jeudi 30 décembre 2010


JT LIVE - 30/12/10 - Edition de la soirée
envoyé par AFRICA24. - L'actualité du moment en vidéo.

Le Soudan se scindera-t-il début 2011?

Le drapeau du Sud-Soudan est avant tout le drapeau du gouvernemement transitoire du Sud-Soudan. Il est à l'origine le drapeau utilisé par l'armée populaire de libération du Soudan qui lutte pour l'indépendance de la région. Il a été voulu proche du drapeau du Kenya en reprenant sa composition et ses couleurs. La bande noire représente l'identité du peuple, le rouge pour le sang versé dans la lutte pour l'indépendance et le vert pour l'agriculture. L'étoile jaune signifie l'optimisme du peuple sur un triangle bleu figurant le Nil.


Le drapeau du Sud-Soudan est avant tout le drapeau du gouvernemement transitoire du Sud-Soudan. Il est à l'origine le drapeau utilisé par l'armée populaire de libération du Soudan qui lutte pour l'indépendance de la région. Il a été voulu proche du drapeau du Kenya en reprenant sa composition et ses couleurs. La bande noire représente l'identité du peuple, le rouge pour le sang versé dans la lutte pour l'indépendance et le vert pour l'agriculture. L'étoile jaune signifie l'optimisme du peuple sur un triangle bleu figurant le Nil.

Le Soudan, son nom vient de l’arabe balad as-sūdaan, qui signifie littéralement « Pays des noirs », pourrait perdre son statut de plus grand pays d’Afrique l’année prochaine si les habitants du Sud-Soudan votent en faveur du fractionnement du Nord et ainsi devenir un État indépendant.

Le résultat du référendum, qui est considéré comme l’un des événements internationaux les plus attendus en 2011, risque d’apporter une nouvelle flambée de violences dans ce pays ou de nombreux conflits régionaux existent. L’ensemble de la communauté internationale déploie des efforts importants pour éviter cela. Russie, par exemple, est sur le point d’envoyer des observateurs lors du référendum du Soudan.

L’ancienne Nubie englobe un immense territoire. Comme beaucoup d’autres pays d’Afrique, son histoire est truffée de nombreux bouleversements, de guerres civiles sanglantes et des conflits militaires et ethniques. Ce qui mérite une attention particulière, c’est la confrontation éternelle entre le Nord musulman et le Sud catholique.

« Nous sommes prêts à ne reconnaître que les résultats du référendum, qui satisfera à la fois le Sud et le Nord, et sera approuvé par l’Union africaine et l’ONU », a déclaré Mikhaïl Marguelov, représentant spécial du président russe pour le Soudan Mikhaïl Marguelov

L’islamisation forcée du Sud-Soudan catholique est l’une des principales raisons qui poussent les résidents du sud à se séparer de la partie nord. La région sud, parsemée de champs de pétrole majeurs, rends-la chose encore plus périlleuse. Plusieurs puissances y sont engagées pour l’exploitation du précieux liquide noir, entre autres les anciennes puissances coloniales occidentales et la Chine, qui y exploite aussi du minerai.

La lutte pour le contrôle des ressources naturelles du Soudan n’a en aucun cas contribué au processus de stabilisation politique. D’autre part, certains experts sont préoccupés par un autre une menace. Ils considèrent le Soudan d’être les « Balkans de l’Afrique», avec ses près de 600 tribus du sud parlant plus de cent langues. Cela peut également lancer une guerre d’indépendance. L’indépendance du Sud peut devenir un dangereux précédent pour l’ensemble du continent.

Lors de sa création, l’Union africaine a introduit le principe de l’inviolabilité des frontières héritées de la colonisation. La seule scission qui a été autorisée a été la sécession de l’Érythrée de l’Éthiopie.

Il a déjà été convenu que si le Sud prend son indépendance, la frontière entre les deux États soudanais restera ouverte. Cela est d’autant plus essentiel du point de vue des exportateurs de pétrole, vu qu’un pipeline traverse les provinces nordiques. Le nord possède les raffineries et contrôle la répartition des profits.

L’indépendance du Soudan fut proclamée en 1956 aux mains du Royaume-Uni et de l’Égypte. Le gouvernement de Khartoum revint sur les promesses faites aux provinces du Sud de créer un État fédéral, ce qui conduisit à une mutinerie menée par des officiers du Sud, qui à son tour déclencha une guerre civile de 17 ans (1955-1972).

L’accord d’Addis-Abeba mit fin à la guerre civile nord-sud. L’autonomie a été accordée au Sud-Soudan.

En 1983, l’ex-président du Soudan, Gaafar Nimeiry a mis fin à cet accord, et a imposé la charia dans tout le pays.

Le référendum d’autodétermination du Sud-Soudan prévu par les accords de paix est prévu pour le 9 janvier 2011. En cas de sécession effective du Sud-Soudan, le Président Omar El-Béchir a annoncé un renforcement de la Charia dans les régions septentrionales du pays qui resteront sous le Contrôle de Khartoum.


Manifestation pro-Gbagbo à Abidjan - no comment
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Une patrouille de l'Onuci a essuyé des tirs à Abidjan

