jeudi 29 novembre 2012

Attaque des FDLR : Tension à la frontière Rwanda-RDC

 
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FDLR - Un rebelle des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), à l'Est de la RDC.


Ce montage grossier des services secrets rwandais intervient pendant que les M23 ont été sommés depuis dimanche, de quitter la ville de Goma, et il vise à détourner l’attention de l’opinion nationale et internationale sur une insécurité que le Rwanda utiliserait pour alimenter son cahier de charges. 

Tout en condamnant cette attaque contre un pays voisin, le porte-parole du Gouvernement souligne que la Rd Congo qui a combattu les FDLR, ne peut pas être tenu pour responsable de l’espace qu’on lui a empêché de contrôler.

Pendant que des pressions diplomatiques sont exercées sur le M23 pour qu’il quitte sans ménagement la ville de Goma, c’est le moment qu’ont choisi les services secrets rwandais, relayés par certains médias étrangers acquis à leur cause, pour monter de toutes pièces une attaque qu’auraient perpétrée à partir du territoire congolais les rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Selon notre source, ceci n’est qu’un mirage ou un miracle qui émane d’une utopie illusoire qui serait un succès de fou.

Car en effet, par où sont passées les FDLR ? Ceux qui connaissent la route d’entrée à Ruhengeri peuvent se poser mille et une questions. Il s’agit de la même tactique militaire savamment orchestrée par les services de sécurité rwandais.

La partie est bien gardée par le Rwanda depuis 1999 lors des dernières incursions des FDLR-Maï-Maï à l’époque de M’Zee Laurent-Désiré Kabila.

Cette zone rouge tant négligée par la RDC, mais qui est devenue la prunelle du gouvernement rwandais part de toute la frontière entre Bunagana et Goma.

La jonction sur Ruhengeri est devenue une grande concentration de l’armée rwandaise, la protection des gorilles de montagne aussi.

Dans cette région, on y aperçoit aussi le centre névralgique sécuritaire entre le Rwanda et l’Ouganda, entre Bunagana-Chanika-Ruhengeri et tous les massifs des Virunga. Il est donc impossible d’entrer dans Ruhengeri via le tronçon tracé dans le Parc National de Virunga.

C’est vrai que les FDLR écument toute cette brousse, mais leur exploit dans le Rwanda est un exploit théâtral digne de la célèbre troupe « Théâtre de chez nous ».

Arguments et victoire pour le Rwanda


A ce jour, affirmer que les FDLR sont entrées à Ruhengeri est un jeu de dupes qui donne des arguments au Rwanda de dire que la région est insécurisée, qu’il y a risque d’un autre génocide, que les forces négatives sont en connivence avec le gouvernement congolais, que le M23 doit rester dans la région pour faire le soldat du voisin.

Dans le langage footballistique, on dira que c’est aussi une faute tactique du joueur qui se jette dans la surface de réparation pour s’offrir un penalty.

Ceci pour dire que cette thèse du Rwanda ne doit pas aboutir, sinon c’est donner à ce pays (dont l’implication de ses troupes à la chute de Goma n’est plus à démontrer) une voix de plus pour accuser Kinshasa de soutenir les forces négatives comme le Rwanda soutient le M23.

Une réflexion mûrie donnerait place au contexte actuel où le sujet principal est que le M23 quitte Goma et non distraire l’attention de l’opinion nationale et internationale sur une insécurité que le Rwanda utiliserait pour alimenter son cahier de charges.

Ce qui est d’actualité et qui doit être suivi de tous, ce sont les résolutions de Kampala V, qui demandent au M23 de se retirer de Goma et que Kinshasa réévalue les accords signés avec le M23 (contemporain du Cndp) en 2009.

Mais si cette nouvelle est authentique, selon laquelle les FDLR ont frappé le Rwanda à partir de la RDC et arrivent a Ruhengeri, c’est une nouvelle figure d’une guerre régionale qu’il faut savoir gérer, la RDC étant forte et prête à toute éventualité.

Le M23 promet de se retirer ce vendredi


Le coordonateur du M23, Jean-Marie Runiga, a déclaré hier mardi 27 novembre au cours d’une conférence de presse à Goma que son mouvement ne se retirerait de la ville que s’il obtenait du président Kabila un cessez-le-feu et l’établissement d’un calendrier des négociations qui regrouperait aussi la société civile, la diaspora et l’opposition.

Le chef politique du M23 a également exigé le retrait des groupes armés étrangers actifs en RDC, l’arrestation du général John Numbi-accusé par certaines ONG d’être le principal responsable de l’assassinat du défenseur Floribert Chebeya, la libération « sans condition » des prisonniers politiques, la dissolution de la CENI et la levée de la privation des mouvements d’Etienne Tshisekedi.

Il s’agit des raisons, comme on peut bien s’en rendre compte, qui n’ont rien à avoir avec l’accord du 23 mars 2009 dont on accuse le Gouvernement de n’avoir pas appliqué.

Il est aussi permis de comprendre pourquoi le M23 entant que mouvement n’émet pas d’une seule voix, preuve qu’il n’y a pas de fil conducteur dans le chef de ce conglomérat.

Pour Lambert Mende porte-parole du Gouvernement, c’est chacun qui essaye de s’en sortir comme il peut. Ceux qui ont déjà pillé et qui ont obtenu leur butin de guerre pensent qu’ils peuvent partir, conformément à la résolution de la CIRGL, pendant que ceux qui pensent qu’ils peuvent encore continuer à piller, traînent encore les pieds pour continuer leur sale besogne.

Au sujet de certains points relevés par le M23, notamment la libération d’Etienne Tshisekedi, le dialogue et l’arrestation de John Numbi, Lambert Mende estime que les dirigeants de ce mouvement ne savent même pas de quoi ils parlent.

Et il semble qu’ils n’ont pas quelque chose à vendre à l’opinion. Voilà pourquoi ils impliquent pêle-mêle et à tort l’Opposition politique, la société civile et la diaspora.

Et pourtant, tout le monde sait que Tshisekedi est chez lui et c’est un homme libre. Malheureusement, ils ne savent même pas de quoi ils parlent. Concernant l’affaire Floribert Chebeya, elle est présentement pendante devant la Haute cour militaire et poursuit son cours normal.

En plus, la Cour a tranché que John Numbi ne serait pas jugé dans cette affaire, d’autant que son implication n’était pas établie.

Quant au dialogue dont on annonce prochainement le déplacement d’un groupe d’opposants à Kampala, Lambert Mende pense qu’entant que Congolais, ils sont libres d’aller partout où ils veulent, même en Papouasie Nouvelle Guinée.

Mais, ils n’auront aucune possibilité de changer la Constitution de la Rd Congo, dit-il.

Réagissant au sujet de la déclaration du M23 de se retirer d’ici vendredi 30 novembre 2012, Lambert Mende est d’avis que ce conglomérat d’aventuriers aura défié les 12 Chefs d’Etat de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), l’Union africaine ainsi que toute la Communauté internationale en pillant de fond en comble la ville de Goma.

L’Avenir

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