mercredi 5 janvier 2011

RDC : Militaires FARDC et fonctionnaires humiliés

image FARDC - Les Forces armées de la RDC (FARDC) dans les rues de Butembo.

Les Congolais des quatre coins de la République très démocratique du Congo ont «fêté» la venue du Christ et le passage à la nouvelle année dans la «méditation». Qui pourrait s’en étonner dans un pays où la grande majorité de gens fait partie de ce qu’on devrait appeler la «population inactive». Là où le bât blesse est que ceux qui ont des «emplois symboliques» n’ont pas été épargnés par la morosité ambiante. C’est le cas des «hommes en uniformes» - c’est à dire les militaires et les policiers, selon le parler kinois – et des agents de l’administration publique. Ces agents sont réputés pour leur tendance à «faire semblant» de travailler. Ils passent quelques heures au bureau en lieu et place de huit heures au travail.
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien, le «raïs» a trouvé une solution originale pour rendre le réveillon des militaires et fonctionnaires «moins méditatif». La «haute hiérarchie» qui est très proche de la société «Congo-Futur» a fait distribuer un poulet... pour trois personnes. Les soldats ont boudé le "don présidentiel" sans trop le montrer. En guise de lot de consolation, chaque fonctionnaire a reçu trois «sakombi» de riz. Une unité de mesure intraduisible en langue de Voltaire. Ah oui, les temps sont durs !
A en croire mon ami qui sait décidément tout, les fonctionnaires du ministère de l’Agriculture et développement rural ont engagé l’épreuve de force - ba-signer eyoma, comme disent les Kinois – en brûlant le lot de volailles destiné à leur département. Informé de la situation, le «raïs» a fait annoncer des nominations imminentes aux grades supérieurs tant dans l’armée et l’administration. «Le Congolais est vite content et vite déçu», murmure mon ami qui ajoute : «C’est la première fois que je vois les Kinois passer des fêtes de fin d’année aussi moches pendant que le «raïs» clame à qui veut l’entendre que l’année 2010 a été une année de grâce.» Impayés, les enseignants ont lancé un appel à la cessation de travail (interdiction de rire) dès la rentrée scolaire le 9 janvier. 
Mauvaise langue, mon ami assure que le "raïs" alias la «haute hiérarchie» a d’autres chats à fouetter que de s’occuper des conditions sociales des «Congomani». «Parmi les chats à fouetter, ironise mon ami, il y a la Constitution et la loi électorale à modifier.» C’est ainsi que le «raïs» s’est rendu dimanche 2 janvier dans son «fief» du Katanga. Mon ami de conclure : «La haute hiérarchie est prête à remettre 50.000 USD les trois cinquième des parlementaires pour arracher le vote des articles à amender sans passer par le référendum…»
Issa Djema
Ci-Apres deux articles de Xinhuanet