30/12/2010 à 17h:11 | AFP


Une patrouille de l'Onuci a essuyé des tirs à AbidjanUne patrouille de l'Onuci a essuyé des tirs à Abidjan© AFP
Une patrouille de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a essuyé des tirs mercredi à Abidjan et a dû effectuer des tirs de sommation devant une foule hostile, a indiqué jeudi la mission.
"C'était une patrouille de routine qui allait à Abobo (quartier du nord d'Abidjan), qui a été bloquée par des barricades. La patrouille a levé les barricades, a continué son chemin" mais "a été encerclée par une foule qui devenait de plus en plus nombreuse", a expliqué lors d'une conférence de presse le porte-parole de l'Onuci, Hamadoun Touré.
Les Casques bleus "ont essuyé des tirs depuis un immeuble, et c'est alors qu'ils ont tiré en l'air, parce que la foule les empêchait d'avancer", a-t-il poursuivi.
"Nous n'avons pas tiré sur la foule", a-t-il affirmé, ajoutant que les Casques bleus "ont réussi à revenir à la base sains et saufs".
La télévision d'Etat RTI, contrôlée par le régime de Laurent Gbagbo, ainsi que des journaux pro-Gbagbo ont affirmé que la patrouille avait tiré sur la foule et blessé des civils.
Selon le chef de la division des droits de l'Homme de l'Onuci, Simon Munzu, la mission a ouvert une enquête sur cet incident. "Nous n'avons pas de bilan, les enquêtes sont toujours en cours", a-t-il dit à l'AFP.
Dans un communiqué, l'Onuci a dénoncé des "informations mensongères véhiculées le 29 décembre 2010 par la Radio Télévision Ivoirienne (RTI)" dans sa relation des évènements survenus à Abobo.
La mission onusienne "exprime son indignation devant les manoeuvres de la RTI destinées à inciter une partie de la population à la haine pour l'empêcher de se concentrer sur son travail au service du peuple ivoirien".
"L'Onuci rappelle qu'elle n'est en guerre contre personne" et "elle appelle toutes les parties au calme, à la sagesse et à la sérénité pour une sortie de crise définitive. "
Mardi, un Casque bleu a été blessé à la machette et un véhicule incendié lors de l'attaque d'un convoi de l'Onuci par une foule dans le quartier abidjanais de Yopougon (ouest). L'ONU a dénoncé des "appels à la haine" de la RTI contre sa mission.
Laurent Gbagbo a exigé le départ de l'Onuci et de la force française Licorne qui la soutient, les accusant d'appuyer son rival Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale.

