo en a appelé au respect du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

COMMISSIONS PERMANENTS : RESPECT DU REGLEMENT INTERIEUR


L’article 45 de ce règlement intérieur dispose : «Conformément aux articles 22 et 23 du présent règlement intérieur, les membres des bureaux des Commissions et sous-commissions sont élus par ordre de préséance, au scrutin uninominal et secret, à la majorité absolue des suffrages exprimés.


A défaut de la majorité absolue au premier tour, il est procédé à un second tour pour lequel la majorité relative suffit. En cas d’égalité des suffrages, le plus âgé est proclamé élu… Pour cette élection, les Commissions et les sous-commissions ne siègent valablement qu’à la majorité absolue de membres qui les composent».

Or, la plénière n’avait enregistré qu’un effectif de 364 députés présents. Dans ces conditions, s’est-il interrogé, comment le bureau de l’Assemblée nationale entend appliquer l’article 108 du règlement intérieur qui dit que «Sans préjudice des autres obligations lui imposées par la Constitution et le présent règlement intérieur, tout député est tenu à participer activement aux séances de l’assemblée plénière et aux réunions des commissions et des sous-commissions».

Aussi s’est-il posé cette question ultime : «Quand seront pourvus les 31 sièges tant évoqués à chaque plénière ?». Le territoire de Masisi (Nord-Kivu) a droit d’être, lui aussi, représenté à l’Assemblée nationale.


«Quand sera organisée l’élection de se sept députés ? Comment organiser l’élection des membres des bureaux des Commissions permanentes à l’absence de ces futurs collègues et sans l’Opposition ?», a-t-il apostrophé en fin de motion.

La majorité et le bureau de l’Assemblée nationale ont-ils compris la leçon ? Ont-ils à cœur les intérêts du souverain primaire ?

© Le Potentiel