La fête de Noël célébrée dans la morosité à Kinshasa

C'est vraiment une honte pour les autorités congolaises de ne pas fournir des efforts pour que les congolais moyens puissent célébrer avec joie et faste la fête de Noël.
La fête de Noël a été célébrée dans la morosité à Kinshasa et ses environs le 25 décembre dernier, ont constaté lundi plusieurs chaînes radios et de télévision de la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
La raison évoquée est la forte crise économique qui touche un grand nombre des congolais et le non paiement de salaire des agents et travailleurs de l'Etat. Les grands marchés de Kinshasa n'ont pas connu une grande affluence eu égard à la situation économique difficile que traverse les Congolais.
"Beaucoup de familles n'ont pas pu s'acheter des vivres; nourritures, viandes, poulets, riz, bière et autres cadeaux pour enfants du fait que les parents n'ont pas d'argent. ils n'ont pas été payé par l'Etat. C'est ce qui justifie le climat de morosité qui a caractérisé le fête de la nattivité cette annéeé", a affirmé Aristide Kalombo, inspecteur à la Fonction Publique.
Selon ce fonctionnaire qui a fait 40 ans dans la Fonction Publique congolaise, c'est vraiment une honte pour les autorités congolaises de ne pas fournir des efforts pour que les congolais moyens puissent célébrer avec joie et faste la fête de Noël.
"Nous ne comprennons pas que le gouvernement, qui a pourtant décrété 2010 comme étant l'année du sociale, se soit montré incapable de payer les agents de l'Etat. Nous sommes dans l'impossibilté de s'achèter de la nourriture et de biens pour nos familles à l'occasion de la fête de Noël. C'est vraiment un manque de respect pour les fonctionnaires de l'Etat que nous sommes", a-t- il martélé.
"Acheter des nouvelles habits pour les enfants, des poulets, de la viande, la boisson pour les enfants en cette période de fête est un luxe pour ma modeste famille. Où voulez-vous que je trouve de l'argent pour m'offrir un tel luxe", a indiqué Henriette Kisoka, veuve avec 5 enfants et vendeuse au marché de Gambela, au centre de Kinshasa.
Elle s'est indigné du fait que la socité où travaillait son défunt mari n'ait même pas songé à payer le salaire si petit soit- t-il que percavait son mari. Selon Madame Marcelline Kobe, opérateur économique du secteur de l'agro alimentaire, les marchés de Kinshasa n'ont pas connu une grande affluence la veille et le jour de Noël du fait de la crise économique.
"La vente n'est pas vraiment interressante en cette période de fête. Nous ne réalisons pas cette année des ventes records comme les années antérieures à cause de la situation de crise que connaissent les familles congolaises. Les gens n'achètent pas beaucoup du fait qu'ils n'ont pas d'argent. Beaucoup préfèrent se contenter des aliments traditionnellement à la portée de leurs bourses tels que les légumes et les tubercules", a t-elle affirmé.
Beacoup d'autres familles ont trouvé une autre façon de célébrer Noël en allant dans les lieux de culte et de prière. C'est "une façon pour eux d'oublier la crise et de glorifier Dieu et surtout d'oublier les difficultés de la vie", a précisé maître César Mukuti, enseignant dans une école de quartier périphérique de Kinshasa. Selon lui, c'est dans les quartiers périphériques de Kinshasa que les gens n'ont pas pu fêter avec joie.

DES SUPERMARCHE ASSIEGES

Mais dans cette vaste océan de morosité, l'exception ne manque pas. En effet, la plupart des supermarchés et restaurant du centre- ville et quartier d'affaires de Kinshasa ont été envahis non seulement par des étrangers vivant au Congo mais également par des congolais nantis et disposant d'assez de moyens.
La plupart des supermarchés à travers la ville de Kinshasa sont restés ouverts le 24 et le 25 décembre jusqu'au-delà des heures normales, en attente des acheteurs de la dernière minute, pertubant ainsi leurs horaires.
"Certaines grandes surfaces comme Kin Marché; Peloustore; Munu Prix; Maxi food sont allés jusqu'aux alentours de minuit alors qu'ils ferment habituellement à 22 heures", a rapporté une journaliste de la Radio Okapi.
Les restaurants du centre ville de Kinshasa sont aussi restés ouverts jusuq'aux environs de 24 heures pour servir des clients qui venaient à des heures tardive.
Pour l'éditorialiste du journal l'Observateur, un quotidien de Kinshasa, la fête de Noël a montré que Kinshasa est une ville à deux vitesses.
"Il y a d'une part les Congolais de haut, très riches qui ne ressentent pas vraiment les contre coups de la crise économique et d'autre part, les congolais de bas; un très grand nombre; c'est-à- dire des familles entières vivant dans l'extrêmnt pauvréte et qui sont incapables de subvenir aux besoins élemetaires tels que le manger et s'habiller", a-t-il indiqué.
Selon lui, le gouvernement congolais doit amorcer de profondes reformes sociales et économiques pour permettre aux congolais de la basse classe de bénéficier aussi des avantages que procurent l'Etat à chaque citoyen.
"Si rien n'est fait dans ce sens nous resqons de connaître un journ une grande révolte des marmites vides", a conclu l'éditorialiste quotidien de l'Observateur.
Par Luc Roger Mbala, Xinhuanet