Crise ivoirienne : l’Afrique s’humilie




Je ne suis pas Ivoirien et je n’ai aucun intérêt en Côte d’Ivoire. Je n’ai donc pas voté pour Laurent Gbagbo ni pour son adversaire Alassane Ouattara. Cependant, comme observateur panafricain et analyste, je constate, depuis quelques semaines, que ce qui se passe dans ce pays est dangereux et présage d’un avenir incertain. L’imprudence et l’aveuglement des dirigeants africains face aux intérêts inavouables des puissances étrangères risque d’entraîner la Côte d’Ivoire mais aussi l’ensemble de la sous-région ouest-africaine dans la perdition.
Ce qui est aujourd’hui en cause, ce n’est ni le résultat des élections ni le respect de la légalité. Tout le monde s’appuie ou feint de s’appuyer sur ces deux éléments, apparemment objectifs, pour réclamer un changement de régime en Côte d’Ivoire. Ceci était prévisible ! Tous les clignotants signalaient depuis au moins cinq ans que ce pays s’acheminait vers une situation politique explosive. J’ai beaucoup de mal à croire que le président Laurent Gbagbo est le grand Satan tant décrié dans les médias et les capitales occidentales et que son adversaire est le grand messie tant attendu pour sauver l’ancienne colonie française désormais en proie à la violence.
Ce qui intrigue toute personne avisée des crises politiques en Afrique, c’est d’abord le silence convenu des géants économiques occidentaux qui opèrent massivement en Côte d’Ivoire et dont le chiffre d’affaires annuel avoisine plusieurs centaines de millions de dollars. Dans le climat de tension actuel, sont-ils favorables ou défavorables au camp de Gbagbo ou à celui de Ouattara ? Sont-ils totalement indifférents à un changement de régime en Côte d’Ivoire comme l’exigent les pays occidentaux ou participent-ils dans l’ombre au choix d’un des candidats ? Ce qui justifierait peut-être leur silence. En clair, sont-ils acteurs ou spectateurs impuissants d’une crise politique majeure dans un pays où ils se sont installés depuis un certain temps pour gagner de l’argent ?
Le second point de curiosité est fondé sur les réactions plus ou moins tardives et cacophoniques des Africains à travers la CEDEAO et l’Union Africaine. La première organisation menace de destituer le président sortant, au besoin en usant de la force, la seconde acquiesce et suit les recommandations ou les ordres des puissances étrangères demandant le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir au profit de son adversaire Alassane Ouattara. Ces deux institutions suivent visiblement les positions officielles de quelques dirigeants occidentaux qui réclament l’éviction de Laurent Gbagbo. Il y a comme un petit malaise lorsque l’on sait que ces institutions proclament régulièrement l’indépendance de l’Afrique et la souveraineté des Etats africains. Honnêtement, quel dirigeant africain actuellement au pouvoir, depuis plus d’une décennie, serait prêt à accepter le traitement qui est réservé à Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire en ce moment ?
En même temps que la CEDEAO et l’Union Africaine s’empressent de sanctionner Laurent Gbagbo et ses proches, comme le font déjà les Etats-Unis et l’Union Européenne, elles envoient aussi dans l’ordre ou dans le désordre des médiateurs en Côte d’Ivoire. Les résultats de ces multiples médiations sont, pour l’instant, impalpables et invisibles. Et pour cause ! Une médiation peut-elle réussir lorsque les initiatives des Africains interviennent accessoirement et en marge des décisions des grandes puissances au lieu de les précéder ? Le spectacle de ces va-et-vient « diplomatiques » infructueux des Africains à Abidjan est affligeant et humiliant pour la diplomatie africaine.
Le moins qu’on puisse dire est que les Africains, plutôt que d’assumer eux-mêmes la gestion de cette crise dont ils devraient avoir l’entière responsabilité, s’alignent et s’appuient davantage sur un agenda extérieur en affichant des positions très peu cohérentes et très peu indépendantes. En se soumettant trop facilement à la pression extérieure, les Africains donnent d’eux-mêmes l’image de personnalités faibles, très influençables et pas très autonomes dans leurs décisions. Ce qui peut accréditer les préjugés courants sur l’Afrique et sur les Africains. Peut-on combattre ces préjugés en essayant de donner au moins l’impression que les Occidentaux n’ont pas toujours raison dans les affaires africaines ? Peut-on faire valoir que la gestion occidentale de cette crise est violente, indélicate et relativement grossière ? Devant cet état de fait, il y a le vide et le suivisme africains. L’imagination et la créativité africaines ont-elles déserté l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique tout court ? J’ai du mal à le croire.
S’il s’agissait simplement d’un problème électoral en Côte d’Ivoire, pourquoi n’avoir pas proposé d’analyser tous les litiges électoraux de manière à lever toute équivoque sur le résultat final ? Pourquoi le point de vue de la CEDEAO est-il venu après celui de l’Occident alors que son expertise aurait dû primer par son efficacité et rassurer par sa sagesse ? Pourquoi avoir précipitamment entériné des résultats que l’on savait contestables et contestés dans la mesure où chaque camp se dit vainqueur de ces élections tout en accusant l’autre de fraude massive ? (Alassane Ouatara serait gagnant avec 54,1% d’après la commission électorale indépendante et Laurent Gbagbo l’emporterait à hauteur 52,6% d’après le Conseil constitutionnel).
Dans ces conditions, comment comprendre l’attitude de la CEDEAO et de l’Union Africaine qui ont d’abord privilégié des options moins diplomatiques face à ce qui apparaît comme une pression insupportable et gravissime des pays occidentaux sur un dossier de politique intérieure en Côte d’Ivoire ? Il est surprenant que personne n’ait éprouvé le besoin primitif de réagir aux déclarations tapageuses et intempestives du ridicule procureur Moreno-Ocampo (*).
A-t-on suffisamment pensé aux conséquences d’une décision hasardeuse sur les populations étrangères résidant en Côte d’Ivoire et sur l’ensemble de la sous région ? Quelle place accorde-t-on à la paix et à la sécurité des Ivoiriens dans cette affaire ? À en croire certains discours médiatique et politique, les Ivoiriens n’auront pas droit à la paix et encore moins à la sécurité si Gbagbo n’est pas évincé ou éliminé du pouvoir. Dans la même logique, l’ONU censée statutairement rester neutre ou du moins impartiale a aussi vite pris parti. Avant tout le monde, elle a affirmé dès le 3 décembre 2010, à travers son représentant et en pleine contestation des résultats, que Monsieur Alassane Ouattara était le président de la Côte d’Ivoire. A-t-elle facilité le dénouement de cette crise nationale ivoirienne ou l’a-t-elle compliqué ? Ce qui est étonnant est qu’immédiatement, la France et les Etats-Unis ont validé la position du représentant du secrétaire général de l’ONU Monsieur Young-Jin Choï sans prendre en compte la contestation des résultats par l’une ou l’autre des parties. Pourquoi agir de la sorte dans un contexte aussi tendu sur le plan politique ? Quel danger y avait-il à tout vérifier et à lever le doute sur les soupçons de fraude d’où qu’ils viennent ?
Il est difficile au moment où le consensus médiatique est total et que « la majorité » des pays puissants prétend avoir raison d’aller à contre-courant ou de poser des questions qui dérangent. Mon expérience de l’interminable crise des Grands Lacs africains m’autorise à douter sérieusement du fait que les élections sont véritablement la raison principale de l’attention que toutes les grandes puissances et l’ONU portent aujourd’hui à la Côte d’Ivoire. Je ne suis pas non plus convaincu que la transparence électorale ou l’alternance politique sont des arguments sérieux au sujet du contentieux qui oppose désormais ce qu’on appelle d’un côté « la communauté internationale » et le camp Ouattara à Laurent Gbagbo.
L’indifférence des pays occidentaux, tout comme celle des membres de la CEDEAO ou de l’Union africaine, à la fraude électorale en Afrique ou à la longévité politique outrancière de certains dirigeants africains est un fait qui n’appelle aucun commentaire désobligeant de ma part. Si ces principes étaient défendus avec acharnement dans toutes les élections africaines et s’ils étaient des vertus cardinales chez bon nombre de dirigeants qui sermonnent actuellement Laurent Gbagbo, tout le continent africain s’en féliciterait et les exemples seraient nombreux. Il me semble bien qu’évoquer les arguments sur le respect des résultats que très peu de gens connaissent d’ailleurs ou la transparence et l’alternance pour justifier ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire n’est pas suffisant et certainement pas convainquant.
J’ai à ce propos un petit souvenir qui éclaire certains comportements étranges que j’observe ici et là dans ce dossier. C’est en 1999 que j’ai rencontré à Washington un fonctionnaire de la Banque Mondiale, visiblement bien informé, qui me confia au cours d’un déjeuner que si Monsieur Alassane Ouattara ne devenait pas président en Côte d’Ivoire, il y aurait « le feu dans ce pays ». À l’époque, je ne compris pas exactement la teneur de ces propos. Peu après, il y eut un coup d’Etat de l’officier ivoirien Robert Guei puis une crise politique, des élections mouvementées et l’arrivée au pouvoir de Laurent Gbagbo.
La côte d’Ivoire, depuis cette période, vit au rythme de tensions incessantes et d’une guerre tantôt ouverte tantôt larvée entre les forces rebelles proches de Ouattara et les forces gouvernementales de Laurent Gbagbo. Quelques pays voisins de la côte d’Ivoire n’ont pas brillé dès le début de cette crise interne par leur neutralité absolue ni par leur impartialité admirable. Intérêts pécuniaires et calculs politiciens obligent ! Ce qui est dangereux aujourd’hui, ce ne sont ni les propos du fonctionnaire de la Banque Mondiale en 1999 ni le rôle joué par certains voisins de la Côte-d’Ivoire mais le parti pris immédiat de certains médias, de l’ONU, de l’Elysée et de la Maison Blanche et surtout l’alignement servile des Africains eux-mêmes à travers l’Union Africaine et la CEDEAO. Le comportement de ces derniers, entérinant de facto une décision prise visiblement avant ou contre « le choix des Ivoiriens », est regrettable.
Prendre parti très vite et sans aucune précaution élémentaire en faveur d’un candidat à l’élection présidentielle, que quelques observateurs honnêtes reconnaissent comme particulièrement serrée, a été très imprudent. « Imposer » un candidat dans un contentieux électoral interne de façon aussi brutale et agressive est plus que troublant et pas très « démocratique ». Parmi les dirigeants africains qui prennent d’ailleurs position soit dans le cadre de la CEDEAO soit au sein de l’Union Africaine, combien peuvent prétendre avoir remporté des élections en toute transparence ou en dehors de fraudes avérées ? Combien ont été intronisés et légitimés alors même que leurs adversaires, déprimés par l’ampleur de la fraude, ne comprenaient pas le mutisme des représentants de l’Union Européenne et autres observateurs étrangers présents dans le pays ? Combien d’observateurs africains et occidentaux m’ont avoué avoir été témoins ou complices impuissants de la tricherie organisée lors d’élections présidentielles en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest ?
Mon propos ici n’est pas de défendre un candidat contre un autre. Je crois simplement qu’un certain flou persiste sur les vrais résultats de cette élection, qu’il y a apparemment un réel problème d’impartialité dans cette affaire au point que toutes les menaces proférées contre un des deux candidats sont suspectes et disproportionnées par rapports à d’autres situations similaires. Il semble bien que les vraies motivations derrière cette situation ivoirienne sont volontairement tues au profit d’un tapage douteux sur la « légalité électorale ». Il apparaît clairement que les ingérences étrangères dans le dossier ivoirien sont flagrantes et nocives pour la paix, la sécurité et la souveraineté en Côte d’Ivoire.
Si personne ne veut revenir à la raison dans ce dossier, si personne, parmi les dirigeants africains qui ont pris fait et cause pour le discours dominant, n’accepte, par couardise, par opportunisme, par aveuglement ou pour des intérêts égoïstes, de questionner ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux, d’autres dirigeants africains risquent, à leur tour, de subir le même scénario et l’Afrique de l’Ouest risque bientôt d’être dirigée par des miliciens ou des « rebelles » et autres marionnettes à la solde d’intérêts extérieurs comme c’est déjà le cas en Afrique centrale. Ce processus engagé depuis le début des années 90 va s’étendre progressivement sous diverses formes dans une large partie du continent si les Africains continuent à somnoler sous leur beau soleil.
Faire l’impasse sur le contrôle des richesses de la Côte d’Ivoire et les raisons qui ont poussé à deux tentatives de coup d’Etat dans ce pays en 2002 et 2004, faire semblant de ne pas se souvenir des raisons qui ont conduit à la création d’une rébellion dans ce même pays, développer une amnésie sur le rôle des pays voisins dans le soutien apporté à la rébellion ivoirienne, à son financement et à son armement, ignorer volontairement toutes les pressions qui ont poussé à l’organisation d’élections dans un pays coupé en deux et contrôlé pour partie par des rebelles et pour l’autre par l’armée gouvernementale, faire fi de tout cela c’est ne pas vouloir comprendre ce qu’est en réalité le nouvel ordre mondial dans les relations internationales. Choisir l’autisme politique sur la crise ivoirienne c’est tourner le dos à l’avenir et vouloir soumettre les Africains à la loi du fusil, de l’instabilité, du banditisme politique, de la précarité chronique et du pillage.
Dire ceci n’a rien de défaitiste ou de fataliste, c’est simplement tenter d’apporter un peu de lucidité devant les nouvelles menaces qui visent tous les pays africains ayant des ressources économiques convoitées par l’Occident. Le dossier ivoirien rend tout observateur honnête sceptique à l’égard des discours pompeux sur la bonne gouvernance, le respect des droits de l’Homme, la transparence électorale et blablabla. Ce dossier est piloté en violation de tous les principes que prétendent aujourd’hui défendre ceux qui pérorent sur la légalité, l’Etat de droit, le respect des libertés publiques, etc.
Je l’ai déjà observé très attentivement dans la région des Grands Lacs, je le vois également au Soudan, pays riche en pétrole, qui sera coupé en deux en janvier 2011 et dont la CPI (Cour Pénale Internationale) veut aussi arrêter le chef de l’Etat en exercice. Les Africains de l’Ouest sont peut-être en train de subir leur premier baptême des régimes pro-rebelles. Il faut espérer qu’ils ne le regretteront pas.
CHARLES ONANA JOURNALISTE ET ECRIVAIN 
(*) Cf. le dernier livre de Charles Onana : Al-Bashir Darfour, la contre-enquête, Paris, Editions Duboiris, 2010, 480 p. disponible en librairie et sur www.amazon.fr ou www.editionsduboiris.com

