29/10/2013
Eugène-Richard Gasana - Représentant du Rwanda à l'ONU
C'est pratiquement une déclaration de guerre faite au Conseil de sécurité des Nations Unies par le Représentant du Rwanda à l'Onu. La réunion du Conseil, qui s'est tenue la nuit de vendredi à samedi, a été convoquée par son Président à l'initiative du Rwanda qui en est membre permanent.
Elle faisait suite à la reprise des combats d'une rare violence à l'armement lourd entre les Fardc et les rebelles du M23 sur le front de Kanyamaroho, à quelque 20 km de la capitale provinciale Goma et à la lisière de la frontière rwandaise.
Selon la version de Kigali, au cours de ces affrontements trois obus tirés des mortiers des Fardc auraient explosé sur le territoire rwandais faisant des victimes dans la population civile. D'où le Rwanda ne mâche pas les mots et a décidé de contre-attaquer sans avertissement au quatrième obus qui exploserait encore sur son territoire en provenance de la Rdc.
C'est bien devant les membres du Conseil de sécurité, là où la sagesse est requise que ces propos belliqueux de Kigali sont tenus par son Représentant qui déclinait mot à mot les instructions venues de son maître, Paul Kagame.
Il a continué en disant que son armée est prête à contre-attaquer par des frappes chirurgicales pour punir les Fardc. Pour ce faire, a-t-il annoncé, l'armée rwandaise est déjà déployée à la frontière avec la Rdc et n'attend que l'ordre de la hiérarchie pour frapper.
Par cette déclaration de guerre sans ambigüité, le Rwanda montre qu'il n'attendait qu'un petit prétexte pour s'inviter personnellement dans les combats entre le M23 et les Fardc, ce qui changerait le rapport de forces sur le front au profit des rebelles. C'est un moyen pour venir à leur rescousse afin de les tirer de la mauvaise passe dans laquelle ils se trouvent actuellement.
Lors des combats de Kibati, le Rwanda avait tenté de s'impliquer en profitant de l'occasion inespérée qui lui était offerte par des obus tirés de la Rdc et qui avaient explosé sur son territoire comme maintenant et qu'il mettait à la responsabilité des Fardc.
Or l'Onu, par le secrétaire général Ban Ki-moon, avait en son temps publié un rapport confondant le Rwanda en démontrant que les obus en question venaient des canons du M23. Une astuce des stratèges de Kigali pour s 'impliquer dans la guerre.
En son temps, elle avait fait flop. Pour les dernières explosions, le sous-secrétaire général chargé du maintien de la paix, le Français Hervé Ladsous, qui s'est exprimé devant le Conseil, n'a reconnu qu'un seul obus qui serait parti de la Rdc vers le Rwanda mais il faut, assure-t-il, qu'une enquête soit menée pour déterminer les auteurs de ces tirs.
Difficile d'établir aujourd'hui que l'obus ou les obus soient le fait des Fardc. Pourquoi faire? Mais qui a intérêt à ce que les bidasses de son mentor traversent la frontière à son seul profit? Est-ce les Fardc? Non. C'est bien le M23 que le Rwanda n'a cessé de réarmer depuis quelque 2 mois en vue de la reprise des hostilités autour de Goma.
Le but visé étant de maintenir une pression constante sur la ville volcanique avec ses 1,5 million d'habitants et de pousser, en conséquence, le Gouvernement à faire droit, le couteau à la gorge, aux revendications du M23 à Kampala comme l'amnistie en bloc de tous ses combattants et leur intégration d'office dans les Fardc.
Qui a peur des menaces de guerre du Rwanda?
Personne en Rdc où même les femmes seraient prêts à se faire enrôler massivement dans les Fardc rien que pour aller défendre le pays contre une énième agression rwandaise. Haro sur Kigali !
Sur le front de Kanyamaroho, à 20 km de Goma, des combats avec du lourd ont débuté vendredi dernier à 4 heures du matin pour s'intensifier le samedi jusque sur l'axe Kibumba, 30 km. Le M23 que le Rwanda s'apprêtait à secourir était en grande difficulté.