La fête de Saint Sylvestre célébrée dans le dénuement et inquiétudeà Kinshasa

Tout comme pour la Noël, la fête de Saint Sylvestre a été célébrée dans le dénuement et l'inquiétude pour la majorité de la population de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Les Kinois n'ont pas festoyé comme ils en ont l'habitude. Pas de décorations festives dans les avenues de différents quartiers de la capitale, ni dans les grandes places publiques. Pas d'agitation, ni d'attroupements particuliers autour de la boisson et de la musique. Une fête sans éclats, ni cris de joie à tue tête.
Une situation qui trouverait sa raison d'être dans deux faits essentiels : la crise économique et la tension politique.

LA CRISE ECONOMIQUE

La crise économique que traverse la RDC frappe plus durement les gagne-petits qui constituent la majorité de la population. Cette crise s'est aggravée à Kinshasa, pendant le mois de décembre où l'on a constaté une particulière surchauffe généralisée et incontrôlée des prix des biens et des services sur le marché. Les augmentations opérées ont été de 10 à 23% , selon une enquête d'une ONG locale.
Si certaine opinion tente de faire un rapprochement entre cette surchauffe et la récente hausse du prix du carburant sur le marché congolais, des experts en conjoncture économique soutiennent que " le niveau de n'actuelle augmentation des prix ne pourrait être lié au seul prix du pétrole et autres dérivés révisé à la hausse dernièrement".
Pour eux, "c'est plutôt et de façon très probable l'absence de la volonté réelle au respect des normes et exigences, de la part de beaucoup d'opérateurs économiques en matière de fixation des prix, qui explique de manière pertinente cette déplorable situation qui condamne la population congolaise à un sort de survivance incertaine".
Le non paiement de deux ou trois mois des salaires pour les fonctionnaires de l'Etat explique des grognes observées au sein des entreprises et services de l'Etat. La reprise des cours, après les vacances, est même hypothétique, les enseignants n'ayant pas touché les deux mois d'arriérés des salaires comme ils avaient souhaité.

LA TENSION POLITIQUE

La tension politique est montée à la veille des échéances électorales prévues en 2011 entre l'opposition et la famille politique du chef de l'Etat. Les débats se font de plus en plus sans la moindre courtoisie et avec des intensions affichées de combattre l'adversaire qui est considéré comme un ennemi. La population qui suit tout de prêt, y trouve naturellement matière à s'inquiéter.
Beaucoup de dossiers ont instauré un climat de tension et de bras de fer entre le gouvernement et l'opposition politique.
En effet, dans une déclaration politique de l'opposition, les députés et sénateurs des groupes parlementaires de l'opposition ont décrié les maux qui rongent la société congolaise, à savoir : la mauvaise gouvernance, la corruption, les violations des droits de l'homme, le recul de la démocratie, l'insécurité récurrente surtout dans l'est de la RDC, l'impunité, l'incompétence, le détournement des deniers publics etc.
L'opposition s'est opposée à l'initiative de la famille politique du chef de l'Etat de modifier la Constitution et la loi électorale de 2006, avant de stigmatiser ses manoeuvres politiciennes tendant à retarder la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en vue, selon elle, de permettre la mise en place des structures et instruments de la fraude électorale.
Elle a également appelé la communauté internationale de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO) en RDC, aux fins de contribuer à la sécurisation des élections ainsi qu'aux acteurs politiques, avant, pendant et après les élections.
L'inquiétude des Congolais est aussi amplifiée par la situation que vit la Côte d'Ivoire. Bien que les contextes socio-politiques et les régimes ne soient pas identiques, les Congolais s'en inquiètent et n'excluent pas la contagion.
Par Maurice Khonde, Xinhuanet

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