Kinshasa, 30/12/2010 (LP/MCN, via mediacongo.net)

Le Gabon qualifie de "grotesques" les révélations de WikiLeaks sur Omar Bongo

Dernière info publiée le jeudi 30 décembre 2010

Le gouvernement gabonais se dit profondément surpris par ce qu'il qualifie d'allégations grotesques et inopportunes de WikiLeaks. Selon le site internet, le président Omar Bongo, décédé il y a un an et demi, aurait détourné plus de 30 millions d'euros de la Banque des Etats d'Afrique centrale au profit notamment de responsables politiques français. Libreville s'étonne du crédit accordé à ces informations et estime que le but visé est de salir la mémoire d'Omar Bongo. Le gouvernement rappelle que le Gabon est le seul pays membre de la BEAC à avoir sanctionné les présumés auteurs et complices gabonais du détournement de fonds au bureau parisien de la BEAC mis au jour en 2009.

RDC: Du processus d’acquisition d’une parcelle

JEUDI, 30 DÉCEMBRE 2010 


A ce jour, la question inhérente à la gestion des terres suscite beaucoup de susceptibilités dans la mesure où on assiste impuissant à la problématique de l’espace vital face à la démographie galopante. Tout le monde veut avoir une portion de terre dans l’un des meilleurs coins de la ville, que ça soit à Kinshasa ou même à l’intérieur du pays.

Par ignorance, beaucoup de ces impétrants tombent dans le filet des escrocs qui sont toujours prêts à les induire en erreur parce que connaissant d’ores et déjà le souhait, sinon les attentes de leurs victimes consentantes. Raison pour laquelle nous avons estimé bon de vous entretenir a priori sur le processus légal conduisant à l’obtention d’une parcelle ainsi que des titres différents avant d’aborder le vif de notre sujet de ce jour. 

DU PROCESSUS D’ACQUISITION D’UNE PARCELLE 


Les conditions d’acquisition d’une parcelle sont déterminées par la loi n° 070-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés telles que modifiée et complétée par la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980 ainsi que les différentes mesures d’exécution, notamment l’ordonnance n° 74-148 du 2 juillet 1974 portant mesures d’exécutions de la loi n° 73/0212 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens fonciers et immobiliers et régime des sûretés telle que modifiée et complétée à ce jour. La gestion des terres est confiée aux termes de l’article 181 du code dit foncier au ministère des Affaires foncières.