RECONQUERIR DU TERRAIN
Les rebelles ont décroché sur plusieurs positions, ce qui a permis aux loyalistes de reconquérir du terrain. Ils les ont pris en étau par apport à un autre front qui est ouvert à quelque 70 km de là et où les Fardc ont le dessus sur le M23. Tous ces combats se déroulent sans l'intervention de la Brigade spéciale de la Monusco qui est restée observatrice.
Selon Amani Kabasha, porte-parole civil du M23, ce sont les Fardc qui ont lancé l'assaut sur plusieurs de leurs positions et qu’eux n'ont fait que se défendre. Alors que du côté des Fardc, c'est bien le M23 qui a lancé les hostilités en ouvrant le feu sur leurs positions à Kanyamaroho, 20 km de Goma.
Qui dit vrai?
Pour répondre à cette question, il n'y a qu'à revisiter la déclaration de Bertrand Bisimwa, chef politique du M23 le vendredi de la semaine passée lorsqu'il avait donné un ultimatum de 48 heures aux Fardc pour décamper de Kanyamaroho.
Après le délai, un incident survenu au M23 avait empêché celui-ci de mettre sa menace à exécution. 7 jours après, vendredi dernier, ils ont bel et bien attaqué Kanyamaroho, comme promis. Curieusement ces combats éclatent au moment où les négociations de Kampala suspendues depuis le dimanche de la semaine passée devraient en principe reprendre hier dimanche.
C'est ce qui explique cette reprise des hostilités quand on sait qu'au tout dernier round le M23 avec ses parrains ont échoué dans leur plan qui consistait à arracher au Gouvernement leur amnistie totale, leur intégration d'office dans les Fardc et surtout leur cantonnement au Nord-Kivu avec armes, femmes et enfants. N'est-ce pas cela la balkanisation?
__________
[KANDOLO]
© KongoTimes
Eugène-Richard Gasana - Représentant du Rwanda à l'ONU
C'est pratiquement une déclaration de guerre faite au Conseil de sécurité des Nations Unies par le Représentant du Rwanda à l'Onu. La réunion du Conseil, qui s'est tenue la nuit de vendredi à samedi, a été convoquée par son Président à l'initiative du Rwanda qui en est membre permanent.
Elle faisait suite à la reprise des combats d'une rare violence à l'armement lourd entre les Fardc et les rebelles du M23 sur le front de Kanyamaroho, à quelque 20 km de la capitale provinciale Goma et à la lisière de la frontière rwandaise.
Selon la version de Kigali, au cours de ces affrontements trois obus tirés des mortiers des Fardc auraient explosé sur le territoire rwandais faisant des victimes dans la population civile. D'où le Rwanda ne mâche pas les mots et a décidé de contre-attaquer sans avertissement au quatrième obus qui exploserait encore sur son territoire en provenance de la Rdc.
C'est bien devant les membres du Conseil de sécurité, là où la sagesse est requise que ces propos belliqueux de Kigali sont tenus par son Représentant qui déclinait mot à mot les instructions venues de son maître, Paul Kagame.
Il a continué en disant que son armée est prête à contre-attaquer par des frappes chirurgicales pour punir les Fardc. Pour ce faire, a-t-il annoncé, l'armée rwandaise est déjà déployée à la frontière avec la Rdc et n'attend que l'ordre de la hiérarchie pour frapper.
Par cette déclaration de guerre sans ambigüité, le Rwanda montre qu'il n'attendait qu'un petit prétexte pour s'inviter personnellement dans les combats entre le M23 et les Fardc, ce qui changerait le rapport de forces sur le front au profit des rebelles. C'est un moyen pour venir à leur rescousse afin de les tirer de la mauvaise passe dans laquelle ils se trouvent actuellement.