Depuis peu, avec l’avènement de la troisième République, la Constitution du 18 février 2006 a rendu cette exigence concurrente entre le ministre et les gouverneurs de province (article 203 alinéa 16 de la Constitution). De ce fait, outre l’initiative de lotir que pourrait prendre l’un ou les autres, la loi exige l’avis urbanistique. C’est dans cette optique que cette matière nécessite la collaboration avec le ministère de l’Urbanisme et Habitat (article 1er point B, paragraphe 33 de la loi 07/018 du 16 mai 2007 fixant les attributions des ministères. Cet avis devra tenir compte du plan d’aménagement de la ville qui relève de la compétence exclusive des provinces (article 204 alinéa 1er de la Constitution).

En définitive, c’est par l’arrêté du ministre des Affaires foncière que le lotissement peut être créé. Cet arrêté détermine le nombre de parcelle, leur destination ainsi que leurs conditions d’acquisition.

De ce fait, tout impétrant adresserait sa demande de terre à l’administration foncière ici représentée par le conservateur des titres immobiliers.

Aussitôt qu’on entre en possession d’une parcelle, l’acquéreur obtient un contrat de location qui constitue un droit à devenir propriétaire. Il s’agit d’un titre précaire que l’administre délivre en attendant l’obtention de certificat d’enregistrement, titre par excellence de propriété après mise en valeur de la parcelle. (source : extraits du discours de M. Edouard Kabukapuo Bitangila, alors ministre des Affaires foncières devant l’Assemblée nationale en 2007).

Incidents de Goma et Bukavu : Les chancelleries occidentales en colère

JEUDI, 30 DÉCEMBRE 2010 




Plusieurs chancelleries occidentales installées à Kinshasa sont mécontentes du climat politique qui prévaut en République Démocratique du Congo à une année des élections générales (présidentielle, législatives, sénatoriales, urbaines, municipales, etc.). Elles se disent notamment déçues par les obstructions systématiques que les gouvernants en place orchestrent contre les partis plates-formes et acteurs politiques de l’opposition. Alors que des portraits géants des leaders de l’Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP) se bousculent sur les places publiques de Kinshasa et des villes des provinces, que des calicots de leurs partis véhiculent des messages de pré-campagne électorale, que leurs militants « marchent » régulièrement dans la rue, que des écrans de télévision relayent leurs meetings au jour le jour, tout est fait pour empêcher leurs adversaires politiques de s’exprimer.

Le dernier épisode qui vient d’assombrir le tableau est la récente tournée de Vital Kamerhe, ancien président du Bureau de l‘Assemblée National et député démissionnaire du PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie) dans la partie Est du pays. Cette randonnée politique et pacifique, rappelle-t-on, a été émaillée d’incidents graves. En effet, le mercredi 08 décembre 2010 à Goma, des forces de l’ordre avaient perturbé le cérémonial de son arrivée à l’aéroport de cette ville et dispersé, à coups de feu, les sympathisants de son parti, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), mobilisés pour son accueil et pour le meeting programmé le même jour.
Mis dans l’impossibilité de circuler et de parler à sa « base », Vital Kamerhe avait dû annuler tous ses rendez-vous politiques au chef-lieu du Nord-Kivu pour mettre le cap, le jeudi 9 décembre 2010, sur Bukavu. Dans cette ville de sa province d’origine, à défaut de l’empêcher de faire le tour du « propriétaire », les forces de l’ordre se sont organisées pour boucler la Place de l’Indépendance,- lieu retenu pour son face à face avec le peuple, ce qui l’avait obligé à délocaliser son meeting vers le marché de Nyawera.
Ce qui irrite le plus des diplomates occidentaux, c’est l’usage de la force face à” des citoyens sans armes, désireux d’entendre un discours différent de celui des hommes au pouvoir, afin de se déterminer par rapport aux enjeux politiques de 2011. A leur avis, la contradiction entre gestionnaires des affaires publiques et ceux qui contestent leur manière de gérer la Res Publica ne devrait faire aucun mal au Congo démocratique. Au contraire, le choc des idées devrait aider les électeurs à mieux comprendre l’état de la Nation.

Dans l’entendement de ces étrangers qui viennent des pays de vielle démocratie, la République Démocratique du Congo, qui avait déjà réussi, tant bien que mal, à se remettre sur l’orbite de l’alternance ou de la conservation du pouvoir par la voie des urnes en 2006, aurait tout à gagner dans l’organisation d’une, pré-campagne et d’une campagne électorales totalement ouvertes. L’idéal serait qu’à l’horizon 2011, le souverain primaire ait la liberté de confier les destinées du “pays’ entre les mains de ses fils et filles’ qu’il estimerait être les plus méritants.
Peu importe s’il est amené à bien ou mal élire ses représentants dans les institutions nationales, provinciales ou locales. Le plus important serait que l’Etat congolais puisse accorder à tous les prétendants aux suffrages du peuple les mêmes chances d’échec ou de réussite.
Aussi, là chasse à l’homme déclenchée par les forces de l’ordre à Coma et Bukavu a-t-elle été accueillie comme annonciatrice d’un mauvais signal pour un Etat qui aspire à rompre définitivement avec les antivaleurs telles qu l’intolérance politique, la pensée unique, la violence, l’Insécurité, la confiscation des libertés d’expression, de réunion et de mouvement, la censure médiatique, etc. Si le décor ne change pas, la campagne électorale de 2011 risque d’être l’exclusivité des seuls membres de la majorité au pouVoir. Le régime de la terreur, croit-on, ne ferait que compromettre les maigres acquis de 2006.
Kimp

Du concept d’Ivoirité - Un concept français ?

Par DELUGIO


Et si on s'interrogeait un peu sur ce fameux concept d’ « ivoirité » dont on fait l’alpha et l’oméga de toute réflexion sur la crise franco-ivoirienne ?


« Ivoirité » nous dit-on, puisqu’on tient à maintenir ce prétexte commode de l’ingérence française en Côte d’Ivoire. Au nom de l’ « ivoirité », le gouvernement légal ivoirien aurait maintenu à l’écart l’opposition, et notamment le RDR de Ouattara. Contre cela, on a prétendu imposer au président élu un gouvernement d’union nationale. Mais ce que l’on ne nous dit pas, et que donc la plupart des Français ne savent pas, c’est que la rébellion a tenté de renverser un gouvernement d’union nationale, incluant le RDR, mais mis en place, celui-là, par Gbagbo. Ouattara et sa nationalité ? — « douteuse » en 2000 selon les tribunaux ivoiriens, non pas comme on le répète en France, pour n’avoir qu’un seul parent ivoirien (on peut être indubitablement ivoirien en n’ayant qu’un seul parent ivoirien !), mais parce que l’état civil du candidat semblait alors, selon les tribunaux, difficile à définir de façon claire. Depuis, le problème ne se pose plus puisque la nationalité ivoirienne lui a été accordée au cours du forum de réconciliation convoqué à la demande de Gbagbo (mais une certaine mauvaise foi tient à confondre nationalité et éligibilité). « Ivoirité » ? Qu’est-ce à dire alors, si l’on sait en outre que tout étranger peut demander et obtenir la nationalité ivoirienne comme dans n’importe quel pays (et de toute façon beaucoup plus facilement qu’en France, où aucun étranger candidat à la nationalité n’ignore l’imbroglio de tracasseries auxquelles on le soumet !). Si l’on ajoute à cela le fait que l’opposition anti-Gbagbo rassemble aujourd’hui (dans le « G7 ») à la fois celui qui est réputé avoir remanié le concept d’ « ivoirité », Bédié, celui contre qui il est réputé l’avoir employé, Ouattara, et ceux qui, en faveur de celui-ci, ont pris les armes pour voir réviser la constitution qu’il avait lui-même appelé à voter quelques mois avant ! — on est fondé à se poser quelques questions ! Et qu’importe si, au temps où les comparses d’aujourd’hui, « ivoiristes » et « anti-ivoiristes », se querellaient joyeusement, la France n’y trouvait rien à redire (tout au plus y retrouvait-elle quelque chose d’équivalent aux questions sociétales des querelles droite-gauche parisiennes) : mais qui daignait remarquer que Bédié et Ouattara avaient la même politique économique ? — : celle du transfert aux groupes français des ressources ivoirennes. Alors qu’importe le flacon « ivoiriste » ou « anti-ivoiriste » pourvu que Paris ait l’ivresse ! — pourrait-on dire. À partir de là, il est aisé de reprocher au FPI d’être confronté à une situation difficile à gérer — un peu trop aisé quand on sait la façon dont la France gère ses problèmes communautaires !


Mais au fait, qu’est-ce donc que cette fameuse « ivoirité » ? Un concept ethnique, nous assure-t-on. Et le profane, dorénavant bien renseigné, de se lancer alors, en ethnologue, à la recherche de la fameuse ethnie : la tribu « Ivoire » probablement. À force de compulser les manuels d’ethnologie, d’interroger les expatriés et les touristes ou de faire le touriste lui-même, il finira bien par la débusquer, la fameuse tribu ! Mais voilà, pas de tribu « Ivoire » en cette région, pas même sur la « Côte » (ne nous a-ton pas dit que la tribu en question est une tribu « chrétienne et animiste » du Sud), ce qui aurait pu expliquer le nom du pays, Côte d’Ivoire. Mais rien. Aucune de la soixantaine de tribus du pays qui réponde au nom d’ « Ivoire » !


Un peu d’histoire alors ? (Que les Ivoiriens m’excusent pour les considérations « ethnographiques » suivantes, qu’ils ne prennent même pas la peine d’opposer aux classifications françaises, mais qui peuvent aider les Français à enfin s’interroger sur le fameux découpage « ethnique » qui fonde leur compréhension de l’ « ivoirité » !) Trois présidents successifs sont censés avoir été « ivoiristes » : Bédié, mais il est Baoulé (du Centre), Guéi, mais il était Guéré (de l’Ouest), Gbagbo, mais il est Bété (de l’Ouest aussi, mais un peu plus au Sud), sa femme (une « dure »), mais elle est Abouré (de l’Est), le « dur » du Régime, Mamadou Koulibaly (mais il est Sénoufo, « musulman du Nord »). Qu’ont de commun ces trois présidents (et pour Gbagbo les « durs » qui l’entourent) réputés « ivoiristes » ? Apparemment, rien sur le plan ethnique ! Mais qu’ont-ils donc de commun ? Une seule chose : ils ont à un moment ou à un autre été opposés à Alassane Ouattara. D’où la définition provisoire suivante que l’on pourrait proposer (en l’absence de toute autre) : « l’ "ivoirité" est un concept français qui désigne le fait, pour un Ivoirien, de n’être pas Alassane Ouattara » !


Aux origines : Pour instaurer la République comme démocratie, on doit nécessairement poser comme préalable un concept de citoyenneté. Ce qui suppose la création d’un concept de nation, comme dépassement des appartenances ethniques. Mais depuis les années 60, contre la mise en place d’une réelle citoyenneté en train de se forger, on fera fonctionner le clientélisme au plan électoral comme il fonctionne au plan du commerce en général. La masse d’immigrés (entre 25 % et 35 %) venus travailler à la monoculture cacaoyère que la pyramide Nord-Sud concède à la terre « indépendante » servira ponctuellement de supplétif électoral — mais que jamais on ne les fasse passer au creuset de la citoyenneté par l’octroi sérieux de la nationalité ! Alors des années 60 jusqu’au temps de la primature de Ouattara incluse (il contribuera pour une bonne part au développement du futur concept en mettant en place les cartes de séjour), les étrangers oscilleront entre appels, expulsions, cartes d’identité temporaires, le temps d’un vote, cartes de séjours plus ou moins provisoires. Ce que Gbagbo dénoncera dès lors, alors qu’il ira d’exil en prison, sous Ouattara, comme exploitation de « bétail électoral ».


Avantage françafricain certain de ce système : il rend quasiment impossible le développement d’un concept ivoirien de citoyenneté, d’une vraie ivoirité (au sens non chiraco-bédiéiste !).


Plus tard Bédié s’emparera de la question. Une loi a en effet été votée (Gbagbo député a voté contre) selon laquelle le candidat à la présidence de la République doit être ivoirien de naissance (de même qu’aux États-Unis — moins drastiques pourtant que d’autres pays). Loi de circonstance objecte-t-on ! Quoiqu’il en soit, Ouattara lui-même s’est plié, et, dans un premier temps, ne s’est pas présenté, en attendant une modification de la loi.