Lors des combats de Kibati, le Rwanda avait tenté de s'impliquer en profitant de l'occasion inespérée qui lui était offerte par des obus tirés de la Rdc et qui avaient explosé sur son territoire comme maintenant et qu'il mettait à la responsabilité des Fardc.
Or l'Onu, par le secrétaire général Ban Ki-moon, avait en son temps publié un rapport confondant le Rwanda en démontrant que les obus en question venaient des canons du M23. Une astuce des stratèges de Kigali pour s 'impliquer dans la guerre.
En son temps, elle avait fait flop. Pour les dernières explosions, le sous-secrétaire général chargé du maintien de la paix, le Français Hervé Ladsous, qui s'est exprimé devant le Conseil, n'a reconnu qu'un seul obus qui serait parti de la Rdc vers le Rwanda mais il faut, assure-t-il, qu'une enquête soit menée pour déterminer les auteurs de ces tirs.
Difficile d'établir aujourd'hui que l'obus ou les obus soient le fait des Fardc. Pourquoi faire? Mais qui a intérêt à ce que les bidasses de son mentor traversent la frontière à son seul profit? Est-ce les Fardc? Non. C'est bien le M23 que le Rwanda n'a cessé de réarmer depuis quelque 2 mois en vue de la reprise des hostilités autour de Goma.
Le but visé étant de maintenir une pression constante sur la ville volcanique avec ses 1,5 million d'habitants et de pousser, en conséquence, le Gouvernement à faire droit, le couteau à la gorge, aux revendications du M23 à Kampala comme l'amnistie en bloc de tous ses combattants et leur intégration d'office dans les Fardc.
Qui a peur des menaces de guerre du Rwanda?
Personne en Rdc où même les femmes seraient prêts à se faire enrôler massivement dans les Fardc rien que pour aller défendre le pays contre une énième agression rwandaise. Haro sur Kigali !
Sur le front de Kanyamaroho, à 20 km de Goma, des combats avec du lourd ont débuté vendredi dernier à 4 heures du matin pour s'intensifier le samedi jusque sur l'axe Kibumba, 30 km. Le M23 que le Rwanda s'apprêtait à secourir était en grande difficulté.
RECONQUERIR DU TERRAIN
Les rebelles ont décroché sur plusieurs positions, ce qui a permis aux loyalistes de reconquérir du terrain. Ils les ont pris en étau par apport à un autre front qui est ouvert à quelque 70 km de là et où les Fardc ont le dessus sur le M23. Tous ces combats se déroulent sans l'intervention de la Brigade spéciale de la Monusco qui est restée observatrice.
Selon Amani Kabasha, porte-parole civil du M23, ce sont les Fardc qui ont lancé l'assaut sur plusieurs de leurs positions et qu’eux n'ont fait que se défendre. Alors que du côté des Fardc, c'est bien le M23 qui a lancé les hostilités en ouvrant le feu sur leurs positions à Kanyamaroho, 20 km de Goma.
Qui dit vrai?
Pour répondre à cette question, il n'y a qu'à revisiter la déclaration de Bertrand Bisimwa, chef politique du M23 le vendredi de la semaine passée lorsqu'il avait donné un ultimatum de 48 heures aux Fardc pour décamper de Kanyamaroho.
Après le délai, un incident survenu au M23 avait empêché celui-ci de mettre sa menace à exécution. 7 jours après, vendredi dernier, ils ont bel et bien attaqué Kanyamaroho, comme promis. Curieusement ces combats éclatent au moment où les négociations de Kampala suspendues depuis le dimanche de la semaine passée devraient en principe reprendre hier dimanche.
C'est ce qui explique cette reprise des hostilités quand on sait qu'au tout dernier round le M23 avec ses parrains ont échoué dans leur plan qui consistait à arracher au Gouvernement leur amnistie totale, leur intégration d'office dans les Fardc et surtout leur cantonnement au Nord-Kivu avec armes, femmes et enfants. N'est-ce pas cela la balkanisation?
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[KANDOLO]
© KongoTimes
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