En 1999, s’annoncent les prochaines élections de juin 2000. Avec l’appui et le soutien explicite du FMI (lettre ouverte de son directeur Camdessus à la Côte d’Ivoire, datée du 15 septembre 2000, en faveur de Ouattara qui a été fonctionnaire du FMI après avoir été fonctionnaire de la BECEAO au titre du Burkina Faso), Ouattara annonce sa candidature, provoquant une série de démissions dans son parti, le RDR, cette scission « moderniste » au sein de l’ancien parti unique, le PDCI. (Les démissionnaires – Jacqueline Oblé, co-fondatrice du Parti ; Matthieu Tagbo, réprésentant du RDR à Paris, etc. – mettent en garde contre les risques de cette candidature qu’ils jugent non-constitutionnelle, et préfèrent que l’on promeuve d’abord une modification de la loi – ainsi Jacqueline Oblé, dans Le Patriote, journal du RDR, le 28. 07 .1999)


Bédié (candidat de Chirac) s’empare du concept de citoyenneté ivoirienne, qui deviendra donc célèbre sous ce qualificatif d’ « ivoirité », concept dont il sait qu’il pourrait être parfaitement légitime, mais dont il use pour rappeler que son adversaire, houphouëtiste comme lui, n’est pas présidentiable. Querelle de famille apparemment : à des nuances près, ils ont la même politique, celle de Paris / ou FMI version Paris. Où l’on ne peut donc que se réjouir de voir la bataille électorale prendre une allure de vraie bataille électorale, tout en assurant l’avenir du système françafricain. Similaire en quelque sorte à la querelle des anciens et des modernes au sein du RPR d’alors entre les chiraquiens et les balladuriens (ces derniers proches de Ouattara déjà au temps où il privatisait au profit des grands groupes français : rien de changé, mais tout ça avait une bonne allure « moderne »). Côté anciens, on soutient Bédié : Bernard Debré explique (dans Le Figaro du 25. 11. 1999 — de façon irréfutable d’ailleurs) qu’il n’y a pas lieu de faire un tel tollé en faveur de la candidature de Ouattara : Madeleine Allbright non plus ne pourrait pas se présenter à la présidence américaine, et pour la même raison que Ouattara, sans que nul ne s’en offusque. Car à Paris certains s’offusquent. Et qu’importe si à la même époque Daniel Cohn-Bendit se voit refuser la candidature à la Mairie de Paris (qui n’est tout de même pas la présidence de la République !) pour cause de nationalité franco-allemande. Ouattara a trouvé la corde sensible : il a expliqué devant les beaux milieux parisiens qu’on lui refuse de se présenter parce qu’il est musulman ! Jusqu’alors ce genre d’idée n’avait pas été conçu en Côte d’Ivoire : un « musulman » (Ouattara lui-même) avait même été Premier ministre — chose inimaginable en France ! À Abidjan, on va jusqu’à s’étonner (parfois maladroitement) de découvrir que Ouattara est « musulman » ! — ce qui n’est pas un concept ethnique ! Mais à Paris, cela fait mouche. La Côte d’Ivoire sera désormais le faire valoir et l’exutoire de la frilosité française à l’égard des musulmans. À ce point, Ouattara a emporté, avec l’appui de la droite « moderne », celui des tenants, de gauche, de l’opposition à ce qu’ils croient être du racisme ! Ce qui présente l’avantage, pour une France qui s’apprête à porter Le Pen au second tour de la présidentielle, de fournir un bouc émissaire commode : les racistes sont les autres…


Dorénavant, quiconque ne sera pas Ouattara ou ouattariste sera « ivoiriste ». Même s’il ne reconnaît pas le concept. Même si dans un premier temps, il a semblé rouler pour Ouattara (Guéi au moment de son coup d’État — qualifié par Ouattara de « révolution des œillets »).


Et qu’importe si Gbagbo ignore tout de ce concept (cf. forum nouvelobs.com, 20.11.04) ; qu’importe si le « dur du Régime Gbagbo », Mamadou Koulibaly est au moins autant « musulman du Nord » que Ouattara ; qu’importe si Blé Goudé dit ne pas comprendre ce concept (cf. forum nouvelobs.com, 01.12.04) : ce concept, français, reste, en France, la clé de lecture de la crise franco-ivoirienne. Quiconque n’est pas Ouattara ou ouattariste est « ivoiriste », quiconque s’allie à Ouattara cesse ipso facto d’être « ivoiriste ». Ainsi Bédié, censé être pourtant, nous a-t-on dit, l’ « inventeur » de l’ « ivoirité ». Le « G7 », ce regroupement des rebelles et de partis se réclamant de l’houphouëtisme, l’a sorti de l’ornière, puisqu’il s’y est allié à Ouattara.


Ce qui permet d’affiner la définition proposée de l’ « ivoirite » : « l’ "ivoirité" est un concept français qui désigne le fait, pour un Ivoirien, de n’être pas Alassane Ouattara, ni un des ses partisans ou alliés. »


Voilà donc un concept français, qui n’a pour sens aux yeux des Ivoiriens que de leur dénier le droit de développer une notion de citoyenneté indépendante de la « métropole », qui est seule habilitée à décréter ce qui convient, sous peine d’envoyer son armée sans laquelle « ils seraient incapables de vivre ensemble ». Et on s’étonne que les Ivoiriens voient dans l’ingérence française, économique, conceptuelle, puis militaire, une intervention coloniale !
Source: Monde, Histoire - Culture générale

PBL vox: Côtes d'ivoire : une autre vue dialogue avec soi m...

PBL vox: Côtes d'ivoire : une autre vue dialogue avec soi m...: "23 Décembre 2010 par indi. Ci après vous lirez le texte d'un ami de labàs, blanc marié à une ivoirienne qui n'est ni pour Gbagbo et pas pl..."

Kadhafi et Wade réclament l'instauration des Etats-Unis d'Afrique

Abdoulaye Wade (à g.) et Mouammar Kadhafi (à d.) lors du Festival mondial des arts nègres, le 14 décembre 2010.
Abdoulaye Wade (à g.) et Mouammar Kadhafi (à d.) lors du Festival mondial des arts nègres, le 14 décembre 2010.
AFP/ Seyllou









Par RFI
Au Sénégal, où se déroule le 3e Festival mondial des arts nègres jusqu'à la fin du mois de décembre, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, invité de marque, a appelé à créer « une seule armée africaine » et « un seul gouvernement africain », tandis que le président sénégalais Abdoulaye Wade réclamait lui « l'instauration des Etats-Unis d'Afrique ».
C’est à une nouvelle profession de foi en faveur des Etats-Unis d’Afrique que se sont livrés le 14 décembre le président sénégalais et le guide libyen, Mouammar Kadhafi, deux discours prononcés au pied du monument de la Renaissance africaine devant des centaines d’enfants et de jeunes.
Pour Mouammar Kadhafi, il faut créer « une seule armée africaine » et « un seul gouvernement africain ». Selon lui, « même l’armée d’Afrique du Sud ne vaut rien devant l’OTAN ou les Etats-Unis d’Amérique. La Libye, a-t-il ajouté, n’est même pas capable de protéger ses eaux territoriales seule ».
Kadhafi a également décrit les dirigeants africains qui « ne veulent pas mettre en place une seule armée » comme « des agents de l'impérialisme, des myopes, ou bien des traîtres, parce qu'ils ne pensent pas l'avenir de l'Afrique ».
Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a félicité le guide libyen pour ses paroles. « Nous demandons, a-t-il dit, ici et maintenant, d'instaurer les Etats-Unis d'Afrique, seule solution pour libérer nos peuples et (...) faire de l'Afrique un grand ensemble culturel, économique, politique et social qui sera respecté ».
Trois autres présidents africains ont assisté à la cérémonie : la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, le Bissau-Guinéen Malam Bacai Sanha et le Cap-Verdien Pedro Pires. Mais ils n’ont pas pris la parole.

Le Ghana ne participera pas à une éventuelle intervention militaire en Côte d'Ivoire

Dernière info publiée le jeudi 30 décembre 2010

Le Ghana se refusera à envoyer des troupes en Côte d'Ivoire, dans le cadre d'une éventuelle intervention militaire de la Cédéao pour forcer le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir, a annoncé jeudi 30 décembre 2010 le ministre ghanéen de la Défense.

Côte d'Ivoire : inquiétude de l'ONU, impatience de Ouattara

Une patrouille de l'Onuci dans le quartier de Abobo à Abidjan le 27 décembre 2010.
Une patrouille de l'Onuci dans le quartier de Abobo à Abidjan le 27 décembre 2010.
REUTERS/Luc Gnago








Par RFI
A New York, Francis Deng, le conseiller spécial de l'ONU pour la prévention des génocides, s'est déclaré ce jeudi 30 décembre 2010 «très inquiet» de la situation en Côte d'Ivoire, mettant en garde le président sortant Laurent Gbagbo qui refuse de quitter le pouvoir. Tandis que sur le terrain, une patrouille de l'Onuci a essuyé des tirs à Abidjan hier mercredi. En attendant le retour de la troïka de la Cédao le 3 janvier, Alassane Ouattara a exprimé aujourd'hui son souhait d'une « sortie diplomatique dans les plus brefs délais ».
 S'exprimant depuis l'hôtel du Golf à Abidjan, d'où il entendait présenter ses voeux, Alassane Ouattara a ensuite accordé quelques mots au micro de RFI : « C’est une année difficile mais je pense que nous sommes vers la sortie, nous le pensons et nous y croyons ». Interrogé sur le fait de savoir si cette sortie se ferait de manière diplomatique, il a répondu : « C’est ce que nous souhaitons tous pour la Côte d’Ivoire, et nous souhaitons que ceci se fasse dans les plus brefs délais.»
Optimiste mais également impatient, il a poursuivi : « Les chefs d’Etats de la Cédéao ont pris des décisions, nous respectons ces décisions, mais il faut aller vite, il faut tirer les leçons de tout ce qui s’est passé, il est temps d’agir et de sortir de cette situation, les Ivoiriens le demandent, la souffrance est grande, trop de personnes ont été tuées, il faut mettre fin à ces assassinats. »
Contre-offensive juridique
De son côté, le camp Gbagbo poursuit sa contre-offensive juridique. Les avocats français Jacques Vergès et Roland Dumas, ancien président du Conseil constitutionnel et ex-ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, se sont rendus à Abidjan ce jeudi 30 décembre pour s'entretenir avec leur client Laurent Gbagbo. « Qu'est-ce qui autorise le gouvernement français à intervenir dans une querelle électorale en Côte d'Ivoire ? Le temps de la colonisation et des juges de paix à compétence étendue est terminé » a déclaré Me Vergès à son arrivée.
« Tout le monde n'est pas d'accord dans la communauté internationale. Elle se résume à quelques personnalités qui décrochent le téléphone et qui se mêlent de tout et dont on va examiner le cas », a déclaré Roland Dumas.

La Fesci réitère son soutien au PR Laurent Gbagbo - RTI

La Fesci réitère son soutien au PR Laurent Gbagbo - RTI

Côte d’Ivoire : l’ONU " très inquiète"du risque de génocide

Rédaction en ligne

jeudi 30 décembre 2010

A l’instar de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à l’ONU, le conseiller spécial de l’ONU chargé de la prévention du génocide s’est dit jeudi « très inquiet » de la situation en Côte d’Ivoire.

Côte d’Ivoire : l’ONU « très inquiète » du risque de génocide
(afp)
Le conseiller spécial de l’ONU chargé de la prévention du génocide, Francis Deng, s’est dit jeudi « très inquiet » de la situation en Côte d’Ivoire et s’en est pris au président sortant Laurent Gbagbo qui refuse de quitter le pouvoir.
« Des informations, non-vérifiables pour le moment, faisant état de graves violations des droits de l’homme par les partisans de M. Laurent Gbagbo et par les forces qu’il contrôle, ainsi que le recours à des propos provocateurs incitant à la haine et à la violence, arrivent de manière continue », a déclaré M. Deng dans un communiqué.
Les informations selon lesquelles des maisons où vivent des opposants du président sortant seraient « marquées pour identifier leur ethnie sont extrêmement inquiétantes », a-t-il ajouté.
La Côte d’Ivoire est en crise après le refus de Laurent Gbagbo de céder sa place à son rival Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre par la communauté internationale.